« Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison, que ce soit dans leurs machines ou dans leur idées. Et pour tous ceux qui ne peuvent vivre que dans le dialogue et dans l’amitié des hommes, ce silence est la fin du monde »
Albert Camus (19 novembre 1946, « le siècle de la peur »)
Un étonnant ouvrage, écrit par Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde (1648-1732), fut publié par un ecclésiastique, l’abbé Dinouart, en 1771 : « L’art de se taire, principalement en matière de religion » (1), quelques années avant la Révolution de 1789 qui, elle, va avoir comme objectif de libérer la parole ! Voilà un beau paradoxe : un ecclésiastique, dont la vocation fait de la parole un axe central : sermons, catéchisme, homélies, lecture de la « paroles de Dieu » (contrairement aux ordres monastiques cultivant le silence comme discours spirituel), et lui-même ayant été formé, dans les grands séminaires à l’art de parler, qui jalonne la rhétorique de la formation théologique classique, nous conseille le mutisme dans son ouvrage publié. A moins qu’il n’ait perçu dans la profondeur de sa réflexion que le côté bruyant de la vie, n’est qu’une pose dans l’attente d’un silence éternel ou une « distraction pascalienne » face à l’angoisse des « espaces infinis ».
Le silence pourrait être le représentant de notre propre énigme, le manque qui nous fait osciller en permanence entre être et non-être, présence et absence, réel et sacré, parole et silence. Par la coupure qu’il introduit, le silence nous interpelle de façon permanente sur le désir et sur la mort. Il n’existe que par rapport au bruit, parce qu’il y a des paroles susceptibles de se taire : le silence s’écoute, le silence s’entend. Il cerne aussi l’impossibilité du langage à tout dire et devient ce trou dans le signifiant, cette inadéquation du mot à la chose. Mais, il est des silences qui nous approchent au plus près de l’invisible : chant du silence qui nous porte à la contemplation, à l’écoute de l’inouï, et devient alors une forme d’amour. En fait, le silence est langage, écoute et vision. Existent aussi des silences d’une immense solitude, d’avant les mots, quand le monde n’était qu’un tohu-bohu informe, un tapage indistinct, un lieu de l’incréé, de l’inerte, de l’inanimé. Folie d’un monde sans mots, sans loi, non-symbolisable. Silence d’une Genèse avant que Dieu ou la Nature ne créent l’homme et qu’ils donnent sens en nommant les choses, qu’ils introduisent le symbolique par le langage qui nous fait sortir du néant originel dont notre vie est issue et auquel elle retourne. Le silence qui triomphe du silence de la mort est pacte, accord, alliance de l’homme à sa vie. Cette expérience du silence comme traversée de la nuit est toujours une expérience intérieure qui donne accès à la lumière de la raison qui nous montre qu’il n’y a rien à voir, aucune révélation à prendre ou à attendre. Juste une page blanche pour y inscrire son histoire.
I- UN SILENCE DE MORT.
Et, il y a des lieux que nous traversons qui nous amènent à côtoyer le néant, nos « nuits obscures » où nous cheminons avec Jean de la Croix (2). Nous lisons dans la revue « Autrement » :« C’est un endroit du monde et de soi où règne un silence épais, inhumain, un plein de néant dont il nous arrive de faire parfois la douloureuse expérience. Le réel y surgit dans une immédiateté sans nom où se révèle la pure présence du rien. Dans ce silence-là, on ne peut accrocher aucun mot, aucun Autre. On a perdu les signes inventés pour donner sens aux choses et qui nous reliaient ». On associe souvent le silence à la mort qui nous conduit à l’absence de l’autre et à l’absence au monde. Seule la parole nous donne l’impression d’une certaine résurrection, car seul le silence peut dire le silence, car il ne joue pas avec les mots : il s’envisage dans un corps et dans un espace. Il est un lieu de dessaisissement où nous nous apercevons qu’il n’est qu’un et nous attire vers son vide, abîme des abîmes, là ou l’incréé secrète sa fixité mortifère. Le silence est notre étrangeté perpétuelle, car un silence monstrueux règne en nous. Les mots peuvent se jouer de moi, le silence, lui, ne joue pas et existe de façon éternelle. Hors temps, hors espace, hors altérité, sans commencement ni fin, ni division, ni rupture. Le silence est, sans appel, dans une respiration intérieure, un regard tourné vers le centre. De là, pour y échapper, nous tentons la parole, cette parole mythique, impossible, qui nous sortirait de notre savoir de mortels, maintenant l’illusion de la parole à dire. Sinon, l’absence de parole plonge l’espace dans l’obscurité du silence.
