(Les “éditos” de Christian Roblin paraissent le 1er et le 15 de chaque mois.)
« Le Jour le plus long », c’est sans doute encore, pour beaucoup, le titre du film de Darryl Francis Zanuck, tiré du livre de Cornelius Ryan, sorti en salles en septembre 1962, qui reconstitue, en trois heures, avec une distribution éblouissante, le premier jour du Débarquement, le “D-Day”, soit le mardi 6 juin 1944, qui marque le début de la Bataille de Normandie.
Le Jour le plus long, c’est aussi celui où le soleil parvient à son apogée, soit le 21 juin, qui correspond donc au solstice d’été dans l’hémisphère nord et amorce la saison estivale avec ses promesses de vacances… C’est à cette date que s’est greffée la Fête de la musique.
Mais, traditionnellement, en franc-maçonnerie, c’est plutôt à la saint-Jean-Baptiste, soit le 24 juin, que l’on allume de grands feux de joie auxquels on livre les travaux de l’année. Cependant, toute solaire qu’elle soit, c’est une fête secrètement empreinte d’une certaine tristesse, celle des jours qui, désormais, vont décliner… jusqu’au 21 décembre, jour le plus court de l’année, et l’on distingue à nouveau ce solstice d’hiver, du 27 décembre où l’on célèbre saint Jean l’Évangéliste et les jours qui se mettent à rallonger.
Les deux Jean renvoient également aux deux faces de Janus, le dieu bifront des Romains, commémoré le 1er janvier, soit au début de la fin de l’hiver dans leur calendrier.
Songez qu’au solstice d’été, quand le soleil rayonne à son zénith, vous êtes invités à entrer dans votre intériorité, vous brûlez des herbes pour chasser la foudre et le tonnerre, écarter les orages et les démons. Dans la torpeur de l’été, vous sentez fondre sur vous les bourrasques de la fortune et les tempêtes de l’Histoire. Où donc se cache la sagesse ? Au milieu des réjouissances qui tambourinent de votre amour de la vie, vous pensez à ceux qui, à travers le monde, vivent vraiment leurs jours les plus longs…