jeu 12 septembre 2024 - 18:09

Quelle gouvernance pour la franc-maçonnerie ?

Si on admet que le terme « franc-maçonnerie » désigne une organisation sociale et que la gouvernance concerne « l’ensemble des processus de gouvernement, aux institutions et aux processus et pratiques en matière de prise de décision et de réglementation concernant les questions d’intérêt commun » (Sources : Nations Unies), il est normal que l’on puisse examiner la pratique actuelle pour essayer d’en dégager les éléments les plus caractéristiques pour les comparer à ce qui se passe dans d’autres organisations.

Les faits :

Trois éléments sociaux peuvent être relevés en ce qui concerne l’organisation sociale de la franc-maçonnerie dans le monde.

  • Une base institutionnelle spécifique : la loge
  • Un regroupement associatif et/ou institutionnel aléatoire des loges en une multitude d’obédiences,
  • Un investissement personnel d’un certain nombre de personnalités maçonniques au travers de structures sociales diverses et variées.

Si l’on se réfère à la gouvernance maçonnique , stricto sensu, seules les loges maçonniques sont concernées dans la mesure où le mode de gouvernance est très spécifique et obéit à différentes particularités :

  • Absence de démocratie directe globale avec le vote par « collèges » et des conditions strictes de participation,
  • Rôle prépondérant des clans,
  • Prérogative de certaines fonctions,
  • Dirigisme du fonctionnement avec un grand nombre d’interdits !

En ce qui concerne la gouvernance obédientielle , l’exemple de la plus grande obédience mondiale (la Grande Loge Unie d’Angleterre) est transposable aux autres petites obédiences nationales :

  • L’absence d’organisation démocratique favorise le développement des clans
  • Hyper pouvoirs dévolus aux conseils de l’ordre
  • Assemblées au rôle passif d’acceptation disciplinée
  • Relative discrétion des dirigeants choisis par co-optation

En ce qui concerne les structures indépendantes, la gouvernance se réduit à des initiatives personnelles diverses et variées dans des domaines économiques ou caritatifs.

Gouvernance et lieux de pouvoirs :

Les lieux de pouvoirs concernent principalement :

  • Le vénéralat pour les loges
  • La grande maîtrise pour les obédiences
  • La célébrité médiatique pour les structures indépendantes.

Pour le vénéralat des loges, l’absence d’organisation démocratique rend le processus très dépendant de l’influence des clans. Les querelles peuvent aboutir à des perturbations diverses et variées voire à des scissions de loges.

Pour la Grande Loge Unie d’Angleterre, la gouvernance de la Grande Maîtrise est sous la dépendance d’un nombre très réduit d’acteurs.

Pour les autres obédiences, on retrouve les querelles d’influences claniques qui permettent des alliances conjoncturelles pour faire élire des personnalités en demi-teinte !

En ce qui concerne les structures indépendantes, la gouvernance concerne surtout les structures commerciales liées à l’activité maçonnique : vente de décors et d’accessoires, éditions de livres et revues, recettes publicitaires, vente de produits dérivés : dans ce domaine c’est la loi du marché qui impose ses règles !

Un enjeu qui interroge !

Institution historique, sociale, intellectuelle et philosophique, bien que réduite a peu de choses aujourd’hui du fait des divisions, incompétences et querelles diverses, la franc-maçonnerie est toujours surveillée avec attention par les sociologues qui se posent souvent la question : et si elle se réveillait ?

Si, au lieu d’être dans les mains de « bras cassés », elle était inspirée par une jeunesse exigeante et motivée ?

Peut-être que pour en arriver là, il faudrait mettre un peu d’ordre dans les règles de gouvernance aussi bien au niveau des loges que dans les autres structures associatives ?

Peut-être aussi que le désordre actuel permet aux contempteurs de la franc-maçonnerie de se féliciter qu’elle ne reste que l’ombre d’elle-même ?

Quelle gouvernance pour une franc-maçonnerie moderne et exemplaire ?

Je suis convaincu que c’est au niveau de la loge qu’une gouvernance moderne et exemplaire mériterait d’être mise en place car c’est le seul niveau institutionnel spécifique de la démarche maçonnique !

Trois principes me sembleraient fondamentaux

  • Ne pas confondre gouvernance de la loge et processus initiatique
  • Instituer un conseil des sages possédant un avis consultatif non décisionnaire
  • Renforcer la gouvernance collective spécifique de la démarche maçonnique.

Ci-dessous un lien vers le site “Masonic Find” qui reprend quelques fondamentaux !

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Alain Bréant
Alain Bréant
Médecin généraliste, orientation homéopathie acupuncture initié en 1979 dans la loge "La Voie Initiatique Universelle", à l'orient d'Orléans, du GODF Actuellement membre d'une loge du GODF à l'orient de Vichy Auteur sous le pseudonyme de Matéo Simoita de : - "L'idéal maçonnique revisité - 1717- 2017" - Editions de l'oiseau - 2017 - "La loge maçonnique" - avec la participation de YaKaYaKa, dessinateur - Editions Hermésia - 2018 - "Emotions maçonniques " - Poèmes maçonniques à l'aune du Yi King - Editions Edilivre - 2021

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