dim 08 septembre 2024 - 06:09

Énigme Cathare ? Plongez dans les secrets de Montségur enfin révélés

Le secret des Cathares de Gérard de Sède est un ouvrage fascinant qui plonge le lecteur dans les mystères ésotériques et historiques des Cathares. Que l’Église apostolique, catholique et romaine – unique Église fondée par le Christ, qui subsiste dans l’Église catholique gouvernée par le Pape et les évêques en communion avec lui – n’hésite pas à catégoriser comme une secte médiévale qui s’est répandue en Europe occidentale, principalement en France du Sud, en Italie du Nord et dans les Balkans, entre le XIe et le XIIIe siècle.

Publié en 1974 dans la collection « L’aventure mystérieuse » de J’ai lu, ce livre de poche de 320 pages est une exploration approfondie du drame religieux et politique qui s’est déroulé au XIIIe siècle dans le sud de la France.

Gérard de Sède (1921-2004), journaliste et écrivain, est un auteur prolifique connu pour ses travaux sur l’histoire alternative. Membre du groupe surréaliste et participant actif de la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, Gérard de Sède a consacré sa carrière à l’exploration des mystères historiques, notamment ceux de Rennes-le-Château, thème repris par Dan Brown dans son célèbre roman Da Vinci Code.

Gérard de Sède

Issu d’une famille noble, Gérard de Sède a vu le jour dans une lignée anoblie en 1657 par le capitoulat de Toulouse. Fils de Marcel Alfred Gustave de Sède de Lieoux et d’Aimée de Sède, il a été influencé dès son jeune âge par un environnement riche en histoire et en culture.

En 1941, il rejoint le groupe surréaliste et participe à la publication de La Main à Plume, une série de plaquettes littéraires inspirées par une phrase de Rimbaud : « La main à plume vaut la main à charrue. » Pendant l’occupation allemande de Paris, il s’implique activement dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI), où il reçoit deux citations pour ses contributions.

Après la guerre, Gérard de Sède occupe divers emplois, allant de la vente de journaux à la construction de tunnels, avant de se tourner vers le journalisme. En 1950, il travaille pour Tanjug et United Press International, et participe à l’organisation des Brigades de travail en Yougoslavie.

Image générée par Intelligence Artificielle (IA)

Son intérêt pour l’histoire alternative le pousse à écrire plus de 40 livres, parmi lesquels Le Trésor cathare (Éd. Julliard, 1966), L’Or de Rennes ou La vie insolite de Bérenger Saunière curé de Rennes-le-Château (Éd. Julliard, 1967), La Rose-Croix (J’ai lu, coll.  L’aventure mystérieuse, 1978) ou encore Rennes-le-Château – Le dossier, les impostures, les phantasmes, les hypothèses (Éd. Robert Laffont, 1988) et L’occultisme dans la politique – De Pythagore à nos jours, Éd. Robert Laffont, 1994), coécrit avec Sophie de Sède, ancienne résistante et son épouse.

Dans Le secret des Cathares, Gérard de Sède explore le sort tragique des Cathares, une secte chrétienne accusée d’hérésie et exterminée par l’Église catholique et le roi de France. Un sujet qui ne peut, bien évidemment, manqué de décrire l’événement marquant du 16 mars 1244, où deux cents Cathares, chantant des hymnes à la gloire de Dieu, se sont volontairement immolés sur un bûcher à Montségur. Cet acte de foi désespéré soulève des questions sur les raisons profondes de leur persécution, au-delà des simples motifs politiques.

Manuscrit du XIIIe siècle représentant un cathare mourant dans un bûcher

D’ailleurs, aujourd’hui encore, les défenseurs de la cause cathare interprètent cet événement comme un acte de foi et de résistance ultime. En ce jour sombre et lumineux à la fois, ces hommes et ces femmes, en une chorale tragique et magnifique, ont choisi de monter au bûcher, main dans la main, leurs voix s’élevant vers le ciel en une prière collective d’une intensité bouleversante. Pour eux, cet acte n’était pas une simple fin, mais un témoignage indéfectible de leur fidélité à leurs croyances spirituelles. Mourir ainsi, chantant la gloire de Dieu, était la preuve ultime de leur foi inébranlable, une lumière immuable face aux ténèbres de la persécution.

