jeu 14 août 2025 - 07:08

Pétition Antimaçonnique : « La chasse aux sorcières ? »

Une pétition intitulée Transparence pour la France : stop aux loges maçonniques, place à la loi ! fait vibrer les réseaux et les esprits depuis quelques heures.

Hébergée sur la plateforme MesOpinions. com, cette initiative citoyenne, lancée par Didier Julien Garofalo et José Trumeau, appelle à une transparence totale sur l’appartenance des responsables publics à des loges maçonniques, allant jusqu’à proposer une interdiction de ces affiliations pour certains postes sensibles. Avec une rhétorique alarmiste et un discours enraciné dans une méfiance profonde envers les sociétés secrètes, cette pétition ravive un antimaçonnisme historique, tout en s’inscrivant dans un contexte de défiance croissante envers les institutions.

Cet article explore les origines, les objectifs, les organisateurs et les implications de cette campagne, tout en décryptant les racines d’un sentiment antimaçonnique qui refait surface avec force.

Une initiative citoyenne à la croisée des sentiments populaires

La pétition, accessible sur MesOpinions.com, s’ouvre sur un cri d’alarme :

« Nous, citoyens français attachés aux valeurs de la République, refusons que des réseaux occultes loges maçonniques, sociétés secrètes, groupes d’influence opaques continuent à peser sur nos institutions, nos décisions publiques et notre justice, en toute impunité et dans le plus grand secret. »

L’objectif est clair : exiger une obligation de déclaration publique des appartenances maçonniques pour les élus, magistrats, hauts fonctionnaires et agents de la fonction publique, sous peine de sanctions sévères comme l’inéligibilité ou la révocation. Une proposition de loi citoyenne, détaillée dans le texte, va plus loin en suggérant la création d’un registre national consultable par tous et des incompatibilités avec des fonctions jugées sensibles (justice, police, défense, mandats électifs).

VIDÉO ANTIMACONNIQUE : « Le Puzzle de la vérité la France Maçonnique Julien Didier GAROFALO attaque fort ces criminels ! »

Ce mouvement s’appuie sur des enquêtes journalistiques et des témoignages récents, notamment un article de Nice Matin qui met en lumière les efforts de ses initiateurs. Il s’inscrit dans une vague de mécontentement populaire, amplifiée par des scandales politiques et des soupçons d’influences occultes, alimentant une demande de transparence dans une démocratie perçue comme fragilisée. À ce jour, le nombre exact de signatures reste difficile à évaluer en temps réel, mais la pétition a déjà suscité des milliers de réactions, reflétant un écho significatif dans une société en quête de clarté.

Les organisateurs : Garofalo et Trumeau, porteurs d’une cause particulière

Didier Julien Garofalo

Derrière cette initiative se trouvent deux figures déterminées. Didier Julien Garofalo, juriste professionnel et rédacteur de la proposition, apporte une expertise légale à la campagne. José Trumeau, secrétaire général du mouvement La France Libre, Souveraine et Démocratique, y ajoute une dimension militante, ancrée dans une vision souverainiste et républicaine. Tous deux, selon le texte, s’unissent pour alerter sur « l’emprise croissante des loges maçonniques et réseaux occultes » sur la France. Leur démarche, présentée comme apolitique, vise à transcender les clivages partisans pour rallier un large public, des citoyens ordinaires aux médias et parlementaires ciblés comme destinataires.

Leur profil reflète une volonté de mobiliser au-delà des cercles traditionnels, s’appuyant sur une rhétorique populiste qui dénonce une élite cachée. Garofalo, avec son background juridique, insiste sur les risques de conflits d’intérêts, tandis que Trumeau ancre la pétition dans une idéologie de souveraineté nationale, suggérant que les loges menacent l’indépendance des institutions françaises. Cette alliance entre un expert et un activiste donne à la campagne une crédibilité technique, mais aussi une portée émotionnelle qui résonne avec les frustrations actuelles.

Les raisons profondes : méfiance et soupçons historiques

Julien Didier GAROFALO

Les motivations de cette pétition s’enracinent dans une série de préoccupations. Les organisateurs citent des « faits divers, enquêtes journalistiques et témoignages » qui, selon eux, démontrent l’influence de magistrats, élus et hauts fonctionnaires membres de loges maçonniques sur des décisions publiques, des carrières et des enquêtes judiciaires. Ils invoquent l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantit un procès équitable, pour justifier leur crainte d’une justice biaisée par ces réseaux occultes.

