L’actualité nous donne à voir de nombreuses images de la détresse humaine que vivent les migrants ; ce qui se passe en Afghanistan avec la prise de pouvoir des talibans et l’absolutisme qu’ils veulent instituer, avec le mépris qu’ils affichent pour tout ce qui touche les libertés des femmes, en est une dernière preuve.
I – Une réalité incontrôlable, témoin du désordre du Monde !
Les migrations humaines existent depuis les premiers temps de l’émergence de l’espèce humaine sur notre planète. L’origine exclusivement africaine des premiers ancêtres de l’espèce Homo explique que les premières migrations (que l’on date d’environ 1,8 millions d’années avant JC) ont participé au peuplement de la Terre.
Dès nos origines, les migrations apparaissent comme la mise en œuvre de pulsions existentielles : apporter plus de nourritures aux groupes humains, rechercher des ressources nouvelles pouvant être des monnaies d’échanges, investir des territoires plus protecteurs. Le caractère pulsionnel des migrations explique l’importante motivation qui pousse des personnes de toutes conditions à affronter les pires difficultés pour réussir leur projet.
La démographie mondiale galopante, la multiplication des conflits régionaux inter-ethniques, les conséquences du changement climatique en cours et la corruption endémique par le sous-développement qu’elle entraîne, sont les principales causes des migrations contemporaines.
Ces causes témoignent du désordre du Monde ; c’est un désordre durable, en espérant qu’il puisse être amendable, que les communautés humaines se doivent d’intégrer dans les projections qu’elles peuvent faire sur « le Monde d’Après» !
II – Une cause que l’on pourrait faire notre !
La sectorisation des territoires en états et nations a indéniablement accentué les obstacles aux migrations d’une part en interdisant certains trajets, d’autre part en faisant apparaître des zones à moindre risque où les migrants pouvaient espérer soit faire une pause dans leurs pérégrinations soit en faire un but à atteindre.
L’Europe, zone de paix, est ainsi devenue une destination migratoire recherchée.
Bien que zone de Paix, l’Europe est aussi une région riche en nationalités et nationalismes où l’immigration n’est pas exempte de mouvements de rejet. Aujourd’hui encore, toute une frange de la population européenne est sensible à la diabolisation des migrants et à leur mise en cause dans les différentes problématiques des vécus des peuples de l’Europe.
Les partis politiques ne sont pas insensibles à cette thématique qu’ils instrumentalisent parfois.
Tout cela explique la permanence dans l’actualité d’images de détresse montrant combien ces populations sinistrées doivent supporter des sacrifices pour permettre aux plus chanceux ou aux plus résistant d’espérer un peu de tranquillité pour se reconstruire.
Les francs-maçons, imprégnés par leur vocation à plus de fraternité et à plus d’universalité, sont naturellement amenés à comprendre le drame que vivent les migrants ; ils sont naturellement habités par le devoir qu’ils ressentent à déconstruire les argumentations fallacieuses qui les condamnent.
Au Grand Orient de France, Mme Audrey DESPLANQUES, membre du conseil de l’ordre se préoccupe de ce sujet. Dans un rapport qu’elle a présenté, elle affirme :
« Les droits humains sont régulièrement violés, la solidarité ne s’exerce que trop peu. La politique migratoire européenne, notamment mise en œuvre par l’agence Frontex, les pratiques des pays européens, vont malheureusement dans ce sens, malgré les prises de positions de nombreuses associations dénonçant le non-respect des législations en vigueur. »
Elle évoque en particulier la situation spécifique des mineurs non accompagnés (MNA) :
« Concernant les MNA, j’ai déjà évoqué la proposition d’inciter les FF et SS qui le souhaitent à s’engager pour devenir administrateurs ad hoc, afin d’accompagner ces jeunes. »
Pourquoi ne pas imaginer, une mobilisation maçonnique européenne inter-obédientielle qui sensibiliserait l’opinion publique sur le devoir des gouvernants européens et de la commission européenne à assurer les migrants abordant l’Europe d’un accueil digne et fraternel ?