Cette semaine, le magazine féminin femmeactuelle.fr sous la plume de Julie Destouches consacre un article à la Wicca. La rédaction a pensé que dans la rubriques des autres voies et connaissances de la spiritualité ou de l’ésotérisme, cette présentation serait la bienvenue.
Galvaudée sur les réseaux sociaux, la Wicca questionne autant qu’elle fascine. Si les sorcières modernes se drapent un peu vite de ce mouvement spirituel, rares sont celles qui la connaissent dans le détail. On fait le point grâce à deux ouvrages récents consacrés la fameuse Wicca.
Alors que l’équinoxe de printemps du 20 mars prochain sera fêté par les Wiccans sous le nom d’Ostara, revenons sur ce mystérieux mouvement religieux qu’est la Wicca avec l’aide de deux sorcières modernes et britanniques, Thorn Mooney qui vient de publier “La Wicca traditionnelle” et Ambrosia Hawthorne qui signe “Les saisons de la Wicca“. Et pour en apprendre davantage sur la Roue de l’année, feuilletez notre diaporama.
“La Wicca que vous voyez sur les étagères des librairies, dans les mèmes sur internet et dans les cercles ouverts n’est pas la seule qui existe. Et la triste réalité est que, parce que tout le monde semble déjà penser connaître tout ce qui existe, il y a très peu de documentation pour les gens curieux de la Wicca traditionnelle (du moins, pas grand-chose qui date de moins de vingt ans). Il est difficile d’avoir accès à d’autres perspectives, d’entendre de véritables histoires de praticiens contemporains et d’apprendre comment y entrer, si c’est ce que vous aspirez à faire.” Thorn Mooney, sorcière depuis plus de vingt ans et grande prêtresse d’un coven américain, campe son sujet dès les premières pages de son ouvrage, “La Wicca traditionnelle”, publié aux éditions Danaé.
Histoire et origine de la Wicca
On découvre au fil des pages une origine de la Wicca bien moins ancestrale qu’il n’y paraît, un anglais du siècle précédent ayant compilé des traditions éclectiques en vue de fonder ce mouvement : “La Wicca est un mouvement religieux qui s’est développé au milieu du XXe siècle, principalement grâce aux efforts du fonctionnaire britannique Gérald Brosseau Gardner. Gardner, largement influencé par son intérêt pour le folklore, la magie et ses propres voyages en Asie, souhaitait faire renaître ce qu’il voyait comme une religion indigène de Grande-Bretagne. Il a réuni soigneusement (et parfois, pas si soigneusement que ça) les livres d’anthropologie populaires à son époque, ainsi que ses propres découvertes et son expérience personnelle, pour en faire un système cohérent dont il croyait qu’il était fidèle à l’antique pratique de la Sorcellerie religieuse. Puisant dans ses connaissances en franc-maçonnerie et dans ses études d’autres traditions magiques occidentales, Gardner a construit la charpente nécessaire pour soutenir le développement et la croissance de cette nouvelle (ancienne) religion. Bien sûr, il n’a pas tout fait par lui-même. Gardner a prétendu avoir initié un groupe survivant de cette ancienne “secte sorcière” (C’est le terme qu’il a employé, qui n’avait pas les mêmes connotations qu’aujourd’hui) et qu’il n’avait été autorisé à le révéler au public que pour qu’il puisse survivre.(…)”
Le rôle du coven dans la Wicca
Thorn Mooney souligne l’importance du coven dans la pratique Wicca : “L’une des différences significatives entre la Wicca traditionnelle et des styles de Wicca plus éclectiques est le rôle du Coven. La Wicca traditionnelle est basée sur le coven et elle implique presque toujours qu’on se joigne à un genre de groupe. On ne peut tout simplement pas se contenter de lire un ensemble donné de livres ou apprendre une tradition sur internet. Il faut réellement se mettre en quête d’une grande prêtresse ou d’un grand prêtre de cette tradition et lui demander à être invité à devenir membre de son coven. Il n’y a pas deux covens absolument identiques même au sein de la même tradition, il peut y avoir beaucoup de diversité (…) Chaque tradition à son propre protocole et, même au sein d’une tradition, les chefs de chaque coven ont en général suffisamment d’autonomie pour prendre des décisions exécutives; donc, il y a des différences en fonction des circonstances.”
