« La méchanceté est rare, la plupart des hommes sont bien trop occupés d’eux-mêmes pour être méchants »
Nietzsche
(Humain, trop humain)
- Les moralistes, non sans humour, constatent que la méchanceté donne une santé florissante et que les méchants bénéficient d’une impunité à faire grincer les dents !
- D’où de sombres menaces qui planent sur leur intégrité. Tiens, prenons notre référence dans ce que l’on recommande de mieux côté sacré : dès le Psaume I (versets 4 à 6), on peut lire :
« Tel n’est pas le sort des méchants :
Ils sont comme la paille que disperse le vent,
Lors du jugement, les méchants ne se relèveront pas,
ni les pécheurs au rassemblement des justes.
Car le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perd ».
- Tout ce discours prêchi-prêcha pour vous dire que l’agressivité envers mon prochain est identifiée comme une anormalité que l’on est bien obligé d’accepter, en regard des relations humaines depuis la nuit des temps : « Suis-je le gardien de mon frère ? » (Genèse 4, 9), avec à la clef un certain nombre de recettes pour gérer cette force pulsionnelle que je porte allégrement en moi : religion, humanisme athée, philosophie etc… En clair, revenir à l’idée que tous les hommes sont frères !
- Bien entendu, c’est là où les choses se gâtent : nous savons, hélas, que ce qui se vit en famille, n’a rien de bienveillant, même dans des lieux qui auraient pour vocation ou idéal de reconstituer une famille imaginaire parfaite, réparatrice des blessures et des manques des membres de sa propre famille. Mais là aussi, l’échec est patent : l’appartenance à une famille symbolique ne fait que raviver les blessures et les haines personnelles et les poussent au paroxysme dans ces milieux clos. Que faire mon Dieu ?!
- Cela est une question d’importance : chacun pressent que l’agressivité non- exprimée menace de se traduire, dans la réalité, sur l’objet du ressentiment lui-même ou sur un substitut : chacun connaît le rôle que les pauvres animaux domestiques connaissent parfois quand l’enfant à des comptes à régler avec les parents ou les frères et sœurs ! Mais, chacun connaît aussi ce que la médecine psychosomatique dévoile de façon régulière sur les influences mentales non-traduites sur le corps…
- Peut-être que sortir du problème réside à donner court à son imaginaire et à son symbolique en se racontant de belles histoires et en défiant notre propre morale sous prétexte de rire à partir de pensés que l’on croit inventées et que l’on peut pousser aussi loin, avec jubilation, puisque cela « n’existerait pas ». Dès lors, le plaisir sans culpabilité fonctionne et l’inconscient fait son boulot de tri en voyant qui est réellement visé par la plaisanterie, sous le masque de l’humour. Ce que Sigmund Freud avait parfaitement analyser dans son célèbre ouvrage : « Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient » (Editions Gallimard 1988). Freud voyait dans l’humour quelque chose relevant à la fois d’une agressivité se défoulant derrière le masque de la neutralité humoristique et d’une auto-dérision marquant la reconnaissance de ses propres fragilités en les transcendant, sans en être atteint narcissiquement. Cela joue même un rôle de renversement des valeurs : en se moquant de ses propres faiblesses, nous faisons rire l’auditoire et le manque devient une plénitude par le partage avec l’autre de ce qui faisait quelque chose de caché pour nous et que nous dévoilons à l’autre et qui découvre, avec bonheur, qu’il est de « même nature » que l’humoriste, aussi fragile et aussi agressif. C’est à cet endroit que le rire libérateur intervient.
L’humour est un humanisme.
- Une autre dimension apparaît également : celle de la liberté théorique par rapport aux liens que nous avons mis en place, de type personnel ou collectif nous-mêmes et dont nous avons besoin de prendre distance de temps à autres, afin d’imaginer que nous pouvons le faire, si nous le voulons, en utilisant la dérision. Naïveté de la toute-puissance de la volonté face à l’affect !
- L’humour est aussi l’entrée dans une liberté qui était contrainte par des « surmoi » ravageurs et que, soudain, contre toute-attente, venue dont ne sait où, « çà parle », surprenant à la fois l’auteur qui dépasse un blocage par un humour forcément provocateur et interdit jusqu’alors, et celui qui écoute et partage la surprise. Maçons ou non, les paroles qui suivent viennent de patients qui vont oser l’humour pour dépasser la souffrance qui était leur lot auparavant.
Poser ses valises psychiques dans un grand éclat de rire !
- Tout cela pour vous dire que l’humour, souvent noir, est libérateur. D’ailleurs, je suis prêt, avec vous, en toute complicité, à dire du mal de nos prochains, voire de la création entière !
On tente le coup ? …
- Au risque d’apparaître comme un rustre, ne commets jamais l’erreur de dire « à tes souhaits » à quelqu’un qui éternue. Surtout si c’est l’un de tes proches !
- Mon ancien président était, dans ses comportements, parfaitement réactionnaire : dès que quelqu’un lui demandait une augmentation, il se mettait en Führer.
- Un kleptomane ? … Un marteau-piqueur.
- Les mémoires de Geronimo : des mots fléchés…
- Le destin d’un militaire est bien de mourir d’une attaque non ?
- J’ai reçu un choc terrible : en lisant un livre de zoologie, j’ai cru comprendre que les cervidés étaient apparentés aux caprins. Et cela, jamais personne ne me l’avait dit…Alors, je pose la question avec angoisse : une biche ne serait-elle qu’une chèvre B.C.B.G. ?
- La montre est un récit et… une guillotine. Quand je me sens un peu trop prétentieux, je regarde l’heure.
- Le métier d’apiculteur exige un optimisme sans faille : en aucun cas on ne peut s’autoriser le luxe d’avoir le bourdon et il convient de travailler dare-dare.
- Serait-ce commettre un crime de lèse-majesté d’imaginer, qu’après plusieurs années de vie conjugale, le Prince Charmant se morde assez souvent les doigts d’avoir réveillé Blanche-Neige ?
- Les gazettes nous apprennent que des meutes de sangliers s’installent sans vergogne à Berlin s’y trouvant mieux que dans la campagne. Les habitants semblent s’en accommoder peu à peu car que peut-on craindre de malheureuses bêtes sauvages quand on a connu l’invasion de l’armée soviétique en 1945 ?
