L’astrologie est un ensemble de croyances et de pratiques fondées sur l’interprétation symbolique des correspondances supposées entre les configurations célestes (la position et le mouvement des planètes du système solaire) et les affaires humaines, collectives ou individuelles.
L’astrologie est désormais considérée comme une pseudoscience relevant du charlatanisme une croyance indûment présentée comme scientifique, ou comme une superstition.
L’astrologie se place, par sa méthode même, en dehors du domaine rationnel ou scientifique.
Pour l’Association française pour l’information scientifique (AFIS) : « Sur un plan scientifique, la validité de l’astrologie a été largement mise à l’épreuve et est définitivement rejetée. Pour autant, toutes les nombreuses expériences déjà réalisées, tout comme celles à venir, ne suffiront pas à convaincre les astrologues ou ceux qui croient en leurs prédictions. Là où les scientifiques s’intéressent aux faits, les astrologues évaluent la satisfaction de leurs clients (et pour les plus cyniques, leur chiffre d’affaires et la fréquentation de leur cabinet). ».
De nombreux travaux scientifiques ont rigoureusement démonté l’ensemble des croyances associées à l’astrologie.
Ainsi, sur la relation entre personnalité des individus et date de naissance, une étude, basée sur deux échantillons de respectivement 4 000 et 15 000 personnes, publiée en 2006 et menée par Peter Hartmann du département de psychologie de l’Université d’Aarhus, conclut : « cette étude de grande échelle ne fournit aucun fait permettant de soutenir l’existence de relation entre la date de naissance et des différences dans la personnalité et l’intelligence générale ».
Des résultats similaires avaient été trouvés en 2003 par les psychologues Geoffrey Dean et Ivan Kelly sur un échantillon de 2 000 personnes.
D’autres études et publications ont par ailleurs démontré qu’il n’existait aucune cohérence entre ce que pouvaient affirmer plusieurs astrologues à propos d’une même personne ou encore que la capacité d’un astrologue à déterminer en fonction des signes astraux si une personne était introvertie ou extravertie ne valait pas mieux que le tirage d’une pièce à pile ou face.
Sur le plan historique, l’astrologie remonte au moins au 2e millénaire avant notre ère. Son origine serait dans les tentatives de prédiction des changements saisonniers et d’interprétation des cycles célestes comme des signes de communication divine.
De nombreuses cultures ont accordé de l’importance aux événements astronomiques, et certaines — comme les hindous, les Chinois et les Mayas — ont mis au point des systèmes élaborés pour prévoir les événements terrestres à partir des observations célestes.
L’astrologie occidentale, l’un des plus anciens systèmes astrologiques encore en usage, a son origine en Mésopotamie (xixe siècle au xviie siècle avant notre ère). Elle s’est propagée ensuite au monde hellénistique puis à la Rome antique, au monde arabe et finalement à l’Europe centrale et occidentale.
L’astrologie occidentale contemporaine est le plus souvent associée à des systèmes d’horoscopes qui prétendent expliquer les aspects de la personnalité d’une personne et prédire des événements significatifs dans leur vie future en fonction de la position des objets célestes.
Tout au long de son histoire, l’astrologie a appartenu à une tradition savante et était courante dans les milieux universitaires, souvent en relation étroite avec l’astronomie, l’alchimie, la météorologie et la médecine. Elle avait une forte influence sur les milieux politiques. Elle est mentionnée dans divers ouvrages littéraires, de Dante Alighieri et Geoffrey Chaucer à William Shakespeare, Lope de Vega, et Calderón de la Barca.
À partir de la fin du xixe siècle et de l’adoption de la méthode scientifique, l’astrologie a été vigoureusement contestée et critiquée tant sur ses bases théoriques que sur ses bases expérimentales. La preuve fut amenée que l’astrologie n’avait aucune validité scientifique.
Sur le plan sociologique, les croyances associées à l’astrologie sont encore très populaires.
Parallèlement à l’astrologie occidentale, des systèmes différents ont été élaborés en Chine et en Amérique précolombienne mais seules les astrologies d’origine mésopotamienne et chinoise ont perduré jusqu’à nos jours.
Étymologie
Le mot « astrologie » vient du latin astrologia, lui-même dérivé du grec ancien ἀστρολογία, composé de ἄστρον (astron) « astre, étoile » et de λόγος (logos) « parole, discours ». Étymologiquement, l’astrologie est donc le « discours sur les astres ».
