ven 19 avril 2024 - 19:04

CUBA : La dictature castriste persécute la franc-maçonnerie

De notre confrère argentin infobae.com

La police politique a interrogé le chef de la Grande Loge de Cuba. Le franc-maçon José Ramón Viñas Alonso, grand secrétaire général du Conseil suprême de l’île, a fait l’objet d’une garde à vue pendant plusieurs heures, après avoir publié une lettre adressée à Miguel Díaz-Canel dénonçant la répression brutale de la semaine dernière contre les manifestants.

José Ramón Viñas Alonso, grand secrétaire général du Conseil suprême du 33e degré de la franc-maçonnerie à Cuba, a été interrogé vendredi dernier pendant plusieurs heures par trois agents de la police politique de la dictature de Castro dans une unité de la police nationale révolutionnaire de la municipalité de la Plaza de la Revolución, à La Havane.

L’interrogatoire était une réaction du régime cubain à la sévère lettre du Conseil suprême maçonnique de Cuba qui portait la signature de Viñas Alonso et qui était adressée au dictateur Miguel Díaz Canel. Dans la lettre, José Ramón Viñas Alonso condamne les arrestations et les violences contre “des manifestants pacifiques et des citoyens qui s’opposent au système”.

En outre, il constate que l’explosion sociale sur l’île “montre le mécontentement manifeste dans lequel vit le pays” et accuse la dictature de recourir aux excuses habituelles en pointant comme responsables de la crise des “raisons externes sans reconnaître la responsabilité et l’inefficacité” du régime lui-même.

Comme le révèle CubaNet, les agents des forces cubaines « ont rmis en cause la position de la franc-maçonnerie face aux protestations et lui ont suggéré d’écrire une lettre « sur le vaccin et d’autres réalisations ».

“J’ai proposé une invitation au Conseil suprême, je leur ai dit qu’on serait trois pour trois dans une véritable égalité”, a révélé Viñas Alonso après l’interrogatoire intimidant. En sortant, il a connu l’une des “plus grandes joies” de sa vie lorsqu’il a rencontré plusieurs frères maçons qui l’attendaient à la porte de l’unité de police au mépris du couvre-feu. “J’ai ressenti une fierté maçonnique”, a-t-il assuré.

La position du Conseil suprême de la franc-maçonnerie est intervenue après une déclaration de la Grande Loge de Cuba qui a jugé comme « préoccupante l’utilisation excessive de la force par les responsables de l’ordre ». “Aujourd’hui, nous voyons avec tristesse qu’une réaction qui venait du mécontentement et des carences parmi la population, s’est matérialisée en manifestations dans tout le pays”, a déclaré la Grande Loge et a défini comme “inacceptable l’appel à une confrontation entre Cubains”.

Les maçons ont également déclaré qu’ils étaient « du côté du peuple cubain » et ont plaidé « pour la paix, l’harmonie et la justice sociale ». “Nous demandons instamment que la tolérance, la recherche de la vérité et l’amour fraternel soient la devise qui prévaut dans toutes les circonstances.”

Selon le média cubain 14yMedio du blogueur dissident Yoani Sánchez, les francs-maçons ont eu une importante présence dans l’histoire cubaine, notamment dans les luttes pour l’indépendance. La plupart des héros étaient francs-maçons , comme Máximo Gómez et Antonio Maceo. Même le statut de franc-maçon de José Martí, mis en doute pendant des décennies, a finalement été confirmé.

Mais avec les ans et l’arrivée de la dictature castriste, le rôle politique des francs-maçons a considérablement diminué. À l’heure actuelle, on estime qu’il y a un peu plus de 27 000 maçons répartis dans 320 loges à travers l’île.

L’interrogatoire du responsable franc-maçon s’ajoute à une vague d’arrestations et de persécutions de la dictature cubaine en raison des manifestations historiques et spontanées qui ont eu lieu dans toute l’île le 11 juillet dernier.

Jusqu’à présent, les organisations de défense des droits humains et les mouvements dissidents ont réussi à définir 382 arrestations depuis dimanche dernier et 28 disparus. Les arrestations ont été effectuées par les forces du régime, pour la plupart des agents en civil, qui ont commencé leurs descentes après que le dictateur Miguel Díaz Canel ait appelé les « révolutionnaires communistes » à sortir pour combattre ceux qui protestaient, dans un acte de désespoir et d’impunité qui l’a placé sous les projecteurs de l’actualité mondiale.

Parallèlement aux arrestations, la dictature contrôlait les données des réseaux mobiles : sans accès aux réseaux sociaux, les manifestants ne pouvaient ni être informés par les autres manifestations, ni diffuser ce qui s’y passait.

Comme pour les francs-maçons, Díaz-Canel s’est aussi tourné vers la presse : il a tenté de faire taire les correspondants, ses forces de choc ont tabassé un photographe de l’agence AP et ont même arrêté en direct une influenceuse au moment où elle donnait une interview à la TV espagnole.

Mais, malgré les violences répressives, et contrairement aux marches précédentes – comme celles des Dames en blanc (groupe de mères et épouses de prisonniers politiques) et du Mouvement de San Isidro (artistes qui revendiquent la liberté d’expression) – ces manifestations s’étendent partout. Les Cubains sont donc allés au delà de leur peur.

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