ven 22 novembre 2024 - 02:11

SCANDALE : « Une Soeur du GODF égorge des Coqs dans les cabinets de réflexion »

Durant les deux derniers convents du Grand Orient de France, deux Frères se sont courageusement dévoués en montant au lutrin, pour dénoncer ce qu’on peut considérer comme un scandale sanitaire et initiatique. En effet, comment imaginer que dans ce sanctuaire de la laïcité, ce Vatican de l’anticléricalisme qu’est le GODF, une Soeur Vénérable Maître, ait pu s’autoriser à pratiquer un Rite Vaudou, qui comme chacun le sait, consiste à égorger des poulets, sans parler des poupées chiffon remplies d’aiguilles à l’effigie du Grand Maître ? Il est vrai que les poulets se font assez rares rue Cadet, il y a fort à parier que la fautive s’est rabattue sur le coq trônant dans les cabinets de réflexion.

La rédaction de 450fm à voulu en savoir plus sur cette ténébreuse affaire. Elle a donc mené l’enquête en rencontrant la Soeur Vénérable Maître en question. Durant une heure, 450fm l’a cuisinée afin de vous en dire plus sur ses motivations profondes. Nous vous livrons l’intégralité de cette interview. L’identité de la Soeur n’est pas révélée dans ce témoignage afin de protéger son statut professionnel dans le monde profane. Nous appellerons donc notre Soeur Marie D.

450fm : Bonjour Ma Soeur Marie D. veux-tu te présenter ?

Marie D. : Merci de m’accueillir aujourd’hui et très heureuse de participer à votre article. Je suis donc une Soeur d’une quarantaine d’années et je suis Franc-maçonne depuis 21 ans. J’ai été initiée à la GLFF, puis 15 ans plus tard, j’ai rejoint le GODF afin de rendre mes combats de société plus concrets. Je partage ma vie entre la France où je suis née, la Laponie qui est la terre de ma grand-mère maternelle, qui était une autochtone Samie, c’est d’ailleurs elle qui m’a initiée au chamanisme et le Bénin, où j’ai été initiée à la philosophie Vaudoue.

450fm : Pourquoi le Bénin ?

Marie D. : Parce que je suis bénévole pour une ONG qui se nomme « Électriciens sans Frontière ». On y installe des centrales solaires dans le sud du pays.

Dans le monde profane, je suis secrétaire générale d’un grand fonds destiné à la création d’emploi. J’ai également enseigné la démarche inter culturelle en entreprises à Sciences po Paris. pour les plus précaires.

Côté formation, j’ai passé un doctorat d’économie au Bénin sur le thème du Vaudou dans les modèles économiques de l’Ouest africain. Pour comprendre pourquoi là-bas, parce que c’était une école doctorale systèmiste.

Durant mes études, j’ai observé que les symboles du Vaudou étaient les mêmes que ceux de mon enfance en Laponie, ceux enseignés par ma grand-mère. Ma question fut donc : « Et si cette histoire de symboles était universelle ? ». Le plus amusant est que c’est le Bénin qui m’a conduite indirectement à la Franc-maçonnerie, car en rentrant en France, je suis allée voir mon père pour lui en parler. Je lui ai dit, « je veux devenir maçonne, aide-moi STP ». A l’époque, je venais juste d’intégrer Sciences Po Paris.

Rue Cadet à Paris siège du GODF
Rue Cadet à Paris siège du GODF

Mon père est Franc-maçon du GODF depuis 50 ans et parmi ses 5 enfants, je suis la seule à être entrée en Loge. Il n’a jamais fait de prosélytisme. Lorsque je lui ai demandé son avis, il m’a répondu « Oui, je veux bien t’aider, mais à condition de rentrer chez les Sœurs de la GLFF ». A cette époque, le GODF n’initiait pas encore les femmes. Ainsi, j’ai passé 15 ans de bonheur avec mes Sœurs de la Cité du couvent. Cela m’a d’ailleurs permis de participer à la création d’une Loge russe.

 J’ai donc pu ensuite faire un parallèle évident entre les 3 voies initiatiques Maçonnerie / Vaudou / Chamanisme.