Ce discours s’appuie sur une méfiance historique envers la franc-maçonnerie, perçue comme une force manipulatrice depuis des siècles. En France, l’antimaçonnisme a connu des pics, notamment sous la Révolution française, avec des accusations de complots, ou au XIXe siècle, lorsque l’Église catholique dénonçait les loges comme des ennemies de la foi. Aujourd’hui, cette pétition ravive ces stéréotypes, suggérant que les maçons détiennent un pouvoir occulte incompatible avec la transparence démocratique. Les scandales récents, comme les affaires d’influence politique ou les liens présumés avec la criminalité organisée (ex. l’affaire de Palmi en Calabre), alimentent ce narratif, même si les preuves restent souvent anecdotiques ou spéculatives.

L’Antimaçonnisme réémergent : un phénomène social

L’antimaçonnisme qui découle de cette pétition n’est pas une nouveauté, mais il prend une tournure moderne grâce aux outils numériques. Historiquement, il s’est manifesté par des pamphlets, des interdictions (comme sous Vichy en 1940), et des théories conspirationnistes liant les loges à des événements mondiaux. Aujourd’hui, la pétition reflète une défiance amplifiée par les réseaux sociaux, où des voix accusent la maçonnerie d’orchestrer des lois sociétales (mariage pour tous, PMA) ou de protéger ses membres dans des affaires judiciaires. Ce sentiment, bien que souvent non étayé, trouve un écho chez ceux qui perçoivent les institutions comme corrompues.

La rhétorique de Garofalo et Trumeau, en qualifiant les loges de « danger majeur », attise cette peur, jouant sur une image d’élite secrète qui manipule dans l’ombre. Cette vision s’aligne avec des pétitions similaires récentes, comme celles demandant des enquêtes parlementaires sur l’influence maçonnique, mais elle va plus loin en proposant des mesures concrètes et punitives. L’antimaçonnisme actuel mélange ainsi des racines historiques (anti-élitisme, anticléricalisme inversé) avec une modernité populiste, où la transparence devient un mot d’ordre contre un ennemi désigné.

Implications et réactions

Les implications de cette pétition sont doubles. D’un côté, elle met en lumière une demande légitime de transparence dans la vie publique, un sujet qui préoccupe de nombreux citoyens après des années de scandales. D’un autre côté, elle risque de stigmatiser injustement la franc-maçonnerie, une institution qui, bien que discrète, regroupe des membres variés, souvent engagés dans des activités philanthropiques ou philosophiques. Les Obédiences n’ont pas encore réagi officiellement, mais des voix internes dénoncent déjà une campagne « diffamatoire » basée sur des généralisations.

Le gouvernement et le Parlement, ciblés par la pétition, pourraient être contraints de répondre, surtout si elle atteint un seuil de signatures significatif. Une telle législation, si adoptée, transformerait radicalement le paysage politique et judiciaire, obligeant les obédiences maçonniques à s’adapter ou à se marginaliser. Cependant, des juristes estiment que de telles mesures pourraient heurter la liberté d’association, protégée par la Constitution française, ouvrant la voie à des batailles juridiques.

Une société divisée face à l’occulte

La pétition Transparence pour la France incarne une fracture sociale : d’un côté, une quête de clarté face à l’opacité perçue des élites ; de l’autre, un antimaçonnisme qui puise dans des peurs ancestrales et des préjugés amplifiés par l’ère numérique. Si elle réussit à mobiliser, elle pourrait forcer un débat national sur la place des sociétés secrètes dans la démocratie. Mais elle risque aussi de renforcer les tensions, alimentant un climat de suspicion où la franc-maçonnerie, souvent mal comprise, devient un bouc émissaire.

Didier Julien Garofalo et José Trumeau ont allumé une mèche. Reste à voir si elle mènera à une réforme ou à une guerre d’images. Une chose est sûre : cette pétition, avec son mélange de légitimité et de polémique, marque un moment clé dans l’histoire des relations entre la société civile et les loges maçonniques en France. À suivre de près !

