lun 07 avril 2025 - 12:04

L’Histoire du Culte d’Isis à Paris : Mythes, Symboles et Survivances

Le culte d’Isis, déesse égyptienne de la maternité, de la magie et de la résurrection, a traversé les siècles et les frontières, laissant des traces profondes dans l’histoire de Paris et de l’Europe. De l’Antiquité romaine à la Révolution française, en passant par les vierges noires médiévales et les rites maçonniques, l’influence d’Isis s’est mêlée aux traditions locales, créant une histoire fascinante et parfois controversée. Cet article explore les origines du culte d’Isis à Paris, son lien supposé avec les Parisii, son implantation dans des lieux emblématiques comme Saint-Germain-des-Prés, et son rôle symbolique jusqu’à la Révolution, avant de plonger dans son importance dans la franc-maçonnerie.

Les Origines du Culte d’Isis à Paris : Les Parisii et le Mythe de Bar-Isis

Dieu Egyptien Isis
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Le nom de Paris est souvent associé, dans des récits ésotériques, à la déesse Isis, une hypothèse qui remonte à des traditions orales et écrites anciennes. Selon certains auteurs, comme Pierre Hubac ou Cheikh Anta Diop, le nom “Paris” dériverait de “Bar-Isis”, signifiant “la barque d’Isis”. Cette théorie s’appuie sur l’idée que les Parisii, un peuple gaulois installé sur les rives de la Seine au IIIe siècle av. J.-C., auraient apporté avec eux un culte d’Isis. Les Parisii, dont le nom a donné celui de la ville, auraient été un peuple celte venu de Belgique, selon l’historien Jacques-Antoine Dulaure, qui les décrit comme un “peuple de frontière”. Une branche de ce peuple se serait également installée dans l’actuel Yorkshire en Angleterre, où une tribu homonyme, les Parisii britanniques, est attestée. Certains auteurs ésotériques, comme ceux cités dans Les Secrets de Paris et la lumière d’Isis, ont même suggéré que le nom de la Tamise (Thames en anglais) pourrait dériver de “Tamisis”, un nom lié à Isis, bien que cette hypothèse linguistique soit très contestée par les spécialistes.

Monnaie gauloise : Statère des Parisii de la classe II

L’idée que les Parisii vénéraient Isis repose sur des découvertes archéologiques et des récits médiévaux. Les Parisii contrôlaient le trafic fluvial sur la Seine, et leur oppidum principal, Lutèce, deviendra Paris sous l’Empire romain. Selon des chroniqueurs comme le moine Abbon de Saint-Germain-des-Prés, au IXe siècle, Isis aurait été la “première protectrice des Parisiens”.

Statère d’or des Parisii, revers, datation : 150 à 100 avant notre ère (Cabinet des médailles (BNF))

Cette tradition est renforcée par des chartes anciennes de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain-des-Prés, qui mentionnent que Clovis et Childebert, fondateurs de ces lieux, auraient assigné les “dépouilles d’Isis et de son temple” à ces églises. Le blason de Paris, orné d’une nef et de la devise Fluctuat Nec Mergitur (“Il est battu par les flots mais ne sombre pas”), est parfois interprété comme une référence à la barque d’Isis, symbole de navigation et de protection.

Cependant, cette étymologie est contestée par les linguistes modernes. Le nom “Parisii” est un pluriel gaulois, probablement dérivé d’une racine celtique comme pario- (“chaudron”) selon Xavier Delamarre, ou signifiant “peuple de frontière” selon Dulaure. L’association avec Isis repose davantage sur une volonté de donner à Paris une origine prestigieuse que sur des preuves historiques solides. Louis de Jaucourt, au XVIIIe siècle, dénonçait déjà cette “pure fiction”, arguant qu’aucun texte antique ne mentionne un lien direct entre les Parisii et Isis.

Le Culte d’Isis à Paris sous les Romains et au Moyen Âge

Alexandre tranchant le nœud gordien, Giovanni Paolo Panini, vers 1718, Walters Art Museum.

Le culte d’Isis s’est véritablement implanté en Gaule sous l’Empire romain, après la conquête d’Alexandre le Grand en 332 av. J.-C., qui a favorisé la diffusion des cultes égyptiens dans le monde hellénistique. Les Romains, qui annexaient souvent les divinités des peuples conquis, ont adopté Isis comme protectrice des navigateurs et des défunts. À Paris, alors Lutèce, des traces de ce culte ont été découvertes. Le Pilier des Nautes, trouvé en 1711 sous Notre-Dame, est le plus ancien monument de Paris. Érigé sous l’empereur Tibère, il montre des divinités celtiques et romaines, mais certains auteurs, comme ceux de Coups Francs, y voient un lien avec Isis, en raison de la présence de la communauté des Nautes, des marchands navigateurs qui auraient pu vénérer la déesse.

