De notre confrère italien expartibus.it – Par Antoniu Martin
Le célèbre architecte d’Arad – Milan Tabacovici – a marqué de manière décisive l’apparence de la ville roumaine. Connu pour la série de bâtiments publics qu’il a conçus, quelque peu en concurrence avec Lajos Szantay, l’autre « père » de l’architecture d’Arad, Tabacovici a également créé quelques bâtiments à caractère privé, qui existent encore aujourd’hui et impressionnent le passant.
Arad est une ville de l’Ouest de la Roumanie. Chef-lieu de la région administrative de Crișana et du județ homonyme d’Arad, elle est située à l’ouest de la Transylvanie et au nord de la région administrative du Banat. En 2002, la population de la ville était de 172 824 habitants. Arad une ville moderne, un centre industriel et un carrefour de communications, qui possède de nombreux édifices remarquables.
Au-delà d’autres aspects de sa création, Tabacovici s’est également imposé à travers l’architecture initiatique qu’il a définie à Arad.
Membre de la loge maçonnique Concordia, fondée en 1888, il a conçu la construction du temple maçonnique historique, inauguré en 1905 – le bâtiment maçonnique historique le plus impressionnant sur le territoire de la Roumanie – ainsi qu’une maison privée située sur l’actuelle Via Ghiba. Birta, au numéro 18.
Le bâtiment en question, qui abritait dans l’entre-deux-guerres la succursale d’Arad de la compagnie d’assurance « Generala » de Bucarest, est une expression de la maîtrise artistique de Tabacovici.
Sur la façade du bâtiment, l’architecte a représenté des symboles ayant des significations particulières d’un point de vue ésotérique et initiatique. L’entrée de la propriété est encadrée de motifs floraux, à l’intérieur desquels on remarque la représentation de la rose.
A l’intérieur de la rose – symbole de l’amour comme forme d’initiation – on identifie l’équerre et le compas, schématisés, deux des symboles fondamentaux de la Franc-Maçonnerie opérationnelle et spéculative.
En regardant le niveau supérieur du bâtiment, nous identifions une séquence (scène) véritablement ésotérique : sur les côtés de la base du fronton « surveille » l’oiseau BA – symbole de l’Égypte ancienne, qui suggère la transformation, la transfiguration et l’immortalité.
L’architecte a probablement voulu suggérer la nouvelle dimension que l’on peut atteindre au cours du processus initiatique, qui produit de profonds changements au niveau de la conscience.
A la base du sommet du fronton on observe « l’Œil qui voit tout » du Grand Architecte qui semble contempler sa création et veiller sur l’humanité.
Dans cette séquence ésotérique, Tabacovici a également voulu représenter l’un des symboles de la franc-maçonnerie par excellence : la couronne royale.
En fait, la franc-maçonnerie est également connue pour être surnommée « l’art royal ».
Les côtés internes du fronton sont parsemés du symbole de la rose, révélant l’idée que dans son voyage vers la connaissance et l’immortalité, l’homme détient l’allié le plus précieux : l’Amour.