Jean Baptiste Clément et né à Boulogne-Billancourt le 31 mai 1836 et mort à Paris 10e le 23 février 1903. Il est mondialement connu comme chansonnier montmartrois, mais aussi journaliste, syndicaliste et communard français.
La plus grande partie de son répertoire est aujourd’hui oubliée, excepté quelques chansons et en particulier les très célèbres Le Temps des cerises et La Semaine sanglante. Dans un registre différent, il rédigea une version parodique de la célèbre ronde enfantine Dansons la capucine, contre le Second Empire. Jean Baptiste Clément était militant du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR).
L’auteur du « Temps des Cerises », en effet a été Franc-maçon les 5 dernières années de sa vie, de son initiation en 1898 à sa disparition en 1903. Le Frère Sincholle de la loge « les rénovateurs » prendra la parole :
« Le souvenir d’un tel homme ne s’effacera jamais, la distance et le temps le rendent plus cher encore à ceux qui purent apprécier toutes les qualités foncièrement bonnes de son cœur de poète. »
Une délégation de la loge « l’évolution sociale » était également présente.
Né dans une famille aisée à Boulogne-sur-Seine le 31 mai 1836, fils d’un riche meunier de Montfermeil, Jean Baptiste Clément quitte très jeune le foyer familial. Dès l’âge de quatorze ans, il exerce le métier de garnisseur de cuivre, métier qu’il qualifiait lui-même de plus insignifiant de tous les métiers. Il exerce encore plusieurs autres professions, travaillant notamment chez ses grands-parents meuniers au moulin de cage, et rejoint Paris où il côtoie des journalistes écrivant dans des journaux socialistes, notamment Le Cri du peuple de Jules Vallès. En 1867, il doit se réfugier en Belgique, où il publie la célèbre chanson Le Temps des cerises.
Revenu à Paris, il collabore à divers journaux d’opposition au Second Empire, tels que La Réforme de Charles Delescluze et Auguste-Jean-Marie Vermorel. Jean Baptiste Clément est alors condamné pour avoir publié un journal non cautionné par l’empereur. Il est emprisonné à la prison Sainte-Pélagie jusqu’au soulèvement républicain du 4 septembre 1870.
Devenu membre de la Garde nationale, il participe aux différentes journées de contestation du Gouvernement de la Défense nationale le 31 octobre 1870 et le 22 janvier 1871. Le 26 mars 1871, il est élu au Conseil de la Commune par le XVIIIe arrondissement, celui de la Butte-Montmartre, avec Auguste Blanqui (mais celui-ci est détenu en dehors de Paris), Auguste-Jean-Marie Vermorel, ou encore Théophile Ferré. Il est membre de la commission des Services publics et des Subsistances. Le 16 avril, il est nommé délégué à la fabrication des munitions, puis, le 21, à la commission de l’Enseignement. Dans Le Cri du peuple, il proteste contre la fermeture de certains journaux d’opposition à la Commune. Combattant sur les barricades pendant la Semaine sanglante, il écrit peu après la chanson La Semaine sanglante qui dénonce la violente répression contre les communards.
Il réussit à fuir Paris, gagne la Belgique et se réfugie à Londres, où il poursuit son combat. Il est condamné à mort par contumace en 1874. Pendant cette période de mai 1875 à novembre 1876, il se réfugie clandestinement chez ses parents à Montfermeil. En attendant l’amnistie, prononcée en 1879, il se promène dans les bois et pêche dans les étangs de Montfermeil. Il rentre à Paris après l’amnistie générale de 1880.
En 1885, il est envoyé en mission par la Fédération des travailleurs socialistes de France pour observer et soutenir une grève dans une entreprise métallurgique ardennaise, la Grosse Boutique, déclenchée par des licenciements à la suite de la création d’un syndicat. Il reste sur place un mois et demi, écoute, organise des assemblées de travailleurs et des collectes de soutien financier aux grévistes, revient sur Paris informer la Fédération de la situation, puis retourne en Ardennes en 1887. Il y diffuse l’idée de syndicalisation, fonde le cercle d’études socialiste, l’Étincelle de Charleville et la Fédération socialiste des Ardennes qui participe en 1890 à la création du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, ainsi que des coopératives. Fatigué après plusieurs années de lutte, il quitte les Ardennes en décembre 1894, où il est remplacé par Gaétan Albert-Poulain, pour revenir en région parisienne.
Léo Campion, Le Drapeau noir, l’Équerre et le Compas : les Maillons libertaires de la Chaîne d’Union, Éditions Alternative libertaire, 1996.
Le 28 octobre 1898, Jean Baptiste Clément est initié à la loge Les Rénovateurs du Grand Orient de France à Clichy. Il s’affilie, le 10 janvier 1900, à la loge L’Évolution Sociale à Paris, où il passe compagnon et maître le même jour, le 6 juillet 1901. Il sera également membre de la loge « La Raison ».
Alors qu’il demeure 110, rue Lepic, il meurt à l’âge de 66 ans au 200, rue du Faubourg-Saint-Denis, Maison Dubois (devenu ensuite Hôpital Fernand-Widal) le 23 février 1903. Lorsqu’il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise le 26 février 1903, entre quatre et cinq mille personnes assistent à la cérémonie.
Selon l’un de ses amis : « Le souvenir d’un tel homme ne s’effacera jamais, la distance et le temps le rendent plus cher encore à ceux qui purent apprécier toutes les qualités foncièrement bonnes de son cœur de beau poète et de prolétaire révolté contre toutes les injustices sociales… Et pourtant, jamais propagandiste ne fut autant vilipendé que Jean Baptiste Clément. Mais rien ne l’arrêtait : ni les condamnations, ni les méchancetés capitalistes, ni l’indifférence ouvrière. Ce fut vraiment une grande figure de l’époque héroïque du socialisme. »
Toute sa vie il est surveillé par la Sûreté nationale, son dossier aux archives de la préfecture de police fait environ trente centimètres d’épaisseur. La surveillance de sa mémoire s’est continuée après sa mort, le dernier document du dossier est un programme de cabaret de 1963 organisant une soirée pour les soixante ans de sa mort.
Chansons
Jean Baptiste Clément a écrit un grand nombre de chansons, dont certaines sont passées dans le répertoire enfantin :
- Au moulin de Bagnolet (1863)
- Le Moulin des larmes (1865)
- Le Temps des cerises (1866)
- La Semaine sanglante (1871)
- La Chanson du semeur (1882)
- Les Traîne-misère (1883)
- Aux loups (1884)
- La Grève (1893)
- En avant paysans ! (1900)
- Dansons la capucine (1860-1870 ?)
- Le Capitaine « Au mur »
- La Marjolaine
- Bonjour printemps
- Quatre-vingt-neuf
- L’Eau va toujours à la rivière
- Fournaise
- Ah le joli temps !
- Le Chasse neige
- Le Bonheur des champs
- Le Couteau de Jeannette
- Fille des champs
- Le Barde Gaulois
- J’n’en ai pas le courage
- Le Chant du ruisseau
- Je vais chez la meunière