Même si la curiosité est un vilain défaut, combien de profanes frappent à la porte de nos temples, alléchés par le mirage du pouvoir que la Franc-maçonnerie offrirait à ses adeptes ? J’en suis convaincu : ils sont bien plus nombreux qu’il n’y paraît.
Évidemment, personne ne l’avouera jamais haut et fort. Une fois la déception initiale digérée – quand ils réalisent que la Lumière n’est pas un chèque en blanc –, un puissant élastique les retient encore : celui des sièges du « pouvoir ». Je parle bien sûr de ces charges ronflantes, offices prestigieux et reconnaissances qui distribuent médailles et rubans comme des bonbons à une kermesse.

Rappelez-vous cette scène mythique dans Indiana Jones et la Dernière Croisade, où le chevalier croisé scrute le choix du Graal dans la grotte sacrée :
- Il a choisi… bien mal.
- Il ne devrait pas être en or.
- C’est la coupe d’un charpentier.
- Il n’y a qu’un moyen de le savoir.
- Tu as choisi judicieusement.
- Mais le Graal ne doit pas franchir la dalle scellée.
- Telle est la limite… et le prix de l’immortalité.

La coupe n’a d’effet qu’au cœur du sanctuaire. Il en va de même pour nos décors et nos titres maçonniques :
leur vraie valeur réside dans l’enceinte du Temple, où ils symbolisent l’humilité, la fraternité et la quête intérieure.
Le drame ? Trop de Frères – et de Sœurs – tentent de les emporter dehors, comme un trophée profane, pour briller dans le monde extérieur. Et rappelez-vous : dans le film, le Temple s’effondre lors de cette transgression fatale.
La question qui me hante est celle-ci :
à force d’initier des maçons en quête d’or et de médailles en chocolat, nos Temples ne sont-ils pas en train de s’écrouler sous le poids de leur propre vanité ?
Je vous laisse méditer là-dessus… pendant que je me mets à l’abri.
À lundi prochain !
