Le féminisme peut-il triompher sans laïcité ? Quels sont les rapports entre féminisme et laïcité depuis les années 1980 ? Comprendre ce qu’est l’universel….
Telles sont les questions abordées par la commission Droits de l’Homme et Laïcité de la Fédération française du DROIT HUMAIN dans cette nouvelle fiche de synthèse disponible via ce lien.
INTRODUCTION….
Le lien entre féminisme et laïcité n’est pas évident, il peut même paraître disjoint. Pourtant, nombre de religions imposent une idéologie patriarcale à leurs fidèles. On ne saurait néanmoins ignorer qu’à travers l’histoire, des mouvements féministes confessionnels ont existé y compris dans les trois religions dites du livre.
Ainsi, plusieurs des fondatrices du DROIT HUMAIN furent proches des féministes protestantes Sarah Monod et Julie Siegfried au « Conseil National des Femmes Françaises », fondé en 1901 et dirigé par Sarah Monod, mais avec pour vice-présidente notre sœur Marie Bonnevial. Participaient également à la fondation du CNFF nos sœurs Louisa Wiggishoff et Maria Pognon. Également du côté protestant, le mouvement « Jeune
Femme » créé en 1946, qui soutiendra activement le mouvement « Maternité heureuse » qui lui-même sera à l’origine du Planning Familial.
Du côté catholique, on peut citer « l’Union Nationale pour le Vote des Femmes », dirigé par Edmée Frisch de Fels, ou plus récemment le « Comité de la jupe » avec Anne Soupa et Christine Pedotti. Ce comité, faut-il le rappeler, est né à la suite des propos de l’Archevêque de Paris, André Vingt-Trois dans l’émission de radio «Face aux chrétiens » diffusée sur radio Notre-Dame et RCF le 6 novembre 2008 où, en réponse à une question sur la possibilité d’ordonner les femmes à la prêtrise, l’Archevêque avait répondu « il ne suffit pas de porter
une jupe, encore faut-il en avoir dans la tête ».
Depuis une vingtaine d’année, un mouvement appelé « Théologie féministe » est né au sein des religions du livre critiquant les traditions, pratiques, écritures et théologies de ces religions dans une perspective féministe. Cette théologie féministe vise à étudier, dans une perspective théologique, historique et scientifique, le rôle des femmes dans les textes des religions et au sein de leur milieu religieux d’origine. Elle favorise également une réinterprétation du rôle des femmes qui peut être véhiculé dans l’imagerie et les propos religieux à dominante patriarcale.
On le voit donc, la relation entre féminisme et laïcité est complexe. Si la laïcité est le terreau du féminisme, elle ne saurait garantir en elle-même l’égalité femmes-hommes comme le montre un rapport sénatorial.
Pour cela, nous allons rappeler dans un premier temps ce que sont la laïcité et le féminisme et les rapports qu’ils entretiennent. Puis nous nous intéresserons aux rapports qu’entretiennent féminisme et laïcité depuis les années 1980.
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