Le 30 novembre 1900, à Paris, meurt l’écrivain irlandais Oscar Wilde dont le nom complet est Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde. Né le 16 octobre 1854 à Dublin en Irlande, Oscar Wilde est le fils d’un chirurgien irlandais de réputation internationale. Sa mère, Jane Francesa Elgee, est une poétesse pleine de ferveur nationaliste, qui dans les années 1840, soutient la cause irlandaise face à l’Angleterre.
Après des études classiques au Trinity College à Dublin, où déjà il fait preuve d’une forte personnalité et se distingue des autres étudiants par l’extravagance de ses vêtements, Oscar Wilde est admis à l’université d’Oxford. Le poète y fait des études brillantes et a notamment comme professeur l’écrivain, poète, peintre et critique d’art britannique John Ruskin (1819-1900), l’un des porte-paroles d’un mouvement culturel qui estime que l’art ne doit être que recherche du Beau, sans aucune préoccupation morale ou sociale. Oscar Wilde est un élève brillant et distingué. Il a les cheveux longs, porte des cravates lavallière et orne les boutonnières de ses costumes d’un œillet, d’un lis ou d’un chrysanthème. Il se lance ensuite dans une carrière littéraire.
Esprit subtil et excentrique, dandy d’une rare élégance, sa célébrité devient grande dans les milieux culturels et aristocratiques londoniens qui accueillent avec ravissement ses premiers Poèmes (1881). Il devient très vite l’un des théoriciens de « l’art pour l’art », et le chef de file des « esthètes ». Il est ainsi invité à donner une série de conférences aux Etats-Unis sur l’esthétisme.
On lui doit notamment, publié dans sa première version le 20 juin 1890, Le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray), ou encore Le Fantôme de Cantervilleer et autres nouvelles (Lord Arthur Savile’s Crime and Other Stories), à partir de 1887.
Sa vie a été ponctuée par le scandale Queensberry. En 1891, Oscar Wilde rencontre Lord Alfred Douglas de Queensberry, s’en éprend, commençant ainsi une relation intime. Tous deux menèrent alors une vie débridée en affichant en public leur homosexualité.
Il est condamné à la peine maximale de deux ans de travaux forcés en 1895. L’écrivain irlandais décède à Paris dans le plus grand dénuement en 1900.
Il repose depuis 1909 au cimetière du Père-Lachaise, division 89. Son tombeau surmonté d’un monument s’inspirant d’un taureau ailé assyrien conservé au British Museum. Il est l’œuvre du sculpteur expressionniste Sir Jacob Epstein.
La tombe d’Oscar Wilde au Père-Lachaise
Dans un premier temps, il est modestement inhumé à Bagneux dans les Hauts-de-Seine. Mais en 1909, sa dépouille est transférée dans la nécropole parisienne grâce au soutien financier d’admirateurs et d’amis qui se portent acquéreur d’une concession au nom de la famille. Le mausolée réalisé par Jacob Epstein (1880-1959), pionnier de la sculpture moderne, représente un sphinx ailé, allégorie de la poésie.
Ce motif inspiré par le taureau androcéphale assyrien de l’époque classique fait allusion au poème de Wilde « « La Sphinge ». Le visage présente une ressemblance frappante avec celui de l’écrivain. Depuis 1950, le monument abrite également les cendres de Robert Ross, dernier compagnon et légataire d’Oscar Wilde. L’œuvre-hommage imaginée par Jacob Epstein a été un objet de scandale dès sa révélation. Les esprits pudibonds de l’époque se sont sentis offensés par la générosité de l’appareil génital du sphinx. Depuis, la sculpture a été castrée dans des circonstances qui demeurent encore énigmatiques.
À la fin des années 1990, un étrange rituel s’est répandu parmi les visiteurs. Afin de se donner de la chance en amour, ils se sont mis à embrasser le monument les lèvres fardées de rouge. Les empreintes grasses s’accumulant, les pigments vermillon laissant des traces indélébiles et les nettoyages successifs rendant poreuse la matière, la pierre s’est détériorée au point qu’une rénovation a été nécessaire pour sauver le sphinx d’Oscar Wilde. En 2011, le monument a été nettoyé en profondeur. Désormais, une enceinte de verre infranchissable le protège des effusions.
Le parcours maçonnique de Oscar Wilde
Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde (Dublin, 1854 – Paris, 1900) a été approché en février 1875 par John Edward Courtenay Bodley pour rejoindre Apollo University Lodge # 357. Wilde était lui-même en excellents termes avec le prince Leopold (1853-1884), duc d’Albany et comte de Clarence, membre de la famille royale britannique, initié au sein de la même Loge en 1874 et qui en devint 1er Surveillant en 1875, année qui le vit également accéder à la charge de Grand Maître Provincial de l’Oxfordshire.
Le père d’Oscar Wilde, sir William Robert Wills Wilde avait lui-même été un franc-maçon actif en Irlande. Il avait été initié à la Shakespeare Lodge #143 à Dublin en 1838 (Compagnon et Maître en 1839, Vénérable Maître en 1841).
Ce fut donc le 16 février 1875 qu’Oscar Wilde fut proposé à l’Appolo University Lodge par Sinclair Franklin Hood et John Edward Courtenay Bodley. Le vote revint favorable. Wilde dut bénéficier d’une dérogation car il avait moins de 21 ans. Il fut initié la semaine suivante.
Il passe au deuxième grade le 24 avril 1875 et est élevé à la Maîtrise le 25 mai de la même année. Il rejoignit la Churchill Lodge en novembre 1875. Il y remplit des charges de Inner Guard, c’est à dire garde intérieur, en 1876 et de Junior Deacon, second diacre, en 1877. Membre affilié au Oxford University Chapter N° 40, qui travaille au REAA, il devint, par la suite, Rose-Croix , soit 18e degré du REAA.
La carrière maçonnique d’Oscar Wilde commença et se termina au Magdalen College d’Oxford. Elle dura donc quatre années pendant lesquelles il participa à de nombreuses cérémonies. En fait, il ne payait plus son dû à l’Appolo University Lodge et fut expulsé de la Chruchill Lodge pour les mêmes raisons financières.
Son œuvre ne contiendrait qu’une allusion maçonnique dans le 1er act de Vera of the Nihilists avec un échange de mots de passe lors d’une réunion de conspirateurs.
Le Petit Palais, à Paris, lui a consacré du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017 une très belle exposition temporaire « Oscar Wilde-L’impertinent absolu ». Dirigé par Dominique Morel, conservateur au Petit Palais et Merlin Holland, petit-fils d’Oscar Wilde, un magnifique catalogue fut édité pour l’occasion.
Une des citations du poète : « L’égoïste n’est pas celui qui vit comme il lui plaît, c’est celui qui demande aux autres de vivre comme il lui plaît ; l’altruiste est celui qui laisse les autres vivre leur vie, sans intervenir. »
Sources : L’internaute histoire ; www.alalettre.com ; https://www.parisladouce.com/