Samedi 4 mars 2023 à 17h30 dans le temple bleu du 72 rue Courteline à Tours.
Avec Hélène Lœvenbruck autrice de « Le mystère des voix intérieures ».
Le silence, toutes les franc-maçonnes et francs-maçons l’ont en partage. Toutes et tous ont vécu cette période « sans voix » dans les mois de leurs premiers pas en loge. Mais bien rares sont celles et ceux qui n’évoquent pas la petite voix intérieure, tantôt sereine, parfois impatiente, qui a accompagné leurs étonnements, leurs efforts et leurs découvertes. Mais le rôle de cette « voix en soi » s’arrête-t-il au bout du premier silence ? Est-elle un outil pour la réflexion ? Quelle place ont les autres dans nos colloques intimes ? Est-elle un des chemins de l’intuition ?
Pour esquisser des réponses à ces questions, nous invitons une conférencière, profane : Hélène Lœvenbruck. Directrice de recherche au CNRS, membre du laboratoire de Psychologie et NeuroCognition de Grenoble, en mai 2022 elle publie « Le mystère des voix intérieures ». Dans ce livre, sorti chez Denoël, elle explore, avec une approche conjuguant les neurosciences, la philosophie et la littérature, les facettes parfois insoupçonnées du langage intérieur.
Avant de nous rejoindre à Tours, Hélène Lœvenbruck nous donne quelques premiers jalons pour l’échange que nous aurons avec elle.
« Réaliser pour tous les humains, le maximum de développement moral, intellectuel et spirituel, condition du bonheur qu’il est possible à chaque individu d’atteindre dans une humanité fraternellement organisée »
Entendez-vous votre voix quand vous récitez mentalement ce principe ?
Le langage intérieur, nommé aussi voix dans la tête, pensée verbale ou endophasie, prend des formes diverses selon les individus ou les situations. Ces variations de format, repérées assez tôt par les philosophes et les écrivains, ont entraîné des débats sur la nature auditive, visuelle, motrice ou amodale de l’endophasie.
Les neurosciences cognitives, avec leurs outils expérimentaux et leurs modèles théoriques, permettent de confirmer expérimentalement certaines intuitions sur la nature de l’endophasie et de mieux expliquer l’origine des variations.
L’endophasie est parfois condensée, avec des bribes à peine formulées, parfois, au contraire, elle est développée, avec des phrases entières prononcées mentalement, avec une sensation de voix intérieure. Elle peut prendre la forme de monologues ou de dialogues internes, revécus ou imaginés. Elle varie aussi en intentionnalité : parfois délibérée, parfois survenant à l’improviste, spontanément. L’endophasie varie sur ces trois dimensions, en fonction des situations, mais aussi des individus.
Les neurosciences cognitives permettent aussi de mieux comprendre les fonctions de l’endophasie. On observe ainsi que, pour de nombreux individus, l’endophasie joue un rôle central dans la cognition, notamment dans la mémoire, le calcul, la résolution de problème, la prise de décision, la planification. Elle est aussi impliquée dans la métacognition : elle renforce la conscience de soi, c’est-à-dire la reconnaissance de sa propre existence. Elle permet l’auto-régulation, l’auto-critique, l’auto-encouragement, l’auto-réconfort. En se parlant et en dialoguant intérieurement, l’être humain se forge ainsi une conscience de soi étendue dans le temps, qu’on appelle autonoèse, et améliore sa compréhension d’autrui. Se parler permet de se connaître, de s’entendre soi-même… et avec autrui
Attention, il s’agit d’une tenue blanche fermée . Cela signifie qu’elle est réservée aux Francs-Maçons , la conférencière étant une profane.
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