José Francisco de San Martín (1778 – 1850) est un général d’Amérique du Sud hors norme, il participa à plusieurs guerres d’indépendance dont celles de l’Argentine, du Chili et du Pérou contre la couronne Espagnole. Il était en outre, Franc-Maçon, et cela compliquera ses relations avec le clergé…
Né en 1778 en Argentine dans une famille de nobles espagnols, il devint assez tôt dans sa vie officier de carrière dans l’armée espagnole, comme son père. Il participa un temps aux guerres en Europe, et se serait battu notamment lors des guerres napoléoniennes. Remarqué par sa bravoure, il grimpa rapidement les grades.
Il résigna sa commission d’officier dans l’armée espagnole à 33 ans, et s’engagea dans les guerres d’indépendances de l’Amérique du Sud contre la couronne qu’il servait jusqu’alors, probablement convaincu de la nécessité des révolutions libérales contre l’absolutisme.
Il rentra la même année (1811) dans la loge “Lautaro”, une loge née des idées des Lumières. Cette loge est associée au bien-nommé “Ordre des Chevaliers Rationnels”.
Certains historiens proposent que cette loge et ses membres illustres contribueront à l’organisation des révolutions libérales de l’Amérique du Sud. Il participera ensuite à la création de nouveaux ateliers liés à l’Ordre des Chevaliers Rationnels en Argentine.
Les secrets des travaux de cet Ordre et de ses loges étant difficiles à percer, il est impossible de savoir si elles travaillaient aux mystères de la Franc-Maçonnerie ou si elles étaient purement des loges d’ordre politique. L’Ordre n’était pas relié à la Grande Loge Unie d’Angleterre.
Bien plus tard, le général termina sa vie mouvementée en France, et il mourra en 1850 âgé de 72 ans à Boulogne-Sur-Mer. Le rapatriement de ses restes fut organisé quelques années après en Argentine et un projet aboutit afin qu’il puisse être enterré dans la Cathédrale Métropolitaine de Buenos Aires.
Seulement, sa longue carrière maçonnique arriva aux oreilles du clergé catholique local qui s’opposa à ce qu’un Franc-Maçon puisse trouver son repos final sur le sol sacré d’une cathédrale. Les Francs-Maçons Catholiques sont sous le joug d’une possible excommunication de la part de leur clergé depuis une bulle papale datant de 1738, toujours applicable de nos jours d’ailleurs.
Un accord fut finalement trouvé pour enterrer l’illustre personnage sur les terres environnantes de la cathédrale, au sein d’un mausolée créé en son honneur.
La position particulière du cercueil fut aussi jaser, certains pensant que son inclinaison très forte au sein du mausolée était une dernière insulte voilée de la part du clergé. Mais il semble que ce soit simplement dû au manque de place disponible au sein du mausolée.
Un résumé de cette histoire originale (en espagnol) peut être lu en cliquant sur le lien suivant : https://www.diario26.com/301144–masoneria-un-feretro-inclinado-y-negociaciones-con-la-iglesia-los-secretos-del-mausoleo-de-san-martin