Tout, dans une loge maçonnique, est symbole. Cela vaut pour l’agencement et la décoration du local où se tiennent les réunions, comme pour les décors, tabliers, cordons, baudriers ou gants dont Maçonnes et Maçons se revêtent, ou encore dans les rituels qu’ils utilisent, quel que soit le rite, pour ouvrir, conduire ou fermer leurs travaux.
Comme l’a écrit avec juste raison Michael Monin dans un article paru sur Histophile.com et repris par 450.fm, « la Franc-maçonnerie offre à ses adeptes un univers de signes matériels ou sonores, de figures, d’objets ou de mots, qui sont tous dotés d’un sens moral ou spirituel. »
C’est précisément ce « sens moral ou spirituel » qui doit être compris, et non un quelconque sens commun, matériel.

Car tous les dictionnaires s’accordent en effet sur l’inadéquation du processus qui vise à aller à la facilité voire au contre-sens, en cherchant à réifier, c’est-à-dire à « chosifier », concrétiser, un symbole, quel qu’il puisse être.
Le Dictionnaire du Centre nation de Ressources Textuelles et Lexicales propose comme première définition de réification « transformation, transposition d’une abstraction en objet concret, en chose. ». Pour le dictionnaire de la langue française, c’est le processus de considérer une idée, un mouvement ou un concept comme une chose matérielle. Enfin pour le dictionnaire de l’Académie française, la réification est le fait de traiter comme une chose ce qui n’est pas une chose. Ainsi ni une œuvre de l’esprit, ni un concept ni un être humain ne sont des choses.
C’est à cette dernière définition que nous rattacherons le point de départ de notre article de ce jour.
Un symbole, au sens maçonnique, n’est pas une chose, un objet que l’on peut acquérir, posséder, échanger. C’est, comme le soulignait avec justesse Anne Souriau, un « appel de l’imagination sensible vers un spirituel qu’il suggère sans le signifier ».

En effet, lorsque les non-bâtisseurs furent « acceptés » dans les loges, et que les maçons, charpentiers et couvreurs eurent achevé leur chantier, ils reprirent le symbolisme de la construction, en entreprenant de chercher les idées dissimulées sous le voile des symboles. À défaut de construire des édifices de pierre, ils décidèrent de leur libre volonté se construire eux-mêmes, de donner un sens et du sens à leur vie.
Comme l’a écrit en 2019 un auteur resté anonyme de blog La franc-Maçonnerie au cœur : « une nouvelle spiritualité vit le jour ».
Les rites maçonniques accompagnèrent ce mouvement spirituel, à hauteur d’homme ; le franc-maçon à la fois homme de la cité par sa position, sa partie horizontale, et homme vertical en quête de sacré, de spiritualité, propulsé par son intellect levier indispensable, pour atteindre, comprendre et intégrer l’intelligence du cœur.
Les symboles, mis sous les yeux dessillés du franc-maçon, pour peu qu’il soit en état de les recevoir, sont des éléments qui le guident vers la Connaissance de lui-même, des autres et du monde, le franc-maçon trouve sa place dans le cosmos entre terre et ciel, découvrant que « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ».

