Éric Simon – Les éditions du Zeugma, 2018, 128 pages, 16 €
Vous pensez cœur politique, économique, culturel et intellectuel de Grande-Bretagne ? Vous pensez nécessairement Londres. Londres, célèbre pour ses palais royaux et ses musées. Londres, riche d’une histoire qui s’étend sur des milliers d’années et dont les vestiges du passé fascinent toujours autant. De la Tour de Londres à l’église du Temple, des majestueux palais de Buckingham Palace, de Kensington Palace à l’Abbaye de Westminster, de Big Ben ou encore de la Cathédrale Saint Paul, qui domine la City, à Tower Bridge, de Picadilly Circus à Trafalgar Square. Mais ce Londres là, vous le connaissez !
Ce que vous propose Éric Simon, écrivain, conférencier, historien, conteur, chroniqueur de radio et de télévision, bien connu de la communauté française de Londres, c’est tout autre chose. Ce « Fureteur de Londres », spécialiste du Londres d’Harry Potter et de Blake et Mortimer nous guide, cette fois-ci, à la découverte du Londres qui a vu la naissance, il y a plus de 300 ans, de la Franc-Maçonnerie moderne.
L’auteur plante tout d’abord le décor avec le Freemason’s Hall en plein cœur de ville, dans ce très maçonnique quartier qu’est Covent Garden. Puis Éric Simon nous plonge, avec un bref rappel historique, dans ce Londres qui a vu César tenter de remonter, sans succès, la Tamise vers 55 av. J.-C., mais aussi l’édification de l’église du Temple, cachée dans un labyrinthe des venelles, construite par les moines soldats, sur le modèle du Saint-Sépulcre à Jérusalem, en passant par le grand incendie de septembre 1666. Sans manquer de nous éclairer sur la vie de personnalités telles que Jean-Théophile Desaguliers (1683-1739) et la Royal Society, Isaac Newton, Christopher Wren et tant d’autres figures célèbres auxquelles la Franc-Maçonnerie doit tant. Mais le lecteur y découvrira, avec profit et plaisir, des noms moins connus, mais tout aussi importants pour notre Fraternité tels que l’élève de Christopher Wren, l’architecte Nicholas Hawksmoor (c. 1661-1736) qui conçut les tours de la façade de l’abbaye de Westminster et réalisa aussi six autres églises à Londres, ou encore le peintre, graveur et philanthrope William Hogarth (1697-1764).
Du XVIIIe siècle, nous retiendrons les tavernes, comme L’Oie et le Grill, le déroulement de la journée du 24 juin 1717 et des multiples anecdotes évoquées par l’auteur, comme tant de petites histoires qui font la grande.
Plus près de nous, Éric Simon esquisse une histoire fort intéressante des Maçons français à Londres, surtout au XIXe siècle, que cela soit les prisonniers des guerres napoléoniennes ou des français exilés sous Napoléon III ou encore la Commune. Se faisant aussi l’écho des Philalèthes – ami ou chercheur de la vérité – d’Annie Besant et du Droit Humain International, Éric Simon ne peut passer sous silence les vies et lieux de résidence de nos illustres Frères Rudyard Kipling et Sir Arthur Conan Doyle. Ou, plus simplement, de dessiner un juste tableau de Frères français maçonnant au sein des Loges « Hiram » du GODF, « The White Swan » de la GLDF et « Réunion Fraternelle et Tradition » de la GLTSO.
L’ouvrage est illustré par de nombreuses photos couleur de l’auteur. Alors guide touristique, de voyage ou simple carnet de route ? En tout cas, un format poche (11×17 cm) fort pratique qui vous accompagnera partout sur le chemin…londonien.