La Wicca d’origine
Du fait de la pluralité des covens, et de l’importance de la pratique dans la Wicca, la nature des divinités honorées est très variable. C’est ce qu’explique la grande prêtresse dans son livre : “Cette première forme de Wicca était initiatique, organisée en covens et basée sur un mystère central autour de la déesse de la Lune et d’un dieu cornu de la mort et de la chasse. Ces deux divinités étaient diversement comprises comme étant des divinités sorcières universelles, des divinités spécifiques aux îles britanniques, des représentations archétypales de toutes les divinités ou de petits dieux locaux des gens et de la terre. Cela fait beaucoup de possibilités ! Comment un couple de divinités peut-il être compris de tant de façons différentes tout en étant au cœur d’une tradition cohérente ? Ceci est largement dû à la nature expérientielle de la Wicca de Gardner : chacun avait sa propre expérience des dieux. La tradition s’intéressait (s’intéresse !) avant tout à la pratique plus qu’à la croyance. Les membres sont unis par un ensemble de pratiques rituelles et par un corpus de rituels, rassemblés dans le Livre des Ombres (qui est un livre unique et spécifique, pas un journal personnel comme dans d’autres sortes de Wicca), plutôt que par un ensemble dogmatique de croyances. Les détails de ce rituel sont secrets, réservés aux seuls initiés.“
Ce que la Wicca n’est pas
Dans “Les saisons de la Wicca” publié chez Le lotus et l’éléphant, une autre sorcière, Ambrosia Hawthorne, transmet une vision plus pédagogique de ce mouvement spirituel. Astrologue, cartomancienne, elle a créé Witchology Magazine. Elle liste ainsi ce que la wicca n’est pas.
« Il peut paraître un peu compliqué de faire la distinction entre la Wicca, le paganisme et la sorcellerie. Si vous commencez à peine à découvrir ces traditions, concentrez-vous sur vous et intéressez-vous à ce qui vous semble juste. Lisez autant de livres que possible, commencez à pratiquer et remarquez ce qui génère un déclic en vous.
Si vous ressentez une affinité pour les plantes, le jardinage et la guérison, vous serez peut-être attiré par une voie plutôt “green”, ou vous exploiterez les propriétés magiques des plantes. En revanche, si vous êtes fasciné par les rêves, le voyage astral et la méditation, explorez ces pratiques et voyez où elles vous mènent. Malentendus fréquents à propos de la Wicca :
- La Wicca est une secte. La Wicca est une religion centrée sur la Terre.
- Les wiccans adorent le Diable. Satan est une figure d’Abraham, certainement pas wiccane.
- Les wiccans ne croient pas en Dieu. La Wicca est une religion polythéiste qui vénère le Dieu et la Déesse universels ou les multiples dieux et déesses de différents panthéons ou traditions.
- La Wicca n’a pas de règles. La Wicca n’a pas de corps décidant, mais est guidée par des pratiques éthiques et un comportement moral. »
Wicca et sorcière, quelles différences ?
Pas simple de comprendre la différence entre Wiccan, pratiquant de la Wicca et sorcière. C’est la sorcière moderne Thorn Mooney dans son livre “La Wicca traditionnelle“ qui va nous éclairer :
“J’ai tendance à me servir des mots “Wicca” et “Sorcellerie” de façon interchangeable, parce que “Wicca” signifie littéralement “sorcier” ou “sorcière” et que les formes les plus anciennes de Wicca étaient comprises comme étant une forme de sorcellerie. A cette époque-là cependant (le milieu du XXème siècle), la Wicca, en règle générale, n’était pas considérée comme la seule et unique forme de Sorcellerie ; et il ne doit pas en être autrement aujourd’hui. Il y a de nombreux types de sorciers et de sorcières dans le monde, et seuls quelques-uns sont des wiccans. De plus, aujourd’hui, un nombre croissant de wiccans ne se considèrent pas comme des sorciers ou des sorcières, soit parce qu’ils ont le sentiment de ne pas vraiment pratiquer la sorcellerie (qui est définie en général comme une forme particulière de magie), soit parce qu’ils veulent distinguer leurs pratiques d’un terme qui a été chargé de beaucoup de négativité au fil de l’histoire. Dans les deux cas, les wiccans ont tendance à se définir comme des praticiens d’une religion particulière.”
La magie wicca, comment ça marche ?
“La magie wiccane, également appelée l’Art, la sorcellerie, la magie pratique ou l’art de jeter des sorts est la manipulation et la canalisation de l’énergie afin d’exploiter son pouvoir. Elle vous permettra d’influer sur le monde qui vous entoure pour générer un changement positif dans votre vie. Il est néanmoins possible d’opter pour une pratique wiccane complète sans toutefois exploiter l’énergie ou lancer des sorts. Vous serez alors considéré comme un wiccan qui vit en harmonie avec la nature, qui célèbre les changements de saisons, les sabbats et vénère les divinités sans chercher è exploiter l’énergie issue de la nature. Regardez en vous et décidez de ce qui vous semble juste.