Pour la Franc-Maçonnerie traditionnelle, un symbole donc est un signe concret évoquant, par un rapport naturel, quelque chose d’absent ou d’impossible à percevoir. Mais force est de constater que le sens du mot « symbole » a varié au cours de son emploi.
Évoquons d’abord l’étymologie : le mot « symbole » est issu du grec ancien σύμβολον (súmbolon), lui-même formé à partir de σύν ( sún) qui signifie « avec », et de βάλλω (bállô) qui se traduit par« lancer » ou « jeter ». Ainsi, un « sumbolon » était un tesson de poterie cassé en deux morceaux et partagé entre deux contractants. Il fallait, pour obtenir l’exécution du contrat, faire la preuve de sa légitimité en réunissant les deux morceaux, qui devaient évidemment se compléter et s’emboîter parfaitement.
Peu à peu cependant, d’autres éléments de langage ou de gestuelle ont remplacé les objets dans leur fonction de représenter un engagement, une promesse, une alliance, un contrat, un pacte scellé entre deux partenaires, Ainsi, un symbole est un objet sensible qu’on « pose côte à côte avec » une réalité abstraite ou surnaturelle qu’il est destiné à représenter. Pour le dire en termes simples, un symbole est le terme visible d’une comparaison dont l’autre terme est invisible.
Dès l’Antiquité, un auteur comme Aristote emploie « symbole » pour désigner une correspondance : « Les sons émis par la voix sont les symboles des états d’âme […] les mots parlés ne sont pas [chez tous les hommes] les mêmes, bien que les états de l’âme dont ces expressions sont les signes immédiats soient identiques chez tous, comme sont identiques aussi les choses dont ces états sont les images ».
Héraclite dit de l’Oracle de Delphes qu’il « ne dit rien ni ne cache rien mais il signifie » tandis qu’il est rapporté que Pythagore enseignait « soit en développant sa pensée, soit en usant de symboles ».
Jusqu’au début du 18ème siècle, le symbole est essentiellement une figure de rhétorique. Le symbole est utilisé lorsque le spectateur peine à rapprocher ce qu’il voit d’une signification conventionnelle.

À l’époque romantique, les auteurs n’admettent pas de norme pour les productions artistiques ni pour leur interprétation, l’art étant à lui-même sa propre fin. De la sorte, l’interprétation du symbole n’est ni codifiée, ni codifiable].
Au début du 20ème siècle, « le symbole est un signe concret évoquant, par un rapport naturel, quelque chose d’absent ou d’impossible à percevoir ».
Plus près de nous, Paul Ricœur, connu pour s’intéresser notamment à l’existentialisme chrétien et à la théologie protestante, considère qu’est symbole toute structure de signification où un sens direct, primaire, littéral, désigne par surcroît un autre sens indirect, secondaire, figuré, qui ne peut être appréhendé qu’à travers le premier.
Le philosophe Jean Chevalier, connu pour ses collaborations sur le Dictionnaire des symboles, édité pour la première fois en 1969, énonce quelques caractéristiques de ce qu’est un symbole :
Relativité. Les symboles varient selon le contexte, ils revêtent une grande diversité iconographique ou littéraire, ils sont perçus différemment selon qu’on est éveillé ou endormi, créateur ou interprète.
Ainsi, le symbole peut être aujourd’hui un objet, une image, un mot écrit, un son, un personnage, vivant ou non, réel ou non, ou une marque ou un graphisme spécifique qui représente quelque chose d’autre auquel il renvoie. Remarquons que parfois, on trouve dans les rituels des significations conventionnelles attribuées aux symboles !
En Franc-maçonnerie, les symboles représentent des valeurs telles que la recherche de la vérité, l’amélioration matérielle et morale, la fraternité maçonnique, ou encore la transmission des connaissances.
Le symbolisme occupe une place centrale dans sa pratique. Selon les Rites et les degrés, les symboles maçonniques présents dès l’initiation, tels que l’équerre, le compas, la lettre G et bien d’autres, sont porteurs de significations multiples, liées à leur rôle primordial dans la construction individuelle et collective du Temple de l’Humanité. Ils sont les supports partagés par tous de leur voie vers la connaissance et la transformation.

Au demeurant, il faut évoquer les occultistes de la Belle Époque, qui se prévalaient d’une « science des symboles » universelle, antérieure aux religions révélées. Selon eux, la science et la foi allaient se réconcilier. On connaît l’influence, encore perceptible aujourd’hui, de leur chef de file Oswald Wirth, mort en 1943 à 83 ans. Wirth-ci avait créé en 1912 la revue Le Symbolisme, présenté comme « organe du mouvement universel de la régénération initiatique de la Franc-maçonnerie ». La filiation hermétique semblait essentielle à Oswald Wirth, qui n’hésita pas à écrire dans , Le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’alchimie et la Franc-maçonnerie , publié en 1909, que « le symbolisme maçonnique constitue, en effet, un étrange assemblage de traditions empruntées aux anciennes sciences initiatiques… »

