Avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, les gouvernements européens tentent de reconstituer leurs maigres forces armées pour faire face à une hypothétique attaque de la Russie. Mais, il faut se demander si, une fois encore, ils ne se trompent pas de guerre et si, une fois de plus, ils ne préparent pas celle d’avant-hier ?
Si, plutôt qu’un ennemi extérieur, il ne faut pas admettre que la menace réelle se trouve à l’intérieur. Le récent conflit israélien ouvre de sérieuses pistes de réflexion pour le stratège : ce pays n’est pas confronté aux États voisins et à leurs armées régulières, mais à des groupes armés installés dans les marges dissidentes qu’il a lui-même créées à sa porte. Une situation d’ores et déjà bien connue en Europe occidentale.
L’auteur :Bernard Wicht est privat-docent à l’Université de Lausanne où il enseigne la stratégie. Il intervient régulièrement dans des institutions militaires dont l’École de Guerre, et des think tanks à l’étranger. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment Vers l’autodéfense (2021), Citoyen-soldat 2.0 (2017, avec A. Baeriswyl) ; Europe Mad Max demain ? Retour à la défense citoyenne (2013) ; Une nouvelle Guerre de Trente Ans : réflexion et hypothèse sur la crise actuelle (2012).
Dans votre introduction vous évoquez une « hypothétique attaque de la Russie », et c’est bien le cas. En réalité il n’y a aucune volonté de la Russie de s’attaquer à quelque pays européen membre de l’OTAN que ce soit. Ceux qui prétendent le contraire sont des manipulateurs de l’opinion publique pour utiliser la peur des gens pour les diriger sans contraintes.
Quand Macron parle de la Russie comme un risque existentiel pour la France, il manipule l’opinion.