De notre confrère universalfreemasonry.org – Par George Oliver
Un aphorisme en franc-maçonnerie, comme dans d’autres contextes, est une phrase courte, percutante et souvent mémorable, qui exprime une vérité, une réflexion ou un principe moral de manière concise. Dans le cadre maçonnique, les aphorismes ont plusieurs utilités et fonctions importantes :
Transmettre la Sagesse : Les aphorismes distillent des enseignements complexes en quelques mots faciles à retenir. Ils servent à transmettre les principes fondamentaux de la franc-maçonnerie, comme la fraternité, la justice, l’humilité ou la quête de vérité, d’une manière qui inspire réflexion et introspection.
Exemple : « La lumière ne se donne pas, elle se découvre. »
Encourager la Réflexion : Les aphorismes sont souvent formulés de manière à encourager les francs-maçons à réfléchir profondément sur leur signification. Ils invitent à l’introspection et à l’analyse, en lien avec les enseignements ésotériques et philosophiques de la franc-maçonnerie.
Exemple : « Celui qui se connaît est plus grand que celui qui conquiert une ville. »
Unifier par des Valeurs Communes : Les aphorismes renforcent les valeurs communes entre les membres. En partageant ces courtes maximes, les francs-maçons créent une culture de pensée et de pratique commune, tout en respectant la diversité des parcours individuels.
Exemple : « La pierre brute cache en elle-même le temple. »
Servir de Guide Pratique : Ils offrent des principes simples et universels que les membres peuvent appliquer dans leur vie quotidienne. Ces maximes agissent comme des boussoles morales dans des situations où des décisions éthiques ou philosophiques doivent être prises.
Exemple : « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent. »
Renforcer la Tradition : La franc-maçonnerie est une tradition ancestrale qui valorise les symboles et les mots porteurs de sens. Les aphorismes s’intègrent dans cette tradition en tant qu’éléments littéraires qui perpétuent et enrichissent le patrimoine initiatique.
Exemple : « Chaque épreuve est une étape sur le chemin de la lumière. »
Éduquer les Apprentis : Dans les loges, les aphorismes sont souvent utilisés pour guider les apprentis dans leur progression initiatique. Ces phrases concises servent de points de départ pour des études approfondies ou des débats philosophiques.
Exemple : « Le silence est la sagesse du sage et la force de l’apprenti. »
Symboliser la Profondeur du Savoir : Un aphorisme, bien qu’apparemment simple, est souvent riche en significations cachées. Cela correspond à l’esprit de la franc-maçonnerie, qui encourage à chercher au-delà des apparences pour atteindre une compréhension plus profonde.
Exemple : « La lumière naît de l’obscurité. »
En somme, un aphorisme en franc-maçonnerie n’est pas qu’une simple maxime. C’est une clé qui ouvre la porte à des enseignements philosophiques et spirituels profonds, tout en restant un outil pratique pour guider la conduite des membres. Il incarne à la fois la richesse de la tradition et l’aspiration à l’amélioration personnelle.
Aphorismes choisis du Livre de la Loge de George Oliver (1782-1867)
I : La franc-maçonnerie est un beau système de moralité voilé d’allégorie et illustré par des symboles.
II : Si vous restez silencieux lorsque la Franc-Maçonnerie est attaquée, vous condamnez par vos actes ce que votre conscience approuve.
III : En tant que franc-maçon chrétien, vous devez en toute occasion étudier pour accomplir les devoirs de la morale chrétienne, qui sont compris sous la triple catégorie de Dieu, de votre prochain et de vous-même.
IV : Les bienfaits que l’on peut tirer de la franc-maçonnerie sont bien décrits par Ovide et Horace, lorsqu’ils disent : « Ingenuas didicisse fideliter artes emollit mores. Asperitatis et invidiae corrector et irae », ce qui peut se traduire ainsi : « Avoir appris fidèlement les arts libéraux adoucit les mœurs et opère comme un excellent correcteur de la mauvaise nature, de l’envie et de la colère.
V. Soumettre les passions a été le but universel de tous les hommes. Tous ont placé leurs espoirs dans ce but ; et de là est née la première idée du Γνωθι Σηαυτον, qui fut inscrit sur le portail des temples païens, afin qu’il fût un stimulant à la vertu, dont il était la première leçon, et conduisît à la consommation désirable, dans laquelle se mêlait toute excellence, de soumettre les passions.