L’article de Jean-Pierre Laurant, qui fût Vénérable Maître de la loge L’Union des Peuples appartenant de la Grande Loge Nationale Française, publié en 2016 sur le site Franc-maçonnerie décrit très justement les évolutions du 20ème et du début du 21ème siècle : « Les deux guerres mondiales ont été fatales au mythe d’un progrès linéaire fondé sur une accumulation des connaissances. Le symbole investit alors de nouveaux champs de notre univers culturel en quête de sens, mais l’incertitude sur sa nature, ses fonctions et son emploi grandit à l’unisson : quels sont ses rapports avec le signe, l’emblème, l’analogie, l’allégorie, la métaphore ? Qu’en est-il du statut final de ce « symbole qui donne à penser », selon la belle formule de Paul Ricœur ? Au risque d’errer dans la forêt des interprétations répondirent le souci d’une remise en ordre logique et le désir de construire un symbolisme proprement maçonnique, en dépit de l’hétérogénéité des systèmes de référence.
L’entreprise a bénéficié d’un contexte favorable après 1945, sous l’influence de la Maçonnerie anglo-saxonne, plus ouverte au religieux. Elle avait été précédée par le renouveau d’intérêt des philosophes pour les « formes symboliques » à la suite d’Ernst Cassirer (1874-1945), en Allemagne, ou de Gaston Bachelard (1884-1962), en France. Un regain partagé avec des historiens des religions ouverts à une dimension ésotérique, tels Henry Corbin (1903-1978) ou Mircea Eliade (1907-1986) pour qui la pensée symbolique « précédait le langage » (Images et symboles…, 1952).

De leur côté, les débats contradictoires, après la Seconde Guerre, entre les psychanalystes freudiens et jungiens autour de l’ « archétype » avaient touché le grand public, sans oublier les succès de l’anthropologie de l’imaginaire, plus récents, de Gilbert Durand (1921-2012). Les revues représentatives de l’institution ont fait écho aux changements : L’Acacia, par exemple, avait donné en janvier 1 924 cinq leçons sur la psychanalyse ; Le Symbolisme, de son côté, s’était efforcé d’établir un parallèle entre la démarche psychanalytique et celle du candidat à l’initiation reclus dans le « cabinet de réflexion » ou d’analyser les rêves à partir des symboles alchimiques tels qu’on pouvait les connaître en loge. Dans tous les cas, les débats théoriques restèrent marqués par les anciens conflits et le désir d’appropriation d’une « science des symboles » en devenir pour laquelle les maçons se considéraient comme des interprètes qualifiés, en quelque sorte les héritiers naturels des chanoines savants des cathédrales du début du 19e siècle.
Une autre piste s’était ouverte, dans les années 1920, avec le néo-traditionalisme de René Guénon (1886-1951), qui, à contre-courant de l’évolution scientifique, faisait dériver les symboles d’une tradition primordiale universelle et les rendait porteurs d’une influence spirituelle effective quand leur transmission avait été « authentique » ; ils étaient le véhicule d’une « science sacrée ». Guénon comptait parmi les transmetteurs l’Église catholique dans l’ordre religieux et la Franc-maçonnerie dans le domaine ésotérique. Cette position séduisit nombre de maçons au point de susciter une création de loge fondée sur ses principes, en 1947, au sein de la Grande Loge de France. Néanmoins, l’ambition caressée par Guénon d’une réforme traditionnelle de l’ensemble de l’ordre ne devait pas aboutir ; mais son influence dans les revues et les travaux des frères en loge fut importante, toutes obédiences confondues.

Face à une telle complexité, L’Encyclopédie de la maçonnerie (2003) a renoncé à un article de synthèse sur le sujet alors que les outils du métier – ciseau, compas, équerre, tablier… – avaient trouvé leur place. Le classique Dictionnaire de la Franc-maçonnerie de Daniel Ligou (2006, 6e éd.) s’y est risqué en s’appuyant sur La Science des symboles, de René Alleau, qui séparait les fonctions du « signe » entre le « synthème » horizontal, générateur de lien entre les hommes, et la verticalité du « symbole », établissant une relation analogique entre les mondes matériel et spirituel. Chacun pouvait trouver son compte dans ce long article qui reconnaissait le caractère composite de la symbolique maçonnique et insistait sur la constitution de codes cohérents permettant un vivre-ensemble donnant tout son sens à l’activité maçonnique. (…) »