La confrontation à la disparition de quelqu’un nous confronte à ce qu’est le silence : l’autre, qui était langage, ne m’appartient plus et par son silence n’appartient à personne d’autre, car il n’articule plus rien, ce « quelque chose » qui le différenciait de l’océan du silence auquel il retourne. Il nous faut sortir de la tentation de l’abîme, cette aspiration vers la terre muette ou nous pourrions nous y dissoudre pour ne plus à avoir à trier les mots alors qu’on tourne toujours autour du dernier mot. La parole, sert à traverser le désert : rappelons qu’en hébreu, les mots « désert » et « parole » ont la même racine. Lorsque la parole souffre, le corps reste dans le désert. Ludwig Wittgenstein nous dit (3) « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire » mais peut-on se permettre ce luxe de ne pas mentir sur sa connaissance sans retourner dans la traversée du désert silencieux ? Au contraire, il convient de travailler pour que la parole surgisse et fasse sortir du désert et faire naître ou renaître le goût de l’autre, le goût du mot, et y compris la saveur de de l’erreur, du flou, de l’à-peu-près. Echapper à se taire pour plaire, accepter le message du perroquet de Zazie (4) : « Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire » ! Mais que pourrions-nous faire d’autre que causer ? Impossible de faire autrement : nous sommes des êtres qui ne peuvent exister que et par autrui, son écho, sa résonance, son regard.
L’ivresse du langage nous permet de ne pas nous exposer à notre solitude ontologique. Les mots ont une double fonction : ils me séparent de moi-même et nient le silence qui, lui, me sépare des autres. Mais, nous vivons une coupure absolue : si nous parlons, nous nous coupons de nous, mais si nous gardons le silence, nous nous coupons des autres pour tenter la fusion avec nous-mêmes et, dès lors, nous nous coupons des autres en nous-mêmes. Le langage nous conduit à l’étrange paradoxe qu’on ne sait rien de celui qui se tait et on ne sait rien de celui qui parle, nous vivons une forme de mensonge permanent pour échapper au silence. Dans ce sens, « Le cri », d’Edvard Munch est le point ultime de résistance face au silence mortel avant qu’il ne vienne tout refermer, car le silence devient une absence à soi-même et à l’autre de soi-même. Il y a aussi une peur de l’impuissance car le corps mutique n’a pas de prise pour le désir, la loi du silence brisant la loi symbolique qui passe par le langage. Alors, à la fameuse question d’Emmanuel Kant : « Que dois-je faire ? », nous pourrions en formuler une autre : « Que dois-je taire ? ». En fait, « contre-dire » ! Pour être compris, le silence doit-être partagé car nous n’entendons pas le silence, c’est lui qui nous entend. Chaque prise de parole nous voue à n’être que ce que nous sommes ou plutôt à être honteusement identifiés à ce que nous ne sommes pas, découvrant ainsi l’infirmité du langage.
