De notre confrère anglais three.fm
Sur l’Île de Man, une récente demande d’accès à l’information (FOI) a levé un coin du voile sur une question qui intrigue souvent : la présence de Francs-maçons dans les cercles du pouvoir. Selon les informations révélées par le greffier du bureau de Tynwald, trois Francs-maçons ont occupé des postes parlementaires de haut niveau depuis 2011. Cette révélation, bien que modeste en chiffres, soulève des questions sur l’influence de la Franc-maçonnerie dans la politique locale, tout en mettant en lumière l’importance de la transparence dans une démocratie moderne.
Une demande FOI qui cible les postes clés
La demande d’accès à l’information visait à identifier les Francs-maçons ayant occupé des rôles majeurs au sein de Tynwald, le parlement de l’Île de Man. Elle s’est concentrée sur des postes prestigieux : les présidents de la Chambre des Clefs, les présidents de Tynwald et les ministres en chef. La réponse du greffier est claire : seuls trois individus répondent à ces critères sur une période de 14 ans, depuis 2011. Il s’agit de l’actuel président de la Chambre des Clefs, Juan Watterson, ainsi que des anciens vice-présidents Geoff Corkish et Leonard Singer.
Ces trois figures politiques ont toutes déclaré leur appartenance à une Loge maçonnique dans le registre des intérêts de Tynwald, conformément aux exigences de transparence. Cette déclaration publique, bien que formelle, témoigne d’une volonté d’éviter les soupçons de conflits d’intérêts ou d’influences occultes – des accusations souvent portées contre la Franc-maçonnerie dans les sphères politiques à travers le monde.
Qui sont ces francs-maçons au sommet ?

- Juan Watterson, actuel président de la Chambre des Clefs, est une figure centrale de la politique mannoise. Élu pour la première fois en 2006, il a gravi les échelons jusqu’à devenir président en 2016. Son appartenance à la Franc-maçonnerie, bien qu’officiellement déclarée, n’a pas fait l’objet de controverses publiques majeures, probablement en raison de son engagement visible pour la transparence.
- Geoff Corkish, ancien vice-président de Tynwald, a servi dans les années 2010. Connu pour son implication dans les affaires culturelles et touristiques de l’île, il a également été membre du conseil législatif. Son appartenance maçonnique, bien que déclarée, n’a pas semblé influencer ses fonctions publiques, du moins selon les archives disponibles.
- Leonard Singer, autre ancien vice-président, a marqué la politique locale par son long mandat au sein de Tynwald. Élu à plusieurs reprises entre 1996 et 2016, il a occupé divers postes, notamment au sein du Département de la Santé. Comme ses collègues, il a respecté les obligations de déclaration de ses affiliations.
La Franc-maçonnerie à l’Île de Man : une influence discrète mais déclarée
La présence de francs-maçons dans les hautes sphères politiques n’est pas un phénomène nouveau, ni propre à l’Île de Man. Historiquement, la Franc-maçonnerie a souvent été associée aux élites, suscitant des théories sur son influence supposée dans les cercles de pouvoir. Sur l’Île de Man, une dépendance de la Couronne britannique avec une tradition politique ancienne, la question prend une résonance particulière. Tynwald, qui se targue d’être l’un des plus anciens parlements en activité au monde (fondé en 979), est un lieu où les traditions, y compris celles de la Franc-maçonnerie, peuvent perdurer.
Cependant, les chiffres révélés par le greffier – trois francs-maçons en 14 ans – tempèrent les spéculations sur une influence dominante. Avec une population d’environ 85 000 habitants et une scène politique relativement restreinte, l’Île de Man compte un nombre limité de postes de haut niveau. La présence de trois membres sur une période aussi longue suggère que la Franc-maçonnerie, bien que présente, n’est pas un facteur omniprésent dans la gouvernance de l’île. De plus, le fait que ces affiliations soient déclarées dans le registre des intérêts montre une volonté de transparence, essentielle pour maintenir la confiance du public.
Transparence et perceptions publiques
La loi FOI (Freedom of Information), entrée en vigueur sur l’Île de Man en 2015, a permis cette révélation, soulignant l’importance des mécanismes de transparence dans les démocraties modernes. En obligeant les institutions publiques à divulguer des informations, elle répond à un besoin croissant des citoyens de comprendre les dynamiques de pouvoir qui façonnent leur société. Dans ce cas précis, la demande FOI a permis de clarifier la présence maçonnique à Tynwald, dissipant peut-être certaines craintes tout en confirmant que cette appartenance, bien que réelle, est limitée et déclarée.
Cela dit, la Franc-maçonnerie reste un sujet sensible. Même avec seulement trois membres identifiés, certains habitants pourraient s’interroger sur l’impact de ces affiliations. Les Loges maçonniques, par leur nature secrète et leurs réseaux fraternels, alimentent souvent des soupçons d’influence cachée, même lorsque les preuves sont minces. À l’inverse, d’autres pourraient voir dans cette transparence une preuve que la Franc-maçonnerie, sur l’Île de Man, n’a rien à cacher et que ses membres s’engagent dans la vie publique sans agenda occulte.
Une réflexion plus large sur la Franc-maçonnerie et le pouvoir
Cette révélation invite à une réflexion plus large sur le rôle de la Franc-maçonnerie dans les sociétés contemporaines. À une époque où les théories du complot prolifèrent – notamment sur des plateformes comme X, où des discussions sur l’influence maçonnique dans la politique mondiale reviennent régulièrement – des données comme celles-ci permettent de ramener le débat à des faits concrets. Sur l’Île de Man, la Franc-maçonnerie semble être une affiliation parmi d’autres, déclarée et encadrée, plutôt qu’un réseau de pouvoir dominant.
En comparaison, des études historiques montrent que la Franc-maçonnerie a joué un rôle plus marqué dans d’autres contextes. Par exemple, au XVIIIe siècle, des Loges maçonniques en France et en Grande-Bretagne ont été des foyers d’idées révolutionnaires, influençant des figures comme Voltaire ou Benjamin Franklin. Aujourd’hui, son influence est souvent perçue comme plus symbolique que réelle, surtout dans des démocraties transparentes où les affiliations doivent être déclarées.
Une lumière bienvenue sur un sujet opaque
La révélation du greffier de Tynwald, obtenue grâce à la loi FOI, apporte une clarté bienvenue sur la présence des francs-maçons dans les hautes sphères politiques de l’Île de Man. Avec seulement trois membres identifiés depuis 2011 – Juan Watterson, Geoff Corkish et Leonard Singer –, tous ayant déclaré leur appartenance, cette information montre que la Franc-maçonnerie, bien que présente, n’est ni omniprésente ni cachée. Elle souligne également l’importance de la transparence dans une démocratie, permettant aux citoyens de mieux comprendre les affiliations de leurs représentants.
Dans un monde où les secrets alimentent les soupçons, cette transparence est un pas vers la confiance. Elle rappelle que la Franc-maçonnerie, souvent auréolée de mystère, peut aussi être une simple appartenance, déclarée et assumée, dans une société qui valorise l’ouverture et la responsabilité. Pour les habitants de l’Île de Man, cette révélation est une occasion de réfléchir à la place des traditions dans la politique moderne – et de célébrer la lumière que la loi FOI peut apporter, même sur les sujets les plus énigmatiques.
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