(Par Claude Jousseaume)
« Le plus grand, le plus inquiétant et, peut-être, le seul magicien du vingtième siècle… »
Robert AMADOU.
« Homme, sois fort ! Jouis de chaque chose et de chaque extase, sans craindre qu’un Dieu doive te condamner pour cela »
Aleister CROWLEY in « Liber Legis »
De nombreuses polémiques ont entouré l’existence de cet homme. Aujourd’hui presque soixante ans après sa mort, les rumeurs les plus folles continuent de courir ! Qu’on l’aime ou qu’on l’abhorre, il est clair que le personnage d’Aleisteir Crowley ne peut laisser indifférent ! Mais remontons ensemble le temps et venez en notre compagnie à Hasting, petite cité balnéaire sur la côte sud de l’Angleterre, nous sommes le premier décembre 1947!
La deuxième guerre mondiale est terminée depuis plus de deux ans, mais la visite médicale d’aujourd’hui semble orageuse et se passe plutôt mal! Docteur et patient ne sont pas du tout d’accord, le praticien ne veut pas donner au malade irascible ce qu’il réclame : une dose importante d’opiacées ! Le médecin quitte la demeure de cette petite pension de famille, en claquant la porte. Pris d’une violente attaque cardiaque, son patient décède peu après en le maudissant.
Le praticien ne lui survivra pas longtemps, il mourra le lendemain d’un accident de la route.
Le malade se nommait Aleister Crowley.
On ne contrarie pas impunément un « sorcier »
A la légende de « Magick »(1) s’ajoutait ce nouvel épisode !
Quelques jours après son trépas, le Lord Chief of Justice d’Angleterre (l’équivalent de notre Garde des Sceaux) déclara : « Aleister Crowley était le personnage le plus immonde et le plus pervers du Royaume Uni »
Mais plongeons ensemble si vous le voulez bien dans le tourbillon des passés !
Edouard, Alexandre Crowley naquit sous le signe de la Balance à Leamington, non loin de Manchester en Grande Bretagne le douze octobre de l’an 1875, un jour de violent orage.
I875 : en France, Eliphas Levi (2) venait de mourir au mois de mai, plus tard Crowley s’imaginera être la nouvelle incarnation de l’auteur de « Dogme et Rituel de la Haute Magie » (il lui dédiera d’ailleurs un ouvrage).
Aleister Crowley avait une certaine tendance à croire être la réincarnation des personnages illustres décédés qu’il admirait, (Eliphas ne fut pas seul).
Ses parents, appartenaient tous deux à une secte protestante connue comme une des plus intransigeantes : les « Darbystes ».du nom de John Nelson Darby, pasteur anglican (1800-1882) qui produisit sa propre bible. Le leitmotiv de cette secte était une interprétation littérale des écritures, rigorisme moral, refus de contact avec d’autres églises et l’abstention d’engagement politique de toute sorte basé sur les visions de sa collaboratrice le médium hystérique Margaret Mac Donald n’ont rien arrangé. De ce rigorisme le jeune Alick (surnom d’Alesteir dans sa jeunesse) ne s’en remettra pas et aura tout au long de son existence une haine farouche pour l’hypocrisie de la religion chrétienne et de ses pendants, je cite : « Cette religion contrôle ses fidèles par la culpabilité et la honte ». Il déclarera d’ailleurs plus tard comme nous le rappelle Massimo Introvigne : »C’est leur Dieu et leur religion que je veux détruire »
Crowley, en effet avait cette caractéristique qu’il n’oubliait jamais les souffrances et les affronts subis. Tout au long de sa scolarité, il ressentira cette ambiance, l’Angleterre puritaine de la Reine Victoria était partout la même. Combien de tourments a du subir le futur Magicien, ballotté d institutions en pensionnats, l’enfant eut à connaître les pires tourments, privé d’amour et de tendresse, en proie à toutes les vexations, il est accusé des pires maux. Jamais, son psychisme ne se relèvera totalement des humiliations et des brimades subies pendant sa prime jeunesse. Toute sa vie, le Mage luttera contre l’injustice et son désir de revanche contre l’adversité.
Le père d’Alesteir était un riche commerçant, négociant en bière, sa mère d’origine irlandaise ne donna jamais au jeune garçon le moindre baiser ou caresse.
Même la présence d’un simple jouet était interdite dans la demeure familiale. Les conditions de vie étaient spartiates. Surtout après le décès du père du jeune garçon survenu en mars 1887, (des songes prémonitoires avaient prévenu Alick alors âgé de onze ans de ce triste événement).
.La famille Crowley tombe alors sur la coupe de Tom Bishop frère trop proche de sa mère Emilie, un homme fanatique violent et méchant (fidèle zélateur de la secte). Il rudoie l’enfant et abuse probablement du garçonnet a qui il attribue le surnom de la Bête (plus tard Aleister Crowley se fera appeler : « The Great Beast » en référence à la Bête de l’Apocalypse de saint Jean, et ne manquera pas d’ajouter 666 à ce « charmant » patronyme) (3)
« …Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la Bête. Car c’est un nombre d’homme et son nombre est 666»
Saint Jean
La Genèse d’un Mage
Après ces années de souffrance, le jeune homme rentre à la faculté de Cambridge : le Trinity collège, il s’y fait remarquer par son refus total de passer examens ou diplômes. Ses passions sont la Magie (déjà) et l’escalade ; il faut savoir, (même si ce n’est pas le sujet de notre étude) que Crowley fut un des meilleurs alpinistes de son temps, vainqueur en 1902 d’un sommet réputé de la chaîne himalayenne.
