mar 15 avril 2025 - 07:04

ARGINY : L’histoire secrète de l’Ordre du Temple (1/4)

Présentation générale des 4 parties.

Dans les brumes du Beaujolais, tout près de Lyon, se dresse une forteresse médiévale dont les pierres semblent murmurer des secrets millénaires : le château d’Arginy.

Depuis les années 1950, ce domaine attire des chercheurs de tous horizons : occultistes, chasseurs de trésors, nostalgiques de l’Ordre du Temple médiéval, férus d’alchimie et de pratiques magiques. Dans une étude rare et érudite intitulée Arginy, l’histoire secrète de l’Ordre du Temple. Étude sur les armoiries dites « alchimiques » des seigneurs d’Arginy (édition limitée, novembre 2024), Daniel Robin, passionné par les Templiers, leurs doctrines et leurs « initiations », nous entraîne dans une exploration fascinante de ce lieu qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

Depuis les années 1950, ce domaine attire des chercheurs de tous horizons : occultistes, chasseurs de trésors, nostalgiques de l’Ordre du Temple médiéval, férus d’alchimie et de pratiques magiques. Dans une étude rare et érudite intitulée Arginy, l’histoire secrète de l’Ordre du Temple. Étude sur les armoiries dites « alchimiques » des seigneurs d’Arginy (édition limitée, novembre 2024), Daniel Robin, passionné par les Templiers, leurs doctrines et leurs « initiations », nous entraîne dans une exploration fascinante de ce lieu qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

Initialement réservée aux membres de l’Ordre des Veilleurs du Temple (Militia Templi O.V.D.T.), cette étude de plus de 50 pages tente de décrypter les armoiries sculptées au-dessus de la porte d’entrée du château d’Arginy, révélant un entrelacs de symboles, d’hypothèses et de récits troublants. Mais que cache vraiment le domaine du château d’Arginy ? Un trésor templier ? Un lieu réservé aux initiés de la Renaissance où fut pratiquée l’alchimie ? Ou dissimule-t-il un secret encore plus extraordinaire ? Plongeons avec Daniel Robin dans cette enquête où l’histoire côtoie le surnaturel, la métahistoire et l’hiérohistoire.

Mais attention, un redoutable « gardien du Seuil » veille sur le château et en protège l’accès. Gare aux curieux et aux imprudents !

En effet, selon Daniel Robin, Arginy serait un « haut-lieu » prédestiné, saturé de « fluides et d’énergies subtils » exploitées par une « entité-force » mystérieuse (« M » ou la « Bête sans Nom ») cherchant à dominer le monde avec l’aide des « 72 ». « L’Esprit l’a déserté, laissant place à des influences errantes », écrit-il, évoquant les dangers des pratiques magiques dans un lieu qui fut autrefois sacré mais qui est aujourd’hui abandonné aux forces de l’ombre. Le domaine d’Arginy serait-il un lieu prédestiné susceptible de jouer un rôle à la « Fin des Temps » ? Dans une dernière partie « fictionnnelle », Daniel Robin tente de lever le voile sur les mystères d’Arginy.

Pour les lecteurs de 450fm, nous avons divisé cette étude en quatre parties pour faciliter l’approche de l’énigme d’Arginy.

Arginy « entre dans l’histoire »

Arginy, enceinte intérieure quadrangulaire (partie Ouest), logis principaux, douves, tourelles, et tour dite « tour des 8 béatitudes » (en haut à gauche)

Le domaine du château d’Arginy est un lieu singulier qui, tout à la fois attire, fascine même, mais peut aussi effrayer, rebuter, ou susciter l’effroi dans certaines circonstances, si le chercheur, ou le « cherchant », n’est pas animé d’une intention pure dans sa quête de vérité. En tout cas, Arginy ne laisse pas indifférent. J’en ai fait l’expérience.