450fm : Donc tu es une sorte de sorcière très instruite (rire), mais pourquoi avoir choisi le GODF ?

Façade du GOdF à Paris
Façade du GOdF à Paris 9e rue Cadet. Intérieur allumé.

Marie D. : Il est vrai que mes diplômes me confèrent un certain crédit lors de mes conférences. Pour ce qui est du GODF, comme il était devenu mixte et pas seulement mixte de genre, mais plutôt une mixité d’idées, cela m’a paru évident. Ensuite, les loges sont censées être souveraines et enfin, j’avais besoin de m’épanouir avec une maçonnerie sociétale.

450fm : Tu as été initiée aux 3 voies que sont : Maçonnerie / Vaudou / Chamanisme. Quel est le lien entre ces 3 voies ?

Marie D. : J’ai réalisé un documentaire filmé sur le vaudou pratiqué au sud du Bénin. Il a été présenté l’an dernier à l’UNESCO . A chaque conférence, on me pose cette même question « Comment être Chaman et pratiquante du Vaudou en même temps ? » La réponse est simple : Ce sont les mêmes symboles et les mêmes approches de la conception du monde. En revanche, pour ce qui est de la maçonnerie, elle est moins spirituelle, du moins dans mon Obédience, mais elle s’inscrit pourtant dans le courant des voies d’introspection et d’amélioration de soi-même.

450fm : Est-ce le même chemin et la même finalité entre les 3 ?

Marie D. : Non pas exactement, ce n’est pas la même voie, ni le même aboutissement. Pour l’exemple, dans le chamanisme et dans le Vaudou, on considère que le monde visible et le monde invisible sont exactement au même plan. En maçonnerie, de par l’influence de la pensée occidentale, le matérialisme influence fortement l’esprit et lui vole sa place. Le maçon travaille avec son esprit différemment, car il est influencé par la pensée chrétienne qui place l’homme au sommet de la hiérarchie des espèces.

450fm : Tu es Vénérable Maître d’une Loge du GODF, peut-on la citer ?

Pierre Brossolette à Londres, 29 septembre 1942

Marie D. : Oui tout à fait, il s’agit de la Loge « Pierre Brossolette Terre des hommes », qui est née de la réunion de deux Loges, juste après la dernière guerre. Ce sont deux Loges d’Alsace-Lorraine qui ont fusionné pour se réconcilier, suite à la collaboration de certains membres des deux Loges et de la participation à la Résistance d’autres membres de ces mêmes deux Loges. Ainsi, en 1946, elles décidèrent de fusionner pour repartir à zéro et reconstruire sur une base de paix et de Fraternité. Aujourd’hui, nos trois piliers sont : Résister, relier et transmettre. Nous sommes au Grand Orient une des seules Loges à porter sur le cordon un liseré bleu/blanc/rouge. Notre Atelier défend ardemment la mixité d’idées. Nos origines, nos métiers ou nos cultures constituent une complémentarité qui produit un bouillon de culture incroyable.

450fm : Lors de ta première année, tu as mis sur pied un projet sur les peuples autochtones dans ta Loge. Raconte-nous !

Photographie de Sami nomades prise entre 1900 et 1920.

 Marie D. : Oui en effet, on m’a demandé de préparer un travail sur le thème des peuples autochtones. Comme je suis moi-même issue du peuple Sami, j’étais un témoin idéal pour en parler. Avant de lancer une enquête auprès des peuples autochtones, nous devions construire un argumentaire, afin d’expliquer ce que nous voulions offrir. Alors nous avons produit une planche qui a été présentée dans le Temple Groussier sur la situation des peuples autochtones aujourd’hui dans le monde. Nous y avons rajouté un complément avec la différence qui existe entre la spiritualité des peuples autochtones avec celle des pays occidentaux. Le but était d’essayer de mieux les comprendre. Bien évidemment, la finalité était de voir comment la Franc-maçonnerie se positionnait dans tout cela.