Existe aussi un silence imposé par la force : la censure frappe par son caractère permanent et universel, peu importe d’ailleurs le médium pris pour cible. Le silence que l’on impose à l’autre est le reflet d’une volonté de transformer son propre message en message unique. Durant toute l’histoire, la censure se présente comme un silence artificiellement créé par une autorité constituée et prend, le plus souvent, la forme du retranchement. Le « réduire l’autre au silence » est l’image la plus symbolique de la haine du prochain, de l’altérité et de la culture : rappelons-nous, en 1966, le contrôle de la production cinématographique refusant de délivrer un visa d’exploitation au film de Jacques Rivette, « Suzanne Simonin, la religieuse de Diderot » œuvre célèbre du philosophe de l’encyclopédie que l’on pouvait trouver dans toutes les librairies ! Cette violence caricaturale peut difficilement s’exercer aujourd’hui mais ne prend-elle pas de nouvelles formes insidieuses ? Question que pose l’historien Pierre Karila-Cohen (5) : « Si bien qu’on peut se demander si ce qui fait censure actuellement n’est pas l’excès de bruit plutôt que le silence, ce silence haï auquel nous l’identifions. Murmure des postes de télévision, tintouin de dizaines d’informations peu hiérarchisées que nous intégrons chaque jour, clameur autour des vedettes du jour… La stratégie collective du vacarme n’est-elle pas plus efficace que celle du bâillon pour couvrir les mots qui nous dérangent ? Il serait peut-être temps de redécouvrir certaines vertus du silence. Mais pas de n’importe quel silence : celui dans lequel s’épanouit la pensée, celui de la lecture ou de l’observation d’une œuvre d’art, de la sensibilité et de la réflexion ».
Dans « La mort du loup », Alfred de Vigny écrit : « Seul le silence est grand tout le reste est faiblesse ». Le poète parle ici de proportion : aller vers le silence intérieur, c’est se rencontrer ou rencontrer un « Autre ». C’est quitter la piscine pour nager dans l’océan !
II- DANS LE SILENCE EST-CE MOI OU TOI QUI M’INTERROGE ?
« J’ai déjà réalisé que la joie est dans la quiétude
La sérénité, la vie me l’offre en abondance
Pourquoi la pensée de me retirer me taraude-t-elle encore autant ?
La vie participe du silence et du vide ».
Wang Wei (Le plein du vide)
Existe un paradoxe dans le silence : autant peut-il illustrer la disparition dans l’océan du non-dit, de son propre « gommage » du réel ; autant le silence peut être synonyme de rencontre et de dialogue avec soi-même ou avec un Principe. Mais écouter sa propre musique ou celle de l’Autre nécessite l’oxygène du silence. C’est aller au-delà du bavardage du monde, là où l’éternité se fige en un cri silencieux et où l’espace et le temps viennent se résoudre dans l’instant du passé. Dès lors, nous entrons, sur la pointe des pieds, dans le domaine de la mystique, là où règnent le délice du silence, la quiétude retrouvée et le repos espéré où se laissent glisser le corps et l’esprit. Un lieu recherché par les mystiques, qui serait l’émanation secrète d’un Dieu qui s’adresserait à un homme ou à une femme dont le coeur lui serait exclusivement sacrifié. En opposition à la lumière immédiate, c’est la nuit et le silence qui constituent les matrices de cheminement vers la lumière comme nous le rappelle Jean de La Croix dans « La nuit obscure » comme prologue à son chant mystique :
« Par une nuit profonde
Etant pleine d’angoisse et enflammée d’amour
Ô ! L’heureux sort
Je sortis sans être vue
Tandis que ma demeure était déjà en paix ».
Ainsi chante l’âme de St. Jean de la Croix, afin de monter au Carmel, « Montagne de silence », pour atteindre enfin l’union mystique. Abandonnée et oubliée du corps, l’âme enfin seule avec le Principe trouve le repos dans le silence et la lumière. La mystique est une science qui aura ses docteurs, ses maîtres, ses disciples, et qui, dès le Moyen-Âge, va s’organiser autour d’un discours qui va produire du social et une forme de savoir. Le mystique se tient à la frontière entre l’impossible à dire et l’impossible à taire : le terme de « mystique » signifie souvent l’extase, à l’origine celui d’« ekstasis », en grec, qui signifie « action d’être hors de soi », état dans lequel le sujet se trouve transporté hors du monde sensible avec le sentiment de s’unir à un objet transcendant. Cela se traduit par un voyage spirituel, mais aussi par des voyages réels : traversée du désert, ascension des montagnes ou monastère ces « forteresses de silence », où est recherchée une vie de solitude reposant précisément sur le silence organisé. Ceci afin de permettre la création d’un espace au-delà des mots, celui où le Principe est attendu, un vide où il est supposé être de toute éternité. Le silence du mystique ressemble parfois étrangement à celui de la mort, ultime et profond silence qui surgit après le dernier mot, le dernier souffle et que les mystiques côtoient, en font même une compagne de route. Le transport de l’âme conduit à l’infinitude au terme d’un voyage solitaire. Dans ses « carnets », en 1898, Charles de Foucault écrit : « Il faut à l’âme ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé au milieu desquels Dieu établit en elle Son règne et forme en elle l’esprit intérieur, la vie intime avec Dieu… C’est dans la solitude, dans cette vie seule avec Dieu, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout le créé, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne tout entier à lui ». La tâche du mystique est alors d’enseigner ce qu’il a découvert par l’exemple de sa propre vie et son dernier et ultime message est le silence où il s’est enfermé pour mieux dialoguer avec une transcendance supposée.