On voit dans ces évolutions comment la Franc-maçonnerie traditionnelle n’a eu de cesse que de préserver, de mettre en, avant voire de prioriser le caractère spirituel du symbole, l’éloignant délibérément de toute interprétation exclusivement concrète.
La Franc-maçonnerie traditionnelle est donc un « ordre initiatique ». qui puise ses sources dans un ensemble de textes fondateurs rédigés entre les 14ème et 18ème siècles, prodiguant un enseignement progressif à l’aide de symboles. Œuvrant pour le progrès de l’humanité, elle laisse à chacune et chacun de ses membres libres d’interpréter les textes et les symboles au-delà d’un sens minimal partagé et de la révérence à un Grand Architecte de l’Univers, Dieu pour les uns, principe pour les autres.
Cette Franc-maçonnerie traditionnelle est la branche la plus répandue dans le monde. Elle regroupe principalement les obédiences qui se réfèrent aux usages anciens codifiés au cours du temps dans différentes « règles » ou « landmarks »
Elle a comme caractéristique principale de ne pas traiter de sujets politiques ou religieux, et par conséquent de pouvoir réunir des personnes qui diffèrent dans leurs options à cet égard, mais entendent se rassembler pour autour des valeurs spirituelles et morales communes à tous les groupes humains.

Comme l’a écrit Michel Barat, qui fut Grand Maître de la Grande Loge de France, le « travail du sacré appartient sans doute d’abord aux Officiers d’une Loge, mais aussi et peut-être d’abord à tout un cha¬cun des participants à une cérémonie ou à n’importe quel travail dans une Loge dûment constituée.(…) Aussi exigeons-nous dans nos travaux à la fois la rigueur de la présentation rationnelle et l’ouverture imaginale que nos symboles nous offrent. La lecture des symboles sans l’appui de la raison nous conduirait sans doute aux égarements d’une imagination folle. (…) Ne craignons pas d’affirmer que la voie initiatique n’est pas archaïque, mais plus encore il nous faut pro¬clamer qu’elle est celle de la modernité, non pas parce qu’il s’agi¬rait là d’une conviction d’un adepte — cela serait de peu de poids face au monde profane — mais parce qu’il est vrai que la modernité s’exprime par ces voies du sacré ». Et de conclure « L’initiation en nous ouvrant la voie de la conscience authenti¬que, en nous faisant pénétrer dans la sphère de la représentation symbolique, nous donne ainsi un outil pour nous approprier notre modernité et pour savoir agir selon une éthique légitime et une effi¬cacité technique sur le monde contemporain.
Le recueillement sur soi par lequel commence toute initiation, se poursuit par une ouver-ture sur l’autre dans la morale et la construction du monde humain qu’il nous faut inventer en poète. La conscience authentique ainsi libérée, libère à son tour la conscience morale et la conscience tech¬nique.
Les voies de l’initiation sont loin de nous désengager de notre modernité, bien au contraire elle nous permet d’y accéder sans nous y perdre. Il s’agit là d’un fil d’Ariane qui, s’il venait à se rompre, nous livrerait à une errance sans fin. Il appartient donc au travail des Loges de démêler ce fil d’Ariane, grâce auquel l’homme se donne son unité authentique dans sa relation au transcendant. »
Ainsi, comme le remarque Ivan Alsina dans sa thèse soutenue en 2019 à l’Université Paul Valéry -Montpellier III, « l’apprentissage est au cœur de l’engagement maçonnique, mais l’accès à cet apprentissage se mérite. Intervient alors la notion d’épreuve, d’initiation qui permet au sujet de basculer existentiellement, d’accéder au sacré, dans un nouvel espace symbolique où les modalités cognitives, conatives et affectives vont être confrontées à de nouvelles sources de savoirs : des domaines de connaissances classiques (historiques, philosophiques, sémiotiques) et des connaissances ésotériques, c’est-à-dire cachées et seulement accessibles lorsque le sujet prend le statut d’initié ; une accession à des pratiques rituelles ; du symbolisme et des connaissances plus conventionnelles que le sujet incorpore tout au long de sa démarche maçonnique. »
Il en est tout autrement de l’approche qui viserait à réifier, donc à « chosifier » les symboles.
Rappelons en effet que réifier, selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, c’est » transformer en chose, réduire à l’état d’objet (un individu, une chose abstraite) ». Pour les philosophes, c’est le processus par lequel on transforme quelque chose de mouvant, de dynamique en être fixe, statique. Ce peut être aussi la transformation effective d’un rapport social, d’une relation humaine en « chose », c’est-à-dire en système apparemment indépendant de ceux pour lesquels ce processus s’est effectué.