- Si tu veux entrer en Franc-Maçonnerie sache que l’on passe par quatre degrés : Apprenti, Compagnon, Maître, Déçu… Parfois on s ‘en remet !
- Chaque fois que je croise J.M. incidemment, je ne peux retenir une émotion qui me gagne et, malgré ma retenue naturelle, je me mets à crier : « Vive le Roué ! »
- La Franc-Maçonnerie mixte est une affaire de programmation théâtrale : on hésite toujours entre « Les femmes savantes » ou « Les joyeuses commères de Windsor ».
- Le succès des « Hauts-Grades » en Franc-maçonnerie tient au fait que celui qui a manié toute sa vie le stylo-bille dans une fonction administrative peut jouer à le remplacer, le temps d’une représentation digne d’une pièce de patronage, par le port d’une épée en carton-pâte. Hélas, après la représentation, l’esprit du stylo-bille reprend souvent le dessus …
- 1789 : Tiens voilà le bourgeois qui se prend pour un gentilhomme !
- Tu me dis : « J’adore le théâtre ! ». C’est bien, mais cet art demeure éloigné de l’exercice du vrai talent : le meilleur acteur du moment est fatalement inférieur à un quelconque homme politique.
- Le très reconnu et adoré protecteur de l’homme politique est, incontestablement, Saint Pinocchio.
- A Lyon, la coutume est d’appeler les anticonceptionnels : Anti-gone.
- Nous lisons dans la Bible que Dieu fit l’homme à son image… AU SECOURS ! AU SECOURS ! AU SECOURS !
- Celui qui a goûté à la solitude, sans désir de se cacher, juste pour le plaisir, comment peut-il revenir « en société » sans ironie ?
- Le « bien-être » est souhaitable, mais qui proposera le « plus être » risque le lynchage : la violence des ruminants est sans limite quand on les prive de leur béatitude masticatoire.
- Je souhaite que tu deviennes l’Orient de moi-même.
- La métaphysique est la rencontre de l’être participé et de l’Être imparticipé auquel il retourne. A quelle heure est le prochain train ?
- La fraternité est la chose la plus dangereuse que l’on puisse promouvoir : notre expérience passée de cohabitation avec nos frères et sœurs (Les vrais !) devrait nous rendre d’une prudence extrême.
- A trop organiser sa vie, on la perd.
- Les grandes catégories de malades mentaux sont : les psychotiques, les pervers, les névrosés, les hommes politiques.
- L’honnêteté est une chose bizarre non ? Peut-être la pratique-t-on par conviction religieuse ou philosophique, par peur du gendarme, ou par indifférence comme moi ?
- Tu sais Goethe, tu nous mets dans l’embarras ! …
- Pourquoi n’es-tu pas mort dans ce si commun râle inarticulé et que l’on te prête ce fameux « Mehr Licht » ? Peut-être un effet de la cécité qui arrive à ce dernier moment et que tu voulais affronter la mort en face, à plein visage, pour voir à quoi elle ressemblait. Ou alors… Tu nous laissais entendre que tu étais en train de pénétrer dans une luminosité qui te cernait de toute part et t’emportait vers l’Indicible.
- Il est courant de constater que les êtres les moins brillants sont ceux qui sont les plus bruyants. Sans doute pour se rassurer en comblant leur vide intérieur.
- Je proteste énergiquement : je n’ai jamais dis du mal de J.M. car je n’en ai pas la capacité. Pour cela, il serait nécessaire que je sois spécialiste en physique. Parler du vide absolu demande des connaissances scientifiques dont je suis dépourvu.
- L’enfer ? Et si cela était, par exemple, de vivre avec ses proches durant l’éternité…Pitié mon Dieu ! Aucun péché (même mortel) ne mérite une telle cruauté.
- Si j’avais à choisir le plus beau titre qui me plairait, j’opterai pour celui de : « Dilettante ». La magnifique image d’un feu-follet passant avec bonheur sur la surface des choses sans jamais s’y laisser engluer…
- Signe clinique : une hystérique décompense dangereusement quand elle commence à vous faire des compliments et dit que sa vie est merveilleuse avec vous… L’explosion est imminente !
- Les psychologues constatent que les hommes sans famille vivent plus vieux. On les comprend !
- Il faut tenter au maximum de ne pas se fâcher avec ses proches car, dans un moment de colère, ils peuvent nous dire ce qu’ils refoulaient depuis si longtemps sur notre compte ! Mieux vaut demeurer dans l’idée agréable (et parfaitement illusoire !) que nous avons quelque valeur et que nous comptons vaguement à leurs yeux …
- Quelle différence peut-il y avoir entre J.M. et une vipère ? On peut dire que la vipère est très utile dans l’équilibre de l’écho-système, J.M. non !
- L’écologie relève aussi du religieux : les stupides théologies monothéistes faisant de l’homme le patron du monde au lieu d’admettre qu’il n’en soit qu’une parcelle en font une espèce en voie de disparition. Mais, Bon Dieu, Réveillez-vous Spinoza et Darwin !
- J.M. vient de connaître un drame intime : sa paranoïa galopante l’a mené à un début d’A.V.C. avec une légère hémiplégie droite. Cela va lui donner beaucoup de difficulté à faire le salut fasciste. Le docteur Folamour vient de se réincarner…
- Les ennemis de la Franc-Maçonnerie disent qu’elle est une organisation dangereuse… J’affirme que cela est vrai : j’ai failli plusieurs fois y mourir d’ennui !
- Bien gagner sa vie, c’est la perdre à coup sûr…
- La fidélité relève de l’héroïsme ou de la paresse ? J’opterai plutôt pour la seconde hypothèse : rien qu’à imaginer le travail que cela représenterait (séduction plus ou moins réussie, attente anxieuse des décisions de l’autre, premiers conflits et ennui si semblable à la longue, etc.) j’en ai des frissons dans le dos !
- Diên Biên Phu : On en finit pas avec ces histoires de cuvettes !…
- En regardant les informations à la télévision le bruit des armes m’insupporte. De grâce, messieurs les militaires, soyez modernes : utilisez des silencieux. Que diable !
