Quelles raisons avons-nous de vivre ?
Comme on l’entend dire fréquemment, on ne demande pas à vivre ! On est là et ensuite il faut faire avec !
Il faut faire avec ce que l’on a : nos capacités physiques et intellectuelles pour « passer entre les gouttes » jusqu’à ce qu’elles s’épuisent et qu’un jour tout cela s’arrête !
Au total, on comprend très vite que notre existence ne dure qu’un temps et que nous serons vite remplacés.
Depuis la nuit des temps, les êtres humains ont imaginé que la vie ne s’arrêtait pas à cet espace-temps sur la terre ; ainsi en est-on venu à créer des religions !
Très vite on comprend que cela fait très plaisir de s’imaginer continuer à vivre dans un paradis.
Si notre corps nous donne du plaisir, est-ce que le plaisir est une raison de vivre ?
Les pulsions font partie de notre physiologie, doit-on s’en remettre à elles ?
Observer et apprendre est une nécessité, devons nous consacrer notre temps de vie à apprendre ?
Il est commun d’entendre dire que la fraternité est aussi une raison de vivre. Quand elle existe, c’est sûr que cela constitue un atout non négligeable mais il faut bien se rendre compte que la solitude est une compagne toujours présente.
L’amour du conjoint ou de la conjointe, de ses enfants, de ses parents, de ses sœurs et frères, est-il une raison de vivre ? Sûrement dans la mesure où il faut être en bonne santé pour pouvoir aimer les autres ; non, dans la mesure où nous ne pouvons pas les rendre responsables de notre qualité de vie !
Dieu est-il une raison de vivre ? La question ne se pose apparemment pas pour les croyants puisque le suicide est la plupart du temps interdit par les religions cependant Dieu n’est qu’un concept manipulé par les églises et comment être libre si on accepte de s’enchaîner à un dogme ?
A vrai dire, chacun/chacune s’invente des raisons. Celle que je vous propose n’est pas forcément la meilleure, mais elle a l’avantage de ne pas être trop hypocrite et délirante.
Partons de cette réalité du corps et de la connaissance que nous avons de son fonctionnement.
Ce qui est extraordinaire, c’est sa capacité à s’adapter !
Prenons l’exemple d’une voiture qui fonctionne au diesel ; si vous mettez dans le réservoir de l’essence sans plomb, il est clair que vous n’allez pas conduire longtemps.
Le corps, lui, il accepte tout. Bien sûr cela ne va pas lui faire du bien mais enfin il fonctionnera à sa manière avec quelques ratés.
Et bien, une raison de vivre c’est de respecter son corps.
Pour le respecter, il faut apprendre à le connaître et cela n’est pas si facile que cela car ce corps nous pousse aussi, et en même temps, à agir ; concilier l’action et la réflexion est tout un art que l’éducation n’apprend pas forcément.
On a coutume de distinguer le corps et l’esprit, mais n’est-ce pas un non-sens ? L’esprit fait partie du corps ; l’esprit n’a pas un fonctionnement particulier ; il lui faut de l’oxygène et des nutriments comme n’importe quelle autre partie du corps !
Globalement, ne pourrait-on pas reconnaître que nous passons une bonne partie de notre vie à nous créer des entraves au fonctionnement de nos corps ?
Nos compagnes les chaînes
Voici une petite liste non exhaustive de toutes les entraves que nous prenons parfois un malin plaisir à cultiver :
- Les addictions : c’est un grand chapitre des différentes manières de compliquer notre vie ; du surpoids à l’usage toxicomane en passant par l’alcoolisme plus ou moins mondain, tout se passe comme si les êtres humains étaient incapables de trouver en eux-mêmes une motivation pour s’investir dans une tâche.
- L’ambition : c’est l’incapacité de se satisfaire d’un fonctionnement basique pour s’imaginer « en haut de l’affiche » et utiliser tous les artifices pour y arriver ! En franc-maçonnerie on appelle cela la cordonnite chère à nos conseillers de l’ordre et aux hauts grades !
- Les peurs : reliquats d’une enfance perturbée, elles ne peuvent être assumées qu’avec une aide psychothérapique ; ne pas vouloir s’en occuper expose à des inhibitions handicapantes.
- Les désirs : La société a tendance à les valoriser « Vivez selon vos désirs ! » ; ce sont des pulsions qui méritent de ne pas y céder sans réflexion.
- Le manque de confiance en soi : autre reliquat d’une enfance perturbée qui justifie un accompagnement.
- La culpabilité : C’est une des grandes chaines qui entrave nos ressources naturelles. Une aide psychothérapique est indispensable pour en venir à bout.
- Les pulsions : elles sont inhérentes à notre fonctionnement ; les contrôler fait partie de l’apprentissage.
- La possession de biens matériels : c’est une manière de vivre qui est habituelle : valorisation sociale, témoignage de réussite, etc. Comprendre que c’est une vanité sans intérêt est une étape dans la libération !
- L’avarice : un élément qui rend impossible l’initiation ! Une réelle pathologie !
- La mythomanie : un réflexe courant pour « paraître » exister ! A plaindre !
- La paresse : avec l’âge, elle peut aboutir au « syndrome de Diogène » !
- La maladie : vaste sujet. Pourquoi tombe-t-on malade ? Bien souvent la maladie est provoquée ! Maladie, désir de mort, en soi et chez les proches ? Bien sûr, elle se soigne, souvent mais pas toujours !
- Le désordre : Une manière de refuser l’ordre ? Une raison pour mieux se connaître !
- L’obsession (parfois appelée maniaquerie) : On dit que le caractère obsessionnel convient très bien à la pratique rituelle ! Attention de ne pas en faire une idée fixe !
- Le poids du passé (Une expérience traumatisante) : c’est le problème du deuil non accepté qui aboutit à ce qu’on appelle le syndrome du rétroviseur ! Une aide psychothérapique est indispensable.
- L’éducation (le formatage) : tout le monde n’est pas capable de prendre des distances avec son éducation et de ne pas confondre apprentissage et affection.
- Harcèlement, tyrannie d’un proche : Chez l’adulte, cela concerne généralement plus les femmes qui peuvent se sentir piégées dans une situation de contraintes multiples ; un accompagnement est souvent indispensable pour gérer toutes les conséquences d’une prise de distance.
- Un environnement peu propice à l’épanouissement : que ce soit par l’habitat, par l’ambiance de travail ou par des conditions de transport, changer d’environnement n’est pas toujours facile à faire ! Être aidé pour envisagez toutes les possibilités s’avère indispensable !
- Un problème physique, un complexe d’infériorité : Seule une aide peut permettre de vivre différemment.
- La paranoïa : c’est une maladie psychiatrique et à ce titre il faut accepter les traitements.
Et en quoi l’idéal maçonnique peut nous concerner ?
La vie en loge maçonnique peut être comprise comme un apprentissage d’une méthode de libération de toutes ces entraves qui nous empêchent d’évoluer.
En loge, on peut trouver de l’aide, pour peu qu’on accepte de faire une démarche.
En loge, on peut avoir une perception de l’essentiel et de tout ce qui est superficiel.
Cet apprentissage nous permet un travail personnel qui va approfondir ces premiers acquis.
Naturellement, toutes les loges n’offrent pas ce climat favorable à une libération des chaines qui nous entravent ; il faut savoir être prudent et vigilant.
merci Alain, c’est toujours un plaisir de te lire.
3 bises
JLV
Merci MTCF Jean-Luc pour ton encouragement !