Texte de la pétition

Transparence pour la France : stop aux loges maçonniques, place à la loi ! Une France libre, démocratique, transparente pour tous !
Introduction :

Nous, citoyens français attachés aux valeurs de la République, refusons que des réseaux occultes loges maçonniques, sociétés secrètes, groupes d’influence opaques continuent à peser sur nos institutions, nos décisions publiques et notre justice, en toute impunité et dans le plus grand secret.

Il est temps d’exiger la transparence totale et l’interdiction des fonctions sensibles pour toute personne membre d’une organisation à caractère occulte.
Contexte et faits récents :

De nombreux faits divers, enquêtes journalistiques et témoignages confirment que des magistrats, élus et hauts fonctionnaires peuvent être membres de réseaux occultes capables d’influencer décisions, carrières ou enquêtes judiciaires.

Ces pratiques constituent un danger majeur pour l’impartialité et l’égalité devant la loi, garanties par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Un article paru dans Nice Matin met en lumière les actions menées publiquement par :

  • Didier Julien Garofalo, juriste professionnel et rédacteur de la présente proposition de loi ;
  • José Trumeau, secrétaire général du mouvement La France Libre, Souveraine et Démocratique.

Tous deux unissent leurs forces pour alerter sur l’emprise croissante des loges maçonniques et réseaux occultes sur notre pays.(Extrait visuel de l’article inséré ici si version web avec image).
Proposition de loi citoyenne :

Présentée par :

  • M. Didier Julien Garofalo, Juriste professionnel – Rédacteur de la proposition de loi
  • M. José Trumeau, Secrétaire général du mouvement La France Libre, Souveraine et Démocratique

Exposé des motifs :

Dans une démocratie, la transparence de la vie publique constitue un fondement essentiel.
La défiance croissante des citoyens envers les institutions est alimentée par des soupçons persistants concernant l’influence que pourraient exercer certaines sociétés secrètes ou discrètes notamment les obédiences maçonniques sur les décisions publiques, les carrières administratives ou les procédures judiciaires.

Ces affiliations, lorsqu’elles ne sont pas rendues publiques, sont susceptibles de générer des conflits d’intérêts contraires à l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantit le droit à un procès équitable.

La présente proposition de loi vise à instaurer une obligation de déclaration d’appartenance à toute organisation à caractère maçonnique, ésotérique ou occulte pour les responsables publics, et à créer un registre national public librement consultable par tous.
Texte de la proposition de loi :

Article 1er : Objet de la loi
Instaurer des règles de transparence et d’incompatibilité concernant l’appartenance à des organisations à caractère maçonnique ou occulte, afin de prévenir les conflits d’intérêts au sein de l’État, de l’administration et de la justice.

Article 2 : Obligation de déclaration
Tout député, sénateur, magistrat, haut fonctionnaire ou agent de la fonction publique exerçant des fonctions de direction doit déclarer son appartenance, le cas échéant, à toute organisation dite discrète, ésotérique, initiatique ou maçonnique.

Article 3 : Registre public
Création d’un Registre national des appartenances à des organisations à caractère maçonnique ou occulte, sous l’autorité de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Ce registre est public et librement consultable.

Article 4 : Incompatibilités
L’appartenance à une organisation maçonnique ou occulte est incompatible avec l’exercice :

  • de fonctions juridictionnelles (magistrats du siège ou du parquet) ;
  • de fonctions de direction dans les ministères régaliens (Justice, Intérieur, Défense) ;
  • de fonctions de commandement dans la police ou la gendarmerie ;
  • de mandats électifs nationaux en cours, sauf déclaration publique préalable.

Article 5 : Sanctions
Le manquement à l’obligation de déclaration prévue à l’article 2 est passible :

  • d’une inéligibilité aux mandats électifs pour une durée de cinq ans ;
  • de la révocation ou de la mise à la retraite d’office pour les fonctionnaires et magistrats concernés.

Article 6 : Entrée en vigueur
La présente loi entre en vigueur six mois après sa promulgation. Un décret en Conseil d’État précisera les modalités d’application.
Pourquoi agir maintenant ?

  • Pour garantir l’indépendance réelle de la justice et de l’administration
  • Pour réduire l’influence indue de réseaux occultes sur la vie publique
  • Pour rétablir la confiance des citoyens dans nos institutions

Appel à action

Nous demandons au gouvernement et au Parlement français d’adopter cette proposition de loi, et aux citoyens de se mobiliser pour exiger la transparence totale sur toute appartenance à des organisations occultes dans les fonctions publiques sensibles.