Astrologie et astronomie
Les astronomes grecs de l’Antiquité faisaient déjà la différence entre astronomie et astrologie. Par exemple, Ptolémée traite d’astronomie et d’astrologie dans deux ouvrages distincts, respectivement l’Almageste et le Tetrabiblos.
L’astrologie se fonde sur des calculs astronomiques afin de déterminer les positions des corps célestes et d’établir les thèmes astraux car elle souhaite utiliser les éphémérides les plus précises possible.
Avant la diffusion à grande échelle de ces éphémérides (ou des logiciels qui les incluent), l’astrologue devait lui-même, souvent à l’œil nu, déterminer les positions des astres. Il lui fallait donc être astronome avant de prétendre être astrologue.
Histoire de l’astrologie
L’histoire de l’astrologie (occidentale) mérite le respect, indépendamment de la valeur intrinsèque que l’on accorde ou pas à cette discipline. Cette dernière est un fait civilisationnel lié à l’histoire sociale et culturelle de l’humanité. Ainsi, les noms des jours de la semaine proviennent des noms latins des planètes. De même, la fête de Pâques, située le premier dimanche suivant la première pleine Lune après l’équinoxe de mars, est déterminée astralement.
On verra ici que le corpus de la doctrine astrologique s’est formé à partir d’emprunts divers, voire disparates1, de rajouts et modifications successifs datant d’époques différentes. La marche de l’histoire de l’astrologie (occidentale) est saccadée.
Dans la Vallée du Tigre et de l’Euphrate
Depuis les débuts de l’humanité, l’homme a observé le ciel, mais l’histoire se dissocie de la préhistoire avec l’invention de l’écriture. En Mésopotamie, entre les deux fleuves Tigre et Euphrate, l’observation des éclipses et autres phénomènes célestes [ciel particulièrement clair] fut associée à la maîtrise de l’écriture (sur tablettes d’argile, comme il convient à un pays riche en alluvions) pour laisser un témoignage écrit de génération en génération. Les premiers écrits que nous possédons concernant les astres remontent à 5 000 ans, et c’est à Sumer que l’on trouve la plus ancienne documentation écrite connue, avec celle de l’Égypte antique.
Les Mésopotamiens étudiaient les étoiles tournant autour du pôle céleste, le Soleil tournant [apparemment] autour de la Terre, les cinq planètes visibles à l’œil nu et la Lune. Les « astres errants » se trouvant dans le voisinage de l’écliptique (la ligne formée par le trajet annuel du Soleil dans le ciel), les constellations d’étoiles bordant l’écliptique ont donné lieu aux douze arcs de 30° de notre zodiaque. On a trouvé les douze signes énumérés pour la première fois dans un texte babylonien datant de 419 av. J.-C.
Plus superstitieux que leurs contemporains les Égyptiens, qui s’en tenaient à des observations à but pratique, les Mésopotamiens observaient le ciel dans un but mystique, reliant un astre à chaque dieu (par exemple, le dieu Sîn était associé à la Lune, et Marduk à la planète Jupiter). Les astrologues étaient à la disposition du roi, dont le thème astrologique condensait le destin du pays : seul le monarque avait le droit à connaître l’avenir.
Pour les Mésopotamiens, les astres étaient des signes et non des causes : il n’y avait pas pour eux de fatalité, car il était toujours possible de se concilier les dieux par des sacrifices en cas de mauvais présages.
Controverses
L’astrologie est depuis longtemps un sujet de controverse théologique, philosophique (dont épistémologique) et scientifique.
Condamnée dans le judaïsme et le christianisme, l’astrologie, au même titre que tous les arts divinatoires, est interdite par la Bible.
Dès le ive siècle, Augustin d’Hippone (De civitate Dei, VIII et XIX) s’élève, sur cette base, contre la confusion faite entre l’astrologie et l’astronomie.
Actuellement, l’astrologie n’est pas reconnue comme une science à cause de son absence de bases rationnelles et de preuves expérimentales. Elle n’a jamais proposé le moindre modèle de théorie expliquant ses affirmations et n’a pas le caractère de réfutabilité nécessaire pour être acceptée comme théorie scientifique.