- Je vais la quitter : je ne lui veux pas de mal, je ne veux que mon bien
- Pour rassurer leur narcissisme un grand nombre de personnes se vantent que leur vie fut humble et modeste sans courir le risque de la question : « mais comment aurait-elle pu en être autrement ? »
- Ne peaufine pas trop, tu vas t’écorcher !
- Je remercie J.M. qui m’a conduit, par sa simple présence, à une vision très rare dans le Bouddhisme : la contemplation du vide absolu…
- L’une des fonctions des psychanalystes (souvent contestée par certains) est d’amener le patient à la « normalité ». Souvent, j’ai honte !
- La Franc-Maçonnerie cultive les paradoxes : par exemple elle a fait de la République une idole et de la laïcité une religion. Cependant, dans les « Hauts-Grades » le nombre de pseudo titres de noblesse fait fureur. Beaucoup plus que sous l’Ancien Régime !
- « Qui perd gagne »… D’accord, mais il ne faut pas exagérer du côté de la perte !
- La Franc-Maçonnerie, issue du parlementarisme bourgeois est donc, par tradition janséniste, comme son milieu d’origine. C’est à dire parfois totalement moralisatrice et chiante !
- Au secours Jansénius revient …
- J’adore les clubs, je déteste les sectes…
- Y aurait-il une formule qui résumerait le bouddhisme ? Oui : Circulez, il n’y a rien à voir !
- Mon amour des bêtes me conduit à l’interdiction absolue d’avaler des couleuvres
- Je chemine peu à peu, durement, vers la « Sainte Indifférence »…
- J’aime porter un costume noir. Je trouve cela distingué. De surcroît, entre les enterrements et les tenues maçonniques, cela me fait gagner du temps et, last but not the least, je m’habitue à ma dernière vêture. Comme cela, je disparaîtrai avec chic !
- Les touristes, en règle générale, se plaignent, avec raison de la manière dont ils sont traités avec arrogance et parfois malhonnêteté en France. Normal : les Français qui se prenaient pour un peuple de maîtres, s’aperçoivent qu’ils ne sont que des valets. Triste chute théâtrale : le carrosse s’éloigne et la citrouille arrive à grande allure ! Mais, Bon Dieu, où sont passées les fées ? …
- Je ne suis pas méprisant : cela me prendrait du temps. Trop de sujets à détester m’amènent à être plus modeste dans mes ambitions haineuses !
- Comment trouver une image qui illustrerait la candeur béate ? Oui … Par exemple si tu disais à ton fils d’aller, pour le bien de son âme, se confesser à son aumônier scout !
- Je dois avouer une certaine admiration pour le philosophe italien Crémonini (1550-1631) qui écrivait : « Intus ut libet, foris ut moris est » (« Au dedans, comme il te plaît, au dehors comme la coutume le veut »). Incontestablement il mérite le titre de roi des faux-culs !
- Les journaux nous apprennent que dans le nord de l’Europe existent un certain nombre d’hôtels où les enfants et les adolescents y sont interdits. Pas mal, mais incomplet : a quand les hôtels où les conjoints seront interdits ? Un seul danger : les heureux vacanciers risquent de s’y habituer …
- Être fidèle est souvent une lâcheté qui ne laisse aucune culpabilité. Gagnant sur tous les tableaux !
- La révolution ? De nouveaux maîtres potentiels laissent la populace mordre leurs anciens maîtres dans d’affreux rites expiatoires. Puis la jugeant satisfaite, ils lui mettent une nouvelle laisse et la reconduise à la niche.
- J’adore les étrangers dont j’ignore la langue : j’imagine qu’ils parlent de moi de façon bienveillante !
- La Maçonnerie est inquiète et se penche pour la première fois sur un problème qui frôle la métaphysique : le jour du décès de J.M. va-t-elle trouver une église assez grande pour accueillir la foule des veuves éplorées et la cohorte de ses ennemis venus constater avec soulagement que le faire-part n’était pas une blague ?…
- Les Francs-Maçons sont des « Fils de la Lumière » qui ont assez souvent des pannes de courant. Faut dire qu’ils ne sont pas très branchés.
- J’ai une immense admiration pour J.M. Il est à mes yeux la plus pure représentation du bouddhisme : le néant incarné…
- La philosophie est un métier et une vocation. En Maçonnerie, un grand nombre de Maçons se prétendent philosophes mais cela en vient à comparer un marin-pêcheur à un pécheur du dimanche qui va taquiner le goujon !
- Qu’est ce qui peut bien se passer en 4O ans de mariage ? Au début on a presque les larmes aux yeux de se quitter cinq minutes, 39 ans après on a presque les larmes aux yeux cinq minutes avant de rentrer à la maison !
- Dans ce couple, la personne la plus sympathique était le chien.
- De loin, le personnage le plus important du christianisme est Ponce Pilate. Imaginons qu’il dise au Juifs : « Je refuse de condamner ce type qui, apparemment, a fumé de la moquette et se prend pour Dieu ». Eh bien, résultat des courses, pas de christianisme. Merci monsieur Ponce Pilate !
- Emu, il me racontait : « les gens sont incroyables : je laissais mon vieux scooter en stationnement. Personne ne l’a touché, mais on m’a piqué mon antivol ! ».
- Peut-être ne sommes-nous que ces ombres dont la fonction essentielle est de mettre en relief la lumière ?
- J’estime que la Franc-Maçonnerie devrait être déclarée d’utilité publique : en effet, elle a sauvé un grand nombre de couples de mourir d’ennui ou d’assassiner son conjoint au motif d’une insupportable irritation mûrie depuis des décennies. Les nombreuses tenues permettent de reprendre souffle en surface, après l’apnée. Quelques avantages s’y ajoutent : par exemple, le même conjoint qui vous méprisait, car vous n’étiez pas au niveau supposé de son imaginaire vous voit rappliqué avec cette annonce inouïe, qu’on peut distiller mine de rien : « tu sais, je suis chevalier machin ». Imagine sa tête et le regard aristocratique que tu peux jeter sur cette manante !
