De notre confrère suisse RTS – Propos recueillis par Valérie Hauert – Texte web: Pierrik Jordan
A l’occasion de son 150e anniversaire, la loge franc-maçonne lausannoise va organiser une journée portes ouvertes dimanche, afin de mieux se faire connaître. Le public pourra ainsi exceptionnellement visiter les deux temples de la rue Petit-Beaulieu.
A l’occasion de son 150e anniversaire, la loge franc-maçonne lausannoise va organiser une journée portes ouvertes dimanche, afin de mieux se faire connaître. Le public pourra ainsi exceptionnellement visiter les deux temples de la rue Petit-Beaulieu.
On les accuse de vouloir dominer le monde, d’organiser un “nouvel ordre mondial” ou encore d’adorer Satan. Les théories complotistes autour des francs-maçons sont légion. Et pour cause, la société a su cultiver la discrétion.
Mais pour célébrer ses 150 ans, la loge “Liberté” à Lausanne a décidé d’ouvrir ses portes au public. Le public pourra ainsi découvrir cette loge franc-maçonne, parcourir trois expositions et écouter deux conférences. Et cette journée va certainement attirer curieuses et curieux, car ce genre d’opportunité ne se présente pas tous les jours. La dernière ouverture des lieux remonte à 2009.
Discrétion historique
Interrogé vendredi dans La Matinale, Dominique Alain Freymond, directeur du groupe de recherche Alpina et membre de la loge lausannoise, justifie cette démarche par “la volonté de partager ce que nous faisons, mais surtout pour travailler sur les malentendus. La maçonnerie est toujours mal comprise, il y a toujours beaucoup de légendes urbaines”.
“Nous sommes une association au sens du code civil, nous avons des statuts, nous n’avons rien à cacher”, détaille-t-il, même si les loges francs-maçonnes restent “plutôt discrètes”.
“Cette discrétion est liée à deux éléments”, explique Dominique Alain Freymond. “Tout d’abord, la franc-maçonnerie a été pourchassée sous le nazisme, sous le franquisme ou sous le communisme”. Et puis la maçonnerie reste une association qui cultive des secrets, concède-t-il.
Des pierres brutes à tailler
“Dans la symbolique du maçon, nous sommes des pierres brutes qu’il faut tailler, pour ensuite faire partie du temple de l’humanité, c’est-à-dire être meilleurs”, expose-t-il. La franc-maçonnerie consiste donc à “réfléchir pour chercher à s’améliorer”, autour de conférences ou de réflexions communes qui ont lieu dans les temples. Mais “il n’y a pas de catéchisme” dans les réflexions qui sont menées au sein des loges, souligne-t-il, “c’est-à-dire qu’il n’y a pas une seule signification précise”.
Interrogé sur la volonté de dissiper les différentes théories conspirationnistes dont les francs-maçons sont la cible, Dominique Alain Freymond rappelle que les premières théories datent de 1797. “Donc ça fait 225 ans qu’on nous accuse de comploter pour prendre le pouvoir sur la Terre. On ne doit pas être très bons, on essaie depuis 225 ans et on n’y est pas encore arrivés”, sourit-il.
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