L’astrologie n’ayant pas de cadre de référence rigoureux (méthodologie scientifique, recherche reconnue, publication scientifique vérifiée, etc.), elle a pu et est encore souvent utilisée par des charlatans ou des escrocs.
Se référant au principe fondamental qu’il n’y a pas d’effet sans cause, la science relève deux objections majeures quant à la réalité des phénomènes mis en jeu :
- l’absence d’effet : les prédictions astrologiques ne font pas mieux que le hasard ;
- l’absence de cause : il n’y a aucun mécanisme justifiant une quelconque influence astrale.
Une autre critique de l’astrologie tient dans les modifications que les astrologues eux-mêmes introduisirent dans leurs méthodes pour prendre en compte les planètes du système solaire au fur et à mesure de leurs découvertes.
Par exemple, Pluton n’est associée au signe du Scorpion que très récemment puisqu’elle n’a été découverte qu’en 1930. Elle n’est plus considérée comme une planète depuis 2006 et sa masse est inférieure à celle de la planète naine Éris.
L’image de l’astrologie est négative (charlatanesque) dans les milieux scientifiques, comme dans l’affaire Michel Maffesoli – Élizabeth Teissier.
La motivation de la lutte contre l’obscurantisme n’est pas en soi un argument contre l’astrologie. Elle peut néanmoins sous-tendre un discours réellement argumenté. La confusion entre les dimensions idéologiques et argumentatives génère un débat souvent stérile, difficilement analysable.
Malgré l’apparence scientifique que pourraient donner l’usage affiché de calculs compliqués, la précision des dates de naissance (heure, géographie, etc.) et le recours quasi systématique à l’ordinateur, l’astrologie est considérée comme une pseudo-science (ou superstition) par la communauté scientifique. Pour les astronomes notamment, le Soleil a été relégué au rang d’une étoile parmi d’autres au sein de la Voie lactée, laquelle a été ramenée au statut d’une galaxie parmi des milliards d’autres au sein du cosmos.
Par ailleurs, comme le souligne l’historien de l’astrologie Jacques Halbronn, après la découverte de Neptune et de Pluton, l’astrologie s’est vue contrainte de retourner aux images pittoresques de la mythologie (car la cohérence liée aux corrélations à base 7 du septénaire des planètes déjà connues s’était effondrée, ce qui lui ôte de la crédibilité scientifique.
D’après les partisans (critique positive)
Selon Robert Hand, une « future science de l’astrologie » devrait avant tout s’occuper du paradigme « mécaniste-matérialiste » dominant et, seulement en second lieu, s’investir dans l’amélioration de la pratique astrologique actuelle. La science et l’art de l’astrologie devraient être distingués.
Les difficultés qu’il y a à édifier une science de l’astrologie ne sont pas seulement attribuables au fait que « plusieurs idées astrologiques sont si mal formulées, si vaseuses (en anglais : « mushy ») que personne ne pourrait dire ce qu’elles impliquent en termes de conséquences observables [et] que certaines « hypothèses » astrologiques sont trop floues pour être testées ».
Pour Robert Hand, la formulation d’hypothèses non-mécanistes est essentielle pour appréhender scientifiquement l’astrologie.
Patrice Guinard, spécialiste de la littérature française du xvie siècle, philosophe et fondateur du Centre universitaire de recherche en astrologie (CURA) constatait en 2010 que la doxa parmi les astrologues était que l’astrologie ne fonctionnait que dans le tête-à-tête entre l’astrologue et son client, que l’astrologie était devenue, dans bien des cas, un « savoir-placebo » ne faisant pas usage du principe de « sympathie » (ou de « correspondance » (selon lequel des liens uniraient les choses qui se ressemblent) comme principe explicatif, mais comme outil commode dans la relation de l’astrologue à son client.
D’après les opposants (critique négative)
La difficulté épistémologique est qu’il est impossible de rejeter « a priori » la possible existence d’une influence des astres (« absence de preuve n’est pas preuve de l’absence »).
Au-delà de la recherche d’une théorie démontrant la possibilité d’un effet des astres, les travaux méthodiques cherchant à prouver l’existence de corrélations entre les événements astrologiques et leurs supposés effets aboutissent à l’infirmation des paradigmes astrologiques. Or, pour pouvoir valider les hypothèses de l’astrologie, il est au moins nécessaire d’observer un effet, avant même de chercher à en expliquer ses tenants.