5 Commentaires

  1. Il demeure un problème dans cette pétition et dans la recherche de vérité en ce qui concerne José Trumeau, secrétaire général du mouvement La France Libre, Souveraine et Démocratique
    Ce monsieur est introuvable sur internet et ce mouvement ne semble pas exister, mais s’appui sur le nom donné au mouvement de la France Libre du Général De Gaulle.

    Le fact checking sur ce monsieur et ce mouvement serait intéressant

  2. Bonjour 450.fm,
    Merci encore pour cet article très éclairant…
    Pendant que d’autres somnolent dans leur léthargie vacancière, il faut ouvrir l’œil.
    Il me semble avoir lu sur vos colonnes la création d’un Observatoire de l’antimaçonnisme,
    Merci à leurs créateurs ; il y a du travail, ce qui n’est pas pour déplaire aux Maçons !
    Avez-vous signalé cette pétition à PHAROS ?
    Sur Internet aussi, vous pouvez être témoin ou victime d’une infraction :« Violence, mise en danger des personnes, menace ou apologie du terrorisme, injure ou diffamation, incitation à la haine raciale ou discrimination, atteintes aux mineurs : je ne partage pas, je signale à PHAROS ! »

    • Bonjour Paul-Émile,
      Merci pour ton mot fraternel et pour cette vigilance qui, en ces temps de torpeur estivale, garde les yeux ouverts là où d’autres les ferment.
      Il est vrai que la tentation peut être grande de saisir PHAROS, cette vigie numérique de la République, chaque fois qu’une parole publique nous heurte. Mais la loi a tracé pour elle un champ précis : seules les menaces, l’incitation à la haine, l’apologie du terrorisme, la diffamation ou les atteintes les plus graves y trouvent place.
      La pétition intitulée « Transparence pour la France : stop aux loges maçonniques », malgré son ton conspirationniste et ses sous-entendus délétères, reste pour l’instant arrimée au port du débat politique. On n’y croise ni l’injure brute, ni la menace nue, ni l’appel direct à la violence. Elle se nourrit d’images anciennes et de soupçons réchauffés, mais ne franchit pas le seuil pénal que la loi confie à PHAROS. La liberté d’expression, temple fragile s’il en est, doit s’ouvrir même à ceux qui nous contestent, tant qu’ils ne tentent pas de l’abattre à coups de haine.
      En revanche, elle s’inscrit de plain-pied dans le champ d’action de l’Observatoire de l’antimaçonnisme, tant son propos stigmatise la Franc-Maçonnerie, l’érige en danger public et appelle à limiter les droits de ceux qui la pratiquent. C’est là le visage familier d’une rhétorique qui, sous les oripeaux de la « transparence », recycle les vieilles peurs pour en faire des armes contre la liberté de conscience.
      Dans un monde où la Franc-Maçonnerie continue d’être un espace de réflexion, d’échange et de fraternité, la Grande Loge de France vient de poser une pierre angulaire pour répondre aux défis contemporains : la création de l’Observatoire de l’antimaçonnisme (article 450.fm du 24.VI.2025).
      Portée par Thierry Zaveroni, Grand Maître de 2022 à 2025, et placée sous la présidence éclairée du Très Respectable Grand Maître Honoris Causa Henri Hauterville, cette initiative s’inscrit dans la tradition d’innovation et d’ouverture de notre obédience, tout en affrontant avec lucidité la résurgence des discours hostiles à la Franc-Maçonnerie.
      Ce visage, l’Observatoire sait le reconnaître, le documenter et le replacer dans l’histoire longue de ces attaques. Il poursuivra ce travail, non pour répondre par la colère, mais pour éclairer, rappeler le droit et défendre sans relâche ce qui fonde notre engagement.
      Avec tout ma fraternelle affection.
      Yonnel
      « Élever l’Homme, éclairer l’Humanité. »

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Erwan Le Bihan
Erwan Le Bihan
Né à Quimper, Erwan Le Bihan, louveteau, a reçu la lumière à l’âge de 18 ans. Il maçonne au Rite Français selon le Régulateur du Maçon « 1801 ». Féru d’histoire, il s’intéresse notamment à l’étude des symboles et des rituels maçonniques.

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