Le silence conduit au détachement de Maître Eckhart, là où ne sont plus nécessaires ni les images, ni les théologies, pour accéder à la présence de l’« au-delà des mots ». Le silence porte le mystique au-delà des sens, par-delà les sens dans un monde « a-sensible » qui le laisse dépossédé de lui-même pour laisser place à l’« Autre ». Il devient un contemplatif, au-delà de sa religion ou de sa philosophie pratiquée. Peu importe aussi le lieu de méditation : nous pourrions dire que le silence circule de cellule en cellule ! On peut lire d’ailleurs sur le fronton des abbayes cisterciennes :
O beata solitudo
O sola beatitudo.
Nous voyons ainsi comment ces lieux fermés sur l’extérieur mais ouverts à l’intérieur forment un véritable cadre dont la traversée permet à l’âme de se perdre, de s’éprouver, de rester seule pour s’unir à un état qui serait celui d’avant Adam et Eve. Louis Gardet, philosophe spécialiste de l’Islam, écrit : « L’intériorité mystique se nourrit de silence. Elle n’est pas une descente analytique ou dialectique dans la subjectivité ; son point de départ suppose le silence de toute recherche réflexive ». Le silence mystique laisse place à une subjectivité spécifique où le corps n’est plus questionné, bien que soumis à une discipline et des règles que nous rappelle Ignace de Loyola dans ses « Exercices spirituels » et qui désignent pour lui : « toute manière d’examiner sa conscience, de méditer, de contempler, de prier mentalement et vocalement, et d’autres opérations spirituelles comme il le sera dit plus loin. De même en effet que se promener, marcher et courir sont des exercices corporels, de même on appelle exercice spirituel toute manière de préparer et de disposer l’âme pour écarter de soi tous les attachements désordonnés et, après les avoir écartés, pour chercher et trouver la volonté divine dans la disposition de sa vie en vue du salut de son âme ». Pas de discours mystique sans ce silence, pas de silence mystique sans ce discours. Le combat se déroule dans le silence, hors le bruit et la fureur des combats, et donne accès à un au-delà du désir tant recherché et qui fait devenir le mystique « inhumain », car hors de ce qui constitue l’homme : le désir. La phrase mystique est un artefact du silence : elle produit du silence entre les mots et se fait messagère du silence qui l’habite. Monde de mystères à peine dévoilés, ce monde de silence, alors, ne peut trouver sa place qu’au milieu des mots.
CONCLUSION : DU SILENCE DES RUINES.
« Est mystique celui ou celle qui ne peut s’arrêter de marcher et qui, avec la certitude de ce qui lui manque, sait de chaque lieu et de chaque objet que ce n’est PAS CA, qu’on ne peut résider ICI, ni se contenter de CELA. Le désir crée un excès. Il excède, passe et perd les lieux. Il fait aller plus loin, ailleurs. Il est habité, dit encore Hadezwijch d’Anvers, par un « noble je ne sais quoi, ni ceci, ni cela, qui nous conduit, nous introduit et nous absorbe en notre origine »
Michel de Certeau
(La Fable mystique)
Les Francs-Maçons sont des gens étranges : tels des archéologues, ils viennent cheminer dans des ruines, à la recherche d’une histoire qui n’est, en fait, que la leur, enserrés dans le discours du rituel et du discours des autres dans leur altérité. Parfois dans le brouhaha des discussions. Tout cela crée cette ambiance chaleureuse qui était recherchée par beaucoup pour compenser l’environnement glacial auquel ils étaient confrontés et voulaient échapper. Mais, au bout d’un temps, la réflexion de Michel de Certeau ne peut que nous interpeller : à terme, on ne peut se contenter de « cela », ce qu’offre d’autres institutions conviviales qui jouent, discrètement, le rôle des « distractions pascaliennes » ritualisées elles aussi, et qui tentent de préserver le sujet de l’angoisse du silence et de la solitude. Cela va du club, de l’association sportive ou politique, jusqu’au « Café du commerce » ! Malgré tous les faux-semblants le silence refait apparition et nous sommes confrontés à la manière dont nous allons l’affronter : comme rappel de notre future disparition ou comme espace de rencontre avec une spiritualité qui dépasse et transcende l’agitation humaine ?