Le château d’Arginy m’a toujours intrigué sans que je puisse émettre un avis définitif à son sujet. J’ai toujours été méfiant, voir perplexe, à son égard. Ma position a sans cesse oscillée entre, d’une part, un dédain, voir un mépris, pour toutes les spéculations et fouilles trésoraires plus ou moins débridées et farfelues dont il s’est « paré » (« affublé » serait plus juste) au fil du temps, et d’autre part, une attirance étrange qui était entretenue par une sorte de petite voix intérieure qui me disait : « au-delà de toutes ces fariboles, il existe un vrai secret à Arginy. Continue de chercher et tu trouveras… ». Jusqu’à présent je vivais avec cette dichotomie au niveau de mon mental que je n’arrivais pas à résoudre. Aujourd’hui les choses ont changé, et je suis parvenu à la conclusion que le château d’Arginy abrite un « secret » d’une grande importance en ce qui concerne l’Ordre du Temple médiéval.

C’est en 1952 que tout semble commencer et que le château d’Arginy « entra dans l’histoire » si je puis dire. Le 12 juin 1952, fut réalisée dans le donjon du château une « opération théurgique majeure » sensée marquer la résurgence de l’Ordre du Temple et un tournant dans l’évolution spirituelle de l’Humanité. Parmi les personnes présentes à cette séance de magie cérémonielle, il y avait le médium Marcel Vayre de Bagot (surnommé « Vieux Cap »), l’alchimiste Armand Barbault, auteur de « L’Or du Millième Matin », et l’occultiste Jacques Breyer (1922-1996). Ce fut lors de cette nuit de la Saint Jean qu’eut lieu la « grande conjuration » au cours de laquelle Armand Barbault entra en communication avec un prétendu « gardien du trésor » et des entités appelées les « Archi-maîtres ». Parmi ces derniers figuraient les noms d’Apollonios de Tyane évoqué par Eliphas Levi, Thomas, qui était le guide de Jacques Breyer, Roger Bacon, Saint Thomas d’Aquin, Raymond Lulle, Saint Bernard de Clairvaux, Saint Renaud, Don Carlos Mas y Aranda de la Tradition Templière dite « Caverne espagnole », Jacques Molay, qu’il ne faut pas confondre avec le Grand Maître Jacques De Molay, et enfin Maître Philippe de Lyon. Apparemment très marqués par cette expérience, nos trois théurges furent convaincus d’être entrer en contact avec l’égrégore de l’Ordre du Temple médiéval. Cette expérience magique sera pour eux le jour d’une « nouvelle ère du Temple ».

C’est sous l’appellation d’Ordre Souverain du Temple Solaire (O.S.T.S) que ce fit cette renaissance « ésotérique » et occulte de l’Ordre du Temple à Arginy. A noter que selon nos modernes templiers, ce serait dans ce même château d’Arginy, où plus exactement dans un bâtiment (commanderie et/ou forteresse médiévale construite au XIe siècle) situé au même endroit (le château visible aujourd’hui date du XVe siècle) que serait né l’Ordre du Temple médiéval. Les récits plus ou moins légendaires qui entourent le château d’Arginy prétendent qu’il était le quartier général occulte de l’Ordre du Temple et le lieu où se tenait son chapitre secret. Il est vrai qu’à cette époque, la première forteresse devait être une bâtisse imposante dont il ne reste plus aujourd’hui que deux tours rondes dont l’image se reflète dans les eaux verdâtres de ses anciennes douves et un donjon majestueux relativement bien conservé. Ce dernier, avec ses huit ouvertures qui se répartissent à son somment, lui a valu le nom de « Tour des Huit Béatitudes » ou « Tour d’alchimie ». Selon certains « initiés », trois rivières souterraines superposées passeraient sous le château, faisant de ce lieu un nœud tellurique et énergétique particulièrement puissant. En 1883, c’est la famille de Rosemont qui acheta le domaine et les propriétaires virent alors arriver toutes sortes de personnages, dont certains se disaient mandatés par des sociétés secrètes qui souhaitaient racheter le domaine, offrant parfois des sommes énormes, car tous étaient convaincus que c’était dans ses souterrains que le fabuleux trésor des Templiers était caché. Au début des années 50, lorsqu’elle fut habitée par Jacques Breyer, cette bâtisse plutôt sinistre de l’extérieur, était comme une sorte de « centrale énergétique », un « Haut-Lieu » où cohabitaient des énergies dont l’origine n’était pas que « célestes », c’est le moins que l’on puisse dire.