- Il convient de remercier ceux et celles qui vous rendent la vie intolérable : ils nous facilitent les voyages, les études, le sport ou … La Franc-Maçonnerie ! Parfois être célèbre provient du fait d’être persécuté.
- Discret, d’accord. Effacé, jamais !
- Le drapeau français raconte en lui-même convenablement l’histoire : le bleu des républicains, le blanc des royalistes et le rouge-sang comme résultat de la rencontre !
- En Maçonnerie on s’ennuie un tout petit peu moins qu’à la maison. C’est ce « un tout petit peu moins » qui déclenche la foi en l’institution …
- Les romantiques adoraient les cimetières : ils y trouvaient un refuge au bavardage ambiant …
- Quand suis-je devenu athée ? Le jour où j’ai compris que Dieu n’avait pas même levé le petit doigt pour empêcher mon mariage !
- La vie humaine est tellement fatigante qu’il va bien falloir l’éternité pour nous reposer.
- J’attendais un mot de vous,
- J’attendais un regard,
- J’attendais ne serait-ce qu’un effleurement de votre main.
- Je ne devins que soupirs…
- Mais le temps passant, la date de péremption vient d’arriver : je tombe de l’arbre tellement vous m’avez pourrie la vie !
- Que fut la Révolution de 1789 pour Olympe de Gouge ? Une manière de raccourcir les choses.
- Je suis convaincu qu’il y aura foule à son enterrement : ils voudront faire taire leur angoisse en vérifiant qu’il est bien parti.
- L’amour ? Un parcours plus ou moins long entre érection et castration.
- L’amour c’est partir de l’étonnant pour parvenir, en fin de compte, à la banalité du quotidien.
- L’amour c’est commencer le voyage en carrosse et le finir avec une citrouille.
- L’amour, c’est partir de l’émotion pour finir dans la répétition.
- Si nous tentions de résumer la spiritualité bouddhique, nous pourrions avancer l’idée que le Nirvana c’est prendre conscience que nous ne sommes rien pour rejoindre le Grand Rien.
- Finalement, on n’est pas grand-chose !
- Franchement, certains de mes contemporains ressemblent au tam-tam : plus c’est creux plus çà résonne.
- J’ai perçu une très nette évolution négative, quand au lieu de l’habituel « tu viens au lit », elle me proposa : « tu viens au Père-Lachaise, on pourrait y faire une balade ? ». Lâchement, plus mort que vif, je lui répondis : « çà tombe bien, j’en avais très envie, et ensuite nous irons prendre une bière ». Je fis barrage à l’émotion en pensant qu’il serait judicieux désormais, de supprimer son numéro de portable de mon répertoire.
- Elle vient de me quitter : les directeurs de théâtres, les propriétaires de restaurants et les taxis prennent le deuil. Qu’ils ne s’inquiètent pas : cela fera juste une place en moins. Moi, je suis toujours là, fidèle au poste.
- Durant la dernière coupe de monde de football, une dame noire hurlait à plein poumons : « Allez les bleus ! »
- Ah ces gens de couleur !
- La famille ? Ne serait-ce pas ce groupe qui fait du bruit même quand il ne me dit rien … En tout cas à éviter absolument par les amoureux du silence et de la quiétude.
- M.N. nous quitte pour prendre une retraite parfaitement imméritée. Si j’étais grossier, je pourrais dire : « Franchement, qu’est-ce que j’en ai à foutre ! ». Mais, comme je suis théoriquement bien élevé, je vais être obligé de dire : « Comme cela est triste, il va nous manquer affreusement, un grand vide affectif pour nous tous ».
- Il ne faut pas croire que la vie de psychanalyste soit toujours rose. Il y a des tragédies narcissiques. Et tout çà à cause du transfert. Je m’explique… Fut un temps où les patients me disaient : « Vous me faites penser à mon père, ma mère, ma sœur, ma fille, mon mari, ma femme,mon amant, voire mon chien ou mon chat » Mais soudain, la semaine dernière, une habituée du divan m’a dit : « C’est exactement comme si vous étiez mon grand-père ». Oh ! la ! la ! Le coup de vieux !
- Christian nous fait de grands signes de loin et se précipite vers nous en nous disant : « Vous représentez un couple parfait pour moi, un modèle. Vous avez une recette ? ». Je lui réponds que cela doit tenir au fait que nous ne vivons pas ensemble et que nous ne sommes pas mariés.
- J’aime assez cette idée de vivre un hédonisme sur fond de désespoir et ne pas accabler mes contemporains par d’agaçantes jérémiades. Vivons bien, de façon plaisante. Et puis il convient de rire, rire, rire… à en crever !
- L’un des termes désignant le Bouddha en sanscrit est « Tathâgata », ce qui signifie : « Celui qui vient de nulle part et ne va nulle part ». J’adore ce voyage en train fantôme !
- Le Minotaure, fâché de l’intrusion de Thésée dans son labyrinthe pour récupérer Ariane, lui dit : « De toute façon notre relation ne tient plus qu’à un fil ».
- A la Saint-Valentin, c’est étrange, je m’habille toujours en noir de la tête aux pieds. Quelqu’un m’expliquera-t-il enfin de qui je suis censé porter le deuil ?
- Sans goût particulier pour le morbide, je dois cependant avouer un penchant pour la paix des cimetières : les disparus ne se risquent plus de nous lasser par des déclarations présomptueuses ou des festivals de lieux communs. Et même, avec du recul, je me sens en parfaite égalité avec eux en prenant conscience de ce que j’ai pu infliger aux autres comme banalités. En fait, parmi les chrysanthèmes et les pierres tombales, j’éclate de rire sur nos prétentions égocentriques visant à l’éternité et osant faire un pied de nez à la vacuité !
- Le Bonobo (qui est ce singe très proche de l’homme comme vous le savez), au terme d’une cour assidue à la femelle, lui pose fatalement, au bout de quelque temps, cette interrogation pleine d’espoir et d’angoisse : « Veux-tu m’épouiller ? »
- De Gaulle ? C’est pas ce type qui fit une chronique radiophonique un 18 juin et que personne n’entendit et qui plus tard fut l’inventeur de l’article 49-3 ?
