mar 10 septembre 2024 - 02:09

Vengeance ! Un regard maçonnique sur le remake “Le comte de Monte-Cristo”

La nouvelle adaptation cinématographique du roman légendaire d’Alexandre Dumas, réalisée par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, se présente comme une fresque magistrale et poignante, mêlant trahison, vengeance et rédemption. Cette œuvre, produite par Dimitri Rassam, s’inscrit dans la lignée des précédents succès du duo, tout en apportant une profondeur narrative et visuelle digne des grands classiques du cinéma français.

Une narration éclairée par une perspective maçonnique

L’histoire de “Le Comte de Monte-Cristo” est un voyage initiatique et allégorique qui peut être interprété à travers une grille de lecture maçonnique. Les étapes de la vie d’Edmond Dantès, de l’innocence trahie à la vengeance méticuleusement orchestrée, rappellent les épreuves symboliques et les rituels de purification et de renaissance propres à la Franc-Maçonnerie.

Pierre Niney, en 2016

Edmond Dantès, interprété avec brio par Pierre Niney, incarne le néophyte injustement emprisonné, plongé dans les ténèbres du château d’If. Cette détention, rappelant la descente dans les profondeurs de l’inconscient, est une période de gestation et d’acquisition de connaissances, soulignée par la rencontre avec l’abbé Faria (Pierfrancesco Favino). L’abbé, dernier des Templiers, transmet à Edmond un savoir ésotérique et un trésor caché, symboles de la sagesse et des richesses spirituelles que le néophyte doit conquérir.

L’évasion et la révélation

L’évasion d’Edmond Dantès, marquée par un subterfuge ingénieux, peut être vue comme une renaissance, une sortie des ténèbres vers la lumière. En s’échappant et en découvrant le trésor de Monte-Cristo, il renait en tant que comte de Monte-Cristo, un être transformé, investi d’une mission quasi divine de justice. Cette transformation est magistralement mise en scène par la direction artistique de Patrick Schmitt et la photographie de Nicolas Bolduc, qui utilisent les jeux d’ombre et de lumière pour illustrer la dualité du personnage.

Edmond_Dantès
Count of Monte-Cristo, 1908

Le retour et la vengeance : une œuvre de justicier…

De retour à Marseille, déguisé et armé de son nouveau pouvoir et de sa fortune, le comte de Monte-Cristo orchestre une vengeance qui s’apparente à un travail alchimique de rétablissement de l’équilibre et de la justice. Les machinations dévoilées, les traîtres démasqués, et les injustices corrigées, chaque action du comte est empreinte de la rigueur et de la rectitude maçonniques. La vengeance du comte n’est pas seulement une question de revanche personnelle, mais une quête de justice universelle, où chaque acte est pesé et mesuré pour rétablir l’ordre cosmique.

Fernand et Mercédès

L’apothéose et la réconciliation

Le climax du film, marqué par le duel entre Edmond Dantès et Fernand de Morcerf (Bastien Bouillon), n’est pas simplement une confrontation physique, mais un affrontement des idéaux et des valeurs. La blessure de Dantès et son choix d’épargner Fernand, malgré tout, symbolisent la réconciliation des contraires et l’achèvement du travail de purification. La sagesse ultime de Dantès, incarnée dans son message final à Mercédès (Anaïs Demoustier), “attendre et espérer”, résonne comme une leçon maçonnique de patience et de foi en la justice divine.

Caderousse

Une réalisation magistrale et une équipe artistique en harmonie

Le film brille par ses performances, avec Pierre Niney offrant une prestation nuancée et intense, capturant les multiples facettes d’Edmond Dantès. La direction artistique de Patrick Schmitt et les décors de Stéphane Taillasson recréent une atmosphère à la fois historique et intemporelle, tandis que la musique de Jérôme Rebotier accompagne parfaitement les émotions et les tensions du récit.

Le choix des lieux de tournage, du château d’If aux magnifiques paysages d’Occitanie et de Provence, renforce l’authenticité et l’immersion du spectateur dans cette épopée. Les costumes de Thierry Delettre ajoutent une couche supplémentaire de crédibilité historique, tout en soulignant la transformation intérieure des personnages.

Une œuvre universelle et intemporelle

Le Comte de Monte-Cristo (2024) est une adaptation formidablement bien réussie qui transcende son matériau d’origine pour offrir une réflexion profonde sur la justice, la vengeance et la rédemption. À travers une lecture maçonnique, le film révèle des couches de signification symbolique et ésotérique, enrichissant l’expérience du spectateur. C’est une œuvre qui, tout en restant fidèle à l’esprit de Dumas, trouve une résonance contemporaine et universelle, rappelant à chacun l’importance de la patience, de l’espoir et de la quête incessante de justice et de vérité.

Île de Monte-Cristo

Plongez dans l’univers captivant de “Le comte de Monte-Cristo” (2024), où vengeance et rédemption s’entrelacent dans une fresque épique portée par le talent du cinéma français.

Soutenez le cinéma français en découvrant cette adaptation magistrale, une œuvre qui transcende le temps et les frontières, enrichie par une profondeur symbolique rare.

Bon film à toutes et à tous !

Alexandre Dumas

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Erwan Le Bihan
Erwan Le Bihan
Né à Quimper, Erwan Le Bihan, louveteau, a reçu la lumière à l’âge de 18 ans. Il maçonne au Rite Français selon le Régulateur du Maçon « 1801 ». Féru d’histoire, il s’intéresse notamment à l’étude des symboles et des rituels maçonniques.

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