Notons à ce propos que si le château d’Arginy a bien été le quartier général occulte de l’Ordre du Temple et le lieu où se tenait son chapitre secret et ses initiations, il devait être « habité » par l’Esprit à l’époque. Or, nous savons que les lieux autrefois « habités » par l’Esprit, une fois ce dernier parti, n’abritent plus que des « influences errantes » (des « écorces psychiques »), c’est-à-dire des entités psychiques des mondes intermédiaires qui peuvent alors « se faire passer » pour les « anciens locataires », en l’occurrence les chefs secrets de l’Ordre du Temple. Toute opération magique effectuée dans ces lieux désertés par l’Esprit peut alors se révéler fort dangereuse. Cette remarque vaut pour tous les anciens lieux sacrés qui étaient des centres initiatiques et qui ne remplissent plus cette fonction aujourd’hui.

Quoi qu’il en soit, Jacques Breyer vécu à Arginy une retraite spirituelle et symbolique de 7 ans lors de laquelle il écrivit ses deux premiers livres : Dante alchimiste (1957), et Arcanes solaires ou les secrets du Temple Solaire (1959). Divers phénomènes étranges se produisirent pendant les « travaux » nocturnes menés par Breyer et son équipe dans la « Tour des Huit Béatitudes » ou tour d’Alchimie : des coups frappés, des voix, des lumières, des phénomènes lumineux sur les joints des pierres, un silence étrange lors duquel tous les bruits de la nature cessèrent brusquement, des boules de plasma violettes entrèrent et sortirent à travers les ouvertures supérieures du donjon, etc. En 1953, en compagnie d’Armand Barbault, un code à base de coups fut mis en place pour communiquer avec les « Archi-maîtres ». Suivirent onze coups, aussi puissants que les coups frappés par une masse contre un mur selon les témoins, furent clairement entendus par l’assistance entre minuit et deux heures du matin. Une nuit, lors d’une séance théurgique, apparut un « S » barré sur la « Tour des Huit Béatitudes » sous la forme d’un phénomène lumineux et d’une flèche qui traversait le « S » comme un trait.

Il se trouve que ce symbole du « S » barré par une flèche se trouve représenté au moins sept fois dans ce qui semble être un blason alchimique situé au-dessus de la porte d’entrée du château d’Arginy. Etrangement, ce symbole est similaire au fameux sceau de Cagliostro : un serpent crucifié mordant une pomme. Plus récemment, et selon l’un de mes amis cinéaste, l’alchimiste Patrick Burensteinas aurait produit des phénomènes impressionnants dans cette même « Tour des Huit Béatitudes » qui serait comme une sorte de « porte » permettant d’accéder à d’autres dimensions de l’univers.