Statue de Childebert 1er

Un temple d’Isis aurait existé sur l’emplacement actuel de l’église Saint-Germain-des-Prés, selon des chroniqueurs comme Jean du Breul, qui, dans son Théâtre des antiquités de Paris (1639), affirme qu’un temple d’Isis se dressait là où Childebert 1er fit construire l’église Saint-Vincent, devenue Saint-Germain-des-Prés. Une statue d’Isis, représentée comme une femme tenant un enfant (souvent interprétée comme Isis allaitant Horus), aurait été conservée dans l’église jusqu’en 1514, date à laquelle l’archevêque de Meaux l’aurait fait détruire, la considérant comme païenne. Des fouilles récentes autour de Saint-Germain-des-Prés, mentionnées dans Les Petites Religions de Paris, ont révélé une statue de femme avec un enfant, initialement prise pour une Vierge Marie par le clergé médiéval, mais identifiée plus tard comme une représentation d’Isis. Cette statue aurait été expulsée du sanctuaire après sa reconnaissance comme “démoniaque” par les autorités ecclésiastiques.

Isis par Georges Lacombe.

D’autres lieux parisiens sont associés à la triade égyptienne d’Isis, Osiris et Horus. Selon Coups Francs, un temple d’Osiris (assimilé à Jupiter) aurait existé, et l’église Notre-Dame-des-Champs serait bâtie sur un ancien temple de Thot. Horus, dieu du bien et du soleil levant, est parfois symbolisé dans des éléments architecturaux parisiens, comme le sphinx verdâtre de la rue du Cherche-Midi, vestige du culte d’Isis. Saint-Germain-des-Prés, en tant que lieu du féminin sacré (Isis), contraste avec Saint-Jacques-de-la-Boucherie, qui aurait été consacré à Osiris, dieu de la mort et de la résurrection. Cependant, l’association de Saint-Jacques à Osiris est plus spéculative et manque de preuves archéologiques directes.

L’ancien couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques au milieu du XVIIe siècle.

La Révolution Française et la Statue d’Isis Place de la Bastille

Pour les anciens Égyptiens, la déesse Isis était le modèle de l’épouse et de la mère loyales, ainsi qu’une puissante magicienne.

Le culte d’Isis connaît un regain d’intérêt pendant la Révolution française, période de déchristianisation où les révolutionnaires cherchent des alternatives au christianisme. Le 10 novembre 1793, la Convention proclame le culte de la Raison, et une cérémonie spectaculaire est organisée à Notre-Dame de Paris, où une “déesse de la Raison” est intronisée sur le grand autel. Mais un autre événement marque cette période : l’érection d’une statue d’Isis en plâtre, place de la Bastille, lors de la Fête de la Régénération, le 10 août 1793, célébrant le premier anniversaire de la chute de la monarchie.

Fontaine d’Isis lors de la Fête de l’Unité (1793)

Cette statue, décrite dans Les Petites Religions de Paris, représentait Isis sous les traits d’une “Fontaine de la Régénération”. Elle était une figure allégorique de la Nature, avec deux seins d’où jaillissaient des jets d’eau, symbolisant la fertilité et la vie. Les révolutionnaires, inspirés par des textes gréco-romains comme ceux de Plutarque (Sur Isis et Osiris), voyaient en Isis une déesse universelle, mère de toutes choses. Lors de la cérémonie, des députés et des préfets, ainsi que des citoyens, venaient boire l’eau qui coulait de ses seins, dans un geste symbolique de communion avec la Nature et la République naissante. Cette mise en scène s’inspirait des mystères isiaques décrits par Apulée dans Les Métamorphoses (Livre XI), où les initiés participaient à des rituels d’eau et de purification.

La statue d’Isis place de la Bastille, bien que temporaire, illustre l’engouement révolutionnaire pour les symboles antiques. Isis, associée à la Nature voilée (une image popularisée par Macrobius au Ve siècle), devient un substitut à la Vierge Marie, tout en incarnant les idéaux de liberté et de régénération. Cet événement s’inscrit dans un mouvement plus large de retour aux cultes païens, comme la Fête de l’Être Suprême au Champ-de-Mars en 1794, où Robespierre met le feu à une statue voilée représentant Isis ou la Nature, selon Gérard de Nerval dans Les Illuminés.

Les Vierges Noires : Une Survivance d’Isis en Europe

Notre-Dame de Rocamadour.

