Hiram roi de Tyr est le fils du roi Abchal, contemporain et allié de David et de Salomon.
La Franc-maçonnerie retient du roi de Tyr la triangulation qu’il compose avec le roi Salomon et le maître Hiram, en particulier par la fourniture de bois de cèdre du Liban qui entrèrent dans la construction du Temple de Jérusalem.
Et aussi Hiram, roi de Tyr, envoya ses serviteurs à Salomon, lorsqu’il eut appris qu’on l’avait sacré roi à la place de son père; car, de tout temps, Hiram avait été ami de David (IRois 5, 15). Et maintenant, donne des ordres pour qu’on me coupe des cèdres du Liban; mes travailleurs aideront les tiens, dont je te paierai le salaire selon ce que tu me diras. Car, tu le sais, il n’y a personne chez nous qui soit habile à couper les arbres comme les Sidoniens, (IRois 5, 20) La flotte de Hiram, qui avait apporté de l’or d’Ophira, apporta aussi du bois de santal, en fort grande abondance, et des pierres précieuses.Et de ce bois de santal le roi fit des balustrades pour la maison de YHWH et pour la maison royale, et des harpes, et des lyres pour les chantres. Il n’était point venu tant de bois de santal, et on n’en a point vu ainsi, jusqu’à ce jour (1 Rois 10,11-12).
De nombreux textes de la tradition rabbinique accordent à ce roi une place privilégiée peu évoquée par les francs-maçons.
Hiram de Tyr (le Talmud a une légende selon laquelle Hiram a obtenu 600 ans de Paradis pour récompense des Cèdres du Liban qu’il a fournis à la construction du Temple de Salomon) figure parmi les dix justes qui «sont entrés vivants dans le jardin d’Éden : Énoch fils de Jared, Eliézer le serviteur d’Abraham, Bithiah la fille de Pharaon, Seraḥ la fille d’Asher, le prophète Élie, le Messie fils de David, Ḥiram roi de Tyr, Eved l’Ethiopien, le serviteur du roi, Javetz b. Rabbi, et Yehoshua b. Levi.» (Jean-Yves Legouas Le messie dans la littérature biblique et rabbinique.
Josèphe, dans son traité contre Apion nous informe, sur le témoignage de Ménander, que le roi Hiram a reconstruit le temple de Melkart [le dieu Ba’al de Tyr]. Si Hérodote est correct dans ses données, il doit alors avoir existé pendant plus de dix-sept siècles. Hiram aurait, alors, abandonné le vieux Tyr et a pris sa résidence sur le île adjacente, entourant la place de la ville avec de hauts murs de pierre de taille. D’où le temple qu’Hérodote aurait vu eut été celui d’Hiram.
Le livre “Yalkutt” (qui est une compilation du Midrash) dit qu’Hiram s’est construit, au milieu de la mer, un paradis de sept cieux (comme Babel), et que pour le punir de sa grande fierté, Youd a envoyé Nabuchodonosor contre lui qui aurait détruit son paradis et l’a démoli en morceaux quand il avait environ 600 ans (John Yarker, The Arcane schools).
Le Rav Touitou David raconte la vie de ce roi et rapporte aussi la fin tragique d’Hiram après sa défaite contre Nabuchodonosor.
À huit kilomètres à l’est de la ville de Tyr se trouve le Tombeau du roi Hiram de Tyr. C’est un imposant mausolée et l’un des monuments les plus intéressants de Terre Sainte. Il est moins remarquable pour sa beauté et ses ornements que pour sa grandeur et sa durabilité. Couronnant une gracieuse colline, il se compose d’un piédestal et d’un sarcophage. Le premier est composé de quatre couches d’immenses blocs de calcaire, d’environ dix pieds de haut; ce dernier est taillé dans un bloc solide et mesure douze pieds de long, huit de large et six de haut et est surmonté d’un couvercle pyramidal de cinq pieds d’épaisseur. Les extrémités du couvercle sont biseautées, le haut arrondi et il est ajusté avec autant de soin qu’il est difficile de le retirer. Sur le côté nord du monument se trouve une voûte voûtée de 20 pieds carrés et 12 de profondeur, qui a sans aucun doute servi de lieu pour le repos final de la famille royale. (John P. Newman, From Dan to Beersheba, Chap. XIV, 1892.
Quelques mots sur les fameux cèdres du Liban
Les cèdres sont avant tout des arbres «sacrés». Le narrateur les a liés de manière inséparable à bon nombre des événements les plus grandioses de l’histoire de la Bible. Ce sont les «arbres du Seigneur», les «cèdres du Liban qu’il a plantés», (Ps. civ., 16.). Voici le reste de cette forêt dont le bois a été pris pour le Temple de Dieu à Jérusalem; (IRois, 5 et 6).
Ils expriment la grandeur, la force, la puissance et la gloire. Mais en dénonçant les jugements du Seigneur sur les orgueilleux et les arrogants, le prophète déclare: «Car le jour du Seigneur des armées sera sur tous ceux qui sont orgueilleux et élevés, et sur tous ceux qui sont élevés, et il sera ramené bas; contre tous les cèdres élancés et majestueux du Liban et les chênes du Basan »(Isa, 2,12-13). Comme une illustration du mécontentement de Jéhovah avec la fierté royale, Il demande à Ezéchiel de parler ainsi au roi d’Égypte, et à sa cohue: «Voici, il était sur le Liban un cèdre superbe, aux belles branches, à la frondaison ombreuse, haut de stature; sa cime perçait les nuages…» (Ezéchiel, 31,3-14) Briser les cèdres et secouer l’énorme masse sur laquelle ils poussent, sont des figures choisies par le psalmiste pour exprimer la majesté terrible et la puissance infinie de Dieu. «La voix du Seigneur est puissante; la voix du Seigneur est pleine de majesté. La voix du Seigneur brise les cèdres; oui, le Seigneur brise les cèdres du Liban.» (Ps. 29., 4, 5).
Les forêts de l’Est, toujours près du point d’allumage sous les rayons intenses d’un soleil vertical, sont fréquemment incendiées par l’insouciance de ceux qui se sont réfugiés dans leurs recoins, et l’élément dévoreur continue ses ravages jusqu’à ce que de vastes plantations soient consommées. À une telle conflagration, le prophète Zacharie compare les opérations destructrices des armées romaines sous Vespasien et Titus contre les Juifs, lorsque les nobles et les dirigeants ont été abattus, la ville et le temple réduits en cendres, le peuple soit mis à l’épée, soit vendu en esclavage, et tout le pays dévasté. «Ouvre tes portes, ô Liban! Que le feu exerce ses ravages parmi tes cèdres! Lamente-toi, cyprès, car le cèdre est tombé, les fiers géants sont abattus!» (Zach., 11 ; 1-2). JOHN P. NEWMAN, D.D., LL.D., Dan to Beersheba, Chap XV, 1892.
Dans le deuxième partie du Manuscrit Dumfries (p.14/16) il est écrit : Quel est le mystère du bois de cèdre ? Le bois de cèdre, de cyprès et d’olivier n’est pas sujet à la putréfaction et ne peut pas être dévoré des vers ; ainsi la nature humaine du Christ ne fut pas atteinte par la putréfaction et la corruption.
La franc-Maçonnerie d’adoption, centrée sur Noé, évoque l’analogie entre l’incorruptibilité du bois de cèdre et le vrai maçon vertueux p.54
Illustration de l’article : Frontispice de Navigatio Salomonis ophiritica illustrata de Martin Lipen, XVIIe siècle