En 1959, Jacques Breyer, sans doute déçu par ses expériences magiques et ses « contacts » avec les « Archimaîtres » de l’au-delà, vint s’installer à Paris. En 1960, Guy Thieux, représentant des Frères Aînés de la Rose-Croix, rencontra Jacques Breyer, et ils commencèrent à travailler ensemble auprès de l’alchimiste Eugène Canseliet. En 1964, Breyer se sépara définitivement du groupe d’Arginy – le noyau initial de la résurgence templière – au sein duquel se trouvait Jean Soucasse. Le 24 juin 1966, l’O.S.T.S. élut son 23e Grand Maître, Jean Soucasse Ier, considéré comme le seul successeur autorisé de Jacques de Molay, selon les croyances de nos modernes templiers. Le 30 septembre 1973, l’O.S.T.S. se manifesta pour la première fois en public au mont Sainte-Odile, en Alsace. Dès sa création, l’O.S.T.S. fut rejoint par de nombreux « frères » issus des loges maçonniques, notamment de la Grande Loge Nationale Française (GLNF). En octobre 1958, plusieurs centaines d’entre eux, sans doute attirés par les idéaux templiers et l’« aura magique » de Jacques Breyer, quittèrent la GLNF et fondèrent la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTS Opéra), créant ainsi une scission au sein de la GLNF. Notons que les services secrets français, et plus particulièrement le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), ancêtre de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), s’intéressèrent de très près à la résurgence templière née à Arginy, c’est-à-dire à l’Ordre Souverain du Temple Solaire (O.S.T.S.), très lié aux milieux d’extrême droite. À la fin des années 1960, Raymond Bernard (1923-2006), grand maître en France de l’AMORC, aurait été « adoubé » chevalier par Jacques Breyer au mont Obiou, dans les Alpes. Lors de cette cérémonie, Breyer, en tenue d’apparat, aurait provoqué des « bruits surnaturels » dans la montagne avec une « petite épée », ce qui aurait profondément impressionné le néophyte Raymond Bernard. Il se trouve que le nom de Raymond Bernard figure sur une liste d’adhérents de la loge Opéra (GLTS Opéra), aux côtés de celui de l’homéopathe et ancien parachutiste Luc Jouret (proche des services secrets belges), fondateur, avec Joseph Di Mambro (également membre de l’AMORC), de l’Ordre du Temple Solaire (O.T.S.), de sinistre mémoire.

En 1970, fut créé à Chartres, avec l’aval de Ralph M. Lewis, Grand Maître de l’AMORC, l’Ordre Rénové du Temple (O.R.T.), dont Raymond Bernard fut l’un des « grands maîtres secrets ». L’un des grands maîtres « visibles » était Lucien Origas (Monseigneur Julianos Origas pour les « initiés »), un ancien collaborateur de la Gestapo. Il ne fait plus aucun doute aujourd’hui que l’Ordre Rénové du Temple de Raymond Bernard a servi de structure de base pour fonder l’Ordre du Temple Solaire, lorsqu’il a été repris en main, à la mort d’Origas, par Luc Jouret et Joseph Di Mambro. Jacques Breyer, fondateur de l’O.S.T.S., est la « racine première » de ces organisations néo-templières, et ses enseignements, tant écrits qu’oraux, inspireront fortement leurs dirigeants. Pour nombre de ceux qui furent acteurs et témoins des événements, parfois tragiques, qui marquèrent cette période d’effusion et de floraison d’une multitude d’ordres néo-templiers, une question légitime se posait : Jacques Breyer aurait-il été le « grand maître secret » de l’Ordre Rénové du Temple (O.R.T.), puis de l’Ordre du Temple Solaire (O.T.S.) ?

Les armoiries des seigneurs d’Arginy.

J’habite Lyon, à une quarantaine de kilomètres seulement du château d’Arginy. J’ai donc fait de fréquentes visites sur ce domaine dont l’entrée se découvre brusquement au détour d’un virage lorsque l’on vient de Lyon. Situé au cœur de la région du Beaujolais, sur la commune de Charentay, le château d’Arginy dresse ses anciennes fortifications dans la plaine alluviale de la Saône, à six kilomètres au Sud-Ouest de Belleville-en-Beaujolais, la ville neuve fondée par Humbert III de Beaujeu vers 1160. Depuis les années cinquante, le site est le point de convergence des spéculations les plus étranges, et parfois même les plus invraisemblables, concernant l’Ordre du Temple médiéval et son (ou ses) trésor. Cette sulfureuse réputation suscita une abondante littérature, pas toujours de bonne qualité d’ailleurs, et attira sur le site une foule de chercheurs de trésors et de sociétés plus ou moins secrètes. Tandis que s’écroulaient les toitures des bâtiments et se lézardaient les murs du château, de multiples sondages sauvages furent réalisés sous l’égide du propriétaire des lieux de cette époque, particulièrement entre 1953 et 1973. Le domaine et les bâtiments portent encore les stigmates de ces fouilles désordonnées réalisées par des amateurs. Le témoignage le plus spectaculaire de cette période un peu folle restera un puits bétonné de douze mètres de profondeur creusé sous les fondation du donjon dans l’espoir de découvrir le fabuleux trésor du Temple. La cupidité rend aveugle …, et surtout idiot. Il semblerait cependant, que de ce côté-ci (celui du trésor matériel), il y eut beaucoup de déceptions. Restait alors à découvrit le « trésor spirituel et alchimique » de cette envoûtante demeure, qui pour certains « initiés » comme Jacques Breyer par exemple, était inscrit sur les murs intérieurs des tours, ceux du donjon, les toitures, et les pierres des bâtiments. C’est alors qu’entre en scène l’énigmatique blason sculpté au-dessus de la porte d’entrée du domaine – qui effectivement pose problème selon moi – et que nous allons cependant tenter de décrypter.

