lun 14 juillet 2025 - 03:07

Le balancement du pendule : une métaphore du chemin maçonnique

De notre confrère expartibus.it – Par Rosmunda Cristiano

Dans le silence du Temple, le pendule oscille. Avec une précision extrême. Sans hâte, sans pause. Et pourtant, dans son mouvement apparemment paisible, il y a toute la violence du temps qui passe, de l’équilibre cherché mais jamais vraiment trouvé. C’est là que se reflète l’âme du Maçon, du Franc-Maçon en mouvement.

Et, peut-être, avec plus d’urgence et de conscience, qu’une sœur maçonnique, qui à chaque passage rituel, à chaque séance, ressent la double responsabilité de réparer un ordre intérieur et un monde extérieur encore hostile…

Le temps s’enfuit, la vérité demeure.

Le temps passe vite, mais la vérité demeure.

En vérité, le voyage initiatique est un mouvement constant, jamais linéaire, jamais confortable. Tel un pendule, il oscille entre ombre et lumière, entre certitude et doute, entre quête de soi et devoir envers autrui.

La vie d’un franc-maçon n’est pas une fin en soi, mais un perpétuel retour à soi, à travers épreuves, échecs et triomphes. Chaque grade obtenu n’est pas une médaille de mérite, mais un nouveau défi à relever.

Il n’y a pas de place pour l’inertie dans le pendule. Chaque oscillation est un choix. Et chaque choix, un renoncement. Ceux qui sont courageux commencent, mais seuls ceux qui peuvent supporter le poids de leurs propres incohérences persévèrent.

Le voyage n’est pas fait de maquillage et de mots d’or, mais de crises, de nuits blanches, de symboles qui frappent comme des coups de poing dans l’estomac quand la vie exige des comptes sur ce que l’on professe.

Ad lucem per tenebras.

Vers la lumière à travers les ténèbres.

Une expression galvaudée, mais seuls ceux qui ont vraiment marché dans l’obscurité peuvent la comprendre. Nous, les femmes, maçonnes ou non, connaissons bien cette obscurité. Nous l’expérimentons dans notre chair et dans notre esprit. C’est peut-être pourquoi, lorsque nous entrons dans le Temple, nous y entrons aussi pour guérir.

Parce que le pendule de la vie a souvent déchiré notre équilibre, et le chemin initiatique nous offre le langage pour nommer cette douleur et la transformer. Le pendule revient toujours au centre. Il ne s’arrête pas, mais il revient. Et, dans ce centre retrouvé, ne serait-ce qu’un instant, réside la clé de notre travail :

Au milieu de la virtuosité.

La vertu se trouve au milieu.

Mais ce juste milieu, ce point d’équilibre, ne s’atteint qu’en hésitant, qu’en tombant et en se relevant. La franc-maçonnerie n’est pas un refuge pour égocentriques ou collectionneurs de tabliers décoratifs. C’est une école de vérité qui vous oblige à regarder en vous-même et à comprendre que la pierre brute n’est pas seulement la société, mais vous-même.

Nous oscillons entre ce que nous sommes et ce que nous pourrions être. Entre le silence de la Loge et le vacarme du monde profane. Entre le désir de construire et la tentation de détruire.

Parce que, soyons honnêtes : même le Franc-Maçon, parfois, aime son propre chaos plus qu’il n’aime la Lumière.
Et pourtant, nous continuons.

Avec colère, avec amour. Avec discipline. Avec cette foi séculaire et inébranlable que ce que nous construisons a un sens. Que chaque geste rituel, chaque symbole dessiné, chaque Frère ou Sœur, écouté avec un cœur sincère, est un coup de burin porté à notre Pierre.

Travailler, c’est prier.

Travailler c’est prier.

Et nous travaillons en silence, souvent incompris. Mais avec une détermination que rien ne peut briser.

Le pendule nous invite à nous rappeler que notre force ne réside pas dans l’indéfectibilité, mais dans le retour constant au centre. Pour rétablir l’ordre en nous-mêmes, même lorsque le monde extérieur implose.

À chaque vague, une question se pose : Qui êtes-vous vraiment ? Que construisez-vous ? Et pour qui ?

La franc-maçonnerie n’offre pas de réponses faciles. Elle vous tend un miroir. Elle exige rigueur. Et amour.
Cela vous demande de perdre votre ego pour quelque chose de plus grand. Et vous n’y parvenez pas toujours. Mais vous essayez. Jour après jour. Rituel après rituel. Coup après coup.

Le pendule, finalement, ne juge pas. Il ne récompense pas. Il ne condamne pas.
Ça bouge. Inexorablement. Comme notre conscience. Comme la vie.
Et peut-être, là, dans cet éternel va-et-vient, trouvons-nous le sens le plus profond de notre voyage : être toujours en mouvement, mais jamais sans direction.

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Que la Lumière soit. Mais qu’elle soit une vraie Lumière, gagnée par la sueur, le doute et le dévouement. Une Lumière qui n’aveugle pas, mais qui illumine. Qui n’impose pas, mais qui guide.

Car le pendule ne ment pas. Il nous rappelle, à chaque instant, que le temps attend. Et que le seul choix possible est de marcher. Toujours. Avec fierté. Avec dignité. Avec la volonté inébranlable de laisser le monde – et nous-mêmes – dans un meilleur état que celui dans lequel nous les avons trouvés.

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