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Après le Ti du T de Tito et toutes les autres lettres inscrites sur les tableaux de loge, on pourrait peut-être considérer maintenant que Ci et Vi sont également des consonnes prononcées en anglais et qu’elle sont les initiales de mots commençant par un C ou un V. Le C en anglais s’entendant Ci et le V s’entendant Vi.
Le cœur d’Hiram un symbole central relié à la clef d’or
Or qu’y a-t-il de central dans la légende de ce degré si ce n’est le cœur d’Hiram ?
La clef d’or, symbole fondamental de ce degré, remise au nouveau Juge et Prévôt, n’est-elle pas celle qui ouvre le lieu où se trouve le cœur d’Hiram ?
Des initiales C et V ? Cœur Vivant
C : le C ne pourrait-il pas être l’initiale du mot latin Cor Cœur ?
Et V : le V, l’initiale du mot latin Vivans Vivant ?
Ki = ‘Haï = Vivant
Et le Trois fois illustre confirme ‘Haï Vivant en hébreu. Transposé Ki en français
Cette fois on est dans l’hébreu. Et Ki c’est le mot hébreu mal transcrit Khaï soit « Vivant » ‘Heith Yod. C’est la Victoire sur la mort.
Sur l’image ci-dessous, sur ce quatrième tableau où l’accent est mis sur le cœur, nous voyons :
Quatrième tableau
À l’Orient

- Encadrant la cassette :
À gauche un Chi grec en lettre manuscrite et un Sigma en onciale C soit l’initiale x et la finale C de Christos.
À droite un R Soit l’initiale de Rédemptor (Rédempteur en latin) un des attributs classiques du Christ.
- Sous la cassette : le IHS sans la branche d’acacia !
– En dessous : le G.A. du Grand Architecte dans le Delta
– Puis : la Clef et la Balance
Au centre
L’urne en forme de cœur, marquée d’un cœur et contenant le cœur pointe sur un « T » rayonnant, symbole probablement des deux T, surmontant l’escalier à 7 marches.
Ce « T » est encadré à gauche en grec d’un grand x manuscrit (le Chi de Xristos) et à droite de C∴h∴ que l’on pourrait lire comme le Ch du mot Christ mais en raison des deux fois trois points comme Cœur d’Hiram. Le cœur d’Hiram ne se superpose-t-il pas à celui de Yeshouah ?
Et ne triomphait-il pas sur le tableau précédant au milieu d’une « gloire » de rayons ? N’était il pas solaire, Ne représentait-il pas la Lumière du monde ?
L’importance du Cœur Cœur d’Hiram Coeur de Jésus
Les templiers et le Cœur de Jésus

Alors qu’ils étaient emprisonnés à Chinon en 1308 et 1309 attendant la mort, les templiers se dessinaient en contemplation devant le cœur rayonnant du Christ
On pense aux Pèlerins d’Emmaüs qui ont eu le cœur brûlant, tandis qu’ils cheminent à côté de Jésus mais sans l’avoir reconnu :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous tandis qu’il parlait en chemin, tandis qu’il nous découvrait les Ecritures ? » (Luc 24,32)

De même le nouveau Juge et prévôt ne doit -il pas devant le cœur d’Hiram avoir le sien brûlant ? Et ne doit-il pas alors s’incliner tout comme s’inclinait le capucin dans sa cellule, la main sur son propre cœur qu’il unissait à celui de Jésus ?

Ou s’agenouiller tout comme s’agenouillaient devant le cœur de Jésus les anges sur ce tableau de 1603.
De même que dans ces quatre tableaux de loge le IHS se trouve en même temps que le cœur d’Hiram, le cœur de Jésus était relié au IHS comme sur cette gravure du XVI° siècle.
Xenice et Jacquinai
- Que signifient les deux lettres X et J ? lit-on dans l’instruction.
– Xenice et Jacquinaï
Xenice prend maintenant tout son sens : nous pouvons lire : X e NICE soit le Chi de Christos (ou de Chiram) suivi de Hè Nikè « La Victoire » en grec.
Quant à Jacquinaï il s’agit du mot hébreu Yakhinaï bien connu des maçons, et ne s’associe guère avec du chinois… Il rappelle le nom de la colonne Yakhin et Yakhinaï signifie « Mon soutien ».
La victoire par le Christ ou le Christ vainqueur dans la liturgie chrétienne