Il « commet » aussi ses premiers écrits : deux recueils : poésie avec : « Alcedama » et, déjà érotisme, « White Stains » inspiré de Charles Baudelaire, plus tard il rédige même un : « Diary of a drug friend ». Point n’est besoin dans ce cas de traduction. Le jeune homme multiplie les expériences sexuelles de toutes sortes et de toutes natures affectionnant particulièrement les étreintes avec les prostitués surement des deux sexes. Il notera plus tard quelquefois ses (et leurs) performances amoureuses : « La fille était fragile très féminine facilement excitable et passionnée, commettait l’adultère pour la première fois, hautement orgiastique… ou… la fille est une putain vigoureuse d’environ 26 ans. L’orgie a duré de 11 à 22 heures et la cérémonie fut effectuée 3 fois ; et encore : type maternel et taurin, l’aspect peu excitant de l’assistante a rendu l’opération difficile… Je me suis trouvé capable de me concentrer sur l’articulation des mots qui formulent la volonté plutôt que sur la substance de la volonté elle-même. Cela est sûrement à priori mauvais. » (4)
A peine sorti de l’université, le jeune homme élit domicile dans le quartier de Chancery Lane dans le centre de Londres et transforme son appartement en laboratoire de magie ou il commence à fourbir ses premières armes avec quelques jeunes disciples frais émoulus des bancs du célèbre collège..
Voyageant beaucoup, il reçoit en Suède à Stockholm tel Swendenborg, (5) une « vision céleste » qui lui annonce sa destinée magique !
Continuant ses pérégrinations, Aleister est initié aux arcanes d’une société pour la moins secrète : La Golden Dawn. La date de sa réception nous est connue : le 18 novembre 1898, il y prend un nouveau nom comme cela est, par exemple, dans les organisations compagnonniques et dans certains rites maçonniques : « Perdurabo » Désormais il sera « Frater Perdurabo »
L’Hermetic Order of Golden Dawn était une société de type Rosicrucienne dont le but était de libérer l’homme de son état terrestre en pratiquant la Haute Magie. De célèbres personnages en firent partie : l’écrivain Arthur Machen, l’actrice Florence Farr, le poète William Butler Yeats, Moïna Bergson, (soeur d’Henri Bergson, le grand philosophe) Edward Bulwer Lytton et surtout l’auteur du célèbre (roman ?) Dracula : Bram Stoker. On a même parlé de Conan Doyle et de Rudolf Hess ! La « société » remontait d’après ses dires à l’alchimiste, astrologue et magicien John Dee, conseiller privé occulte de la reine Elizabeth 1er. Celui-ci naquit à Mortlake en 1527, sa vocation lui vint en découvrant l’ouvrage de Cornélius Agrippa « De Occulta Philosophia ».
John Dee fut un inventeur génial, le mot Brittannia fut crée par lui mais, surtout, un être auquel on prêtait des pouvoirs magiques énormes : la légende dit que le naufrage de l’Invincible Armada attaquant l’Angleterre est le résultat de ses pratiques incantatoires. On lui attribue des transmutations de métal « vulgaire » sous la protection de Rodolphe de Habsbourg en or et bien d’autres miracles. Il rencontra parait-il le fameux Rabbin Loew créateur du Golem.
Il est à noter qu’Alesteir Crowley croyait fermement être (également) sa réincarnation.
Dee mourut en 1608, retiré de tout. Mais sa principale œuvre fut son « miroir magique », une sorte de cristal noir, avec lequel par l’intermédiaire d’un rituel secret, il prétendait rentrer en contact avec des entités terrifiantes et cruelles parlant les langues « Enochiennes » (6). Dee les rencontra à ses dires « physiquement » ce fut horrible, voici cette entrevue relatée par lui : « Ainsi me préparais-je dés cette nuit, avec toute la frénésie de ma furieuse convoitise, à mes représailles, et je suivis point par point les instructions du désincarné BG . Mais je n’oserai décrire les processus des ceremoniae auxquelles je procédai pour mettre à la merci de ma puissance l »âme et la chair d’Elizabeth (la reine ndlr). BG resta près de moi, tandis que la sueur de cette épouvantable besogne perlait à tous les pores de ma peau ; le cœur et le cerveau me faisaient si mal que je pensais à plusieurs reprises tomber en syncope. Je ne puis dire que ceci : Il y a des êtres dont la vue est déjà si terrifiante qu’elle fige le sang ; mais qui comprendra si je dis : encore plus terrifiant est leur voisinage invisible ! Alors l’affreux sentiment d’être un aveugle sans défense atteint les limites de l’horreur.
Enfin arrivèrent à leur terme les évocations auxquelles, pour finir j’avais dû procéder hors de la maison, nu par un temps relativement frais, sous la lune décroissante. Enfin j’élevai le noir cristal de charbon dans le clair de lune, et, toutes mes forces de volonté bandées à l’extrême, je concentrai mon regard… sur ses facettes miroitantes. Cependant BG disparaissait et la reine s’avança comme si, les yeux fermés, elle flottait dans un hâle mystérieux sur les pelouses du parc….Son aspect était beaucoup plus celui d’un fantôme. Je n’oublierai jamais ce qui se produisit alors au tréfonds de ma poitrine. Ce n’était plus le battement de mon cœur ; non c’était un cri sauvage, inarticulé qui s’arrachait à mes pulsations et, qui jailli aux confins du monde, éveillait pourtant au plus intime de moi-même l’écho d’un labyrinthe si épouvantable que la terreur me dressa les cheveux sur la tête…. Je pris Elizabeth par la main, cette main que je trouvai d’abord froide, se réchauffa progressivement comme si en la touchant progressivement, je faisais passer mon sang (son sang ou son âme ndlr), dans le sien »(7)
Les initiés de la Golden Dawn dans ses grades supérieurs affirmaient connaître le langage de ces « esprits » et avoir pu conclure un pacte avec ces derniers. Les initiés de la Golden Dawn dans ses grades supérieurs affirmaient connaître le langage des « esprits Enochiens» et avoir pu conclure un pacte avec ces derniers. Les « Enochiens » leurs apparaissaient vêtus de robes diaphanes lors de cérémonies rituelles réservées à l’élite de l’Ordre (on croirait retrouver les « Chapitres pseudos templiers» du tristement célèbre O.T.S. de Jouret et de Mambro, une organisation qui d’ailleurs n’a pas délivré tout ses mystères)(8).