A notre plus grand étonnement, ce sujet a provoqué ce qu’on cherche habituellement à fuir, c’est à dire les passions. Nous avions d’un côté les encouragements avec les admirateurs, et de l’autre, nous avions les opposants qui affirmaient que ce sujet n’a absolument rien à voir avec la Franc-maçonnerie du Grand Orient de France. Cela nous a donc encouragé à organiser cette Tenue dans le grand Temple Groussier avec 280 places. Ce fut un succès avec 15 pays participants et nous avons eu le soutien de la Commission Nationale du Développement Durables du GODF.

Face au succès de cette action, nous avons décidé de rendre cette planche nomade. Elle a donc circulé tout au long de l’année. Nous en sommes maintenant à 138 contributions. Nous sommes donc très fiers du résultat et ce n’est qu’un début. Nous sommes actuellement en train de préparer la suite avec une grande manifestation si possible au parlement européen.

450fm : Parlons maintenant des oppositions

Marie D. : Comme je le disais, nous avons reçu de nombreux messages de félicitations et d’encouragements. Mais nous avons aussi reçu des messages de critiques, affirmant que nous étions dans une démarche dangereuse de New Age, que nous égorgions des coqs en loge. Le plus insolite est qu’à aucun moment, nous avions abordé ce thème du Vaudou qui reste une activité intime et personnelle, dont je ne parle jamais en Loge.

450fm : Ce sujet des autres pratiques initiatiques serait-il tabou ?

Marie D. : Pour certains maçons du GODF oui, cela semble évident. Pourtant, je suis invitée à conférencer sur le thème de mes trois voies initiatiques dans une Loge de la GLFF le 9 octobre prochain. Ce n’est donc pas un problème général, il ne touche que quelques maçons trop chatouilleux avec ce qu’ils ne comprennent pas. Ainsi, je présenterai mon film et ferai une conférence.

J’ai déjà eu l’occasion de présenter cette conférence à la Fraternelle des écrivains maçonniques et l’auditoire fut enchanté de cet échange. Je confirme donc qu’il s’agit de cas isolés qui se sont enfermés dans la peur de l’inconnu. Certains font même des fixations au point de nous adresser des menaces dont nous avons gardé les écrits.

Nous étions accusés d’égorger des coqs ou de planter des aiguilles dans des poupées de chiffon.

Un délire absolu. Lors d’un échange verbal, j’ai même entendu un Frère m’accuser personnellement de vouloir faire la promotion du Vaudou en France. Nous sommes revenus au temps de la chasse aux sorcières. Une sorte d’islamisme du vaudou en quelque sorte. J’ai vécu cela comme une réelle discrimination envers mes origines ethniques.

450fm : Veux-tu nous parler des deux interventions lors des deux derniers convents ?    

Marie D. : Oui en effet, lors des deux derniers convents, deux Frères différents sont montés au lutrin pour prendre la parole durant les 60 secondes autorisées, afin de s’élever contre la Commission du développement durable, à laquelle j’étais associée. L’argument reposait sur le fait que

« la question des peuples autochtones n’avait rien à faire là. De plus, vous vous rendez compte, si maintenant on égorge des coqs en Loge rue Cadet, où allons-nous ? A quand les initiations Vaudou au GODF ? »  

450fm : Cela a il généré du tort à ta cause ?

Marie D. : En fait, ces deux interventions ont provoqué un effet inattendu. Une vague de soutien est apparue et j’ai reçu de nombreux messages d’encouragements. La résilience de cette grande maison qu’est le Grand Orient de France m’a prouvé qu’il existe divers courants en action en interne. Il y a ceux qui s’approprient la Franc-maçonnerie de la rue Cadet pour propager leurs idées soi-disant progressistes, mais qui sont en fait des idées syndicales ou simplement politiques. Ils ne voient pas d’un bon œil arriver des loges avec une démarche initiatique sincère. Cela risque selon eux de brouiller leur message partisan. Ils ont tout simplement pris en otage la Franc-maçonnerie de notre obédience pour servir une cause idéologique fort éloignée de notre idéal de fraternité.

Nous sommes très heureux de constater qu’actuellement la masse des soutiens nous propulse et rend notre message audible. C’est sur cette vague que je souhaite plutôt surfer pour le futur. Ce qui se passe actuellement m’incite à continuer dans cette voie. Pour l’exemple, lorsque je suis montée à mon tour au lutrin, ce ne fut aucunement pour me justifier.

