De notre confrère expartibus.it – Par Chrétien de Rosemunda
Ô Grand Esprit, dont j’entends la voix dans les vents et dont le souffle donne la vie au monde entier, écoute-moi.
Je viens devant toi, l’un de tes nombreux enfants.Je suis petit et faible. J’ai besoin de ta force et de ta sagesse.Laissez-moi marcher parmi les belles choses et laissez mes yeux admirer le coucher de soleil rouge et or.
Que mes mains respectent ce que tu as créé et que mes oreilles soient aiguisées pour entendre ta voix.Rends-moi sage, afin que je connaisse les leçons que tu as cachées dans chaque feuille, dans chaque rocher.
Je cherche la force, non pour être supérieur à mes frères, mais pour pouvoir combattre mon plus grand ennemi : moi-même.
Rends-moi toujours prêt à venir à Toi, avec des mains propres et des yeux droits, afin que lorsque la vie s’estompe, comme la lumière déclinante, mon esprit puisse venir à toi sans honte.
Prière du chef indien Sioux Yellow Lark
Cette ancienne prière est la synthèse de notre être. Nous nous retrouvons tous sur une rive à partir de laquelle nous devons nous transporter jusqu’à l’autre rive, où il n’y a pas de contingences de naissance, de vieillesse, de mort. Dans la traversée entre le monde du devenir et celui de l’être, cependant, il existe de nombreux obstacles et dangers, que nous devons surmonter pour atteindre notre destination.
C’est pourquoi nous, francs-maçons, sommes tenus de faire preuve de beaucoup de calme, de délicatesse, d’autorité et de finesse de conscience. Si nous ne suivons que ce que nous voyons sur les écrans de télévision de nos maisons, sur nos téléphones portables, avec la vie banale et vulgaire de la société d’aujourd’hui et de tous les temps, nous n’arriverons à rien, nous continuerons à tourner dans ce vortex et nous fera naufrage.
Il y a une autre façon d’exister. Seuls quelques-uns ont réussi à découvrir cette réalité intérieure : ce sont les prophètes, les vati, les clairvoyants, les grands maîtres, qui, après avoir perçu une autre essence, ont eu le courage de briser toutes les chaînes et d’acquérir cette émancipation intérieure qui est la vraie liberté de l’homme. Nous, francs-maçons, sommes invités à nous inspirer de ces enseignements.
Il ne s’agit pas de liberté démocratique, ni de libertinage ou de permissivité ; la Voie est une, tandis que les erreurs sont nombreuses.
Ce n’est qu’après avoir parcouru ce difficile chemin en montée que nous serons peut-être capables de comprendre le sens des paroles prononcées par de grands initiés, tels que Jésus de Nazareth, Krishna, Bouddha, Pythagore, Plotin, Platon et bien d’autres grands Maîtres du passé.
Cet enseignement est une voie d’émancipation progressive, d’illumination mentale, de libération des cœurs, afin que l’on puisse se tenir sur des bases solides pour ne plus être conditionné par des facteurs extérieurs. Ce n’est qu’ainsi que l’indépendance intérieure sera atteinte, ce qui nous permettra de voir les choses telles qu’elles sont réellement et non telles qu’elles nous apparaissent.
Jusqu’à ce que nous comprenions cette réalité profonde en nous, nous continuerons à tâtonner dans le noir, sans jamais trouver un rayon de lumière qui puisse nous montrer l’essence et donner de la valeur à la vie.
Nous devons continuer à chercher et il viendra un temps où notre cœur battra à l’unisson avec le cœur de l’Univers.
Une fois que nous aurons réussi à découvrir l’étincelle divine qui est en chacun de nous, nous devrons être vigilants à maintenir allumée cette torche intérieure, qui deviendra notre guide, notre étoile polaire guide, la boussole qui indique le chemin sur lequel nous devons marcher. Personne de l’extérieur ne peut nous montrer le chemin, tout doit se passer en nous.
Si nous commençons à comprendre, très simplement, que personne n’est parfait et a ses propres limites, nous aurons l’opportunité de nous améliorer grâce à la comparaison continue avec les autres.
« Connais-toi toi-même » gravé sur le fronton du temple de Delphes était à la base de la connaissance initiatique des mystères ; se connaître signifie comprendre combien il y a en nous des trois grandes énergies de notre pensée – Discrimination, Jugement et Compréhension – qui aujourd’hui se confondent dans l’échelle des fausses valeurs qui nous entourent.
Le but de notre cheminement est de nous construire avec l’aide et les conseils d’un Maître Intérieur et Extérieur, à l’écoute de sa propre perception, des critiques que chacun de nous se fait “consciemment“.
Cette attitude responsable, cet effort individuel pour se construire et construire un monde meilleur, pour développer et vivre l’idéal de fraternité avec pour devise « Il n’y a pas de religion supérieure à la Vérité », me semble, encore aujourd’hui, la finalité de la Franc-Maçonnerie.
Les francs-maçons soutiennent que ce sont les actions qui font avancer le monde. Alors notre devoir est “d’agir”, dans la vie profane et dans la vie initiatique, mais de le faire avec le coeur, qui ne peut jamais nous trahir, malgré l’esprit, qui peut nous tromper.
Les actions peuvent être classées en deux grandes catégories : les actions raisonnées, qui sont menées pour un gain personnel, pour plaire à quelqu’un avec quelque chose afin d’obtenir un avantage ; et puis il y a ceux qui sont spontanés, faits par amour, par altruisme, pour servir les autres, sans attendre aucune récompense en retour.
Les actions spontanées font naître en nous la plénitude de joie, cet état d’esprit difficile à décrire mais qui nous satisfait et donc nous n’attendons plus rien de personne.
Ce n’est pas l’action elle-même qui peut être définie comme plus ou moins belle, mais c’est la façon dont elle naît, c’est l’amour qui la rend belle et épanouissante pour nous-mêmes.
L’esprit doit être éduqué, et c’est ce que fait un franc-maçon ; l’action n’a pas besoin d’être grande ou petite, clinquante ou cachée, matérielle ou spirituelle, il suffit qu’elle soit belle, qu’elle vienne du cœur et qu’aucun retour ne soit attendu.
Ce n’est que lorsque l’esprit et le cœur sont en harmonie avec les choses qu’il y a beauté, donc seule l’harmonie peut donner lieu à un véritable résultat final.
Quand un Frère est en harmonie avec lui-même, il attire ses semblables, les rapproche et les conduit vers cet état d’esprit intérieur qui fait aimer son prochain, le rend meilleur.
La Fraternité Universelle est, en fait, un état d’esprit intérieur, qui n’est vécu et ressenti que si notre Être intérieur libère cette lumière qui dégage de la chaleur et attire d’autres Êtres également motivés comme nous.