L’Alchimiste John Dee aurait réussi en les contactant ; son Grand Œuvre !
Aleister Crowley tenta de l’imiter. Réussit-il ?
Toujours est-il que de nombreux évènements étranges après les expériences produites par Aleister se manifestèrent autour du Mage, dans son appartement des « ombres apparaissaient, des portes s’ouvraient, des « raps » se faisaient entendre et dans la rue des chevaux s’emballaient à sa vue ».
Il est à noter que ces phénomènes « magiques » perdureront la vie durant du Magiste avec plus ou moins d’intensité selon le moment.
C’est aussi probablement à cette époque que Crowley commença à s’adonner aux drogues de toutes sortes, s’enfermant dans le labyrinthe des paradis artificiels ou il errera souvent malheureusement jusqu’a son décès. Par contre ce qui est sûr, c’est qu’il devint acquéreur d’une propriété manoir en Ecosse proche du célèbre Loch Ness où il consacra un oratoire dans le sens latin du terme (même si ses prières furent pour le moins douteuses) et se livra semble-t-il à de curieuses pratiques. Jean Claude Frère nous le décrit ainsi : « Nuit après nuit, il déclamait… des vieux rituels ; une clameur satanique semblait lui répondre, surgissant des murs, parquets ou des plafonds…traçait des cercles et des pentacles… couvrait le mur de son manoir de lettres hébraïques et de hiéroglyphes surgis d’un autre âge ou d’un autre monde. Quelquefois pour les fêtes annuelles du paganisme (Samain, Walpurgis Nacht etc…) (9) il réunissait quelques amis…une ivresse orgiaque unissait tous les participants en une même célébration priapique. Hommes et femmes partageaient, par le sexe et les sauvages incantations, la même hostie luciférienne…Siégeait au centre Crowley prince des ténèbres de 25 ans. Les paysans des Highlands s’effrayaient et racontaient que Maître Aleister est Satan en personne. »
« MAGICK MASON » :
Crowley avec son goût pour les titres et les noms pompeux ne pouvait qu’être attiré par la Maçonnerie Ecossaise (il faut se souvenir que ce Rite venait de fêter son centième anniversaire) et sa pléiade de Hauts Grades. Dans ses « mémoires » il nous annonce avoir été exalté à la Maîtrise en 1904 à Paris dans une loge dépendant du Grand Orient de France, (nous émettrons néanmoins quelques réserves), réservée aux sujets de la couronne britannique expatriés. Cela devait lui causer bien des tracas par la suite : en effet cette obédience avait depuis son convent de 1877 rompu avec la tradition d’obligation d’invocation du Grand Architecte de l’Univers sur l’impulsion de son Grand Maître de l’époque Frédéric Desmond et, était devenue pour la Grande Loge Unie d’Angleterre « irrégulière » (et l’est restée à notre époque).
Le Mage ne put donc jamais se prévaloir de titre Maçonnique « régulier » pour la Grande Bretagne. Est-ce cela qui lui valut la si grande inimitié et même haine de la part de son frère en initiation Winston Churchill. A titre d’anecdote le docteur Gérard Encausse, le célèbre Papus connut la même « excommunication » en France, subissant l’ostracisme des « pontifes » de la Maçonnerie française (comme quoi on est toujours l’irrégulier de quelqu’un). Ensuite au niveau du parcours maçonnique du mage des contradictions apparaissent, il prétend avoir reçu le grade de Souverain Grand Inspecteur Général (33ème REAA) au Mexique en 1900 !!!
Evénement paraissant improbable, il reçut la lumière en Atelier Symbolique, en 1904, étant, à l’époque de son voyage « mexicain » encore profane, mais quand on connaît le personnage (des précédents existent) !(10).
Par contre, il est indéniable qu’Aleister Crowley rencontra de nouveau, par la suite la Maçonnerie par l’intermédiaire de John Yarker et Théodor Reuss, ce dernier avait « rallumé » un Rite qu’il avait nommé : Rite Ancien et Primitif qui réunissait les Hauts Grades de Memphis Misraïm et du REAA.
Crowley obtint de sa part les 33ème, 90ème, 95ème degrés et se retrouva même propulsé subitement après la mort de Yarker au 97ème !
Le Mage avait une version particulière de l’Initiation Maçonnique, écoutons-le plutôt s’expliquer sur ce sujet dans ses Confessions : « J’en ai recueilli les rituels et les secrets…avec leurs fondements magickes (Crowley orthographiera toujours le mot « magique » de cette sorte) et mystiques…J’ai décidé de définir la Franc-Maçonnerie comme un système de communication de la vérité…indiquant les procédés adéquats qui permettent de développer les facultés humaines au moyen d’un langage particulier dont l’alphabet en est le symbolisme de ses rituels ».
On voit que nous sommes bien loin de la franc-maçonnerie laïque et Républicaine alors pratiquée (majoritairement) au sein du Grand Orient de France où il naquit à la Lumière ! Même si le Mage fut Maçon, il ne se conduira jamais comme tel, sa pensée étant en totale opposition avec les principes de l’Ordre, ne perdons jamais cela de vue.