- La Franc-Maçonnerie, cette rustine qui sert à réparer les pneus crevés des religions.
- Les religions monothéistes sont radines : elles n’offrent qu’un seul Dieu (Même si le christianisme cherche à nous en caser trois pour un, pour le même prix). En revanche, le polythéisme propose nettement mieux : on peut faire ses courses dans le rayon « dieux » du super marché « Panthéon ». Il y a vraiment le choix !
- Je ne donne jamais la destination de mes pérégrinations à quiconque, ni à moi-même d’ailleurs : comment saurais-je où mon inconscient va me balader ?
- La Franc-Maçonnerie ressemble un peu à la légion étrangère : le même uniforme, la même discipline, le maintien, sous des aspects conviviaux, d’un discret anonymat qui recouvre parfois des destins bousculés, voire cabossés, que personne n’a envie d’évoquer. Un pansement assez correct en fait…
- On nous parle des horreurs en Ukraine. C’est pourtant simple à comprendre : ce sont les Russes qui, après des vacances en Syrie, sont rentrés au pays.
- J’adore les villes françaises où j’ai l’impression d’être à l’étranger. Cela me repose.
- Il y a quelques temps encore, les Français aimaient les salons, des lieux où les chaises étaient dures aux fesses, le verbe haut et la critique d’autrui comme but essentiel. En Grande-Bretagne, c’est le club qui emporte les suffrages : de profonds fauteuils en cuir, peu de décibels, un bon whisky, quelques discussions sur le temps et les chiens de chasse, quelques plaisanteries qui mettent surtout en vedette l’auto-dérision en conservant une bonne distance avec l’honorable membre qui partage cette parenthèse de rêve !
- Les Britanniques aiment le sport, la chasse au renard, la famille royale et Agatha Christie. Les Français, eux, préfèrent la guerre civile.
- A mes risques et périls, je ne conserverai pas le silence plus longtemps : oui, je suis pour la prolongation de l’âge de la retraite ! Pourquoi ? Parce que, sinon, des cauchemars m’apparaissent : les charentaises, la pêche à la ligne, les cachets anti-diabétiques, et surtout la terrifiante cohabitation avec bobonne 24h sur 24.
- Toute civilisation, pour survivre, repose sur l’hypocrisie et l’inintérêt pour les autres. Je m’aperçois alors que je suis très civilisé, mais je ne sais pas si je dois m’en vanter.
- Elle a toutes les qualités : douceur, intelligence, humour, sens artistique. Une perle ! Je devrais l’épouser, mais voilà, je ne la désire pas. Alors, elle demeure ma magnifique meilleure amie.
- Certains historiens contemporains avancent la thèse que la Révolution de 1789 fut plus influencée par le jansénisme que par la philosophie des Lumières. Je partage assez ce point de vue : ce néo-protestantisme augustinien a donné à la République une tonalité différente de celle de l’Ancien Régime. La République janséniste se prend au sérieux, est donneuse de leçons et de sermons, on y rit peu. En un mot, elle est chiante !
- Je n’ai pas la fibre du dénonciateur, mais je vais faire une exception : il y a un type qui, avec rage et fanatisme, défend l’allongement du temps de travail, militant même pour l’abolition de la retraite. Ce triste et dangereux personnage, s’appelle Sisyphe. Cependant soyons humains avec ce malade : ne lui jetons pas la pierre.
- Moi, je veux bien les grands élans mystiques, les yeux rivés vers les cieux, mais il ne faut pas oublier que nous sommes crucifiés à la matière sans cesse changeante et à la banalité des jours. Elle est quand même vachement lourde cette croix-là !
- Dans un élan de passion mystique incompressible elle me dit : « nous sommes si bien tous les deux, qu’il faudrait prévoir d’être enterrés ensemble ». Pourquoi tant de violence ? Mériterais-je une éternité d’ennui ? Trouvez le moyen de me creuser une sépulture discrète dans une forêt quelconque en m’évitant cette indécente promiscuité.
- Un homme sans descendance est déjà un homme mort. Dans le meilleur des cas, il se vit comme un fantôme souriant qui contemple de l’extérieur l’agitation dérisoire du monde.
- Elle m’avait prévenue : « Quand on est dans la création, on ne peut prétendre à la maternité, l’art passe avant tout ». Elle avait raison : je viens d’apprendre qu’elle peint toujours. Surtout des autoportraits où ses représentations d’elle-même font immédiatement songer au Sahara !
- C’est là où je prends conscience de ma bonne éducation : j’ai la haine discrète.
- « Je viens de faire un cauchemar affreux la nuit dernière, me confia-t-il, Comme dans « les oiseaux » d’Hitchcock, j’étais attaqué par des corbeaux qui m’enlevaient des morceaux de chair et allaient s’attaquer à mes yeux. Heureusement, je me suis réveillé car le téléphone sonnait. C’était les enfants. Qu’est-ce que tu en penses ? ». Il faut savoir être lâche de temps en temps : je ne pouvais pas lui dire que son rêve ressemblait étrangement à l’histoire du papillon de Tchouang-Tseu. Connaissant ses descendants, je pouvais suggérer que les corbeaux leur ressemblaient assez ou que c’était les corbeaux qui lui téléphonaient et le sauvaient du cauchemar des enfants venant prendre de ses nouvelles ! Comme dans le rêve, les fameux corbeaux voulaient lui bouffer les yeux et je crois qu’un début de cécité en était la conséquence.
- Pour qui sont ces noirs oiseaux qui planent sur nos têtes ?
- Juste par humanisme, je fais le maximum pour apparaître désagréable à mes semblables : comme cela ils ne souffriront pas le jour de ma disparition. Cela pourrait même leur amener une certaine euphorie.
- Il faut savoir travailler pour le bonheur d’autrui !
- L’âme de l’homme sans perspectives flotte à la surface des choses, souriante et tranquillement désespérée, jusqu’à ce qu’elle devienne le fantôme d’elle-même, hantant un corps devenu décors.