La Franc-Maçonnerie, d’emblée, joue cartes sur table : le cheminement commence dans le silence amniotique du cabinet de réflexion pour naître au bruit et à l’agitation du monde, se poursuivre par le cheminement solitaire du compagnon et de vivre la répétition de notre futur union au silence éternel du grade de maître. Du début à la fin, le silence est omniprésent en Maçonnerie. Il en est l’une des composantes essentielles et le discours, le partage, n’est que la nécessité de tenter de mettre en mots ce que le silence nous a révélé de nous-même. Nous allons le faire tant bien que mal en fonction de la pauvreté du langage et puis vite, sans peur, retourner à la dimension du silence, cet « au-delà des mots ». Prenant conscience de la brièveté de nos discours devant son éternité.
Finalement, nous sommes des êtres pris, coincés, entre le discours et le silence, dans une dialectique permanente, une boucle de Möbius (6) à laquelle on ne peut se dérober.
Ultime solution : LA BOUCLER !
NOTES
(1) Abbé Dinouart : l’art de se taire, principalement en matière religieuse. Grenoble. Ed. Millon. 2004.
(2) Saint Jean de la Croix : La nuit obscure. Paris. Ed. Du Seuil. 1984.
(3) Wittgenstein Ludwig : Tractatus Logico-Philosophicus. Paris. Ed. Gallimard 1961. (Page 107).
(4) Quesneau Robert : Zazie dans le métro. Paris. Ed. Gallimard. 1996.
(5) Karila-Cohen : Le silence. La force du vide. (La censure ou la parole bâillonnée). Paris. Ed. Autrement. 1999. (Pages 89 et 90).
(6) Boucle de Möbius : Surface compacte dont le bord est homéomorphe à un cercle. Autrement dit, il ne possède qu’une seule face et un seul bord, contrairement à un ruban classique qui en possède deux. Il suffit de faire une torsion d’un demis tour à une longue bande de papier, puis en collant les deux extrémités créant un ruban sans fin n’ayant ni intérieur, ni extérieur. En fait, la boucle, jouant sur l’illusion, semble présenter des surfaces contradictoires, mais sont de la même nature. Cette théorisation fut mise au point par August Ferdinand Möbius (1790-1868) et John Benedict Listing (1808-1882).
BIBLIOGRAPHIE
– Balmary Marie : Le moine et la psychanalyste. Paris. Ed. Albin-Michel. 2005.
– Nesmy Claude-Jean : Saint Benoît et la vie monastique. Paris. Ed. Du Seuil. 1959.
– Ouvrage collectif : Le silence. La force du vide. Paris Revue Autrement. 1999.
– Quignard Pascal : la nuit et le silence. Paris. Ed. Flohic. 1995.
– Quignard Pascal : La haine de la musique. Paris. Ed. Gallimard. 1996.
– Un Chartreux : Amour et silence. Paris. Ed. Du Seuil. 1951.
– Vasse Denis : Le Poids du réel, la Souffrance. Paris. Ed. Du Seuiçl. 1983.
Si ce que tu as à dire n’est pas plus que le silence , alors, ne le dit pas ( oublié l’auteur )
Et Surtout la meilleure de notre F. Pierre Dac:
“Il vaut mieux se taire et passer pour un con que de parler et ne laisser aucun doute à ce sujet”