L’ASTRUM ARGENTINUM ET L’O.T.O. :
Tout en continuant ses pérégrinations Crowley s’intéressa à d’autres formes d’initiation. Aleister Crowley eut la « chance » d’être guidé dans sa quête par des « Gurus » dans le sens oriental du mot. L’Arabe soufi Soleiman Ben Aifha et les hindous, adeptes tantriques de la « Main Gauche » Brima Sen Pratab et Shri Agamya Parahamsa qu’il alla rencontrer à Ceylan et dans un temple shivaïste de Madura au sud de l’Inde. (11).
1904 Crowley est en Egypte avec son épouse Rose, (12) lors d’une promenade une entité apparaît à la jeune femme, dit se nommer Aiwass, ministre au sens magique de Hoor-Paar-Kraat, le frère d’Horus fils d’Osiris ! Et, délivre une mission au couple : fonder un ordre dont Crowley sera le chef visible et Aïwass le gouvernant invisible « Supérieur Inconnu » dont les autres adeptes ne connaîtront pas l’existence. En l’espace de trois jours (les 8, 9, et 10 avril) Crowley par l’intermédiaire de son épouse en transes médiumniques sans manger ni boire, servant de canal, reçoit les directives célestes qu’il réunit ensuite dans un ouvrage du nom de Liber Legis (livre de la Loi). Le pacte est noué !
Souvenons-nous alors de la sentence de Goethe : « Des Esprits que tu évoques, jamais plus tu ne te libéreras » et que les « apprentis sorciers » la méditent !
En 1907, le mage crée, conformément aux instructions, son nouvel Ordre « L’Astrum Argentinum » dont certaines cérémonies sont librement inspirées par le Magiste français Eliphas Lévi. Il en est évidemment le Grand Maître et, à Paris, pratique des rites sexuels assez poussés inspirés par les directives de l’Entité. Son couple n’y résistera pas, Rose meurtrie par cette existence sombre dans la folie, internée, elle mourra aliénée.
Les scandales initiés par le Mage provoqueront son expulsion de la Golden Dawn en 1911 Crowley n’en eut cure ! (13)
Sa notoriété grandissait et ses disciples devenaient de plus en plus nombreux, une foule grandissante de jeunes et moins jeunes femmes riches ou voulant le devenir le suivaient ayant en lui une confiance aveugle.
1912, Théodor Reuss le rencontre et lui demande de faire partie de son Ordre l’O.T.O. (Ordo Templi Orientis) dont il ne tarde pas à prendre la direction. Crowley raconte sa rencontre avec Reuss en ces termes : « …le Frère Supérieur de l’O.T.O. vint me voir et me nomma Grand-Maître de l’Ordre pour toutes les contrées anglophones de la Terre, et Délégué Spécial aux Amériques. En outre, Il me conféra le secret de haute Magick que je souhaitais.. « Crowley orthographiera toujours magie de cette sorte.
Dès lors, le destin de « The Great Beast » est à son apogée. Il est le dirigeant de deux sociétés « secrètes » mondialement connues et reconnues par les véritables Adeptes. Richissime il voyage entouré de sa cour dans le monde entier pratiquant ses cérémonies magiques de Moscou au New-Hampshire en passant par la Grèce.
THÉLÈME :
« Rien n’est vrai.
L’Amour est la Loi, l’Amour sous la Volonté ».
Aleister CROWLEY.
Après la fin de la première guerre mondiale, aux alentours de 1920, le Mage acquiert en Sicile, investissant presque toute sa fortune, à Cefalù, un domaine dans lequel il construit une nouvelle abbaye de Thélème sanctuaire ultime ou la devise de Rabelais « Fais ce que voudras » est la seule Loi.
Les adeptes du Mage, dans la grande majorité des femmes mais aussi quelques hommes entreprennent de restaurer la demeure. Mais au fil du temps comme nous le rappelle notre ami Serge Hutin, la situation se détériore : Aleister peint sur les murs des fresques où le monstrueux rejoignait l’obscène. Les jeunes femmes se couchaient sur des pentacles lucifériens peints à même le sol et psalmodiaient des heures durant des « mantras » (14) produits sous l’impulsion d’Aïwass par le Maître. La jalousie, insidieuse puis déclarée, fera donc des ravages parmi les trop ferventes admiratrices du Mage, fascinées par le même homme vénéré qui choisissait son « élue » du jour.
Bien sur, il est impossible de dire « Ce » qui apparaissait et se manifestait aux adeptes dans ces genres d’expériences, ni la nature des plans invisibles avec lesquels le Magicien rentrait en contact. Par contre Crowley n’avançait certainement pas à l’aveuglette, on passe là à quelque chose de plus sérieux, de plus dangereux surtout ! Je laisse ici la plume à John Symonds biographe du Maître : Pour la « sex magic, la technique était celle de l’excès, il fallait parvenir, dans l’orgasme et l’ivresse à un état d’épuisement…compatible avec le fait de pouvoir continuer à vivre ! »
Il n’y a plus alors qu’a se remémorer comme nous le rappelle Julius Evola, le rituel secret de l’Ordo Templis Orientis De Arte Magica chapitre XV : La mort dans l’Orgasme ou mors justi !
« Celui qui n’est pas ouvert au « magique » aura peine à concevoir « comment certaines entités célestes ou démoniaques peuvent être épris de la beauté mortelle d’une femme, et désirer posséder les signes que la beauté intellectuelle répand sur la forme extérieure, si vous en doutez vous connaissez peu l’amour ! » Comme nous le rappelle ce fou mystique Quantius Aucler au XVIIIème siècle prêchant (quel paradoxe !) aux Sans-culottes le culte de Cérès et de la Grande Nuit.