VI : Si vous avez l’intention de poursuivre l’étude de la Franc-Maçonnerie et d’en tirer des résultats bénéfiques, il est indispensable que vous fréquentiez régulièrement la Loge. C’est votre apprentissage et sans cela, vous ne deviendrez jamais un Franc-Maçon brillant. Il n’existe pas de voie royale vers la science.
VII : Une Loge ne doit pas être comprise simplement comme un lieu où les Francs-Maçons se réunissent pour traiter des affaires, mais comme l’ensemble de ses membres. Ce dernier est, à proprement parler, la Loge ; la première n’est que la salle de la Loge.
VIII. Un homme incompétent dans la Loge est comme un faucon en vol, d’où tous les oiseaux inférieurs s’empressent de s’échapper et le laissent seul locataire du ciel. De la même manière, un tel Maître fera déserter la Loge par ses meilleurs membres et la laissera seul dans sa gloire.
IX : Si vous avez l’intention de vous rendre à votre Loge, soyez-y à l’heure indiquée dans la convocation. Quiconque est en retard dérange les Frères et interrompt les affaires de la Loge.
X : Une fois assis, rappelez-vous votre situation. Si vous êtes Officier, faites votre devoir et rien de plus. Si vous êtes simplement Frère, votre tâche est d’écouter et non de parler. Une intervention officieuse est inconvenante chez un Franc-Maçon : elle peut faire du mal et ne peut en aucun cas être productive de bien.
XI : Soyez toujours obéissant à la Chaire. L’obéissance est une vertu de la plus haute importance pour votre propre caractère de Maçon et pour le bien-être général de la Loge. Sans obéissance, la Sagesse serait inopérante, la Force perdrait son pouvoir et la Beauté sa grâce ; et la confusion et la discorde banniraient bientôt les occupants de la terre sainte.
XII : Ne vous laissez jamais entraîner, par hasard ou par persuasion, dans un parti hostile aux Officiers en charge de la Loge. Si vous le faites, vous serez un homme à abattre et vos progrès dans la Maçonnerie seront rendus douteux, voire totalement empêchés.
XIII. Pendant la période où des affaires sérieuses occupent l’attention des Frères, vous ne devez pas quitter votre siège, ni engager la conversation avec vos voisins, même à voix basse ; vous ne devez pas non plus déplacer la chaise ou le banc sur lequel vous êtes assis, ni faire aucun autre bruit qui puisse déranger le Maître ou ses Officiers dans l’exécution ordonnée de leurs devoirs respectifs. Le silence est la principale caractéristique d’une Loge bien organisée. J’ai connu de nombreuses bonnes Loges gâtées par manque d’attention à ces détails insignifiants.
XXV : Ne discutez jamais avec un cowan. Comme la vipère sourde, il se bouchera les oreilles et refusera d’entendre la voix du charmeur, même s’il charme avec autant de sagesse. Peu importe la clarté de vos faits ou la force de vos arguments, il prêtera toujours une oreille incrédule à votre raisonnement. Même si vous criez avec anxiété : « Oh, Baal, écoute-nous », et même si vous vous coupez avec des couteaux et des lancettes pour attirer son attention, il n’y aura ni voix ni réponse, ni personne qui vous écoute. Vous pouvez tout aussi bien essayer d’éteindre le soleil en le bombardant de boules de neige ou de couper des rochers en morceaux avec un rasoir, que de faire une impression bienveillante sur l’esprit d’un cowan déclaré.
XXVI : Quelle est la raison pour laquelle le Fr. ____ fait si peu de progrès dans la Franc-Maçonnerie ? L’indolence. Pourquoi le Fr. ____ n’a-t-il pas réussi à se forger une bonne réputation en tant que Maître de sa Loge ? Parce qu’il n’était pas un homme travailleur. Vous demandez-vous pourquoi le Fr. ____ n’a jamais atteint le Second Degré ? Je réponds qu’il était par nature paresseux. L’indolence est la mère prolifique de nombreux autres vices. On peut vaincre les mauvaises habitudes, réformer l’égoïsme et maîtriser les passions, mais l’indolence est rarement, voire jamais, vaincue.
XXX. Le silence, le secret et le calme sont les signes distinctifs d’un véritable franc-maçon. Si vous entendez quelqu’un se vanter sans cesse de ses connaissances, vous pouvez le prendre pour un bavard vide. Le bruit n’est pas la sagesse. Ceux qui proclament ostensiblement leurs propres mérites peuvent jouir pendant un temps de la satisfaction de la tromperie, mais à la fin, leurs prétentions sont sûres d’être démasquées.