L’argument de la difficulté épistémologique du dialogue apparaît en fait fallacieux. En effet, l’astrologie est une pratique qui ne fournit pas les outils de sa propre réfutabilité, et qui reste par le fait hors du champ d’analyse de l’épistémologie. L’attitude des astrologues est de fait l’exemple retenu par Popper d’un discours qui refuse sa propre réfutation (ou « falsification » selon une mauvaise traduction : on entend par là sa possibilité d’être contredite, réfutée), interdisant ainsi une critique objective de ses affirmations.
« Une théorie n’est scientifique que si elle est « réfutable », c’est-à-dire qu’elle peut être soumise à des tests expérimentaux afin de vérifier la concordance de ses prédictions théoriques avec les observations. Une hypothèse qui ne peut être vérifiée, ni prise en faute par aucune expérience ou observation, n’est pas scientifique », Karl Popper, Logique de la découverte scientifique.
Certaines études menées par des astrologues retiennent des dispositifs expérimentaux qui tendent à produire des résultats systématiquement positifs.
Dans leur critique de l’astrologie, les astronomes Zarka et Biraud donnent à penser que les personnes qui cherchent à faire entrer l’astrologie dans le champ de la réfutabilité manquent de probité.
Ils affirment qu’il n’y a :qu’« une seule méthode de test (puisqu’il) n’est pas nécessaire que l’influence d’un phénomène sur un autre soit observée (mesurée) et expliquée : l’une des deux conditions suffit ». On ne dispose, pour démontrer une absence de relation, que de la méthode statistique. Les conditions fondamentales doivent être respectées pour garantir la validité scientifique de toute analyse de ce type :(1) définir rigoureusement le protocole expérimental avant l’expérience et s’y tenir ;(2) vérifier le caractère significatif des résultats obtenus (tests de confiance, analyse des biais possibles, etc.) ; (3) s’engager à publier tous les résultats obtenus, clairement et sous contrôle.Dans le cas des tests astrologiques, ce sont les conditions (1) et (3) des expériences qui ne sont pas correctes ; par exemple, dans les études de Michel Gauquelin sur les corrélations entre métier et signe de naissance (Effet Mars), des corrélations significatives sont obtenues, mais pour combien d’essais ? Si on essaie au hasard mille corrélations, l’une d’elles sera sans doute significative à une chance sur mille !.De plus, comme on a le choix entre de très nombreuses caractéristiques astrologiques à corréler au métier des gens, il est facile d’en trouver « qui marchent mieux ». Gauquelin a publié non seulement les travaux de son Laboratoire d’Étude des Relations entre Rythmes Cosmiques et Psychophysiologiques (1970) mais aussi des livres qui prennent la défense de l’astrologie (1955, 1966) : Quel astronome penserait à « défendre » l’astronomie ? En conséquence, on ne peut avoir aucune confiance dans les quelques expériences qui sont toujours citées comme positives !
En ce qui concerne les efforts déployés (ou non) pour étudier la plausibilité scientifique de l’astrologie, Zarka et Biraud jugent que « c’est fondamentalement aux astrologues de chercher la justification physique de leur pratique, et non aux scientifiques d’en démontrer pour eux l’inexistence (tâche logiquement impossible). Le problème est que les astrologues, mercantiles ne se préoccupent pas le moins du monde de cette question ».
Objections to astrology : le manifeste de 1975
Un manifeste contre l’astrologie a été publié en 1975 par un certain nombre de sommités.
Les faits critiques y sont présentés, notamment lorsqu’ils décrivent l’astrologie comme une « superstition reposant sur la crédulité des gens ». Cette dévalorisation est d’ailleurs souvent la seule partie du manifeste retenue par les partisans de l’astrologie qui le présentent comme un simple « rejet sans examen » de leur pratique.
Les arguments :
- La science a réfuté la magie.
« Autrefois, les gens croyaient aux prédictions et avis des astrologues, car l’astrologie était comprise dans leur vision magique du monde. Ils considéraient les objets célestes comme les lieux de résidence ou les augures des dieux et, donc, les associaient à des événements terrestres »
- Les corps célestes sont trop lointains pour exercer quelque influence gravitationnelle ou autre.