Mais laissons le poursuivre « Encore moins, comment une Déesse peut quelquefois s’adapter au corps solide, et désirer recevoir en son sein le symbole des forces et des vertus d’’un héros, ou de celles d’un sage puissant… ».
Nous pensons, que Crowley voulait à l’instar de certaines races et civilisations que nous qualifierons du vocable « d’anciennes »(15) mais nous aurions bien pu dire « traditionnelles » voulut restaurer le culte d’une Egrégore passée. De nombreux occultistes voulurent également s’y essayer se replongeant dans des manuscrits, des formulaires retranscription des expériences de maitres disparus, mais souvent les écrits ne sont que des témoins silencieux et les hommes qui approchèrent une réalité tangible n’osèrent pas le révéler de peur d’être anéantis.
L’égrégore comme nous le rappelle Guy Tarade est une conglomération et concrétisation de forces magnétiques et psychiques se mélangeant qui ira en augmentant avec l’arrivée d’autres sectateurs. Sur les plans astraux alors naitra l’entité, les adeptes officiants comme des pontifes (16) dans le sens (latin du terme) utiliseront des rituels, rites consacrés qui répétés attireront des « forces magiques ».
Une fois crée, cette entité sert à entrer en contact avec les mondes invisibles, subtils ou des ténèbres, permettant d’établir un pacte ou une alliance, acte magique et d’engagement des participants.
Ce pacte, correctement établi engendrera des résultats concrets sur le plan physique ! Les « créateurs « deviennent des médiums, réceptacles, catalyseurs de forces invisibles.Leur chef est consacré par les participants qui alors le vénèrent et désirent tous faire partie de son cercle d’intimes. Ce dernier verra son magnétisme changer, aura imprégnée par les forces de l’égrégore, dégagent des ambiances et courants d’énergies qui auront pour effet de sensibiliser, d’électriser les autres participants et d’attirer de nouveaux adeptes.
Ce sera alors de plus en plus la descente des forces de la Ténèbre, puis la montée de l’égrégore grâce à la création (la réception ?) (17) de rituels appropriés. Le Mage et les adeptes feront ensemble la Grande Opération visant à matérialiser l’entité sur les plans terrestres. Si la réussite est présente, l’entité naitra en double sur le plan astral.
Dés l’instant de sa naissance sur ce dernier plan, à travers ses zélateurs, elle réclamera parfois, sang, torture, souffrances, esclavage, vampirisme, rapts, pillages, sacrifices, viols. Le faits divers de nos quotidiens de ce début de troisième millénaire regorgent chaque jour de récits de telles atrocités! Exaltant les désirs, les passions, les instincts les plus bas, ce monstre incitera à la profanation, à la trahison, la haine et le meurtre !
Nous pouvons alors mieux comprendre à la lueur de cet enseignement occulte, les motivations profondes qui au cours des âges ont agis, manipulé certains hommes, sectes religieuses ou doctrines totalitaires !
Dans l’Abbaye Thélèmite, tout manquement à l’obéissance était sanctionné par de sévères punitions corporelles. Ce long et terrible glissement vers la folie entraîna la communauté vers le gouffre jusqu’au jour ou la fille du Mage, une enfant d’environ cinq ans meurt, les passes magiques d’Aleister, les invocations à Aïwass, rien n’y fit. (18)
Le Mal venait réclamer son dû !
Quelque temps après un nouveau drame vint endeuiller Thélème, le poète Raoul Loveday disciple de Crowley et, accessoirement, troisième mari d’une de ses maîtresses Betty May « groupie » d’Aleister, connue sous le nom de la « Femme Tigre » ( déjà adhérente de l’Astrum Argentinum et de l’O.T.O.), venue rejoindre le Mage, décède « officiellement » d’une insolation.
Mais cette mort, la rumeur l’attribuera à Crowley qui « l’aurait sacrifié lors d’une cérémonie rituelle ». Le Mage déjà secoué par des accusations semblables concernant la mort de sa petite fille (sacrifiée au Diable selon ses détracteurs), n’a plus la force de se défendre et est expulsé en 1924 par la basse police du gouvernement fasciste de Mussolini.
Epilogue !
« Le magicien dispose d’une force qu’il connaît, le sorcier s’efforce d’abuser de ce qu’il ignore »
Eliphas Lévi
Tous les contacts avec le monde invisible qu’eut le Mage ne furent pas des fantasmes et certaines expériences dans des mondes suprasensibles et mystérieux ont été bien réelles avec leurs univers fourmillant de dangers. Au-delà de la Magie cérémonielle, l’usage du sexe sous toutes ses formes (mais toujours entre adultes consentants) dans des buts magiques a été la principale cause du parfum de scandale attaché à sa personnalité avec aussi malheureusement les drogues !