J’ai utilisé mes 60 secondes pour encourager nos soutiens à continuer et les rassurer sur notre détermination.

Ce fut un bon choix, car un des deux opposants monté à la tribune, vient d’entamer avec nous un dialogue et nous allons probablement travailler ensemble très bientôt. C’est la preuve que les esprits peuvent s’ouvrir dans le bon sens. Tous les espoirs sont permis.

450fm : Peux-tu nous dire quelle va être ton action maintenant ?

Marie D. : Notre Obédience repose sur les deux piliers que sont le sociétal et l’initiatique. Mon message concernant les peuples autochtones s’inscrit parfaitement sur ces deux volets. Lors du discours d’installation du nouveau Grand Maître Guillaume Trichard, il a été très clair, il s’agit de faire barrage à l’extrême droite. Partout en Europe, elle s’installe, même la Finlande a basculé. Nous aurons des élections européennes en juin prochain. L’enjeu du dernier peuple autochtone, c’est à la fois un problème climatique et un enjeu économique. Le Grand Orient est très attaché à la question européenne. Il y a donc une passerelle directe entre l’Obédience et les peuples en voie d’extinction.

L’autre question concerne l’aspect philosophique. L’intégration des cultures différentes est une condition générale de survie pour tout le monde. Pour l’exemple, chez les Samis, la vision du monde est fondamentalement différente. Il est important de rappeler que le verbe avoir n’existe pas, il est remplacé par le verbe « être avec ». Dans ces conditions, comment voulez-vous établir des contrats de concession des terres ?

En terme philosophique, faut-il penser le monde en modèle pyramidal, tel que nous le connaissons ou le concevoir en système ? Là est la question ! 

450fm : La Franc-maçonnerie serait-elle en danger ?

Marie D. : En effet, c’est la question qui est au cœur de cette réflexion, car toute notre philosophie et notre mode de pensée se sont bâtis sur le principe aristotélicien d’un Homme au centre de la terre, elle-même au centre de l’univers. Nous voyons clairement le résultat écologique et social de ce mode de pensée. Plutôt que de répéter en boucle des mantras sur la séparation du religieux et du laïc dans la société, il serait utile de pousser la réflexion de manière plus profonde sur la toile de fond de notre logiciel de pensée qui mérite d’être reconsidéré. Dans la mesure où nos mythes ou encore nos rituels sont toujours d’actualité, il ne suffit pas de grand-chose pour que la Franc-maçonnerie reprenne pied dans la réalité nouvelle qui balaye actuellement le monde. Cela nous permettra ainsi de devenir plus audibles auprès du grand public.

Comme nous avons l’habitude de l’entendre dans les Loges, il faut consacrer son énergie à bâtir des ponts plutôt que d’ériger des murs.

450fm : Avant de conclure, peux-tu nous dire quel regard tu portes sur le fait que la maçonnerie se polarise sur son passé ?

Marie D. : Je n’oppose pas le passé au futur. Nous devons intégrer le passé, le présent et le futur. Pour l’exemple, depuis l’an dernier nous collaborons avec une Loge formidable de Vitry-le-François. Celle-ci à un lourd passé et pour l’intégrer dans ses travaux, elle a creusé une trappe sous le pavé mosaïque qui coulisse et qui laisse apparaitre une plaque de verre au travers de laquelle on peut observer les urnes des passés Vénérables Maîtres de la Loge. Cela signifie que pour elle, le passé, le présent et le travail sur le futur sont intimement liés.

Ainsi, cette expérience doit nous permettre de comprendre et de tirer des conclusions sur notre histoire, pour aller de l’avant. Ce n’est pas une question de choix, mais plutôt une question de nécessité. Pour ma part, la Franc-maçonnerie est comme une société autochtone. Il s’agit, grâce au passé de préparer le futur. Ce n’est pas encore le cas et je participe activement à ce travail. Comme d’habitude, c’est par le chaos que nous allons nous diriger vers les changements nécessaires. La Franc-maçonnerie possède une méthodologie, une façon de gérer les problématiques, une répétition de l’histoire, qui sont selon moi, modernes et totalement d’actualité. Ce qui ne va pas, c’est que nous sommes déconnectés du monde.

