Dans le dernier article sur l’Ethique (shilaparamita), j’induisais l’entraînement de l’esprit (discipline) qui n’est pas une activité en force mais une discipline régulière qui résulte du désir de connaître, de connaître vraiment en toute clarté et qui peut nous permettre de transformer notre vie en œuvre d’art.
Ce qui me permet d’introduire une autre paramita qui est la PATIENCE. Il nous faut effectivement cultiver notre patience pour arriver à une discipline régulière. La discipline rend l’attention et la concentration durables et nous permettent d’approfondir notre pratique.
Un maître zen Kodo Sawaki commentant le Shodoka : Le chant de l’immédiat satori, relate les conseils qu’un maître donne à son disciple :
« La patience, c’est ne pas te réjouir quand tout va comme tu le désires, ni t’irriter quand tout va mal ».
La patience c’est avoir un esprit non perturbé par les émotions. On cherche alors à ne pas répondre à ce qui nous dérange, à l’insulte et à l’agression. On cherche également à accepter les obstacles, les souffrances. Il ne s’agit pas de masochisme, de chercher la souffrance par la souffrance, mais plutôt de ne pas ressentir d’irritation face à une souffrance ou un obstacle. Devant un problème, on cherchera à maintenir son calme, à bien respirer, à analyser son esprit pour ne pas laisser surgir la panique ou l’agressivité. On examinera la situation et les différentes solutions qui s’offrent à nous pour le résoudre.
La patience présente trois aspects : le fait d’assumer de bon cœur les épreuves et les difficultés, celui de rester imperturbable quand les autres nous nuisent, et celui de ne pas avoir peur de la réalité ultime. Si ce dernier aspect de la patience vient à manquer, les deux autres ne permettent pas de dépasser les voies mondaines, et si les deux autres manquent ou sont trop faibles, on aura beaucoup de mal à acquérir les qualités propres à la voie et au fruit de la voie en pratiquant la générosité et les autres vertus transcendantes, quelque soit son désir d’y parvenir. Il en sera comme d’un voyageur qui, sans compagnon ni escorte, aurait pris une route infestée d’ennemis, de bandits et de bêtes féroces. Il lui sera extrêmement difficile de parvenir à destination. Exhortons-nous donc nous-même et entrainons-nous à la patience en cultivant le courage.
La patience est une disposition mentale, source de joie intérieure. Elle détruit la colère, l’inimitié, la haine ou l’injure.
Ida Radogowski
Ida a créée avec d’autres personnes LA LETTRE DES DEUX VOIES pour favoriser des échanges et des liens entre Francs-Maçon (nes) qui sont déjà dans une démarche bouddhiste ou qui souhaite connaître un peu mieux le bouddhisme.
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