Si l’on s’en rapporte à nos usages et même à nos traditions, nous ne pouvons que nous souhaiter de la tempérance.
Le pays est fracturé et il faut à tous crins le briser davantage. C’est la tumultueuse déferlante des réseaux sociaux qui accorde toujours plus d’écho à l’invective et à l’exaspération, tenues pour plus valorisantes qu’un débat argumenté sur un socle de faits vérifiés. Les esprits se montrent immédiatement irritables et incandescents. L’outrance et l’outrage se livrent, à tout sujet, à une surenchère effrénée. L’art de la conversation est en péril. Qui n’est pas soupçonneux devient suspect. Dans le miroir grossissant des médias, nous nous résumons à une société de crises de nerfs.
Et, pourtant, combien sont-ils à faire sagement la queue, une heure durant, avant de passer leur test virologique ! Combien sont-ils à porter sagement leur masque et à éviter de se toucher, en faisant leurs courses ! Combien sont-ils à se réunir sagement à quelques-uns, tous vaccinés, dans un domicile aéré, pour partager de brefs moments de convivialité !
Ce qu’il faut abolir, c’est ce goût d’avoir raison contre l’autre ; ce qu’il faut promouvoir, c’est le désir d’apprendre les uns des autres et d’élaborer ensemble une vérité plus nuancée. En prenant nécessairement plus de temps que dans ces polémiques stériles et cinglantes qui s’enflamment aujourd’hui, à la moindre occasion. Comme francs-maçons, notre rôle n’est-il pas de contribuer à former nos concitoyens à la délibération publique, en ne faisant, après tout, que « poursuivre au-dehors l’œuvre commencée dans le temple » ?
« Vaste programme ! » pourrait-on s’exclamer, à l’instar du Général de Gaulle qui aurait ainsi réagi quand Louis Vallon se serait écrié : « Mort aux cons ! » À cet égard, au demeurant, j’ai l’impression qu’aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes cernés, concernés, devrais-je plutôt dire, et même consternés…
En tout cas, en cette année électorale majeure, je nous souhaite une solide santé pour faire face aux défis de toutes sortes que nous devons affronter en ce monde !
Alors, bonne année à toutes et à tous. 2022, double chiffre : double bonheur !