Dans son introduction au livre de Jacques Breyer intitulé « Le Grand Archet et le Serpent de Feu » 3, Albert Champeau nous dit que l’entrée monumentale du château d’Arginy aurait été édifiée aux environs de 1626. Bien que cette date soit vraisemblable, Albert Champeau ne nous dit pas comment il est arrivée à cette conclusion. Est-ce à partir de documents datant de cette époque qu’il aurait consulté, ou grâce à l’étude de l’architecture du bâtiment qui l’abrite ?

Ci-dessus : Porte d’entrée du château d’Arginy surmontée du fameux blason (armoiries) qualifié d’« alchimique ». L’ensemble de l’entrée est en excellent état. Nous pouvons encore y voir les vestiges architecturaux d’un pont-levis à chaîne (le fossé en face de la porte a été comblé). Les contrepoids du pont-levis devaient être suspendus en arrière des longrines (traverses) du tablier, facilitant le relèvement de celui-ci au moment de la manœuvre du treuil. C’est vers le milieu du XIVe siècle, que furent installés ces ponts-levis à flèches appliqués aux portes elles-mêmes et caractérisés par de profondes saignées pratiquées de part et d’autre de la façade de la porte pour les recevoir comme nous pouvons le voir sur cette photo (photo, Daniel Robin, février 2024).

La porte d’entrée de la basse-cour du château est située sous une tour-porche Barlongue et elle est défendue par une bretèche au-dessus du blason. La tour commande un pont-levis à flèches dont la poutre de manœuvre est encore visible sous le porche, comme j’ai pu le constater en allant sur les lieux. La porte est décorée d’un blason aux armes écartelées qui seraient celles des familles Vinols (ou Vignolles) et Camus. Nous employons le conditionnel, car comme le montre notre photo de février 2024 (ci-dessous), il ne reste pratiquement rien de l’écu central des armoiries et, dans ces conditions, toute reconstitution de celui-ci ne peut être qu’hypothétique.

La lignée des Camus résida à Arginy pendant plus de deux siècles. Antoinette de Vinols, fille d’Antoine de Vinols (échevin de Lyon en 1520), hérite du château d’Arginy. Elle est en effet, depuis 1520, l’épouse de Jean Camus. Cet épicier, dont la famille, originaire de Bourgogne (Auxonne), s’est établie à Lyon au début du XVIe siècle, est un notable fortuné. Riche épicier (importateur d’amandes et de riz), il achète de nombreux terrains autour de Lyon et contribue également au développement de l’industrie de la soie. Il est échevin de Lyon entre 1523 et 1542, ce qui lui vaut d’entrer dans la noblesse. Il devient secrétaire du roi en 1549 et meurt en 1568. Sa carrière est un exemple d’ascension sociale de la bourgeoisie d’affaires, fondée sur la puissance financière. Il fallut attendre 1544 pour que le Parlement accepte d’enregistrer l’édit de 1495 de Charles VIII, anoblissant les échevins de Lyon. Claude de Camus, fils de Jean Camus, est trésorier général de France. À sa mort, en 1587, les trois fils de Claude se partagent les châteaux familiaux : Bagnols revient à Charles, Châtillon-d’Azergues à Gaspard, et Arginy à Antoine. Ce dernier, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, accueille une médiation dans son « chastel » en 1607. Charles-Joseph-Luc de Camus, marquis de Pusignan, échevin de Lyon, est secrétaire du roi Louis XIII, qui l’anoblit en 1652 en tant que bailli de Beaujolais. Il obtient du roi la création d’un comté d’Arginy, avant de mourir en 1683. Son fils, Joseph de Camus, vend le château en 1741 à son cousin Joseph-Henry, comte de Montspey.