L’influence d’Isis ne se limite pas à Paris. À travers l’Europe, des statues de vierges noires, souvent datées du Moyen Âge, sont interprétées comme des survivances du culte d’Isis. Ces vierges, présentes de la Pologne à l’Espagne, représentent une femme à la peau sombre tenant un enfant, une iconographie qui rappelle Isis allaitant Horus (Isis lactans). À Marseille, l’église Saint-Victor abrite une vierge noire dont l’origine est liée à Jean Cassien, un moine du Ve siècle qui aurait rapporté d’Égypte une statue en bois noir d’Isis, selon Notre Dame Isis. Cette statue, rebaptisée Vierge Marie, a servi de base au culte marial local, remplaçant progressivement les dévotions à Isis et à Cybèle.

Vierge noire de Częstochowa (voïvodie de Silésie), monastère de Jasna Gora, XVe siècle.

En Pologne, la Vierge noire de Częstochowa, datant du XIVe siècle, est un autre exemple. Bien que son origine soit chrétienne, certains chercheurs, comme ceux cités dans Le Mouvement Matricien, y voient une réinterprétation d’Isis, en raison de sa couleur sombre et de son rôle de protectrice. En Espagne, la Vierge de Montserrat, également noire, est associée à des légendes païennes, et son sanctuaire est bâti sur un ancien lieu de culte préchrétien. Ces vierges noires, souvent situées dans des cryptes ou des lieux souterrains, symbolisent la Terre-Mère, un rôle qu’Isis incarnait dans l’Égypte antique.

Notre-Dame de Candelaria, à Tenerife (Espagne).

Le christianisme, dans ses premiers siècles, a assimilé de nombreux éléments des cultes païens pour faciliter la conversion des populations. La figure d’Isis allaitant Horus a directement inspiré l’iconographie de la Vierge à l’Enfant, comme le note Notre Dame Isis. Cette transition est particulièrement évidente en Gaule, où des églises comme Notre-Dame de Paris ou Saint-Germain-des-Prés ont été construites sur d’anciens temples païens, souvent dédiés à Isis. Les vierges noires, en tant que symboles du féminin sacré, perpétuent cette mémoire, mêlant traditions égyptiennes, celtiques et chrétiennes.

Isis en Franc-Maçonnerie : Une Déesse au Cœur des Rites

Horus et son soleil
gravures temple antique égyptien – Horus et son soleil

Le culte d’Isis a trouvé un écho particulier dans la franc-maçonnerie, notamment à partir du XVIIIe siècle, période où l’Égypte antique devient une source d’inspiration pour les sociétés initiatiques. Les maçons, en quête de symboles universels et de traditions ésotériques, se sont approprié le mythe d’Isis, d’Osiris et d’Horus, y voyant une allégorie de la mort, de la résurrection et de l’initiation.

Isis dans les Rites Égyptiens

Cagliostro

Les rites maçonniques dits “égyptiens”, comme le Rite de Memphis-Misraïm, placent Isis au centre de leur symbolisme. Ce rite, créé au XVIIIe siècle par Cagliostro, s’inspire des mystères isiaques décrits par Apulée et Plutarque. Cagliostro fonde la loge Isis le 7 août 1785, comme le rapporte Gérard de Nerval dans Les Illuminés. Lors des cérémonies, Isis est invoquée comme la “Veuve”, une figure centrale dans la mythologie maçonnique. Selon Notre Dame Isis, cette “Veuve” peut être interprétée comme Isis pleurant Osiris, assassiné par Seth, tout comme la franc-maçonnerie pleure Hiram, l’architecte mythique du temple de Salomon, tué par trois compagnons. Dans cette lecture, Hiram est assimilé à Osiris, Isis à la Loge elle-même, et Horus au premier initié, le “fils de la Veuve”.

Le Rite de Memphis-Misraïm, encore pratiqué dans certaines loges françaises, met en scène des rituels où le candidat traverse des épreuves symbolisant la mort et la résurrection, à l’image d’Osiris. Jules Boucher, un maçon français, affirmait que “la Maçonnerie actuelle est une continuation des mystères de l’Antiquité”. Lors de l’initiation au grade de Maître, décrite par Oswald Wirth, le candidat est confronté à un catafalque et à un crâne lumineux, symbolisant la mort d’Osiris/Hiram. Jean Mallinger et Eugène Goblet d’Alviella, historiens maçons, identifient le candidat à Horus, fils d’Isis, qui doit venger son père et restaurer l’ordre.

Isis et le Symbolisme Maçonnique

Isis, en tant que déesse de la magie et de la connaissance, incarne pour les maçons la quête de la lumière. Plutarque, dans Sur Isis et Osiris, rapporte une inscription sur une statue d’Isis à Saïs : “Je suis tout ce qui a été, qui est et qui sera, et mon voile, aucun mortel ne l’a encore soulevé.” Cette phrase, souvent citée dans les loges, symbolise la vérité cachée que l’initié doit découvrir. Dans les rituels maçonniques, Isis est parfois représentée voilée, comme lors de la Fête de l’Être Suprême en 1794, où Robespierre met le feu à une statue voilée d’Isis, selon Nerval.

