ven 22 novembre 2024 - 17:11

L’origine des pierres de Stonehenge enfin découverte

De notre confrère connaissancedesarts.com – Par Agathe Hakoun

Après plusieurs analyses, les archéologues ont annoncé avoir découvert l’origine des mégalithes de Stonehenge, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Ces pierres monumentales viendraient du bois de West Woods, à 25 km du célèbre site néolithique britannique.

Il est l’un des sites archéologiques les plus fascinants de la planète et, pourtant, beaucoup de mystère plane encore autour de son histoire. Stonehenge, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, vient de révéler un de ses nombreux secrets. L’énigmatique monument, érigé en deux vagues de construction il y a 5 000 et 4 500 ans dans la plaine de Salisbury au Royaume-Uni, a fait l’objet d’une étude dont les résultats ont été publiés la semaine dernière (29 juillet) dans un article de la revue « Science Advances ». Les archéologues y annoncent la découverte de l’origine des mégalithes.

La fin d’un débat de plus de quatre siècles entre les scientifiques

Cela faisait plus de quatre siècles que les archéologues et les géologues débattaient sur l’origine de ces pierres. Le site de Stonehenge présente deux types distincts de dalles en demi-cercle : des petites pierres bleues et des blocs de grès de 9 mètres de long, également appelés des pierres de sarsen. Si les scientifiques ont retrouvé la trace du premier type dans les collines de Preseline, dans le sud-ouest du Pays de Galles, à 200 km du site, ils ignoraient encore l’origine du second. Initialement, ces mégalithes étaient au nombre de 80 et érigés en arcs carrés. Aujourd’hui, il n’en reste que 52 qui forment l’architecture principale de Stonehenge.

Pour découvrir l’origine de ces gigantesques pierres, une équipe de chercheurs, menée par David J. Nash de l’université de Brighton, a analysé les éléments présents dans les roches pour identifier leur composition chimique. Géochimie, spectrométrie de fluorescence X, spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif, spectrométrie d’émission atomique… Toutes les données obtenues ont permis de conclure que la majorité des pierres de sarsen ont la même composition chimique et proviennent des environs de West Woods, situé dans le comté de Wiltshire, à seulement 25 km au nord du célèbre site néolithique. Surplombant la vallée du Kennet, ce bois du 6 km² contenaient autrefois une forte concentration de sarsen, dont la plupart des pierres ont été brisées et enlevées à partir du XIXe siècle.
A 360° View of Stonehenge
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Une découverte réalisée grâce à un échantillon retrouvé

Les scientifiques n’auraient pas pu obtenir ces précieux résultats sans la redécouverte d’une carotte complète de la pierre numérotée 58. En 1958, lors d’un programme de restauration à Stonehenge, trois monolithes tombés en 1797 ont été à nouveau érigés. Pour conserver certaines pierres, comme la 58, des trous horizontaux ont été percés et des carottes de forage ont été récupérées. Considéré comme perdu depuis la fin du chantier, en 2018 un échantillon complet, de 1,08 m de long pour 25 mm de diamètre, de la pierre 58 a été renvoyé au Royaume-Uni après un séjour de plusieurs décennies aux États-Unis chez Robert Phillips, un ancien tailleur de pierre qui était sur place pendant les opérations de forage. Avec l’autorisation de l’English Heritage, l’association qui gère le site de Stonehenge, un fragment de 67 mm de long de l’échantillon a été donné aux chercheurs afin de les analyser. Cette carotte de forage a notamment permis l’obtention des signatures chimiques à haute résolution, essentielles pour déterminer la provenance du mégalithe.

À présent, des recherches archéologiques et des échantillonnages de sarsen plus précis vont être mis en place à West Woods pour restreindre la zone et identifier la fosse d’extraction préhistorique précise de Stonehenge. Si on ignore la raison pour laquelle les bâtisseurs du site ont utilisé le sarsen de West Woods, David J. Nash et son équipe suggèrent que la taille et la qualité des pierres présentes là-bas y sont certainement pour quelque chose.

Pour rappel, chaque année, des milliers de personnes, adeptes du druidisme, amoureux de la Nature ou simple touristes, se retrouvent à Stonehenge pour célébrer le solstice d’été et perpétuer la mémoire de ce lieu dont la fonction précise continue d’échapper aux chercheurs.

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