Ci-dessus : A gauche, blason de la famille Camus d’Arginy : d’azur à trois croissants d’argent une étoile d’or en abyme (Sources : Potier de Courcy, Armorial des trésoriers de France de la généralité de Lyon). L’étoile centrale du blason se retrouve au Cimier des armoiries sculptées au-dessus de la porte d’entrée du château d’Arginy. A droite, les armoiries de Claude Camus d’Arginy, fils de Jean Camus, Trésorier général de France, 1578. Les motifs (meubles) représentés sur l’écu de ces armoiries pourraient être ceux qui figuraient sur l’écu des armoiries sculptées (aujourd’hui très dégradées) au-dessus de la porte du château d’Arginy.

Notes.

Note 1 : Dans son livre intitulé « L’Ordre Rénové du Temple, aux racines du Temple Solaire » (Editions Dervy, 1997), l’historien Serge Caillet indique que le 23e Grand-Maître de l’Ordre du Temple était Jean-Louis Masan, dit Jean, et non pas Jean Soucasse. En ce qui nous concerne nous ne saurions trancher entre ces deux noms.

Note 2 : AMORC, acronyme pour Antiquus Mysticusque Ordo Rosae Crucis (nom latin, en français : « Ancien et mystique ordre de la Rose-Croix ». L’AMORC fut créé en 1915 sous l’impulsion de Harvey Spencer Lewis (1883-1939) qui en fut le premier Imperator (responsable mondial), de 1915 à 1939. Joseph Di Mambro, l’un des fondateurs de l’OTS a été membre de l’AMORC entre 1956 et 1970. Il aurait été « grand maître » de la « loge Claude-Debussy » à Nîmes, « filiale maçonnique » si l’on veut, de l’Ordre. Plus d’une centaine de membres de l’AMORC étaient aussi affiliés à l’O.T.S.

Note 3 : Jacques Breyer, Le Grand Archet et le Serpent de Feu, Editions de la Croix Bénite, 2021. Largement commenté par Albert Champeau, « disciple » et promoteur de l’œuvre de Jacques Breyer qu’il a rencontré en 1983, on fini par se demander si c’est bien Breyer qui a écrit le livre.

Daniel Robin

Lien bibliographique :

« Les Templiers de l’Agarttha – Gardiens de la Terre Sainte et de la Tradition Primordiale »

Ecrire à l’auteur :

rencontres.sciences.inexplique@gmail.com

A suivre…

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Daniel Robin - Vertical Project
Daniel Robin - Vertical Projecthttps://vertical-project.com
Co-fondateur de Vertical Project, il prône un rapprochement entre science et spiritualité qui déboucherait sur une « troisième voie de connaissance », qui pourrait conduire, dans un futur proche, vers une compréhension plus profonde de l’Univers et une attitude plus respectueuse vis-à-vis de la nature. Il a fait des recherches approfondies dans les domaines de la spiritualité et de l’ésotérisme. Passionné d’astronomie et d’exobiologie, il a toujours été fasciné par la question de savoir s’il existait d’autres civilisations évoluées dans l’Univers. D’où son engagement dans l’étude des ovnis qui n’est pas seulement livresque. Il est aujourd’hui président de l’association Ovni Investigation basée à Lyon et anime un Réseau d’enquêteurs au niveau national. Ses recherches l’ont amené a effectué des enquêtes sur le terrain auprès de témoins directs du phénomène ovni. Daniel Robin a publié de nombreux articles et dossiers sur la question de l’existence des civilisations extraterrestres dans des magazines spécialisés et sur différentes sites Internet. Il organise à Lyon les « Rencontres des Sciences et de l’Inexpliqué » qui sont des cycles de conférences dont l’objectif principal est de rapprocher la science et les phénomènes inexpliqués (ovnis, expériences de mort imminente, parapsychologie, phénomènes en lien la spiritualité au sens large).

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