« […] ils n’avaient aucune idée des distances considérables entre la Terre, les planètes et les étoiles. Maintenant que ces distances peuvent être et ont été calculées, nous pouvons comprendre à quel point sont infimes les effets gravitationnels ou autres produits par des planètes si éloignées, sans parler des étoiles tellement plus lointaines. »
- Notre destin nous appartient.
« Pourquoi croit-on à l’astrologie ? En ces temps d’incertitude, beaucoup de gens désirent le réconfort que procurent les conseils au moment d’une prise de décision. Ils voudraient croire en une destinée établie par des forces célestes au-delà de leur contrôle. Cependant, nous devons tous affronter la réalité et devons comprendre que notre avenir dépend de nous, non pas des étoiles. »Paul Feyerabend
Dans le manifeste précédent, Paul Feyerabend, un philosophe des sciences qui s’est particulièrement intéressé aux théories physiques, remarque un ton religieux, une ignorance et des méthodes autoritaires qu’il compare, mais de façon désavantageuse, avec le Malleus Maleficarum, le manuel de lutte contre la sorcellerie publié par l’Église catholique en 1484. Dans ce manuel, dit-il, l’explication de la sorcellerie est pluraliste, incluant même de possibles étiologies matérialistes (bien que l’explication démonologique ait prévalu habituellement). Feyerabend opine : « Les auteurs du Malleus Maleficarum connaissent le sujet, connaissent leurs opposants, ils donnent une description correcte des positions de leurs opposants, ils présentent une argumentation contre ces positions et utilisent les meilleures connaissances du temps dans leurs arguments ». Le manifeste des 186 scientifiques contre l’astrologie ne présente pas ces qualités, d’après Feyerabend, mais ressemble de façon littérale à la bulle du pape Innocent VIII présentée en introduction du manuel de 1484.
Toutefois, cette objection ne vise pas à essayer de défendre l’astrologie. Feyerabend écrit :
« L’astrologie moderne possède de nombreuses caractéristiques identiques à celles de l’astronomie médiévale à ses débuts ; elle en a hérité des notions intéressantes et profondes mais les a déformées et remplacées par des caricatures mieux adaptées à la compréhension limitée de ses praticiens. Ces caricatures n’ont pas la recherche pour objectif ; il n’existe aucune tentative pour s’aventurer dans des domaines nouveaux ni pour améliorer notre connaissance des influences extraterrestres ; celles-ci servent simplement de réservoir à des règles naïves et à des formules ajustées pour impressionner les ignorants ».
Feyerabend ajoute que la science est à même d’évaluer combien l’influence de l’activité solaire est précise, notamment dans son action sur le potentiel électrique des arbres ; qu’il est plausible que cette activité influe sur le comportement des molécules d’eau ; que la biologie présente des exemples de sensibilité extrêmement fine aux variations de l’environnement.
Alain Gillot-Pétré
Dans son ouvrage Les Charlatans du Ciel, Alain Gillot-Pétré dresse les critiques suivantes : les astrologues reconnaissent eux-mêmes qu’il n’y a pas d’influences astrales et que les planètes n’ont qu’un rôle symbolique ; les astrologues admettent eux-mêmes que tout n’est pas écrit, et donc, selon lui, toute l’astrologie « tombe à l’eau » ; enfin et surtout, la théorie astrologique prend des faux-fuyants, et elle en devient tellement complexe que l’accepter telle quelle relève de « la paresse intellectuelle ». Par exemple, le printemps y est censé commencer avec le Bélier, chaud et sec, et régi par le dieu de la guerre Mars (violent) alors que, aux dires de Ptolémée, « le printemps est humide, ce qui l’apparente au début de toute vie animale, doux et tendre ».
Les astronomes
Aucun astronome professionnel contemporain ne défend l’astrologie, et la plupart ne l’évoquent même simplement pas. Cependant, deux d’entre eux, Daniel Kunth et Philippe Zarka, chercheurs au CNRS, ont publié un livre-enquête sur l’astrologie étudiée d’un point de vue scientifique. Leur conclusion est que « il y a beaucoup de contradictions chez les astrologues, et ils ne connaissent pas la réalité physique de l’Univers. Les astrologues semblent pourtant très savants ! Oui ! ils établissent des relations entre les signes et les constellations, ils parlent de maisons, ils font des calculs complexes… Il y a une technique derrière, mais une technique ne fonde pas une science ».
