De notre confrère thesquaremagazine.com
Les deux piliers, érigés par Salomon au porche du Temple, occupent une place importante dans l’histoire biblique et maçonnique.

Ces piliers, faits de laiton creux, n’étaient pas de simples ajouts ornementaux au Temple, mais étaient plutôt porteurs d’un symbolisme et d’une signification profonde. Afin de comprendre la véritable essence de ces piliers, il faut se plonger dans les récits historiques et explorer leur construction, leurs dimensions et leur signification symbolique dans les contextes bibliques et maçonniques.
Selon les récits bibliques du Premier Livre des Rois et du Livre des Chroniques, les piliers ont été construits par Hiram, un artisan qualifié de Tyr.
Hiram créa deux piliers creux, chacun d’une épaisseur de quatre doigts, soit trois pouces. La hauteur de chaque pilier est mentionnée différemment dans les deux livres, le Premier Livre des Rois indiquant une hauteur de dix-huit coudées et les Chroniques la déclarant de trente-cinq coudées.
Cependant, cette divergence peut être conciliée en considérant que dans les Chroniques, la hauteur totale des piliers est calculée, y compris les chapiteaux qui se trouvent au sommet.
En réalité, la hauteur de chaque pilier était d’environ vingt-sept pieds, auxquels s’ajoutaient deux mètres et demi de plus pour les chapiteaux. La hauteur totale, y compris les piliers et les chapiteaux, était d’environ trente-trois pieds et neuf pouces.
La position de ces piliers est décrite dans le livre d’Ézéchiel, qui les place à l’entrée du porche, de chaque côté de la porte. Leur emplacement permettrait aux visiteurs de les voir immédiatement en entrant dans le porche.
Le but de ces piliers n’était pas seulement décoratif, mais ils avaient plutôt une profonde signification symbolique pour ceux qui entraient dans le Temple.
Les noms donnés à ces piliers, J****n et B**z, ont une signification profonde et ont été délibérément choisis pour inspirer et rappeler à ceux qui passaient par le porche. J****n, dérivé de l’expression « Jah » signifiant Jéhovah, et « achin » signifiant établir, signifiait que Dieu établirait sa maison d’Israël.
D’autre part, B**z, avec la combinaison de « B » signifiant « dans » et « oaz » signifiant « force », symbolisait que la maison serait établie en force. L’utilisation de ces noms transmettait un message des promesses de Dieu et de son soutien à son peuple élu.
La construction et la conception des piliers ont fait l’objet de débats et d’interprétations. Les témoignages disponibles montrent clairement que les piliers n’étaient pas de simples obélisques décoratifs, mais qu’ils avaient plutôt une fonction de soutien du toit du porche.
Ferguson, dans le Dictionnaire de la Bible de Smith, déclare que ces piliers étaient nécessaires pour soutenir le haut toit du Temple et y étaient reliés par un entablement. Les piliers eux-mêmes étaient en laiton, ainsi que les chapiteaux qui les couronnaient.
Les chapiteaux méritent une attention particulière car ils jouaient un rôle crucial à la fois structurel et symbolique. Chaque chapiteau reposait sur le sommet du pilier, recouvrant le sommet sur une profondeur de neuf pouces.
La forme et la construction des chapiteaux ont fait l’objet de nombreuses discussions et interprétations. Diverses interprétations suggèrent qu’il s’agissait soit de globes, soit de couronnes, soit d’une forme de lys.
L’interprétation la plus probable, cependant, est que les chapiteaux avaient la forme d’un grand ovale, avec des pétales de lotus jaillissant du pilier à la jonction du chapiteau, ressemblant aux feuilles d’acanthe sur le chapiteau d’une colonne corinthienne.
Les chapiteaux étaient également ornés de décorations complexes. Les récits bibliques mentionnent des « filets en damier » et des « couronnes en chaîne » sur les chapiteaux.
L’interprétation précise de ces descriptions varie, Lightfoot suggérant que les chapiteaux étaient curieusement travaillés avec des branches, tandis que d’autres interprètent ces décorations comme des treillis et des franges.