Pour Crowley l’usage des produits stupéfiants joua un rôle extrêmement important, même si dans son esprit il s’agissait d’un usage sacré et initiatique dans le but d’obtenir des contacts, chemins et conseils du monde supra sensible comme le font par exemple certains Chamans, il n’en fut pas toujours ainsi dans la réalité, quelques-uns de ses adeptes furent détruits, des femmes surtout, on parle aussi de suicides autour du Mage ! Il va de soi que nous ne cautionnons nullement ces errements assassins banalisant l’usage de drogues qui devaient être selon lui, nous citons : « la nourriture des hommes forts et royaux ! ». Mais, plus que tout, Aleister Crowley fut un fou de sexualité. Les extases orgasmiques pour lui était réellement un instrument du Divin ! Laissons-le s’exprimer sous la plume de Christian Bouchet citant un extrait d’ « Energized Enthusiasm » relaté dans son ouvrage écrit sur le Maître : « L’acte sexuel étant un sacrement, …dans ce cas les organes sont sacrés…l’acte ne doit pas être profané
C’est l’abus de ces forces qui constitue leur profanation. L’officiant…doit être totalement détaché de son support corporel comme il l’est de celui de l’autre ». Nous surenchérirons même ainsi : La recherche de l’éternel Féminin provoque chez l’Homme une véritable ascension. C’est la découverte concrète d’une réelle complémentarité entre deux êtres que de nombreuses religions veulent à tort opposer : l’Homme et la Femme ! On peut comparer l’éveil de l’Eros réel au réveil de la Kundalini chez les initiés tantriques Hindous
La véritable complémentarité « l’Amour » apporte une libération magique : « A l’intérieur de nos Ames réunies, nous atteignons le Nirvana » L’Emir Abdelkader dans ses écrits métaphysiques déclare être dans le « fana »’ l’extinction dans l’Un, lorsqu’il fait l’amour avec la femme qu’il aime…» L’union sexuelle véritable se situerait à une jonction, à la frontière de rivages encore inconnus.
Regardez l’aura de bonheur qui entoure deux personnes qui s ’aiment réellement! Ils sèment autour d’eux et concrétisent réussites et joies. Cette union sexuelle n’a rien de commun avec une étreinte « courante » comme le stipulait Serge Hutin(19) trop tôt disparu : les effets de ces étreintes sont immédiatement perceptibles au couple ; tout se passe comme si au lieu de se fatiguer, les amants se sentaient tout inondés d’une force nouvelle qui dynamise au lieu d’épuiser (rien n’a voir avec les goûts de regrets de certaines rencontres), ils se trouvent au contraire auréolés de vitalité….ils feront des rêves accomplis en commun…des sons inexplicables, des mouvements d’objets à distance pourront se produire »
Pour the Greast Beast les étreintes ritualisées et passionnées avec les femmes étaient semble-t-il un moyen de provoquer des ruptures, des ouvertures avec le monde ordinaire : « Elle connaît et aime Dieu en moi…elle a vaincu le grand ennemi, l’illusion » Il s’agissait de saisir ce qui vit derrière les apparences mortelles et de se retrouver devant la Grande Déesse. La Femme Primordiale !…
LE CRÉPUSCULE D’UN MAGICIEN :
En 1925, Crowley est ruiné, il végète à Chelles, près de Paris aidé par des admirateurs, puis il recommence ses activités de séducteur et arrive à se faire renflouer par de belles et riches admiratrices nouvelles « Femmes Ecarlates » (nom donné par Aleister à toutes ses compagnes, par rapport à l’Apocalypse de Jean).
Ces nouveaux subsides lui permettent de recommencer à voyager autour du Monde et à monter de nouvelles loges de l’O.T.O. autour de l’Europe et notamment en Allemagne. On a de fortes présomptions que Crowley ait travaillé pendant ces nombreuses années comme honorable Correspondant de l’Intelligence Service toujours selon l’écrivain Serge Hutin. « Avant qu’Hitler fût, je fus ! »
Cette triste formule fût prononcée publiquement par le Magiste en 1939 juste avant le déclenchement des sanglantes hostilités ! Elle causera la fureur de l’intelligentsia Britannique. Que voulait dire Crowley par ce biais ? Pour notre part, nous ne croyons pas que le mage ait été Nazi. Alors, il voulait plutôt affirmer sa primauté magique sur le dictateur assassin et par-là même nous dire, nous faire croire qu’il pouvait le vaincre astralement. (20)
Sur un autre plan, il fallait s’attendre à tout du personnage, en effet par le passé, il avait (déjà) entamé une « danse du scalp » frénétique » le jour de l’annonce de la mort de la reine Victoria (21) ! Rappelons-nous qu’Alesteir Crowley interpella Winston Churchill en lui promettant un moyen infaillible de faire gagner l’Angleterre. Ce dernier refusa vertement, mais cela n’empêchera pas le Mage de clamer partout qu’il avait sauvé par son action l’Angleterre des hordes nazies attribuant même la victoire de la Grande Bretagne sur le nazisme aux rituels de protections qu’il prodigua à son « Frère » Churchill. (22)
Crowley passa la dernière partie de son existence à tenter de faire venir au Monde le « Moon Child » ou Babalon (enfant magique lunaire) par des rituels précis sans résultat, cette tentative est souvent le but ultime (avoué ou pas) de beaucoup de sociétés occultes, travaillant une certaine sorte de « magie ». Cet Etre devait devenir un nouveau « Messie » et « sauver » le Monde. Crowley aurait été son géniteur astral. Il continua toujours à entretenir une atmosphère sulfureuse autour de sa personne, entouré de jolies femmes, revint en Angleterre, rédigea ses mémoires et de nombreux ouvrages occultes (difficilement abordables d’ailleurs pour le « profane »), et se livra à de nombreuses expériences étranges. Edouard Aleister Crowley mourut le lundi premier décembre 1947 à Hasting en Angleterre, en possession de toutes ses facultés, non sans avoir accompli un dernier tour funeste (voir le premier paragraphe).
LA FIN :
Aleister Crowley qui fut quelquefois si riche dans sa vie, mourut dans un dénuement extrême comme tant d’autres initiés noirs, celui qui avait été l’amant et l’aimant de tant de belles femmes, décéda seul, ce premier jour de décembre 1947, ses obsèques firent « scandale » : La dépouille mortelle du Maître était revêtue de tous les attributs qu’il portait en raison de ses diverses fonctions et appartenances dans les hauts grades des différentes Sociétés Initiatiques auxquelles il appartenait, couronne d’Imperator sur la tête.