- Le psychanalyste est un monsieur qui s’intéresse soit aux personnes soit à leur histoire, en général compliquée, pour en dénouer l’écheveau, à la manière d’un roman policier où le coupable se planque efficacement mais fini par être confondu. C’est marrant ce côté Simenon chez les « psy » préférant l’énigme au sujet lui-même. C’est sans doute ce jeu permanent qui les fait tenir !
- La Franc-Maçonnerie, cette Eglise de la classe moyenne.
- Elle me confie : « Tu sais, Paul et moi, nous sommes réconciliés. Nous vivons une nouvelle vie. Comme des gosses ! Hier, il m’a proposé d’aller faire une balade dans un bateau au bois de Boulogne »
- Je ne peux expliquer pourquoi, à cet instant, cela me fait songer à l’estampe « Tempête au large de Kanagawa » de Katsushika Hokusai.
- C’est étrange comment nous pouvons percevoir furtivement, la vague qui doucement se forme et qui annonce les naufrages futurs.
- Aimer en dilettante associe le bonheur de faire la planche sans risquer de boire la tasse.
- La Franc-Maçonnerie prône l’apprentissage de la liberté. Cela n’est possible que si nous avons la force de nous moquer du regard des autres.
- L’Occident vit sous l’abominable influence du dolorisme qui avance, sous le masque d’un masochisme déguisé, que la souffrance est une rédemption ou le passage vers une transcendance. L’Orient, lui, est plus modeste et nous conseille la pratique du discernement : tu es libre de faire ce que tu veux mais la souffrance va te rappeler à l’ordre si tu transgresses tes limites. Tu n’a rien à gagner si tu ne restes pas dans ton bon sens personnel. En tout cas, ne viens pas pleurnicher en jouant les petits saints !
- Les sociologues sont des gens impossibles. L’un d’eux ne manquait pas de rectifier une de mes remarques sur la Franc-Maçonnerie disant que c’était un havre pour les classes moyennes, en rajoutant : « très moyennes » !
- A la question « Si tu devais choisir entre la Franc-Maçonnerie et les Jésuites, vers qui irait ton attirance ? », je répondrais, à coup sûr : « Naturellement vers les Jésuites car je n’ai pas encore fait vœu de pauvreté intellectuelle ! »
- Ah non ! Il est hors de question que je verse mon sang pour la patrie, moi qui ne supporte pas la moindre prise de sang.
- Franchement, mon amour de la nature en général me laisse peu de temps à m’intéresser à la nature humaine en particulier.
- Plus tu tentes d’aider les gens, plus ils te critiquent. Un bon conseil : gardes tes mains dans les poches !
- Paisiblement assis dans mon fauteuil, nous regardons la vie du monde se dérouler sur l’écran de la T.V. C’est drôle de voir tous ces pantins autocrates réélus par leurs peuples qui en redemande. Tu me pose la question : « Tu crois franchement que l’homme aurait besoin d’une démocratie responsable ou bien ne recherche-t-il pas l’image d’un père genre adjudant qu’on adore suivre comme un gamin avide de contes de fée, même s’il met des claques de temps en temps ? »
- Ne m’oblige pas à répondre à cette question s’il te plaît, je ne tiens pas à avoir le moral au 36e dessous !
- Quand quelqu’un a un manque du côté de la connaissance, il a tendance à évoquer « Le Savoir » qui est, comme chacun sait, une vérité transcendante, donnée juste à un petit nombre d’ « happy few » prédestinés par la grâce d’un Principe qui est naturellement grandement silencieux. Puis-je avancer l’idée d’ailleurs que le Principe en question n’en a rien à faire de divulguer quoi que ce soit. Tant qu’aux heureux élus qui perçoivent ce « Savoir », je me permets de leur recommander la consultation d’un bon ORL ou de tenter l’aventure du divan psychanalytique pour raconter ce qu’ils sauraient.
- Les écrivains romantiques sont hilarants : ils nous parlent du silence des grands bois comme réparation salvatrice aux maux de l’âme. A croire qu’ils n’y ont jamais mis les pieds ! Quel boucan au contraire : mille voix, mille bruits, mille craquements. Silence mon œil ! Juste une autre langue qui s’exprime.
- Dieu merci, que l’Inconnaissable le reste ! Si nous percevions sa présence on le banaliserait tellement qu’il disparaîtrait. Voire, dans certains cas, cela serait la naissance de l’athéisme.
- De qui suis-je amoureux, d’elle ou de l’image causée par son absence ? Mon goût pour le cinéma me pousse toujours vers la fiction. Hélas !
- Intolérant… Donc intolérable.
- Plus tu seras dans ta vérité plus tu seras dans ta solitude.
- Dieu existe essentiellement parce qu’il n’est pas là !
- Sa dernière fantaisie réside dans le désir de se faire incinérer à sa disparition. J’estime que c’est une sage décision en regard de l’histoire passée : en tant que sorcière, elle aurait été, à coup sûr, destinée à finir en cendres.
- Comment définir P.N. ? Simple : une grande gueule qui fait écho à un grand néant.
- Elle fut atteinte en plein coeur par son départ et envisagea même de se jeter dans la Seine. Nous tremblions… Finalement, notre angoisse dura peu : au lieu de se précipiter dans le lit du fleuve, elle se glissa dans celui de X… Fluctuat nec mergitur !
- A la formule : « Je ne voudrais pas mourir idiot », je réponds : « Je vais tenter le coup, mais ça va être difficile, très difficile »
- Mon proprio a décidé de tirer mon loyer vers le haut. Il est urgent que j’enfile mon gilet pare-bail.
- Je serai discret sur le fait que je viens de découvrir que mon médecin généraliste est Franc-Maçon : chaque fois qu’il m’ausculte avec son stéthoscope, il m’ordonne « Dites 33 ». C’est une preuve non ? Qu’il serait du rite écossais, çà ne m’étonnerait pas non plus, vu le tarif de ses consultations !
C’est mon anniversaire. Pour elle, c’est jour de deuil : je suis encore vivant !
- La Franc-Maçonnerie débute avec un esprit aventureux et se poursuit souvent malheureusement par une sorte de train-train autour du règlement des cotisations et du respect du Règlement Général : l’aventurier est devenu employé de bureau !