De fait, l’astrologie ne prend pas en compte les connaissances récentes en astronomie, et se fonde sur un système symbolique obsolète autant du point de vue épistémique qu’astronomique, le ciel ayant beaucoup changé depuis 4 000 ans, mais pas l’astrologie.
Expérimentations
De nombreux protocoles d’expérimentation ont été proposés aux astrologues depuis les années 1970, et de nombreux chercheurs du début du siècle se sont attelés à une étude statistique de l’astrologie. Les expérimentations menées dans ce domaine sont cependant limitées par l’absence d’une définition précise de l’effet recherché, et les difficultés de sa caractérisation éventuelle.
Confrontation avec un échantillon témoin
Certains astrologues annoncent qu’ils peuvent prévoir, notamment, des événements très précis et facilement vérifiables. En ce sens, des protocoles de tests permettant de les mettre à l’épreuve sont aisés à mettre en place. Ces protocoles comparent les prévisions des astrologues sur des sujets précis à des prévisions aléatoires émises par des sceptiques ou des ordinateurs. Les prévisions des astrologues sont alors validées si elles sont de meilleure qualité que les prévisions aléatoires. On peut citer le test sur vingt-deux prévisions de l’an 2000 entre Élizabeth Teissier (qui estime son niveau de réussite à 80 %, voire 90 %), un sceptique et un ordinateur. Résultat : ordinateur huit réussites, Élizabeth Teissier et sceptique sept réussites. De nombreuses expériences de ce type ont eu lieu.
Le cercle zététique de l’université de Nice a créé le Défi zététique international. L’intérêt de ce dernier test est qu’en échange d’un test gratuit, l’astrologue reçoit 200 000 euros en cas de succès. Comme le risque financier est nul pour un gain potentiel énorme, on peut estimer que les astrologues ne se présentant pas à ces tests ne croient pas à leur don. Après quelques années de fonctionnement, très peu d’astrologues ont concouru, le test fut arrêté faute de participants. Toutes disciplines confondues, il y a eu 250 tests et aucun réussi.
Un autre test réalisé sur cent personnes a montré que les astrologues avaient exactement le même taux de succès qu’un système aléatoire.
L’expérience de Shawn Carlson
Pendant ses études universitaires, Shawn Carlson a effectué ce qui est largement considéré comme le test le plus complet des capacités des astrologues pour extraire des informations sur leurs clients à partir de la position apparente d’objets célestes (lieu et moment de la naissance de ces clients). En effet, toutes les précautions avaient été prises pour que les astrologues ne fassent pas le reproche aux scientifiques d’appliquer une méthodologie de parti-pris : collaboration avec des experts en astrologie, prise en compte des exigences de ces derniers, accord donné par eux sur la totalité du protocole de test.
L’expérience de Shawn Carlson impliquait 28 astrologues qui étaient tenus en haute estime par leurs pairs. Ces astrologues avaient préalablement admis que le test portait sur la véracité de l’astrologie des thèmes de naissance. Les astrologues participants ont été nommés par le conseil national pour la recherche géocosmique (NCGR) agissant en tant que conseiller astrologique pour garantir que le test n’était pas biaisé. Le NCGR a choisi 26 des 28 astrologues, les deux autres étant des astrologues intéressés qui ont été approuvés par le NCGR après avoir entendu parler de l’expérience. Les astrologues venaient d’Europe et des États-Unis.
On a constitué un groupe de cent volontaires que l’astrologie indifférait, pour lesquels on a établi le profil psychologique selon le CPI (California Psychological Inventory), un test de personnalité standard et bien accepté, que les astrologues eux-mêmes ont identifié comme étant l’instrument scientifique le mieux adapté au type d’informations qu’ils croyaient obtenir de leur pratique astrologique. Il s’agissait pour les astrologues d’attribuer sans se tromper le thème astrologique natal des volontaires, établi par ordinateur, et interprété par les astrologues, au profil psychologique, à choisir parmi trois (celui du sujet plus deux autres tirés au sort parmi ceux des autres sujets), de ces volontaires objectivé par le CPI.