Ce choix terrible mais sublime représentait aussi un refus catégorique de la conversion forcée. Plutôt que de renier leur foi et de se soumettre à l’autorité de l’Église catholique, qu’ils considéraient comme corrompue et dévoyée de la véritable essence du christianisme, les Cathares ont préféré la mort. En cela, ils ont marqué leur opposition à l’oppression religieuse et politique, faisant de leur sacrifice un symbole de résistance, un cri silencieux et ardent contre la tyrannie.

1re de couv., détail

Cette immolation volontaire, vue à travers le prisme de leur spiritualité, prenait des allures de purification. Le feu, purificateur et destructeur, était perçu comme le moyen de se libérer des chaînes du monde matériel, pour rejoindre une existence spirituelle plus pure et divine. En acceptant de mourir de cette manière, ils ne faisaient pas qu’accepter la fin de leur vie terrestre, ils embrassaient une transformation, une ascension vers une réalité plus haute et plus vraie.

Leur mort par le feu, loin d’être une simple tragédie, est devenue dans l’imaginaire des défenseurs de la cause cathare un acte héroïque et sacrificiel. Ces hommes et ces femmes de Montségur sont devenus des héros intemporels, des symboles d’une lutte spirituelle et morale contre l’injustice. Leur chant, ce jour-là, résonne encore comme une hymne de liberté et de foi, inspirant des générations entières de ceux qui valorisent la liberté de conscience et la fidélité à ses convictions.

Ainsi, le 16 mars 1244, pour les défenseurs des Cathares, n’est pas seulement un jour de deuil, mais un moment de profonde signification spirituelle et morale. C’est une journée où la lumière de la foi et de la résistance a brûlé plus intensément que jamais, éclairant les ténèbres de l’oppression et marquant à jamais l’histoire de leur héritage spirituel.

Gérard de Sède se penche sur l’hypothétique trésor de Montségur et le secret ésotérique des Cathares, souvent associé au Graal, la relique suprême de la chrétienté. Le Graal, selon de nombreuses légendes, aurait été caché à Montségur, offrant à celui qui le possédait « la clef de la mort joyeuse ».

Le prologue de l’ouvrage établit le contexte historique et mystérieux des Cathares, suscitant l’intérêt du lecteur pour cette secte énigmatique. Gérard de Sède explore l’architecture et les forteresses des Cathares, notamment Montségur, symbolisant la résistance cathare et leur spiritualité. Il décrit ensuite les Purs, ou Parfaits, les membres les plus dévoués des Cathares, détaillant leurs croyances et leur mode de vie ascétique. La croisade des Albigeois et les massacres orchestrés par l’Église catholique et le roi de France sont examinés, illustrant les violences et les persécutions subies par les Cathares.

Camp dels cremats, stèle commémorative

Le Camp dels cremats, en occitan – cette langue douce et mélodieuse, souvent décrite comme une langue de la lumière et de la poésie – signifiant le Champ des brûlés en français, est un lieu symbolique où de nombreux Cathares ont été exécutés, et Gérard de Sède se penche sur ces exécutions et leur impact sur la mémoire cathare. L’auteur explore également le trésor matériel souvent associé aux Cathares ainsi que le trésor spirituel et ésotérique qui aurait pu être au cœur de leurs secrets. Les croyances solaires des Cathares et leurs éventuels liens avec d’autres traditions ésotériques sont examinés, ainsi que l’énigme du Graal et son association avec les Cathares.

Le Graal – Image générée par Intelligence Artificielle (IA)

Gérard de Sède approfondit l’idée que Montségur pourrait avoir été le dernier refuge du Graal, analysant les légendes et les preuves historiques qui soutiennent cette théorie. Les troubadours, poètes et musiciens du Moyen Âge, sont également associés aux Cathares, et l’auteur explore leurs chansons et poèmes pour découvrir des indices sur les secrets cathares.