- C’est quand même interrogeant cette propension de certaines personnes à dire : « Quand je disparaîtrai, je voudrais que… » Ont-ils pris conscience qu’ils ont déjà disparus depuis longtemps ? Ce n’est pas possible, combien faut-il de temps nécessaire aux fantômes pour qu’ils envisagent enfin avec lucidité leur état ?
- Elle vient de m’annoncer qu’elle retourne chez « les siens » Peut-être avais-je trop rêver que les « siens » étaient devenus « les miens » allez savoir pourquoi… Il ne me reste plus qu’à en conclure qu’elle termine son séjour au pair et licencie le petit personnel.
- Il avait la réputation d’être un homme lumineux et transparent, mais il était tellement transparent et lumineux qu’il devint invisible, se confondant avec le mobilier de la loge ! Seuls la rugosité et le mystère donnent un peu d’existence à l’homme, sinon le « Fils de la lumière » vit une panne de courant, car trop de tension fait sauter les plombs ! La séduction de l’être repose sur son secret et un éclairage discret.
- J’aime assez l’idée de la représentation humaine comme celle d’un théâtre dans lequel on joue plus ou moins bien son rôle sur une scène ou en coulisse et où l’on sait que, tôt ou tard, nous allons prendre la « sortie des acteurs », celle ou personne ne vous attend pour nous demander un autographe.
- La Franc-Maçonnerie est une grande famille : Ennuyez-vous les uns les autres !
- La Franc-Maçonnerie ressemble à une religion : on peut conserver la foi, ce qui est essentiel, mais changer assez souvent d’églises.
- Elle me dit : « vu les heures que tu perds en Maçonnerie, tu devrais prendre une maîtresse, tu perdrais moins de temps ! » Elle a raison, j’ai honte… Bon d’accord, je vais prendre une maîtresse.
- Les présentations de malades jouaient un rôle capital dans notre formation en diagnostic des maladies mentales. Grâce à mon entourage, je pouvais compléter mes observations en heures supplémentaires, et je devins très bon.
- J.M. vient de nous présenter un travail passionnant sur Goethe où il nous a fait approcher de la psychologie du grand créateur.
- « Goethe mit Uns ! »
- Je lis avec bonheur que le nombre des hôtels où les enfants sont interdits se multiplient. Enfin peinard ! Mais, Français encore un effort : à quand les wagons SNCF réservés aux familles avec gosses et les parcs pour enfants relégués en grande banlieue ?
- Il se rêvait en Napoléon Premier mais, Ô désespoir, il ne se réveilla qu’en Bonaparte !
- Il y a toute une stratégie à mettre au point pour ne pas vexer son prochain. A une soirée où l’on meurt d’ennui, on peut en parler en disant que c’était une réunion « sympathiquement barbante ».
- La Franc-Maçonnerie est rusée : en noyant ses membres dans des activités et des réflexions permanentes et intenses, ainsi ils n’ont pas le temps d’aller voir s’il n’y aurait pas des choses plus intéressantes ou marrantes à voir à l’extérieur.
- Quand on est déjà un fantôme, « sensi fidei », une ombre sans corps travailler c’est tenter de mettre un peu de chair sur les os. Dès lors, le travail devient réincarnation… provisoire bien entendu !
- Dans l’Inde, jusqu’à des époques récentes, existaient des mœurs singulières : à la mort du mari, il était de bon ton que la veuve se jette dans le bûcher funéraire du décédé, ce qui était un sort favorable plutôt que de servir de bonne ensuite dans sa belle-famille. Avec le féminisme galopant de notre époque, il est normal de céder sa place : « Après vous madame ». Mais, il n’est pas sûr du tout que je pousserais la galanterie jusqu’à me jeter dans les flammes après. Veillons au réchauffement climatique !
- Nous passons, dans la vie, du nom du père au non au père.
- Julia Kristeva a écrit un livre intitulé : « Je me voyage ». Cela m’intéresse : il faut absolument que je lui demande le meilleur coin qu’elle connaisse pour faire du stop.
- Le rituel de Memphis-Misraïm est constamment sur la défensive : il veille à ne pas parler Hathor et à travers.
- J’ai beaucoup d’anxiété sur le sort des anticléricaux : « bouffer du curé » c’est se condamner à mourir de faim, car c’est devenu une denrée pratiquement inexistante.
- Les Français sont de grands écrivains : on a retrouvé des milliers de lettres adressées à la Gestapo de 1941 à 1944. Forts de leur talent littéraire, les mêmes changèrent d’éditeurs en 1944 en envoyant leurs œuvres aux comités d’épuration. Quel talent littéraire ces Français !
- Rester à quai, c’est courir le risque de devenir un laquais.
- Dans la publicité pour les voyages bon marché, la Franc-Maçonnerie recommande le voyage intérieur, ça coûte moins cher en frais de déplacement. J’ai essayé mais ne vous le conseille pas : il fait trop sombre et ça manque d’air.
- La Franc-Maçonnerie est un formidable moyen de maintien dans une jeunesse permanente : de l’enfance, où nous étions de braves cow-boys confrontés au méchants indiens (je me méfie d’emblée des marginaux qui, à l’époque, prenaient le douteux statut d’indiens !) à un âge, théoriquement adulte, où nous devenons, grâce à elle et à ses « Hauts-grades », de preux chevaliers combattant l’ennemi en Terre Sainte. Super !
- « On ne prête qu’aux riches » dit-on…
- Finalement, c’est pas marrant d’avoir les moyens : les autres n’ont que l’ambition de te piquer ton portefeuille !
- « Lex orandi, lex credendi » (« Foi priée, foi crue »), disaient les anciens. Sales menteurs : j’ai prié ardemment que le Père Noël vienne avec sa hotte, j’ai cru, mais le vieux bonhomme est resté dans son pays frisquet, avec ses rennes miteux et cacochymes !
- Nous nous adorons… on ne se voit jamais.
- La sagesse, c’est peut-être abandonner l’idée que je suis propriétaire de ma vie alors que je n’en suis que locataire. A la fin du bail on déménage.
- J’ai voyagé toute ma vie et rien accumulé. Pourtant, je suis immensément riche de tous les soleils du monde.