Une foule nombreuse était présente et le service d’ordre fut rapidement débordé mais ce ne fut pas l’orgie de débauche et de désordre qu’attendaient (qu’espéraient ?) les autorités.
Cinq jours après Crowley fut incinéré, accompagné de gerbes de roses rouges à Brighton.
Mais l’aventure n’était pas finie !
L’influence sur les générations modernes :
Crowley, comme Arthur Rimbaud voulut obtenir des pouvoirs surnaturels par la poésie. Quand l’inspiration l’abandonna, il attendit les mêmes résultats par la Magie cérémonielle et la licence» Rappelons-nous la prose de l’adolescent aux semelles de vent
» Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant« .
Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, et le suprême Savant ! Car il arrive à l’inconnu ! Puisqu’il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu’aucun ! Il arrive à l’inconnu ; et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu’il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innommables : viendront d’autres horribles travailleurs; ils commenceront par les horizons où l’autre s’est affaissé! »
A la lecture de ces mots, il devient évident que le Poète est un « voleur de feu », démiurge irréductible comme nous le rappelle Mario Mercier (23), « lieur du ciel et de la terre, alchimiste, prêtre et chaman rôle surhumain qu’il doit pourtant ramener à hauteur d’homme…poète, « poiêtes »celui qui fait selon l’étymologie grecque » N’en est-il pas de même du Magiste ?
Qui fut vraiment Aleister Crowley ? Magicien, dépravé, monstre, démon ?
« L’homme le plus pervers du Royaume Uni, 666, Magick, The Great Beast » Ozzy Osbourne ,Iron Maïden lui ont dédié une chanson, Marylin Manson en parle dans le single « misery machine », David Bowie reproduisit ses poses sur des photos, le chanteur Sting et son frère Andrew Summer parlent de lui et avouent avoir lus ses ouvrages. Il apparaît sur des pochettes de disques des Fab Four (les Beatles) notamment sur l’album « Sergeant Pepper’s Lonely Heart Club Band » L’album des Rolling Stones « His Satanic Majesty Request « n’est pas anodin, et, un autre single « Sympathy for the Devil »l n’est surement pas le fruit du hasard.
Aujourd’hui encore certains courants gothiques revendiqueraient sa filiation occulte. Le guitariste Jimmy Page du groupe Led Zeppelin devint acquéreur de son manoir et y pratiqua parait-il des cérémonies magiques « noires » selon une de ses plus fidèles groupies : Miss Pamela. Jean Cocteau, Anaïs Nin admiraient son œuvre, Henri Miller fut profondément intrigué par le personnage et le peintre Salvador Dali acheta dans les années cinquante, son portrait grandeur nature qu’il garda précieusement, décorant le mur de son entrée.
Crowley se livra à l’évocation de forces périlleuses, mais il semble que dans SON (c’est nous qui soulignons) cas, les conditions pour affronter des expériences de ce genre étaient remplies, en premier lieu parce que cet homme, personnalité exceptionnelle, était naturellement prédisposé à avoir des contacts avec le suprasensible, tout en possédant aussi un « magnétisme » particulier ; en second lieu à cause de son rattachement à des organisations assez sérieuses de caractère initiatique. (24).
Néanmoins cet homme se conduisit souvent comme un despote, selon les auteurs de l’excellent roman « Conjuration Casanova », On dit même que Crowley aurait, notamment à Céfalu, abusé sexuellement de ses adeptes, mettant des jours entiers en croix des femmes qui lui auraient désobéi, et infligé des tortures à d’autres disciples pour des prétextes fallacieux !
On dit aussi que Lafayette Ron Hubbard le fondateur de la scientologie, auteur de la Dianétique travailla la magie avec le Maître à Boleskine House en 1945.
Mais vous savez : ON dit tant de choses !
Notes :
1 « Un des nombreux surnoms d’Aleister Crowley »
2 « Occultiste français né en 1810, auteur de nombreux ouvrages, maître et modèle de toute une génération d’initiés comme Stanislas de Guaïta et surtout Papus. On dit même qu’il aurait pratiqué avec succés une résurrection ! »
3 « …Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la Bête. Car c’est un nombre d’homme et son nombre est 666 (Apocalypse 13/18)
4 « Christian Bouchet in Crowley Qui suis-je. Editions Pardès page 81 et 82 »
5 »Voyant suédois, docteur en philosophie né à Stockholm en 1688, il affirmait converser avec les anges et fut le destinataire de nombreuses visions et communications pendant vingt-sept ans. La plus célèbre fut l’incendie de Stockholm, qu’il perçut à distance ! Il mourut à Londres en 1772
6 « ZACAR od ZAMRAM odo cicle qäà zorge lap zirdo NOCO Mad Hoath Iaïda. Langage des Entités Enochiennes selon John Dee Traduction : venez et apparaissez. Ouvrez les mystères de votre création, soyez-moi amicaux, car je suis le serviteur de Dieu, le véritable adorateur du Très haut : John Dee in : Tabula Bonorum Angelorum Invocationes » Etrange non ?