Pour aller plus loin, le principe de fraternité est totalement commun et actuel aux besoins de notre société. L’idée de chaine d’union peut être comparable au principe des réseaux sociaux. Les Rituels sont présents au quotidien de chacun, tout comme ils le sont dans les loges. Cela démontre clairement que la Franc-maçonnerie est très contemporaine par ses outils et sa méthodologie.  

450fm : Tu descends de charge dans quelques mois, que feras-tu après ?

Marie D. : Ma Loge étant souveraine, j’ai le mandat de continuer l’animation de cette action afin de porter le flambeau. J’en suis l’ambassadrice en quelque sorte.

450fm : Comment vois-tu la FM dans 10 ans ?

Marie D. : 3 propositions, nous sommes dans un virage et j’aimerais qu’on soit plutôt à un carrefour.

  • la première est le scénario catastrophe, avec une extrême droite au pouvoir qui anéantirait nos institutions.
  • La deuxième, plus optimiste avec une maçonnerie de réflexion utile, dont les idées filtreraient dans la société.
  • la troisième, ce serait l’immobilisme et l’attente et cette solution serait en réalité comme la première.

Ce sont les maçons qui ont leur avenir entre leurs mains. J’ai longtemps cru qu’il y avait des gentils et des méchants qui nous empêcheraient de faire avancer les choses.

En réalité, les seuls méchants sont ceux qui restent assis dans les loges à roupiller et ne se bougent pas pour faire avancer les choses.

J’ai tenté d’identifier une quelconque autorité qui nous restreindrait dans nos actions. Je n’ai rien vu de cela. En revanche, j’ai vu beaucoup de Frères les bras croisés ou à faire de la parlotte, en attendant que les choses bougent d’elles-mêmes.

Pour ma part, j’ai décidé de me mettre en action et qui m’aime me suive.

16 Commentaires

  1. Témoignage : A propos du vaudou, il se trouve qu’un des membres de ma loge du GODF, d’origine béninoise, est un haut dignitaire du Vaudou ; il n’en parle rarement en tenue mais il accepte d’en parler en dehors de la loge ! J’ai bien compris que le Vaudou était beaucoup plus important pour lui que l’engagement maçonnique ! Il me semble qu’une des différences que l’on pourrait être liée à la capacité d’engagement ! Le vaudou exige un engagement total , la franc-maçonnerie c’est un peu “je regarde et j’attends …”

    • En effet, je comprends pourquoi ce FF n’évoque pas ce sujet en LL. J’en fait de même car de mon côté il s’agit d’une démarche personnelle et intime que je différencie de mon engagement maçonnique. Il est cependant Inde Ia le que nous venons en loge avec ce que nous sommes et ce qui nous construit. Pour aller dans le sens de ce que tu décris : la FM c’est mon engagement, ma spiritualité c’est mon fondement. Mais cela n’engage que moi . Merci à toi

  2. La problématique des peuples autochtones est avant tout d’éviter leur disparition et le travail de notre sœur est remarquable ! La République Française n’a pas été tendre avec les peuples autochtones et il y a un exemple qui est toujours d’actualité ; il s’agit du peuple canaque qui a été spolié, qui a été massacré et qui survit aujourd’hui courageusement ! En Nouvelle Calédonie, on ne peut pas dire que les loges maçonniques et en particulier celles du GODF ont pris en compte les droits des canaques ! Quelques francs-maçons ont eu un engagement remarquable mais la majorité des loges sont resté muettes ! Le symbolisme de la culture canaque est une source de réflexion car elle va dans le sens auquel fait allusion notre sœur en refusant l’anthropocentrisme de la pensée occidentale ! Rappelons que la Nouvelle Calédonie n’a pas encore été décolonisée malgré l’engagement pris lors des accords de Nouméa !

