De notre confrère italien expartibus.it
La prétendue Fraternité Rosicrucienne n’a jamais eu d’existence sociale. Les Adeptes portant le titre ne sont frères que par la connaissance et le succès de leurs œuvres.
Aucun serment ne les lie, aucun statut ne les lie les uns aux autres, aucune règle n’influence leur libre arbitre, si ce n’est la discipline hermétique librement acceptée et volontairement observée.
(…) Ils n’avaient ni lieu de réunion, ni siège social, ni temple, ni rituel, ni signe extérieur de reconnaissance.
Ils ne payaient aucune cotisation et n’auraient jamais accepté le titre donné à certains autres frères de chevaliers de l’estomac : les banquets leur étaient inconnus.
Ils étaient et sont toujours des travailleurs isolés disséminés à travers le monde, des chercheurs « cosmopolites » au sens le plus strict du terme.
Puisque les Adeptes ne reconnaissent aucun degré hiérarchique, il s’ensuit que le Rosicrucien n’est pas un degré, mais seulement la consécration de leurs œuvres secrètes, la consécration de l’expérience, la lumière positive que leur révèle une foi vivante.
Fulcanelli – Les maisons du philosophe
Je voudrais préciser ma manière actuelle de vivre la recherche à l’aide de quelques mots tirés du manifeste Incoherist de Rémi Boyer :
a) il n’y a pas de valeurs universelles, mais seulement personnelles. La Question des valeurs, origine de tous les conflits, internes ou externes, se résoudra avec la disparition de la Personne ;
b) la recherche du dépassement de l’art trouve son apogée dans la Recherche d’un Art du Néant, un Art absolu de l’Intervalle. Au carrefour de la Beauté absolue, de la Virilité absolue, de la Féminité absolue, seul l’insaisissable est l’Art.
Par conséquent, tout d’abord pour moi, même ces mots de moi semblent inutiles, par définition une expression du duel. A moins que, tant l’écrivain que le lecteur, ne s’arment d’une « mentalité traditionnelle » et cessent de se battre, en voulant l’emporter.
Dans un état de conscience nouveau et plus léger, tout “jugement” devrait être suspendu, dans la conviction que juger est une véritable pathologie de l’Ame.
Nous devons toujours essayer de nous approcher les uns des autres avec respect, surtout envers ceux avec qui nous sommes en désaccord. Chacun de nous, pour les autres, est un « ailleurs », un monde de symboles et d’allusions, d’évocations, impossible à définir seulement rationnellement.
Chaque rencontre, chaque stimulus, peut faire résonner et s’illuminer certaines lumières dans l’obscurité de notre caverne intérieure ou déclencher une inutile querelle égoïque de compétition et d’opposition intellectuelle ou dialectique.
Dans un contexte initiatique ou pseudo-tel où tous, ou du moins beaucoup, font appel à l’observance dogmatique et cristallisée de rituels, de croyances ésotériques et de canons liturgiques, souvent dans le passage du monde profane au monde “initiatique”, on passe d’un autre dogmatisme à l’Autre.
Et l’Être s’évade. Imprenable. Toujours à un niveau au-delà de notre horizon étroit. Au-delà de nos pseudo certitudes. Au-delà de la rationalité et de l’irrationalité. Au-delà de notre petit ego que nous compensons par des visions et des « appartenances » pompeuses, alambiquées, complexes et grandioses.
Avant de passer à la seule vraie cure, représentée par une saine opération initiatique, la « remise en forme » préalable pour la Franc-Maçonnerie aujourd’hui en crise, pourrait être un jeûne thérapeutique. Pour “perdre du poids” et ne pas prendre de poids supplémentaire.
Il faut sélectionner, redécouvrir la qualité. Abandonnez la quantité. La vieille idée de recrutement modèle chaîne de Saint Antoine de “l’ami de l’ami”, car c’est une très bonne personne, encore mieux s’il est directeur de quelque chose, médecin ou entrepreneur, chatouille l’ego pas l’authentique initiatique vocation, qu’elle est prête pour les épreuves et les épreuves existentielles et spirituelles les plus terribles. Pas la fatigue digestive des dîners gargantuesques à base de saucisses, carbonare et porchetta.
Pour l’amour du ciel, rien contre la vraie convivialité, au contraire, mais c’est la Franc-Maçonnerie exotérique qui propose en fait la même logique de recrutement et de collecte de capitaux de la grande majorité des Associations et Clubs profanes toujours assoiffés de liquidités.
Pour le bien de la franc-maçonnerie, arrêtons de promouvoir la franc-maçonnerie. Dans l’intérêt de cet ordre initiatique lui-même. C’est une chose de pousser avec force une « marque » , dans l’espoir de « s’engager » , de capter l’attention. Une autre consiste à attendre que les choses « se passent » naturellement.
Que les trajectoires naturelles du karma personnel et des dharmas se recoupent de manière “physiologique” dans la conception cosmique de la synchronicité, donc apparemment “décontractée”.
Le vent souffle où il veut, que tout « soit ».
Que ce soit .
La franc-maçonnerie n’est pas une carte plastique avec ou sans code-barres mais un état de conscience, tel qu’enseigné par les rosicruciens qui se reconnaissaient où qu’ils soient et se rassemblaient dans un non-lieu. Ceci est, ou pourrait être, une attitude initiatique correcte. Au moins pour moi. Cela a toujours été le cas depuis que le monde existe.
Désolé.
Je n’ai pas écrit les règles de l’univers. Et forcer ne sert à rien.
Malgré tout, au fil du temps, la franc-maçonnerie s’est enlisée dans le blasphème. Et donc, dans un avenir pas trop lointain, s’il devient une coquille complètement vide, il pourrait mourir et renaître sous une nouvelle forme initiatique.