En outre, les grenades étaient mentionnées dans l’ornementation, avec deux rangées de deux cents grenades suspendues aux chapiteaux. La finition soignée et la conception complexe des chapiteaux les rendaient visuellement frappants et contribuaient à la représentation symbolique des piliers.
Le symbolisme de ces piliers est significatif dans le contexte biblique comme dans le contexte maçonnique. Au sens biblique, les piliers incarnent la force et la stabilité de l’institution.
Ils rappellent les promesses de Dieu et son soutien à son peuple élu.
Les noms J****n et B**z, véhiculant des idées d’établissement et de force, renforcent l’idée que la maison de Dieu sera établie et soutenue par une force inébranlable.
Dans la tradition maçonnique, le symbolisme des piliers a été encore plus développé. La franc-maçonnerie s’inspire largement des récits bibliques du Temple de Salomon, et les piliers incarnent ainsi les principes fondateurs de la fraternité.
J****n et B**z représentent non seulement la force et la stabilité de l’institution maçonnique elle-même, mais servent également de rappel aux francs-maçons individuels de leur propre devoir de s’établir en force et d’œuvrer à l’amélioration de la société.
Les piliers servent également de symboles de la dépendance à l’égard des conseils et de la protection du Grand Architecte de l’Univers.
Ils rappellent les anciennes colonnes de feu et de nuée qui guidaient les Israélites à travers le désert, représentant la présence et la surveillance divines.
En Franc-Maçonnerie, les piliers encouragent les Francs-Maçons à s’appuyer sur la guidance divine dans leurs actions et à rechercher la force et la stabilité à travers une connexion avec l’Être Suprême.
L’utilisation de piliers comme symboles est une tradition ancienne dans de nombreuses cultures antiques. La présence de piliers similaires dans d’autres temples phéniciens et du Proche-Orient suggère une influence culturelle sur la construction des piliers du temple de Salomon.
Il est probable qu’Hiram, l’artisan tyrien, s’est inspiré de cette tradition culturelle pour incorporer les piliers dans la conception du Temple.
En conclusion, les deux piliers érigés par Salomon au porche du Temple ont une signification symbolique profonde dans le contexte biblique et maçonnique. Leur construction, leurs dimensions et leur ornementation ont inspiré de nombreux débats et interprétations.
Les piliers symbolisent la force et la stabilité de l’institution, rappelant aux individus leur devoir de s’établir en force et de compter sur les conseils et la protection du Grand Architecte de l’Univers.
Le symbolisme des piliers sert de rappel constant des promesses de Dieu et de l’importance de la foi et du dévouement aux principes de la franc-maçonnerie.
Article de : Albert G. Mackey

Albert Gallatin Mackey (1807 – 1881) était un médecin et écrivain américain.
Il est surtout connu pour ses livres et articles sur la franc-maçonnerie, en particulier les Masonic Landmarks.
En 1849, il fonde The Southern and Western Masonic Miscellany, un magazine maçonnique hebdomadaire.
Il a été Grand Conférencier et Grand Secrétaire de la Grande Loge de Caroline du Sud, ainsi que Secrétaire Général du Conseil Suprême du Rite Écossais Ancien et Accepté pour la Juridiction Sud des États-Unis.
Il est visible que les colonnes J & B ne soutiennent pas le toit.
Merci pour ces informations On pourrait ou pas apposer l’analogie avec les colonnes d hercule qui symbolisaient les limites de l’univers connu , du rapport entre les 2 colonnes et les extrémités du rectangle dédicace du monument en rapport avec le gnomon planté pour en mesurer en ce point d’entrée la course du soleil et donc les deux piliers symboliseraient la porte d entrée de la Lumière J. et B. sont aussi reliées au féminin et au masculin, aux forces de création et de transformation à Elohim et Ya…Les explications et leur compréhension demanderaient un plongeon dans la Kabbale et le décodage des noms hébreux …. Ou pas Frat
Pour compléter, jetez un coup d’œil aux articles : 450.fm/2022/01/25/histoires-de-colonnes/ et 450.fm/2022/08/02/yakin-et-boaz-un-compte-guematrique/