Image générée par Intelligence Artificielle (IA)

Les parallèles entre les Cathares et les Templiers, deux groupes souvent entourés de mystère et de légendes, sont établis, ainsi que leurs éventuelles connexions et influences mutuelles. Gérard de Sède explore aussi les liens possibles entre les Cathares et les Rosicruciens, un autre groupe ésotérique célèbre pour ses secrets et ses connaissances occultes. Il analyse également la persistance de l’héritage cathare dans le temps, comment leurs croyances et leur histoire ont influencé les générations suivantes et perdurent aujourd’hui.

Les divers profanateurs et chasseurs de trésors à travers l’histoire, ceux qui ont tenté de découvrir ou de voler les secrets et les trésors des Cathares, sont également abordés. L’épilogue résume les découvertes et les théories présentées dans le livre, offrant une réflexion finale sur le mystère des Cathares et leur impact durable sur l’histoire et la spiritualité. Les annexes fournissent des documents supplémentaires, des références, et peut-être des illustrations ou des cartes pour aider à contextualiser et approfondir les sujets abordés dans le livre.

Détail illustration – Source https://www.polytechnique.edu/

Il est important de noter que cette lecture s’insère dans nos lectures estivales, qui ne reprennent pas forcément l’actualité littéraire du moment mais permettent de se replonger dans les “trésors” de nos bibliothèques de vacances. Le livre est disponible d’occasion dans les bouquineries à partir de 3 € et sur les sites marchands à partir de 24,90 € (consulté le 17 juillet 2024). Pour les amateurs de mystères historiques et d’histoires ésotériques, Le secret des Cathares de Gérard de Sède est une lecture captivante, idéale pour les longues et belles journées d’été.

Le secret des Cathares

Gérard de SèdeJ’ai lu, Coll. L’aventure mystérieuse, 1974, 320 pages

D’occasion dans les bouquineries à partir de 3 € et sur le sites marchands à partir de 24, 90 €, consulté le 17 juillet 2024

2 Commentaires

  1. «l’Église apostolique, catholique et romaine – unique Église fondée par le Christ, qui subsiste dans l’Église catholique gouvernée par le Pape et les évêques en communion avec lui –»
    Double bémol (compris par les musiciens) :
    -le Christ n’a fondé aucune Église, tous les historiens et théologiens en conviennent (et malgré la primauté de Pierre), il n’a, avant de partir, défini aucune théologie (ça c’est Saint Paul), aucune organisation, aucune hierarchie ni de liste des sacrements.
    -les premières communautés judéo-chrétiennes puis chrétiennes se sont organisées spontanément et librement et étaient autonomes. Ce sont les Églises orthodoxes d’aujourd’hui qui en sont le plus proches (toutes autonomes ou indépendantes sous la primauté honorifique du patriache oecuménique de Constantinople). L’Église catholique et romaine a bénéficié de s’installer dans l’empire romain d’occident pour en calquer la structure et devenir monolithique. Toutes, y compris les ” Églises des trois conciles” ou pré-calcadoiennes (arméniennes, coptes etc.) ont été fondées par le Christ.

  2. Qu’est-ce d’autre que de l’ethno-histoire, mi-spirituel, mi-écologique, résolument occitaniste ?
    Gérad de Sède est un mythographe populiste, vulgarisateur de fantastique cathare qu’il dissout dans un kaléidoscope ésotérique fantasmé.
    C’est ni plus ni moins que de l’histoire profanée.

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti est directeur de la rédaction de 450.fm. Il a fait l’essentiel de sa carrière dans une grande banque ancrée dans nos territoires. Petit-fils du Compagnon de l’Union Compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis (UC) Pierre Reynal, dit « Corrézien la Fraternité », il s’est engagé depuis fort longtemps sur le sentier des sciences traditionnelles et des sociétés initiatiques. Chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France (IMF) et médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie (Musée de France), il collabore à de nombreux ouvrages liés à l’Art Royal et rédige des notes de lecture pour plusieurs revues obédientielles dont « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France et « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain ou encore « Le Compagnonnage » de l’UC. Initiateur des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, il en a été le commissaire général. En 2023, il est fait membre d'honneur des Imaginales Maçonniques & Ésotériques d'Épinal (IM&EE).

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