De notre confrère elnacional.com – Par Mario Múnera Muñoz
Une vertu se dresse comme un pilier essentiel : le respect. Inspiré par l’article lumineux de Mario Múnera Muñoz, Passé Grand Maître, intitulé « Obreros de Hiram Abiff : El respeto I », nous nous plongeons dans une réflexion enrichie sur cette valeur cardinale. Hiram Abiff, figure légendaire de l’ouvrier idéal, nous guide dans cette exploration, où le respect – envers soi, les autres et le divin – devient le fondement d’une fraternité authentique, en résonance avec les enseignements de sages comme Rumi, le Bouddha et le Maître Jésus.
Le Respect : Un Pilier de la Lumière Intérieure
Le respect, tel que le définit Múnera Muñoz, est bien plus qu’une simple politesse : c’est une attitude intérieure qui honore la dignité inhérente à chaque être.
« Le respect est la base de toute relation humaine et spirituelle »
écrit-il, soulignant que sans cette vertu, la fraternité maçonnique perd son essence. Cette idée s’harmonise avec les mots profonds de Mevlana Jalaluddin Rumi : « Au-delà des idées de bien et de mal, il y a un champ. Je t’y rencontrerai. » Ce champ, espace de rencontre au-delà des jugements, incarne le respect comme un pont vers l’unité, transcendant les différences pour célébrer l’humanité commune.

Dans la tradition maçonnique, Hiram Abiff symbolise l’ouvrier qui, par son travail et son sacrifice, élève l’âme collective. Le respect, en ce sens, est le socle sur lequel repose la construction du temple intérieur. Sans lui, les outils symboliques – l’équerre, le compas, le maillet – perdent leur pouvoir transformateur, et la loge devient un lieu de division plutôt que d’harmonie. Múnera Muñoz nous invite à voir le respect comme une lumière qui éclaire le chemin initiatique, un rempart contre l’ego et les conflits.
Les Dimensions du Respect : Une Vertu Universelle

Le respect se déploie en trois dimensions interconnectées : envers soi-même, envers autrui et envers le divin. Envers soi, il s’agit de reconnaître sa propre valeur, de cultiver l’autoconnaissance et de polir sa pierre brute avec humilité. Le Bouddha, dans ses enseignements sur la voie du milieu, nous rappelle que le respect de soi commence par l’acceptation de nos imperfections, un prérequis pour grandir spirituellement. Envers autrui, il se manifeste par l’écoute, la bienveillance et la reconnaissance de l’égalité fondamentale entre tous les êtres, un principe incarné dans le niveau maçonnique qui aligne les Frères et Sœurs sur un plan d’égalité sacrée.
Envers le divin, le respect prend la forme d’une révérence pour le Grand Architecte de l’Univers, une présence mystérieuse qui guide les travaux maçonniques. Le Maître Jésus, dans son Sermon sur la montagne, enseigne :
« Aime ton prochain comme toi-même »
(Matthieu 22:39)
fusionnant ces trois dimensions en un commandement universel. Múnera Muñoz souligne que le respect envers le divin se traduit par une soumission volontaire aux lois cosmiques, un acte de foi qui élève l’initié au-delà des contingences matérielles.
Le Respect dans la Pratique Maçonnique

Dans la loge, le respect se vit à travers les rituels et les interactions fraternelles. Chaque coup de maillet du Vénérable Maître, chaque salut au grade respectif, chaque silence méditatif autour du pavé mosaïque est une expression de cette vertu. L’auteur met en garde contre les dérives où le manque de respect – qu’il s’agisse d’impatience envers un Apprenti ou de rivalité entre Maîtres – fragmente la chaîne d’union. Hiram Abiff, assassiné par ses propres compagnons pour avoir refusé de trahir ses principes, incarne le respect ultime : celui de l’intégrité face à l’adversité.
Le respect exige également une discipline intérieure. Comme le souligne Múnera Muñoz, il faut apprendre à maîtriser ses jugements hâtifs et à accueillir les différences avec curiosité. Cette pratique renforce la fraternité, transformant la loge en un atelier vivant où chaque pierre contribue à l’édifice commun. L’équerre, symbole de justice, et le compas, symbole de modération, deviennent des outils pour mesurer et cultiver cette vertu au quotidien.
Une Invitation à une Fraternité Éveillée

Alors que les loges s’animent de l’élan estival, l’enseignement d’« Obreros de Hiram Abiff » résonne comme un appel à restaurer le respect au cœur de la franc-maçonnerie. Dans un monde marqué par les divisions et les égos, cette vertu offre un remède puissant, un fil d’Ariane pour guider les initiés vers l’unité. Le respect envers soi forge la résilience, envers autrui tisse des liens indestructibles, et envers le divin élève l’âme vers l’infini.

Mario Múnera Muñoz, avec sa sagesse inspirée, nous rappelle que les ouvriers de Hiram Abiff – ces bâtisseurs spirituels – doivent honorer leur héritage en vivant le respect comme une flamme vive. Que chaque Frère et Sœur, en polissant sa pierre intérieure, cultive cette vertu avec ferveur, transformant la loge en un sanctuaire de lumière et d’harmonie. Ainsi, la franc-maçonnerie continue de rayonner, portée par le respect, comme un phare guidant l’humanité vers une fraternité universelle.