C’est l’hommage rendu à l’occasion du 14e salon lyonnais du livre maçonnique aux francs-maçons résistants qui nous a fait penser à la prison Montluc, de sinistre mémoire.
C’est pourquoi nous avons souhaité vous présenter ce minutieux et très sérieux travail, mené par une très belle équipe que fut l’exposition du salon « Du plus humble au plus illustre ». Exposition qui a puisé aux meilleures sources historiques et maçonniques (Archives du Rhône, Archives nationales, Archives municipales, etc.).
En mémoire de tous ces maçons, nous avons décidé de dérouler chaque slide, expliquant en cela les plus de 16 minutes du diaporama. Par respect pour celles et ceux qui sont tombés sous les balles ou la torture de la bête immonde pour qu’aujourd’hui nous puissions vivre libre, nous vous invitons à le visionner dans sa totalité.
Nous souhaitons aussi renouveler tous nos plus fraternels remerciements à tous les organisateurs et partager ce moment de bonheur que nous avons eu le temps des Rencontres Culturelles Maçonniques.
Merci aussi aux 1500 sœurs, frères et amis(ies) profanes venus au salon.
Bien évidemment, nous profitons de cette chronique « Lieu symbolique » pour aborder l’histoire de la prison Montluc à Lyon, devenue par la suite Mémorial.
La prison Montluc
Situé au 4 rue Jeanne-Hachette dans le 3e arrondissement de Lyon, elle est une prison militaire construite en 1921 sur les glacis du fort Montluc. Elle est particulièrement célèbre pour son rôle de lieu de détention pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 10 000 personnes parmi lesquelles le préfet Jean Moulin (1899-1843), fils de franc-maçon* et grande figure de la Résistance et l’historien Marc Bloch (1886-1944), auteur de L’Étrange Défaite. La prison Montluc fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 25 juin 2009.
De la prison au Mémorial
Quelques mois après la déclaration de guerre, la prison de Montluc rouvre ses portes en novembre 1939. Outre les habituels justiciables militaires, insoumis, espions, on retrouve également à Montluc et dans toutes les prisons militaires françaises, les premiers détenus du fait de l’état de siège décrété le 1er septembre 1939. Quelques détenus politiques, essentiellement des militants communistes, suite à la signature du pacte de non-agression germano-soviétique, sont alors victimes de ces premières juridictions d’exception, rattachées aux tribunaux militaires.
Suite à la fermeture de la prison de Montluc en février 2009, d’importantes menaces de démolition pèsent sur les bâtiments. L’Association des rescapés de Montluc fait alors pression pour sauvegarder la prison et l’instituer en mémorial. Soutenue par les pouvoirs publics, cette demande conduit à l’inscription d’une partie du site à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 25 juin 2009. Rénovée, elle est ensuite affectée au ministère des Armées et gérée par l’Office national des combattants et victimes de guerre pour ouvrir au public à partir de septembre 2010 en tant que haut lieu de la mémoire nationale.
Créé afin de rendre hommage aux résistants, Juifs et otages, victimes des nazis et de Vichy, en abordant l’étude des politiques de répression et de persécution de 1940 à 1944, le Mémorial aborde également les nombreuses autres strates historiques de la prison se succédant de 1921 à 2009.
Deux entités sont constituées afin d’accompagner le fonctionnement du Mémorial. Un conseil d’orientation, composé principalement des associations d’anciens résistants et de la communauté juive. Un comité scientifique, structuré autour des différents chercheurs et de responsables d’autres structures culturelles et mémorielles.
Site du ministère des Armées géré par l’Office national des combattants et des victimes de guerre, le Mémorial National de la prison de Montluc s’intègre également dans un vaste réseau de lieux de mémoire composé de dix hauts lieux de la mémoire nationale ainsi que de 275 nécropoles nationales.
*Jean Moulin – qui n’a jamais reçu la lumière – est le fils d’Antoine-Émile Moulin, professeur d’histoire-géographie au collège Henri-IV de Béziers et de Blanche Élisabeth Pègue. Les convictions laïques et anticléricales d’Antoine-Émile Moulin le poussent à s’engager dans la franc-maçonnerie. En 1902, il se fait recevoir dans une loge affiliée au Grand Orient de France, l’Action sociale. Lors de la séparation de l’Église et de l’État, il prend position nettement pour la séparation. En 1923 encore, il participe à la création de l’« association laïque pour la jeunesse », une sorte de patronage laïc servant à encadrer la jeunesse dans ses loisirs. Cependant, son attitude est exempte de sectarisme. Il respecte les convictions religieuses des autres, de sa femme notamment qui a toute liberté de donner une éducation religieuse à ses enfants.
Sources : Wikipédia, Wikimedia Commons, Mémorial National de la Prison de Montluc, Rencontres Culturelles Lyonnaises
Montage : LEDFMD1717