Cette victoire Nikè à propos du Christ Jésus ou Yeshouah est bien marquée dans l’ancienne liturgie (avant Vatican 2) :
Lors de la messe, avant l’Eucharistie le prêtre rompt le Saint Pain en quatre parties qu’il dispose sur le disque en forme de croix et marqué des lettres suivantes IC XC NI KA soit Jésus Christ Vaincra :
Sur la partie supérieure de la croix : IC : Iésous XC : Christos
Sur la partie inférieure NIKA « Vaincra » en grec.
Cette victoire est transposée sur Hiram.
La victoire sur la mort, la victoire sur le mal.
Tout comme Gédéon, Juge et Prévôt avec ses 300 guerriers a vaincu les ennemis des fils d’Israël avec l’aide de Yahvé.
Le nombre 300 et le Shin hébraïque : le Feu, Le Cœur
Si 300 est le nombre du Tau grec, en hébreu il est le nombre de la lettre Shin. Or si cette lettre est l’initiale du mot Juge Shofèt et celle du mot Prévôt Shitef , elle est aussi l’initiale du mot Shalom Paix un des noms de Dieu et de Shaddai (Le Tout Puissant) qui est aussi un des noms de Dieu.
Enfin le Shin est l’élément Feu, le feu qui sur les tableaux, flamboie sur l’urne et le cœur d’Hiram.
Le Shin, disent les kabbalistes, est l’esprit animant toute vie, il est le symbole de l’alliance entre le Créateur et sa création : En effet la première des Dix paroles avec lesquelles Elohim crée le monde, Béréshît soit Bé Reshit « Dans le commencement », peut se lire Bérit Esh « Alliance de feu » indiquant par là même que le feu est au cœur de la création.
YHVH lui-même n’est-il pas un feu dévorant ? (Deutéronome IV, 24 : « Car YHVH ton Dieu est un feu dévorant »). Ce qui était autrefois représenté en Maçonnerie par l’étoile à cinq branches placée à l’Orient dans le Rite Français ancien.

