De notre confrère elnacional.com – Par Mario Munera Muñoz PGM
Dans son ouvrage Les limites de l’esprit, René Guénon nous met en garde contre l’attachement excessif à la raison. Celui qui reste enfermé dans la logique rationnelle est prisonnier de la forme et ne pourra jamais s’élever au-delà de l’état individuel. Cette forme représente les limites du monde manifesté, et tant que nous restons ancrés dans cette logique, nous restons liés au cycle infini de la manifestation.
La véritable liberté qui nous intéresse ici est celle qui transcende la raison et va au-delà du physique. Il ne s’agit plus de la liberté telle que nous la comprenons dans le monde matériel, mais d’un état d’« être libre », où l’individu s’affranchit des lois naturelles qui gouvernent l’existence humaine. Être libre, c’est transcender les lois créées par l’homme et qui régissent le monde physique, car ces lois ne font qu’encadrer nos limitations et nous empêcher d’accéder à un niveau supérieur de conscience.
Notre état de conscience, actuellement, est souvent bas et donc soumis aux lois de la dualité : bien et mal, lumière et obscurité. Mais lorsque la raison est dépassée, la conscience accède à une lumière infinie, où les lois du monde matériel n’ont plus de prise. Jésus a d’ailleurs affirmé : « Je ne suis pas venu pour abolir la loi, mais pour l’accomplir » (Matthieu 5:17). Ce qu’il exprime ici, c’est un appel à accomplir son destin spirituel, sans se laisser limiter par les restrictions terrestres.
Les lois qui nous gouvernent varient selon les lieux, tout comme les interprétations du bien et du mal. Prenons l’exemple des États-Unis, où chaque État a ses propres lois, bien que celles-ci ne puissent pas outrepasser la Constitution fédérale. De la même manière, les lois du monde matériel sont importantes, mais elles ne doivent pas entraver notre quête de la liberté intérieure.
Un philosophe disait : « À partir du moment où nous décidons de faire un pas, nous perdons notre liberté. » Cette phrase souligne le fait que la liberté, telle que nous la percevons dans la société, est souvent une illusion. Comme la démocratie, qui, malgré sa beauté conceptuelle, est souvent limitée par des contraintes externes. Mais être véritablement libre, c’est se libérer des dogmes, des émotions et de toutes les chaînes mentales. Ce n’est pas une liberté soumise à des règles, mais une liberté inconditionnelle, que l’on ne trouve pas dans le monde matériel.
L’amour, par exemple, est une expression parfaite de cette liberté : sa nature est d’être libre, et sans liberté, il ne peut y avoir d’amour véritable. Être libre, c’est aussi parvenir à équilibrer les illusions du monde avec le détachement nécessaire à la réalisation spirituelle.
La franc-maçonnerie, par son processus d’initiation, cherche à amener ses membres vers cette forme de liberté supérieure. Cependant, l’institution elle-même est parfois confrontée à des contradictions internes. Certaines loges discriminent en fonction de critères de « régularité », ce qui va à l’encontre des principes fondateurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
En fin de compte, la véritable liberté est celle de la conscience. Elle se trouve au-delà des limitations imposées par la raison, la société, et même les institutions. Pour y parvenir, il faut un travail intérieur profond, marqué par la méditation, le dépassement de l’égoïsme et une maîtrise des émotions. Comme le dit si bien Jésus, ne craignez rien, relevez-vous après chaque chute et avancez. Le lâche meurt deux fois, mais celui qui cherche la vérité trouve la vie.
Le chemin vers la liberté est ardu, mais essentiel pour atteindre un épanouissement spirituel véritable. Soyons libres, non pas selon les définitions du monde, mais dans notre conscience, là où aucune loi, aucune contrainte ne peut nous limiter.