A quoi ça sert, moi j’ai l’compas dans l’oeil !
Vous me direz, dans la vie de tous les jours, il y a toujours des propos pour illustrer cette expression.
Vous conduisez il vous faut garder vos distances avec la voiture qui est devant afin d’éviter un choc en cas de freinage, c’est un exemple simple et utile. Par contre dans les rapports avec les personnes que nous côtoyons, c’est plus complexe. D’où cette petite anecdote que j’ai vécu il y a une vingtaine d’années.
–“Je viens de m’installer en Italie, plus exactement en Sardaigne. Mon italien est loin d’être parfait et je dois dire que je souffre un peu pour m’exprimer dans cette belle langue que j’écorche, normal, cheminement classique. Aussi première réaction dès que je côtoie des personnes qui parlent français je me sens revivre, encore une fois, normal on s’accroche à ses racines…
Un jour j’apprends que les propriétaires d’un local où je me rends souvent sont français bien qu’ils parlent toujours en italien. Arrive le jour où je me rends chez eux pour faire quelques achats et j’ai l’idée de leur parler en français pour passer ma commande.”–
Quelle surprise! Ils m’ont répondu en italien. J’ai payé ma commande en italien, remarquez ça ne change rien c’est en euro, mais un peu vexé, tel le corbeau qui a lâché son fromage, j’ai juré que l’on ne m’y reprendrait plus.
« Ils venaient de garder les distances »
Nous avons tous vécu des expériences similaires. Jeune apprenti, nous sommes peut être parfois, allés trop vite en besogne auprès d’un frère ou d’une sœur pour lui faire découvrir notre appartenance d’une façon un peu maladroite. Le fait d’être maçon est aussi une charge. L’expérience montre aussi que notre retenue, le fait de garder ses distances avec le monde profane peut nous servir et nous aide à rester serein dans notre comportement. On peut le voir ainsi comme une protection pour la sauvegarde de notre discrétion.
Ceci dit, on sait aussi par expérience que toutes les protections ne sont pas efficaces…
Garder ses distances en franc-maçonnerie me semble en contradiction avec notre façon d’exister, nous qui sommes à l’écoute des autres, qui cherchons à comprendre et à améliorer notre existence… Garder ses distances devient alors un refuge qui me semble incompatible avec l’évolution.
Je serai tenté de parodier les paroles du dernier vers de cette chanson de Georges Brassens: “Mourir pour des idées”, paroles qui sont, “mourir pour des idées d’accord, mais de mort lente” avec la phrase en couleur ci-dessous, (que Georges Brassens me le pardonne):
“Mourir pour garder ses distances, d’accord mais de mort lente”…
D’accord mais de mort lente…
Allons voir ce qu’en pense Le Grand René dans sa video ! :