  3. Je laisse aux FF du GO de déterminer ce qui doit être traité en RL ou pas… cet article “exploratoire” de différentes voies m’a pas mal intéressé.
    Une remarque pour la S : l’utilisation du terme “autochtone” doit être faite avec prudence, car trop marquée politiquement, et d’emblée “colore” la démarche. En Finlande, les Finnois sont tout autant autochtones que les Samis (ils parlent tous deux une langue agglutinnante, celle des premiers habitants de l’Europe). Si on commence à dire que les scandinaves ne sont pas autochtones, où va-t-on ! En ce cas, seuls les Basques en France et Espagne sont légitimes…
    Actuellement, l’extrème-drouate, dont notre soeur semble avoir si peur, commence à parler d’allochtones pour tous ceux qui ne sont pas souchiens…

    • Tu as tout à fait raison. Que l’on parle d’autochtones, de peuples racine, traditionnel etc etc ce qui se joue c’est également l’autodétermination des peuples et leur liberté de se nommer ainsi que l’instrumentalisation de l’extrême droite. D’ailleurs nous avons produit un travail sur les risques et la manipulation des terminologies. Je le partagerais avec joie.

  4. Bonjour
    Je suis l’un des deux FF montés au lutrin lors du Convent pour critiquer les dérives de la CNRDD et j’assume
    – d’abord, enfant des Lumières et de la République universelle, j’estime que la FM n’est pas là pour vanter les mérites des superstitions des peuples “autochtones” (qu’est-ce ?), mais au contraire pour diffuser la voie de la rationalité à ceux qui souhaitent sortir de l’obscurantisme
    – ensuite, ces “spiritualités” s’accompagnent souvent de moeurs et de rites d’une extrême violence (scarification entre autres) et sont imposées aux populations et non consenties.
    Donc arrêtons de défendre l’indéfendable. La Soeur anonyme peut bien se livrer à toutes les expériences qu’elle veut. C’est son droit le plus absolu. Mais le GO n’est pas là pour valoriser celles-ci.

    • Je suis tout à fait d’accord avec toi sur le rôle de la FM. Par chance nous ne vantons aucune superstitions que ce soit mais nous nous intéressons simplement à d’autres manières de penser différentes des nôtres.
      Loin de nous la volonté de prôner quelque pratique «  barbare » ou pas . Cependant réduire les cultures traditionnelles à des méthodes barbares est un peu restrictif . Enfin il ne s’agit pas d’une « expérience » pour moi mais de ma culture familiale et j’ai la chance de pouvoir vivre dans un pays où la libre conscience et la libre expression sont de mise. Par ailleurs il ne s’agit pas simplement de moi mais de 138 loges qui participent à ce travail avec beaucoup d’intérêt et sans aucune visée dogmatique. Je serais donc ravie d’échanger avec toi, du moment où nous le faisons avec le respect fraternel que nous nous devons et dont je ne doute pas.

  5. Si notre soeur veut venir sur la Côte d’Azur, je serai heureux de la recevoir dans mon Atelier en hauteur près du bord de mer. Une belle tenue en perspective. Je pense que nous serions nombreux du GODF, de la GLDF, de la GLFF et du DH. Ici, c’est la mixité harmonieuse des Obédiences.

  6. MTCF Yves Henri, pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de critiques alors que tu avoues tout seul ne pas être capable d’en faire autant. La critique est facile, l’art est difficile. Tu t’es abstenu de critiquer des articles passés ? Tu aurais AMHA dû continuer, car t’attaquer à la forme laisse à penser que le fond ne t’intéresse pas. Le titre est accrocheur et trompeur ? Mon frère, comment peux-tu imaginer qu’une loge légalement constituée puisse laisser égorger des coqs ? Comment peux-tu imaginer que la GODF laisse entrer ces gallinacés sans poser de questions et intervenir ? Un peu de sérieux !

    • Parler de haine alors que je n’émets qu’une simple critique. Et puis l’argument massue, je ne peux pas critiquer parce que je ne suis pas capable d’en faire autant. J’avoue que tout cela me laisse un peu sans voix. Excellente fin de journée.