7 « In G. Meyrink L’ange à la fenêtre d’Occident. Editions Retz page 91 et 92 »
8 « Actuellement de pseudos groupes templiers en marge de groupes initiatiques réguliers se réclament peu ou prou d’Aleister Crowley. Le danger est leur caractère sectaire, souvent fasciste et surtout contre-initiatique »
9 « Samain se déroule la nuit du 31 octobre au 1er novembre, actuellement la fête commerciale d’Halloween et le 30 avril est la nuit de Walpurgis nuit des sorcières et des démons à noter que Adolf Hitler se suicida (par hasard ?) cette nuit la »
10 « Victor Hugo reçut un jour par la poste un document maçonnique provenant du Mexique lui attribuant un grade qu’il n’avait pas demandé provenant d’un pays ou il n’avait jamais mit les pieds ! »
11 « Le tantrisme utilise l’énergie sexuelle pour transmuter et éveiller par des pratiques secrètes l’énergie lovée au bas de la colonne vertébrale le serpent de feu : Kundalini tonifiant les centres nerveux qui jalonnent l’épine dorsale et travaillant ce que les Hindous nomment les chakras ».
12 « Rose Kelly sœur d’un de ses amis à peine majeure enlevée et prestement épousée Aleister Crowley était un homme de décisions ! »
13 « Crowley était la brebis galeuse des adeptes de la Golden Dawn qui le considéraient comme ce qu’il était un traitre… psychopathe…mégalomane…engagé dans la voie de la magie satanique dixit J. P. RUGGIU in les Rituels d’Initiations de la Golden Dawn page 09 édition Télététes 1992.
14 »Les mantras, paroles répétées et psalmodiées sont des appels aux Dieux, syllabes illuminantes si elles sont correctement et régulièrement prononcée (entendons cela selon une règle non écrite bien sur). Dans le cas contraire les conséquences peuvent être terribles et quelquefois fatales, les divinités ne recevant que les vibrations adéquates ».
15 « Oserions nous les appeler extra-terrestres ou para-terrestres ?»
16 « Pontifex, celui qui construit des ponts, le Pontife relie ésotériquement entre le ciel et la terre »
17 « D’où venaient les rituels et Mancies d’Aleister ? De son ciel ? De son enfer, d’Aïwass et s’il les créait en était-il l’auteur conscient ? »
18 « Par des circonstances étranges, les grand Occultistes ont leurs vies sillonnées de malheur Eliphas Lévi perdit sa fille qu’il chérissait, Crowley eut la tristesse d’enterrer deux de ses enfants. L’auteur de cet article pourrait citer beaucoup d’autres cas similaires !Et que dire de la fin horrible d’Apollonius de Tyane, mort emprisonné et torturé ! Que faut-il en comprendre ? »
19 « Serge Hutin, 1931-1997 Franc-Maçon de haut grade, chercheur au CNRS, écrivain émérite, universitaire fut un authentique initié, ses ouvrages sont excellents et des références »
20 L’astral ou vivent entités et esprits est le lieu ou luttent différentes forces, combat entre les fils de la lumière et les enfants des ténèbres. Dans la Tradition le Chaman s’y rend en songe ou transes appelés Kamlénie pour sauver et délier les âmes de leurs chaînes »
21 « Victoria (1819-1901) devient reine d’Angleterre, alors qu’elle n’était pas fille d’un roi mais d’un simple duc qui lui-même n’était que le 4e fils du roi George III. Jeune femme accomplie, elle respire la vie jusqu’au décès de son époux en 1862. Ensuite l’austérité prend sa place et son moralisme. Les grandes Amoureuses blessées ne deviennent elles pas les pires vertueuses ? »
22 «Nous le rappelons : Churchill comme Crowley était Franc-Maçon »
23 « Mario Mercier, peintre, Chaman, poète, écrivain de plus de quarante-cinq ouvrages est un être énigmatique, homme étonnant possédant de réels et étranges pouvoirs magiques dont nous avons eu maintes fois la preuve, n’en déplaise aux éternels sceptiques ! »
24 « Outre son rattachement aux sociétés occultes déjà citées Crowley fut entre autres 33ème degré du Rite Ecossais Ancien Accepté (Souverain Grand Inspecteur Généra,) 97ème degré du rite Memphis Miraïm et Imperator Rose Croix. »
Bibliographie :
SYMONDS John : « The Great Beast, the life of Aleister Crowley. Editions Rider and Company 1953.
FRERE Jean Claude : « Les Sociétés du mal».Editions CAL 1972
TARADE Guy »La Magie des Cathédrales » Editions Les Trois Spirales 2006.
MERCIER Mario : Rimbaud Poèmes illustrés » Editions Albin Michel, éditions Hélène Legoût 1991
HUTIN Serge : “Aleister Crowley”. Editions Marabout 1973.
JOUSSEAUME Claude : « Aleister Crowley, un Magicien du XXème siècle ». Editions SPH 2003.
LEVI Eliphas : « Dogme et Rituel de la Haute Magie ». Editions Bussiére Paris 1992.
BOUCHET Christian : « Crowley Qui suis-je ». Editions Pardès 1999.
BERGIER Jacques, PAUWELS Louis : »Le Matin des Magiciens ». Editions Gallimard 1960.
JOUSSEAUME Claude « Les Amours Magiques ». Editions SPH 2002
MEYRINK Gustave « L’Ange à la fenêtre d’Occident » Editions Retz 1975.
EVOLA Julius : « Masques et Visages du Spiritualisme Contemporain ». Editions Pardès 1991.
EVOLA Julius : « La métaphysique du sexe ». Editions l’Age d’Homme 1989.
RUGGIU Jean-Pascal : «Les rituels d’initiation de l’Ordre hermétique de la Golden Dawn ». Editions Télètes 1992.
ELIADE Mircea : « Initiation, rites, sociétés secrètes » Editions Gallimard 1976.
BRAM Ha : « Aleister Crowley et la Franc-Maçonnerie » Site web.
INTROVIGNE Massimo : « La Magie » Editions Droguet & Ardant 1993.
RAVENNE Jacques, GIACOMETTI Eric : « Conjuration Casanova » Editions Fleuve Noir 2006.