Par ailleurs, le cœur est l’emblème du Feu, tandis que le cerveau est celui de l’Eau dans toutes les traditions. Le cœur brûlant dans l’urne nous le rappelle.
Mais il n’est que l’écho du cœur de Yeshouah qui brûle au cœur de l’Univers, telle nous le montre cette image, plaçant le cœur du Christ brûlant au centre du zodiaque.
Mais ce n’est pas tout. Nous n’en n’avons pas forcément fini avec la superposition des deux Testaments symbolisée par les deux T de TiTo.
Bien évidemment ceux qui élaborèrent ce rituel ont sciemment transformé le monogramme chrétien en un monogramme pourrait-on dire « hiramique ».
De la sorte ce degré met en évidence, ce dont on se doutait depuis le début, mais l’analogie était voilée : l’analogie entre les deux, entre Hiram et le Christ.
La Parole, Hiram, le Christ
Khiram ne possédait-il pas les trois vertus, Sagesse (‘Hokhmah), Intelligence (Tevounah) et Connaissance (Daath) ainsi qu’il est mentionné dans I Rois VII, 14 : « Il était remplie de Sagesse, d’Intelligence et de Connaissance pour faire toute œuvre en airain »
Or ces trois vertus résument les Dix Paroles avec lesquelles le monde fut créé comme il est dit dans la Bible :
« C’est par la Sagesse que YHVH a fondé la terre, c’est par l’Intelligence qu’Il a affermi les cieux, c’est par son Savoir que les abîmes se sont ouverts. »
(Proverbes 3, 19 et 20)
Khiram est donc le Verbe comme le Christ, le Verbe et l’Immanence.
Au treizième degré l’analogie entre les deux sera à nouveau donnée :
Le bijou perdu par Khiram lorsqu’il fut poursuivi par les trois mauvais compagnons porte une chaîne de 77 anneaux en rapport avec la généalogie de Jésus en comptant à partir d’Elohim (Évangile de Luc) Jésus étant le 78ième à partir d’Elohim.
Sans compter que en grec les deux premières lettres du mot Christ tout comme celui de Khiram sont un Khi (X) et un Ro (P)
Cette analogie est fondamentale.
Elle montre que la Franc-maçonnerie n’est pas liée à une religion révélée. Mais en emprunte les symboles.
Et qui est en définitive le plus ancien des Juges et Prévôts si ce n’est le Grand Architecte et ce par l’intermédiaire de son Verbe qu’il s’agisse de Krishna, Hiram ou Yeshouah ?
La Victoire pour le maçon de quelle victoire s’agit-il ?
Pour vaincre il lui faut la clef, la Clef d’or. Mais quelle est-elle ?
Elle ouvre, dit le rituel, le lieu où sont placés le corps et le cœur d’Hiram.
Elle sert aussi à ouvrir la cassette « dans laquelle sont déposés tous les plans nécessaires à la construction du temple ».
Or il existe une clef dans la Bible qui se nomme la Clef de la maison de David, David, rappelons-le, étant celui à qui Yahvé transmit les plans pour la construction du Temple. Il en avait donc symboliquement la clef.
Cette clef apparaît une première fois dans Isaïe (Is XXII, 22) :
Elle est donnée à un « Gouverneur » (Sôken) du Palais (ou Préposé ou Maître du Palais ou Intendant de la Cour suivant les traductions ou la langue : hébreu ou grec) que l’on peut mettre en analogie avec le Prévôt du grade.
Quoiqu’il en soit, ce personnage administre le Palais en fait le Royaume qui comporte le Temple, le palais, la salle du Trône et en avant de celle- ci (dans son Ulam « salle qui précède ») « La Salle du Jugement » Ulam ha Mishpat.
Il s’agit d’un certain Elyaqim, un Serviteur de Dieu, en clair un Juste, qui va remplacer un très mauvais gouverneur, mis à la porte. Yahvé va donner à Elyakim « la clé de la maison de David. Je la mettrai sur son épaule. S’il ouvre personne ne fermera, s’il ferme personne n’ouvrira. »
Et cette clef « deviendra un trône de gloire (Kavod) ». C’est donc une clef lumineuse rayonnante, une clé d’or en somme…
Or on la retrouve dans l’Apocalypse sous le nom de « Clef de David».
Elle est dans les mains de Jésus, qui est dit-il, « le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin ». Il est « le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et personne ne fermera, celui qui ferme et personne n’ouvrira » (Apocalypse, III, 7) reprenant alors les mots mêmes d’Isaïe.
Comme l’écrit Chouraqui, « la possession de cette clef par Yeshouah exprime que le Christ glorieux détient au ciel la plénitude de l’autorité »
Et qu’ouvre cette clef ?
Elle ouvre et ferme le Royaume des cieux. Elle est donc en rapport à l’entrée des chrétiens dans le royaume des cieux.
C’est la clef de la connaissance : « malheur à vous, docteurs de la loi ! parce que vous avez enlevé la clef de la connaissance ; vous n’êtes pas entré en vous-mêmes, et vous avez empêché d’entrer ceux qui le voulaient. »
D’or elle est la clef de l’illumination.
Conclusion
Ce degré est tout entier empreint de l’idée de Justice.
Le maçon se trouve à l’époque où Salomon vient de construire un palais de justice ce qui n’existait pas auparavant chez les fils d’Israël. Ce qui symbolise le symbole d’un vrai désir de justice tel celui qui animait Salomon. Mais nous devons percevoir cette idée de justice comme nous le fait bien comprendre le rituel hors du temps et de l’espace de Moïse à L’Apocalypse en passant par les Juges et Salomon. Elle est inscrite au cœur de l’homme tout comme la loi. Cette justice est ultime elle s’applique aux vivants et aux morts.
Elle fait référence aux signes tracés sur le front des justes le Tav d’Ezéchiel et le Tau de l’Apocalypse lui-même annoncé dans le Livre des juges avec Gédéon.
C’est pourquoi le récipiendaire s’agenouille en entrant dans le Temple devant le Cœur flamboyant d’Hiram et la Balance.
Il lui faut devenir un Juste, faire revivre en lui Hiram les trois vertus du Maître masquées par les trois mauvais compagnons qu’il n’a encore ni trouvés ni annihilés.