  7. Cher Monsieur Fouqueray,

    Bien évidemment la phrase “Une Soeur du GODF égorge des Coqs dans les cabinets de réflexion” n’existe pas dans l’interview mais bon…j’ai l’habitude de vos figures de style.
    De plus, vous savez pertinemment que le titre laisse penser que ces choses se produisent au GODF puisque le titre commence par “Scandale” alors que c’est exactement le contraire qui est dit par la Soeur K.D. dans l’article.
    C’est étrange cette propension que vous avez à prendre ceux qui vous critiquent pour des imbéciles. C’est dommage…

  8. Désolé d’émettre une critique, je sais que F. Fouqueray ne les goûte guère, mais le titre de l’article ne reflète aucunement l’article. Technique utilisée par de grands journaux comme France Dimanche, Closer et autres pour attirer le chaland

    • Très Cher Henri,
      Merci pour ton conseil. J’accueille très bien les critiques si je sens qu’elles ont pour but de faire évoluer notre journal.
      Tu m’as permis de constater que sans les guillemets que je viens de rajouter, cela n’était pas une citation, mais bien un titre que l’on pouvait en effet considérer comme racoleur.
      Le problème est réglé. Comme tu l’as constaté la citation du titre se retrouve dans l’interview au dessous.
      Fraternellement et bonne lecture.
      Franck Fouqueray

    • Comme Yves Henri, j’ai été interloqué par le titre “racoleur” de l’article… même s’il est entre guillemet, ce d’autant plus qu’il est accompagné d’une photo qui suggère une cérémonie chamanique ou vaudou, photo qui, elle, n’est pas entre guillemet.

  9. J’ai pris connaissance avec grand intérêt des sujets de préoccupation de cette soeur que je ne connaissais pas.
    Elle a fait de brillantes études. Ses origines et son parcours professionnel l’ont ouverte à l’universalité, au multiculturalisme et l’ont sensibilisée à diverses voies spirituelles. Elle semble faire preuve d’une belle énergie, d’une force de conviction et d’entraînement certaine. On sent qu’elle s’exprime facilement et que parler en public ne lui fait pas peur.
    C’est sûr qu’elle doit déranger un noyau incompressible de grincheux/ses, prêt à colporter n’importe quelle rumeur ou n’importe quelle caricature par simple volonté de nuire.
    Je me permettrais cependant une “critique”. Attention de ne pas réduire la FM à des centres d’intérêt personnel. Parfois certaines personnes agissent comme des rouleaux compresseurs et ont tendance sans s’en rendre compte à caporaliser leurs loges autour de leurs préoccupations.
    Là où je ne suis pas d’accord, c’est avec cette vision binaire des bons et des méchants. Quelqu’un qui “roupille” sur sa colonne est aussi légitime que celui qui s’agite parfois en dépit du bon sens. Il est au moins présent en loge.
    Bref, chacun est différent. Tout le monde n’a pas les mêmes préoccupations. Une loge est par nature une mosaïque d’individus, de caractères, de convictions. Il peut arriver que certains se sentent écrasés par d’autres ayant plus de facilités à s’intégrer, à s’impliquer, à s’imposer, à parler. Il y a des loges qui sont écrasés par leurs membres intellos, politisés, spiritualistes, symbolistes, bavards, par ceux qui naviguent dans la stratosphère des hautes pensées.
    Certains donnent l’impression de roupiller alors qu’en réalité ils n’osent rien dire. Et pourtant, leurs interventions permettraient de revenir quelques fois dans le rationnel, le bon sens ou sur le plancher des vaches.

    • Un grand merci de votre commentaire. Je suis tout à fait d’accord avec vous. Par chance notre atelier ne se résume aucunement à cette problématique. Nos 3 pilliers nés en 1946 sont Résister/Relier/Transmettre et nous organisons des travaux sur différents sujets ( l’année dernière une conférence sur Abdel Kader, sur l’universalisme en FM, une sur qu’est ce qu’être FL en 2023 etc. ). Quand à l’aspect binaire, en effet, notre pavé est bien plus complexe que cela et je suis convaincue que nous œuvrons tous pour un même objectif, même si nos méthodes et avis divergent . A bientôt j’espère.

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