XXXII. Entendez-vous un homme se vanter de ses capacités, de ses réalisations, de sa dignité ou de sa position sociale ? Ne lui confiez pas vos secrets.
XXXIV. Quand vous êtes dans la Loge, prenez garde aux querelles, frères. La vérité est pour eux aussi peu importante que l’amour fraternel. Ils se disputeront aussi librement contre la vérité que contre l’erreur ; vaincus ou victorieux, ils continueront à argumenter et à se quereller, à poser des questions et à disputer jusqu’à ce qu’ils aient banni de la Loge tous les frères sensés.
LVII. Combien de disputes naissent de vétilles ! Et combien seraient-elles diminuées si chacun se posait délibérément cette question : vaut-il mieux sacrifier un point qui n’a aucune valeur, ou perdre un ami plus précieux que des rubis ?
LIX : Avant de déclarer un homme bon franc-maçon, laissez-le passer la Chaire. C’est l’épreuve qui révélera infailliblement à la fois ses vertus et ses défauts, son imbécillité mentale et sa force morale. S’il passe avec succès son année d’apparente honneur, mais de véritable épreuve, il aura noblement mérité le caractère d’un franc-maçon digne et intelligent.
LXII : Quand un cowan critique la science, ne lui répondez pas, mais écoutez attentivement ses paroles. Elles peuvent peut-être vous rappeler quelque point, partie ou secret qui vous a échappé, car les châtiments du cowan ne sont pas sans utilité et sans bénéfice : « Comme le crapaud, laid et venimeux, qui porte un joyau précieux sur sa tête. »
LXV : Estimez le frère qui prend plaisir aux actes de charité et n’en parle jamais ; accueillez-le dans votre sein et chérissez-le comme un honneur pour la maçonnerie et un honneur pour l’humanité.
LXIX : Soyez très prudents dans le choix des candidats à l’initiation que vous recommandez ; un faux pas sur ce point peut être fatal. Si vous présentez une personne querelleuse, il en résultera une confusion qui peut aboutir à la dissolution de la Loge. Si vous avez une bonne Loge, veillez à ce qu’elle soit choisie. Un grand nombre de personnes n’est pas toujours bénéfique.
LXXI : C’est un Frère sage que celui qui sait conclure un discours quand il a dit tout ce qui est pertinent au sujet.
XCIII : Le grand secret pour améliorer la mémoire réside dans l’exercice, la pratique et le travail. Rien n’est autant amélioré par les soins, ni autant endommagé par la négligence, que la mémoire.
XCVII : De même que la Loge s’ouvre au lever du soleil, au nom de TGAOTU, et se ferme à son coucher dans la paix, l’harmonie et l’amour fraternel, de même, si vous avez quelque animosité contre un Frère Maçon, ne laissez pas le soleil se coucher à l’Ouest sans être témoin de votre réconciliation. Des explications précoces préviennent les inimitiés de longue durée.
Aphorismes ( suite) :
-Ce n’est pas le tablier qui fait le tailleur de pierres. GG
– 60000 livres auraient été écrits à ce jour pour évoquer le passé maçonnique : Qui conduit les yeux fixés sur le rétroviseur risque de ne pas voir l’enfant qui traverse! GG
EXEMPLE : « LA LUMIÈRE NAÎT DE L’OBSCURITÉ. »
Eh ben non !
“Ce qui est, est, et le non-être n’est pas” (Parménide, rapporté par Platon dans “Le parménide”…)
Depuis le VIè avant JC, on sait que le néant ne peut donner naissance à … rien !
Pour cette lumière qui nous préoccupe tant, songez à ceci : dans une grotte profonde et obscure le noir règne. Vous allumez une source de lumière, une bougie: lalumière disperse les ténêbres.
Mais vous ne pouvez allumer une source noire qui disperse la lumière ! (au plus éteindre la bougie). Allez Allumer une “source de noir” dans une cathédrale en plein jour ?
[pour les petits malins qui m’objecteraient la “lumière noire” utilisée dans certains de nos temple et les boîtes de nuit, il s’agit d’ultraviolets qui deviennent visibles une fois reflétés…]
– Le rite maçonnique est comme le vin : Ce n’est pas le degré qui fait le nectar! GG