Mais qu’en est-il de la “bonne” et de la “mauvaise” magie ?
En fait, la magie est plus “grise” que noire ou blanche et elle suit des règles éthiques. Ainsi, tout comme vous n’aimeriez pas que quelqu’un vous jette un sort, vous maudisse ou influe sur votre propre volonté, il ne vous viendrait pas à l’esprit d’avoir recours à la magie contre d’autres personnes. La pratique de la magie implique une grande responsabilité et oblige à faire des choix éthiques. Repensez à l’adage wiccan à chaque fois que vous pratiquez la magie. « Tant que vous ne nuisez à personne, faites ce que vous voulez » explique Ambrosia Hawthorne dans “Les saisons de la Wicca“.
Quels sont les symboles de la Wicca
Symbolisant les quatre éléments fondamentaux, les outils employés dans la Wicca ont chacun leurs qualités et leurs utilités. Ambrosia Hawthorne les détaille ainsi dans son livre : “Les quatre outils élémentaires les plus courants en Wicca sont le calice, la baguette, l’athamé et le pentacle.
- Le calice, le bol ou la coupe représente l’élément Eau, la Déesse, et se réfère souvent à des qualités féminines. Vous le remplirez d’eau, de vin, de bière ou d’autres mixtures préparées.
- La baguette représente l’élément Air dans la plupart des pratiques wiccanes et le Feu dans les pratiques ésotériques. Elle sert à diriger l’énergie, aide à la création de cercles rituels et symbolise le Dieu ou la présence masculine. Elles sont souvent en bois, parfois incrustées d’argile et de cristaux.
- L’athamé est une lame de cérémonie qui représente l’élément Feu, et comme la baguette, il sert également à diriger l’énergie. Bien que l’athamé soit un couteau, on ne l’utilise pas pour couper ; il est plutôt employé symboliquement pour « découper » l’énergie ou pour dessiner des symboles dans l’air. L’athamé et la baguette sont interchangeables.
- Le pentacle représente l’élément Terre. Un pentacle est un cercle contenant une étoile à cinq branches, et il est souvent utilisé ou porté par les sorciers, en tant que symbole de protection ou de croyance. Lors des rituels, vous placerez les objets élémentaires dans une configuration en pentacle, sur les cinq pointes. Le symbole du pentacle pourra être dessiné sur un support rond et plat, en bois, en métal, en argile ou en pierre.”
Qui est la déesse wicca ?
Ambrosia Hawthorne revient sur les divinités honorées dans la Wicca : “Les déesses et les dieux jouent un rôle essentiel dans la Wicca. Ce sont des divinités universelles comme le Dieu Cornu et la Triple Déesse, que l’on nomme Dieu et Déesse, ou Seigneur et Grande Dame. Elles sont considérées comme des polarités complémentaires qui représentent les essences masculines et féminines de la vie, responsables de la vie et de l’équilibre sur Terre.
Le Dieu, en tant que présence masculine est représenté par le Soleil, les solstices, la fertilité de la terre, et est souvent symbolisé par des cornes ou des bois d’animaux, des bougies noires et des outils phalliques, tels que des épées et des baguettes.
La Déesse, la présence féminine, est représentée par les cycles de la Lune et les phases de vie de la femme, comme la Vierge, la Mère et l’Aînée. Les symboles qui représentent le féminin sont l’eau, les bols et les récipients, ainsi que les bougies blanches.
Certaines traditions honorent ou célébrent des divinités particulières. Le choix des divinités dépend des croyances et des préférences spirituelles du pratiquant. Vous pouvez opter pour des divinités issues de n’importe quel panthéon, les néophytes préférant les panthéons celtique, nordique ou grec. Pour choisir une divinité, recherchez des thèmes qui lui correspondent. Par exemple, si vous souhaitez élaborer un rituel pour l’abondance ou l’amour, optez pour des divinités associées à ces thèmes.”
On l’a vu, bien de répondant à des grands principes, la Wicca peut aussi bien être un mouvement religieux encadré par les dogmes d’un coven particulier qu’une pratique spirituelle individuelle axée sur le passage des saisons et les grands archétypes de la psyché humaine. En respectant la limite absolue qui consiste à ne pas faire de mal et en agissant uniquement sur soi-même, la pratique de la magie Wicca se révèle passionnante, ludique et (“diablement” sic^^) efficace pour se connecter à de plus hautes dimensions et attirer de bonnes vibrations. Qu’attendez-vous pour essayer ?
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