Réifier un symbole, c’est donc réduire la puissance, la limiter au domaine concret. C’est ce que certains rites ou certaines obédiences ont fait en figeant, c’est-à-dire en rendant statiques, les symboles traditionnels de la Maçonnerie. Les spécialistes parlent ici de sophisme, au sens d‘une erreur de pensée ou de manipulation intellectuelle. Les psychologues considèrent la réification comme un biais cognitif, en fait à une déviation dans le traitement cognitif d’une information. Il y a donc distorsion ou sélection de sens et de portée.
Réitérons en effet ici la définition d’un symbole, qui peut être un objet, une image, un mot, un son, ou une marque particulière qui représente quelque chose d’autre auquel il renvoie.
En faisant d’un symbole une chose, on en réduit – ou à tout le moins on en contraint – le sens. Les symboles auxquels fait appel la Franc-maçonnerie traditionnelle sont pour beaucoup hérités des outils et des pratiques de la construction mais aussi d’autres traditions et voies de recherche spirituelle. Ainsi par exemple la symbolique maçonnique du Rite Écossais Ancien et Accepté témoigne de l’élargissement de l’horizon intellectuel européen médiéval, découvrant à la fois l’Antiquité égyptienne, l’initiation des religions à mystères préalable à l’influence judéo-chrétienne ou encore l’imaginaire chevaleresque, dont ils revendiquèrent également l’héritage. Leur caractère composite n’est pas un obstacle à leur cohérence rationnelle, et tous sont dotés d’un sens moral ou spirituel.
Pour les rites ou obédiences qui ont réifié les symboles traditionnels de la Maçonnerie, leur réflexion est avant tout politique et sociale, ou plutôt sociétale. Les symboles sont encombrants voire inutiles. Ils ne sont conservés que pour se prévaloir de l’étiquette « maçonnique », permettant d’en limiter ou d’en contrôler l’accès.
Comme le suggère justement Jean-François Guerry,
« le symbole se distingue essentiellement du signe en ce que celui-ci est une convention arbitraire qui laisse étranger l’un et l’autre le signifiant et le signifié. Le symbole à un pouvoir de retentissement et nous appellent à un approfondissement de notre propre existence… il opère un virement de l’être. »
Le symbole favorise la conversion du regard, il a une vie et génère des idées.
La Franc-maçonnerie nous apprend à chercher les idées dissimulées derrière les symboles, qui sont certes des outils, des leviers, des points d’appui pour un regard différent, élargi, autre, sur les choses et l’être, Les symboles favorisent la conversion du regard, ils ont une vie, et génèrent des idées.
Le franc-maçon apprend à chercher les idées derrière les symboles. Et c’est bien ainsi, finalement, qu’il atteint l’universel, même si l’interprétation d‘un symbole est particulière pour chacun. Peu importe en fait les interprétations et connotations ou évocations propres à chacun, dès lors qu’elles restent en relation avec l’universel.
Obscurité : le symbole dépasse l’entendement intellectuel et l’intérêt esthétique. Il est « un terme apparemment saisissable dont l’insaisissable est l’autre terme ».
Pluridimensionnalité. Chaque symbole condense plusieurs faces, formes, sens, interprétations. Ainsi, on lit sous la plume d’Amadou Hampaté Bâ :
« Ô mon frère, apprends que chaque symbole a un, deux, plusieurs sens ».