Le mythe d’Isis et Osiris est également lié à l’alchimie, un domaine cher à la franc-maçonnerie. Le texte Isis la Prophétesse à son fils Horus, un manuscrit alchimique ancien, montre Isis transmettant des recettes alchimiques à Horus, une métaphore de la transmission du savoir initiatique. Dans les loges, Isis est souvent associée à la Nature, à la fertilité et à la régénération, des thèmes centraux dans les rituels maçonniques.

Isis et Notre-Dame de Paris

Certains, comme Ludovic Malot dans une émission de Géopolitique profonde, affirment que Notre-Dame de Paris, construite en 1163 sur un ancien temple d’Isis, est un lieu chargé de symboles isiaques. Le portail Sainte-Anne de la cathédrale représente une femme portant un thyrse, identifiée par certains comme Isis. Plus récemment, des controverses ont émergé autour de la restauration de Notre-Dame après l’incendie de 2019. Malot évoque l’introduction de l’”œil d’Horus” dans la symbolique de la cathédrale, ainsi que des projets d’obélisques (symbole égyptien) pour remplacer la flèche, vus comme une tentative de réintroduire le culte d’Isis par des influences maçonniques modernes.

Une Influence Persistante

symboles anciens égyptiens
symboles anciens égyptien hiéroglyphes

L’influence d’Isis dans la franc-maçonnerie ne se limite pas aux rites égyptiens. Même dans les rites plus traditionnels, comme le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), des références à Isis apparaissent sous forme d’allégories. La déesse, en tant que mère universelle, incarne l’idéal de fraternité et de sagesse que les maçons cherchent à atteindre. Les obélisques, comme celui de la place de la Concorde à Paris, érigé en 1836, ou celui de Washington, sont parfois interprétés comme des hommages maçonniques à l’Égypte antique et à Isis, bien que ces interprétations soient souvent spéculatives.

Isis, une Déesse Éternelle

peinture égyptienne
décoration égyptienne

Le culte d’Isis à Paris, qu’il soit historique ou mythique, illustre la fascination durable pour cette déesse égyptienne. Depuis les Parisii et l’époque romaine, en passant par les vierges noires médiévales et les cérémonies révolutionnaires, jusqu’aux rituels maçonniques, Isis a incarné le féminin sacré, la régénération et la quête de connaissance. À Saint-Germain-des-Prés, elle symbolise la mère protectrice ; place de la Bastille, elle devient une allégorie de la Nature ; dans les loges maçonniques, elle est la Veuve qui guide les initiés vers la lumière.

Cette histoire, mêlant faits archéologiques et légendes ésotériques, nous rappelle l’importance des symboles dans la construction de l’identité d’une ville comme Paris. Que l’on accepte ou non l’étymologie de “Bar-Isis”, la présence d’Isis dans l’imaginaire parisien est indéniable. En tant que maçons, nous pouvons voir en elle une figure de Sagesse, de Force et de Beauté, un pont entre les traditions antiques et les idéaux modernes d’égalité et de fraternité. Isis, déesse universelle, continue de veiller sur Paris, dans l’ombre des cathédrales et des loges, comme un écho d’un passé qui ne s’éteint jamais.

1 COMMENTAIRE

  1. “Jadis, les chambres souterraines des temples servaient de demeure aux statues d’Isis, lesquelles devinrent, lors de l’introduction du christianisme en Gaule, ces Vierges noires que le peuple, de nos jours, entoure d’une vénération toute particulière. Leur symbolisme est d’ailleurs identique ; les une et les autres montrent, sur leur soubassement, la fameuse inscription : Virgini parituræ ; à la Vierge qui doit enfanter. Bigarne, nous parle de plusieurs statues d’Isis désignées sous le même vocable…”
    N’hésitez pas à poursuivre la lecture du chapitre VIII du célèbre livre “Le Mystère des cathédrales” de Fulcanelli, une source d’informations sur ce sujet des plus documentées (à partir de la p. 22/70 : https://costisnet.weebly.com/uploads/5/4/7/7/5477582/fulcanelli_-_le_mystre_des_cathdrales.pdf)

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Alice Dubois
Alice Dubois
Alice Dubois pratique depuis plus de 20 ans l’art royal en mixité. Elle est très engagée dans des œuvres philanthropiques et éducatives, promouvant les valeurs de fraternité, de charité et de recherche de la vérité. Elle participe activement aux activités de sa loge et contribue au dialogue et à l’échange d’idées sur des sujets philosophiques, éthiques et spirituels. En tant que membre d’une fraternité qui transcende les frontières culturelles et nationales, elle œuvre pour le progrès de l’humanité tout en poursuivant son propre développement personnel et spirituel.

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