De notre confrère italien expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano
La peur est une alliée, un stimulus naturel et presque toujours inconscient pour l’être humain. Parfois une réaction de survie. Ce qui ne devrait pas être une limite à votre expression existentielle ; doit être vécu comme un allié !
La peur est souvent vécue comme un frein à la maturité et à la croissance. La société actuelle, avec les différentes formes de pensées, pousse à croire qu’il est faux ou négatif de l’essayer. C’est exactement le contraire qui est vrai, comme il est vrai que chaque émotion surgit pour nous aider. Chacun de ses signaux indique une route, un chemin, un nouveau but. C’est à nous de l’ignorer ou d’y participer.
Nous imaginons la peur comme un feu rouge sur la trajectoire d’un train. Ça nous fait arrêter, ça nous fait ralentir, ça nous fait réfléchir. Elle nous montre qu’il est nécessaire de faire une pause pour entrer et voir ce que nous n’avons pas le courage de découvrir. Cependant, elle peut recommencer à courir sur les pistes de notre vie, avec encore plus de force qu’auparavant.
Elle se manifeste sur le plan émotionnel pour nous faire comprendre qui nous sommes et où nous allons. L’antidote le plus fort, cependant, est l’amour, la passion pour ses idéaux, la croyance en ce que l’on dit et ce que l’on fait.
Seul, armé d’une “Volonté colorée par une grande passion“, nous pouvons trouver la force d’affronter et de surmonter toutes les difficultés. Cela semble étrange, mais c’est vrai : la peur est une excellente occasion de reconnaître la beauté, la force et le courage qui sont en chacun de nous, et que nous avons oublié.
les francs-maçons ont-ils peur ?
Je dois répondre “oui“, car, ayant été aussi un profane devenu plus tard “initié”, je me souviens encore très bien du tremblement de mes mains et des battements accélérés de mon cœur, ce soir-là, lorsque j’ai été admis dans le Temple et que le bandeau est ensuite tombé.
La peur m’a accompagné pendant une longue période de ma vie maçonnique et, à certains égards, même après. Mais j’ai aussi envie de dire « non ». A un certain moment, cette peur est devenue « connaissance », « amour », « force », « courage ».
J’ai essayé de mieux comprendre le mécanisme de la peur. J’ai découvert qu’il y avait une grande force en moi. J’en ai pris conscience. J’ai accepté et fait mien, ce qui en fait un grand allié pour moi, sur ce chemin d’élévation.
J’ai vécu et je vis la Franc-Maçonnerie avec “Courage“.
Le « brave » est celui qui agit en étant au « juste milieu », comme l’écrivait Aristote dans l’Éthique à Nicomaque. Il appartient au « Sage » de savoir rester au bon milieu. Ce point d’équilibre est certes difficile à trouver, car il est situé entre la peur et l’insouciance.
Ce n’est qu’armé d’une « forte volonté et d’une grande passion » que nous pouvons trouver l’énergie pour affronter et surmonter toute difficulté.
Les francs-maçons d’autrefois, bien que très différents les uns des autres selon l’époque et la tradition à laquelle ils appartenaient, avaient un point commun :
Faire connaître et vivre leurs peurs à l’initié.
Pourquoi ? La peur est-elle vraiment l’ennemi à vaincre ? Est-ce une mauvaise chose dont il faut avoir honte ? Ou est-ce un outil qui attend de nous quelque chose d’encore inconnu ? Un allié puissant sur la voie de l’élévation ? Et si oui, comment doit-on se comporter face à elle ?
Il ne s’agit pas de combattre nos peurs, ni de les ignorer. Il s’agit de les vivre et progressivement, de les accepter, de les intégrer profondément en nous, d’en faire une force. De même que le plomb se transmute en or à travers la pierre philosophale, elle se transforme et devient force, énergie, élévation. Lorsqu’elle a été sublimée par la pierre philosophale de l’amour et de l’acceptation, elle devient force.
Toute la vie du maçon, à travers des rites et des rituels, vise à vivre la mort dans la vie. Le but est de surmonter la plus grande des peurs celle de l’Orient Éternel, à l’interpréter comme un acte héroïque et réel, et à se fixer comme objectif final celui d’obtenir une conscience que, ayant abandonné le corps physique, on est capable de vivre comme une réalité autonome. Rien ne se créé, rien ne se perd, tout se transforme !
Rester conscient après la “transformation” n’est pas le fruit de miracles ou de rituels magiques, mais seulement le résultat plausible d’un travail constant et pérenne fait sur soi, capable de nous transformer de plus en plus en un être de vraie Lumière.