Les astrologues sont convenus que le protocole expérimental fournissait un « test équitable ». Pour évaluer les prétentions des astrologues, il fallait en effet définir le protocole expérimental avant l’expérience et s’y tenir. Pour éviter tout biais possible de la part du scientifique effectuant l’étude ou des astrologues participants, l’expérience a été réalisée en double aveugle.
Les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature le 5 décembre 1985. L’étude a révélé que les astrologues n’étaient pas en mesure d’attribuer mieux que le hasard (ils obtenaient un tiers de réussite, soit comme le hasard) les thèmes astraux aux tests de personnalité correspondants. De plus, les astrologues n’étaient pas plus susceptibles d’avoir raison au moment même où ils avaient une grande confiance dans le fait qu’ils avaient fait une attribution correcte. Carlson a conclu que le résultat « réfute clairement l’hypothèse » de l’astrologie natale.
Approche statistique
En 1993, paraît dans Les Cahiers conditionnalistes, une étude statistique non scientifique qui vise à démontrer une corrélation entre les aspects Mercure-Saturne et les qualités de joueur d’échecs.
Question des succès prédictifs
Plusieurs éléments cités aux points précédents (confrontation à un échantillon témoin et approche statistique) apportent une explication objective à l’existence de nombreux succès prédictifs de la part des astrologues.
Par ailleurs, certains succès prédictifs s’expliquent par la probabilité objective de l’occurrence d’un évènement.
Les bilans prédictifs des astrologues (récapitulation des prédictions justes, au terme d’une série de séances ou d’une année) ne présentent généralement que les « succès » prédictifs, occultant les erreurs. Si l’on suppose la précision égale des prédictions, cette comparaison s’avèrerait pourtant intéressante.
Il a été démontré par Henri Broch que la variabilité des résultats présentés par des sujets réputés doués correspond précisément aux résultats de prédictions « aléatoires ». Cette démonstration, très facilement reproductible, est consultable dans l’ouvrage Devenez sorciers, devenez savants.
Le medium Bertrand Méheust, dans son ouvrage 100 mots pour comprendre la Voyance, critique les méthodes zététiciennes, en particulier celles qui sont pratiquées dans l’ouvrage Devenez sorciers, devenez savants, et estime que, dans leur livre, Henri Broch et Georges Charpak citent principalement des expériences spontanées de la vie courante, facilement discréditables, et ignorent l’existence de chaires universitaires de parapsychologies (et donc de travaux parapsychologiques de niveau universitaire) dans beaucoup de pays développés (mais pas en France, cependant) :
« Les auteurs ne se proposent pas d’examiner les travaux de la métapsychique, ce qui aurait été une entreprise constructive. Ils se proposent plutôt de ruiner, dans l’esprit du lecteur non averti, l’idée même qu’une telle entreprise eût pu avoir l’intérêt le plus ténu, en se gardant de lui présenter les éléments qui lui permettraient d’utiliser son jugement. En traitant le sujet sur un ton léger, ils font passer le message qu’il est sans consistance. […] Les exemples sont toujours pris dans le répertoire non-épuré de la vie quotidienne ; ils ne mettent jamais en scène des parapsychologues au travail dans des situations construites, mais des observateurs naïfs en train de se divertir dans un salon à la fin d’une repas (p. 48). Après avoir ainsi campé l’adversaire, il leur est aisé de dénoncer l’appel universel à l’« expérience personnelle », et l’illusion qu’elle puisse constituer une preuve (p. 38). En bref, ils se comportent comme des experts qui pour accabler la compagnie des eaux, se débrouillent pour effectuer leurs prélèvements en amont de l’usine d’épuration, au lieu de le faire en aval. Tout est l’avenant dans « Devenez sorcier, devenez savant ». Une telle manière de faire relève plus de l’idéologie que de la science. »
Tout à fait d’accord L’astrologie n’est pas non plus pour loi prédictive Ce pourrait il qu’elle apporte un autre enseignement plus ésotérique Qui serait la connaissance de soi et des autres
A chacun de traverser son zodiaque et d’intégrer les vertus de chaque signe, expérimenter jusqu a les reconnaître dans ses actions quotidiennes et celles des autres Exemple investir l’énergie du bélier en osant, en faisant front devant les obstacles et périples de la vie et en les surmontant… etc pour moi cet enseignement est de loin plus intéressant …
Très interressant