- Ma formation philosophique : Platon, Aristote, Spinoza, Kant, qui sais-je encore ? Non !
- C’est la contemplation de fossiles où nos ancêtres les coquillages (Bonjour Charles Darwin !) vivaient alors que nous n’existions pas et que la flotte occupait les lieux où nous paradons aujourd’hui ! Dis-moi, y aurait-il plus profonde réflexion philosophique que cette vacuité perpétuelle du monde ?
- Il est recommandé de pratiquer le Tai Chi Chuan dans la nature pour ne faire qu’un avec le grand Tout. Faux ! Encore un coup des Chinois. J’affirme que la nature est le pire des lieux : bruissements divers permanents, changement des couleurs, souffle du vent, pluie, chant des oiseaux, etc. En fait mon boulot c’est tenter de me rassembler pour ne pas me diluer et de ne faire qu’un avec moi-même. Finalement, le Tai Chi Chuan c’est vachement égoïste !
- Dissocier la culture du très vague concept de « connaissance », voilà la ruse de la Franc-Maçonnerie pour tenir à distance ceux qui ne jurent que par le « savoir » !
- J’adore l’état de fantôme : on flotte sans se mouiller !
- S’aimer à distance, c’est préserver la durée de l’amour. On est si loin du : « Tu devrais faire la vaisselle de temps en temps et descendre la poubelle. Sans parler de tes chaussettes qui traînent partout ». La distance nous évite de descendre, par l’ascenseur du grand magasin, de l’étage Olympe au sous-sol bricolage.
- La mort ?
- Un long sommeil profond et apaisant, comme quand on s’arrangeait pour ne pas faire sonner le réveil durant le week-end pour prolonger ses rêves.
- Elle me haïssait mais ne pouvait se passer de moi, sinon elle serait morte d’ennui tant sa vie reflétait une terre stérile. Sa haine était pour elle le constat qu’elle respirait encore. Cela m’a donné la douce illusion que, durant un temps, j’ai servi à quelque chose !
- L’objet de notre rupture ?
- J’ai une hypothèse : j’adorais les chaussures de randonnée, elle, ne voyait que par les patins qui protégeaient son parquet.
- C’est drôle à quoi cela tient l’amour…
- J’avoue avoir une faiblesse prononcée pour le « Cantique des cantiques » dans la Bible, avec ces amants, fous de désir, car ils n’arrivent pas à se retrouver. Heureusement finalement !
- Les hommes et les chats se ressemblent : cohabitation de deux fauves à l’origine et qui le redevienne assez souvent.
- Théoriquement, vieillir c’est acquérir la sagesse. Mais plus sûrement des rhumatismes.
- Celui qui avait été désigné sous le vocable de gardien de chèvres se prenait pour Napoléon. Il en rêvait en permanence, y compris en traversant, avec son troupeau, un ruisseau qui s’appelait Bérézina, si mes souvenirs ne me trahissent pas.
- Souviens-toi…
- Nous mordions la vie à pleine dents. Aujourd’hui, les prothèses dentaires ont un peu affecter le système masticatoire !
- Tu me demandes : « La tendresse existe-t-elle ? »
- Oui, dans les yeux de mon chien quand il me regarde.
- La joie de vivre ?
- C’est voir le renard qui vient chercher la nourriture que je lui dépose, tôt le matin, près de la porte de la grange. J’échange sa joie d’un repas gratuit, contre la joie de contempler sa beauté et sa familiarité. Je n’y perds en rien dans le troc !
- La tempête a soufflé toute la nuit et la maison craquait de la cave au grenier. Merveilleuse symphonie ! Je rallume le poêle avec quelques bûches. Par la fenêtre, je constate que la neige couvre la forêt et que je vais devoir ressortir les raquettes, mais pour l’heure, je vais m’installer dans mon vieux fauteuil pour lire l’un des sages du monde ou un roman policier. Ma fantaisie du jour n’a encore rien décidée ! Je vais me préparer un café avant de me laisser aller à la sensualité de la lecture. Et puis me voilà grandement rassuré : mes chiens, rétifs à la neige, n’ont guère envie de me solliciter pour leur balade journalière. Le village est silencieux, endormi dans l’hiver.
- Tout va bien, le monde fait sens…
- Là, je suis surpris : je viens d’apprendre que mon restaurateur vietnamien du coin de la rue, vient d’être arrêté. Il est accusé de phô et usage de phô.
- Il me dit l’air rigolard : « Tu as vu comment je me suis fait remarquer ? ». Je conserve un silence prudent : il n’y a rien à remarquer si ce n’est, peut-être, qu’une légère augmentation des décibels.
- Tu me demandes : « Comment un homme qui écrit conçoit-il la mort ? »
- Hors de question pour moi de donner dans le grandiloquent, je vois plutôt les choses comme çà : Je serais en train de taper un texte et elle frapperait discrètement puis me demanderait en souriant : « Je ne te dérange pas ? ». Je lui dirais que non. Elle est tellement jolie ! Et je lui demanderais quel bon vent l’amène. Son sourire s’estomperait un peu et elle me dirait : « Je viens te dire, de la part du Big Boss, que le comité de rédaction vient de changer d’orientation éditoriale. Malheureusement, tu es viré ! ».
- « Mes Chers Amis, ce petit mot pour vous remercier de la délicieuse soirée que nous avons passée ensemble : à votre repas gastronomique, s’est ajoutée la saveur de votre conversation. Merci ! ».
- Bon, je résume : ce qu’on appelle « être bien élevé », c’est cultiver l’art du bien mentir permanent non ?
- Quand soudain, un jour néfaste, dans notre cinéma personnel, nous vient en tête la question : « Mais que m’ont-ils apporté ? », et que sur l’écran s’inscrit le terrible « rien dans le fond », nous nous levons, titubants et cherchons la sortie. Le film n’était pas bon.
- Ce qui me gêne le plus dans une loge maçonnique ? Sans doute l’œil dans le triangle, étant supposé être celui du Grand Architecte de l’Univers. Sans être paranoïaque, c’est très désagréable d’être regardé sans arrêt.
- « Hé, toi là-haut, tu veux ma photo ?! »