Jean-Paul Dekiss
Éditions de l’Alisier blanc, 2021, 264 pages, 18 €
Présentation de l’éditeur
Les Tables ternaires révèleront ta maman à elle-même. Tout en étant très féminine, sous ses airs de faiblesse, elle a un tempérament bien trempé. Elle ne surmonte pas son chagrin en l’exprimant ou en le diluant dans les larmes, comme le font souvent les femmes. Ce qu’elle garde enfoui remonte en elle en grondant à la manière d’un volcan, comme si, ayant voyagé dans l’Hadès avec Orphée, elle y aurait tout vu, tout entendu et qu’après cela plus rien ne pourrait l’étonner. Je te donne là un avis de femme… – Mais tu es un archange, Amalthée ! La jeune femme lance à Christian un regard en biais un peu moqueur, l’un de ceux qui avaient ravi le musicien dès leur première rencontre.” Que devient le Paradis avec l’évolution démocratique du monde humain ? Comment a-t-il évolué depuis que Dante en avait fixé l’imaginaire au tournant du 13e siècle ? L’auteur s’appuie sur la tradition chrétienne pour donner ici une version laïque de l’éternité, en proposant, sous une forme tragi-comique, une ère post-religieuse où l’être humain serait prêt à réaliser le paradis sur terre.
Biographie de l’auteur
Jean-Paul Dekiss est l’auteur de plusieurs livres consacrés à Jules Verne, parmi lesquels “Le rêve du progrès” (Découvertes Gallimard), “Jules Verne l’enchanteur” (Le Félin, Grand Prix 2000 de l’Académie de Marine) et “De la science à l’imaginaire” (co-auteur, Larousse, Prix Roberval 2004). Réalisateur et producteur de films, il a créé et dirigé la Maison de Jules Verne à Amiens. Il est co-fondateur de La Ferme des Lettres, résidence d’écrivains située dans le Tarn-et-Garonne. “Æviternité” est son premier roman.
[NDLR : Jean-Paul Dekiss est un homme délicieux. Que dis-je ? Un Frère délicieux. Ma rencontre avec lui remonte à ces jours heureux qu’ont été les Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, en juillet 2021, première grande manifestation maçonnique post-confinement. Conférencier, en compagnie de Franck Fregosi, sur la table ronde « Spiritualité plurielle », Jean-Paul Dekiss a, de plus, rencontré son public. Côté profane, il est scénariste, réalisateur et producteur de films. Il se tourne vers la littérature à la fin des années 1990 et se consacre d’abord à l’actualisation et à la valorisation de l’œuvre de Jules Verne (1996-2011). Fondateur de la Revue Jules Verne (1996), il est président du Centre international Jules Verne à Amiens (1996-2000), puis Directeur (2000-2011). Il est l’auteur de plusieurs livres consacrés à Jules Verne parmi lesquels Le rêve du progrès (Collection Découvertes Gallimard), Jules Verne l’enchanteur (Le Félin, Grand Prix 2000 de l’Académie de Marine) et De la science et à l’imaginaire (coauteur, Larousse, prix Roberval 2004). Il a présidé la Fédération des Maisons d’Écrivains et des Patrimoines Littéraires, de 2000 à 2002, et est cofondateur de La Ferme des Lettres, résidence d’écrivains située dans le Tarn-et-Garonne. En mai 2021, il publie son quinzième ouvrage, ÆVITERNITÉ son premier roman. Chez l’Alisier blanc. Il s’agit d’une petite maison d’édition éclectique, créée début 2019 dans les collines du Sud-Quercy. Véritable corne d’abondance, le Quercy Caussadais offre vins, fruits, truffe, safran, agneau… mais aussi une belle littérature grâce à l’apport d’auteurs authentiques ! Elle publie des essais (histoire, littérature, sociologie, anthropologie…), de la poésie, des albums jeunesse et des œuvres de fiction (nouvelles, romans).
Dans son prologue, l’auteur nous confie volontiers que son ouvrage s’appuie sur la légende chrétienne… mais que ces écrits ne manqueront pas de semer la zizanie au Paradis. Parle-t-on déjà de transgression ? Traverse-t-il – nous pourrions dire transperce-t-il – la limite pour atteindre l’illimité ?
Et tout commence avec Pierre – le saint ? – gardien du Paradis qui tient, « entre ses mains, la clé blanche et la clé jaune de l’Arche d’Alliance ». Rappelons que les clés de saint Pierre, qui symbolisent le pouvoir délégué à l’Église par Jésus Christ, figurent dans les armoiries du Saint-Siège, mais surtout qui, en héraldique et symbolique des couleurs, signifie que la première clé d’or ou jaune, représentant le pouvoir céleste, est posée sur la seconde d’argent ou blanche, symbolisant le pouvoir terrestre.
Pour qui pense Paradis, pense anges. En effet, un ange, intermédiaire entre Dieu et les hommes, est une créature surnaturelle dans de nombreuses traditions, notamment dans les trois religions abrahamiques et dans l’Avesta.
L’auteur nous explique qu’il a imaginé dans son roman une éternité qui serait sur la voie d’une éternité laïque et maçonnique ! le titre de son roman ÆVITERNITÉ est emprunté au religieux de l’ordre dominicain, célèbre pour son œuvre théologique et philosophique, saint Thomas d’Aquin (c. 1225-1274) qui donne une définition des anges.
En relation avec la Maçonnerie, son roman l’est bien, car l’éternité, ou plus généralement la spiritualité, est une question traitée dans les degrés supérieurs d’un parcours maçonnique en général et au sein du Rite Écossais Ancien et Accepté en particulier. Un livre construit comme un labyrinthe. À nous de savoir y voyager, le traverser – dernier voyage de l’homme vers la mort, ou le passage vers l’au-delà – ou atteindre son centre – encore faut-il pouvoir ressortir – et survivre, en initié, à une telle épreuve. Le face-à-face avec la mort permet à l’individu sa résurrection. Il entrera ainsi dans une nouvelle vie.]