mer 18 décembre 2024 - 08:12

Une planche clé en main pour quelques euros : Quand le business est plus fort que l’éthique

Une Affaire qui Ébranle les Colonnes du Temple

Dans le monde feutré de la Franc-maçonnerie, une tempête se prépare. Une histoire qui pourrait faire l’objet des nouvelles aventures du commissaire Marcas, le héros maçonnique de Jacques Ravenne et Éric Giacometti. Au cœur de cette affaire : un service assorti d’une IA, qui promet de rédiger vos planches maçonniques à votre place, moyennant finances. Un concept qui fait grincer les dents dans les loges.

Au-delà de cette micro affaire commerciale, l’instigateur de ce petit commerce exploite en toute impunité la base de données qu’il a vendue avec le célèbre site l’Édifice, dont il était le fondateur. Tout ceci est bien entendu absolument illégal et le nouveau propriétaire se débat comme il le peut, face aux agissements coupables de son cessionnaire bien peu fraternel quant à lui.

L’Édifice : une quasi institution depuis plus de 16 ans

Tout commence le 8 avril 2008, une date qui restera gravée dans la mémoire des Francs-maçons internautes. Alors que les cinéphiles s’apprêtaient cette année là à découvrir “Les Randonneurs à Saint-Tropez“, un certain Max Bougrier lançait L’Édifice, un site internet destiné à devenir la référence en matière de planches maçonniques en ligne. Le succès fut assez rapide. En quelques années, L’Édifice s’est imposé comme une bibliothèque virtuelle incontournable, offrant plus de 7200 travaux couvrant 33 grades, le tout accessible via 920 mots-clés. À son apogée, le site attirait quotidiennement 6000 visiteurs provenant de 227 pays.

La Vente et ses Zones d’Ombre

Douze ans après sa création, Max Bougrier, fatigué et confronté à des problèmes familiaux, décide de vendre. Après deux années de recherches infructueuses, exacerbées par la crise du COVID, il finit par céder L’Édifice à Franck Sailleau le 22 novembre 2022, un frère de loge et prestataire informatique. Le montage de la vente s’avère complexe : une association loi 1901 détient les planches, tandis qu’une société gère l’activité commerciale. Bougrier cède à Sailleau les marques, les sites internet, et les précieuses bases de données de 17 000 emails et de milliers de clients. Il prend sa retraite et quitte normalement la région, du moins, selon ses dires !

La Renaissance Avortée

Franck Sailleau, animé par une vision éthique et moderne, entreprend une refonte totale de L’Édifice.

Son objectif : moderniser les sites vieillissants et sécuriser le patrimoine maçonnique accumulé au fil des ans. La rédaction a vérifié et en effet, le Frère Sailleau n’est pas avare de son énergie pour refondre son site. Il est en passe de redonner une nouvelle jeunesse à l’Édifice.

Le retour controversé du fondateur

C’est ici que l’histoire prend un tournant digne d’un thriller maçonnique. En 2023, Max Bougrier, apparemment en mal d’occupation dans sa retraite à La Baule, lance un nouveau projet : un forum maçonnique qui se transforme rapidement en une boutique en ligne aux services pour le moins discutables. Le clou du spectacle :

Un service de “planche à la demande“. Le principe est simple et sulfureux : vous avez une planche à présenter mais pas le temps de la rédiger ? Pas de problème, moyennant paiement, on vous la livre prête à l’emploi. En somme, le Deliveroo  des FrancsMac !

Une pratique qui soulève bien évidement de sérieuses questions éthiques au sein de la communauté maçonnique.

La contrefaçon au grand jour

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Bougrier est actuellement accusé d’utiliser sans autorisation la base de données des 17 000 emails pour promouvoir ses nouvelles activités, une pratique qui s’apparente à de la contrefaçon caractérisée.

Une Bataille Juridique en Vue

Face à ces agissements, Franck Sailleau a envoyé une mise en demeure à son ancien frère de loge, exigeant la fermeture des sites contrefaits. Cela fut fait assez rapidement. Mais c’était mal connaitre Bougrier, qui ne baisse jamais pavillon lorsqu’il y a quelques picaillons à prendre. Il continue ses activités et Franck Sailleau ne sait plus comment s’y prendre pour faire cesser toute cette concurrence illégale.

Sa dernière action fut d’envoyer la semaine dernière une Lettre Mensuelle en informant les abonnés des agissementS de Bougrier (sans le nommer pour éviter la publicité dit-il)

L’Obédience s’en mêle

L’affaire prend une ampleur telle que certains membre de leur obédience s’inquiète de la tournure des choses et de l’image qui pourrait se dégager de tout cela, du moins si les tribunaux étaient alertés, ce qui sera fait prochainement si le coupable persiste dans ses agissements.

Conclusion : Quand l’éthique se heurte au business

Cette affaire soulève des questions fondamentales sur l’éthique maçonnique à l’ère du numérique. Peut-on concilier les valeurs traditionnelles de la Franc-maçonnerie avec les opportunités commerciales offertes par internet, mais surtout la cupidité de certains ? La fraternité saura-t-elle régler ce conflit en interne, ou l’affaire finira-t-elle devant les tribunaux profanes ?

Une chose est sûre : cette histoire rappelle que même dans les cercles les plus respectables, la tentation du gain peut parfois l’emporter sur les principes les plus sacrés. Affaire à suivre… et bon courage à notre confrère Franck Sailleau.

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