sam 16 août 2025 - 05:08

Salons maçonniques de Lyon et de Bordeaux : « L’heure du grand remplacement ! »

Octobre 2025 s’annonce comme un tournant décisif pour la Franc-maçonnerie française, avec deux événements qui promettent de faire vibrer les amateurs d’ésotérisme et de réflexion philosophique. Le 4 octobre, à Villeurbanne, les Rencontres Culturelles Maçonniques Lyonnaises (RCML) déploieront leur charme discret : une journée intense, imprégnée d’atelier symbolique, où la lumière des initiations côtoie les débats sur la loi de 1905, ponctuée d’échanges avec quelques profanes curieux et d’un succulent mâchon lyonnais pour clore cette célébration fraternelle.

Bordeaux, pont Jacques Chaban-Delmas (source Wikimedia Commons).
Bordeaux, pont Jacques Chaban-Delmas (source Wikimedia Commons)

Puis, les 18 et 19 octobre, à Pessac, la Biennale Culturelle et Maçonnique de Bordeaux (BCMB) lèvera le rideau sur deux jours d’effervescence : des tables rondes sur le « vivre ensemble », des artistes en résidence, des élus passionnés, une librairie bien garnie et une convivialité débordante. Sur le papier, Lyon mise sur l’intimité, Bordeaux sur l’ampleur pluridisciplinaire – une danse de contrastes qui semble prometteuse.

Mais derrière ces affiches alléchantes se cache une réalité bien moins reluisante : ces salons, malgré leur faste apparent, tournent à vide. Ils attirent les initiés fidèles, quelques amis curieux, mais laissent la société

– cette vaste foule qui échappe aux cercles maçonniques – à l’écart, comme spectatrice d’un spectacle qui ne lui parle plus. Et si l’on creuse un peu, une vérité s’impose : le modèle du salon maçonnique du livre, tel qu’on le connaît, est essoufflé, à bout de souffle, condamné à tourner en rond dans un décor d’un autre temps. Accrochez-vous, car cette plongée dans les coulisses de ces événements pourrait bien changer votre regard sur l’avenir de la Franc-maçonnerie !

Un rituel qui se répète : Le plafond de verre maçonnique

Imaginez la scène : des stands alignés comme des sentinelles, des conférences qui s’enchaînent dans un ballet bien rodé, des questions-réponses où les mêmes voix s’élèvent, familières aux habitués. C’est le décor classique des salons maçonniques, un théâtre confortable où les initiés se retrouvent pour célébrer leur héritage, feuilleter des ouvrages ésotériques et trinquer à la fraternité. À Lyon, l’ambiance sera chaleureuse, presque familiale, avec ce mâchon lyonnais qui scelle la journée dans une odeur de saucisson et de vin. À Bordeaux, la 6e biennale offrira un éventail plus large : artistes, élus, débats citoyens, une vitrine qui semble ouverte au monde. Mais en réalité, ce monde reste à la porte.

Pourquoi ? Parce que ces salons ne parlent qu’à ceux qui maîtrisent déjà le code. Les profanes, ceux qui pourraient apporter un souffle nouveau, se heurtent à un langage codé, des références initiatiques qui les laissent perplexes, et une atmosphère qui, malgré les portes ouvertes, respire le « club fermé ». À Lyon, les échanges avec les non-initiés seront timides, limités à quelques curieux attirés par l’aura mystérieuse. À Bordeaux, les tables rondes, aussi nobles soient-elles, risquent de n’attirer qu’un public déjà convaincu, incapable de franchir le seuil symbolique qui sépare l’intérieur de l’extérieur. Résultat : ces événements deviennent des miroirs où les maçons se contemplent, se rassurent, mais ne s’ouvrent plus vraiment au-delà de leur cercle.

Le modèle du salon maçonnique : Une machine à bout de souffle

René Guénon

Il faut remonter dans le temps pour comprendre ce déclin. Le salon maçonnique du livre, dans ses grandes heures – disons il y a trente ou quarante ans –, était une révolution. À une époque où le livre régnait en maître sur la diffusion des idées, ces événements attiraient par la promesse d’érudition : conférences avec des penseurs comme René Guénon ou Jules Boucher, dédicaces d’ouvrages rares, débats sur les mystères de l’initiation. C’était une vitrine éclatante, un pont entre la Franc-maçonnerie et une société avide de savoir.

Mais aujourd’hui ? Le décor n’a pas bougé : stands poussiéreux, conférences en série, rituels convenus. La magie s’est éteinte, remplacée par une routine qui lasse même les plus dévoués.

Prenons Lyon – 16e Salon Lyonnais du Livre Maçonnique tout de même cette année ! – : une journée dense, oui, mais où l’on risque de revoir les mêmes visages, les mêmes thèmes ressassés sur la loi de 1905 ou les symboles du temple. Bordeaux, avec sa biennale ambitieuse, promet plus, mais retombe dans le piège du format classique : des tables rondes qui parlent de « vivre ensemble » sans jamais sortir des sentiers battus, une librairie qui attire les initiés mais laisse les néophytes indifférents. Ce modèle, conçu pour une époque d’imprimés et de conférences statiques, ne répond plus aux attentes d’une société connectée, avide d’expériences immersives et d’interactions en temps réel. Le salon maçonnique, tel qu’il existe, est une relique d’un âge d’or révolu, un bateau qui vogue encore, mais dont les voiles sont en lambeaux.

Une autocontemplation qui nous éloigne du monde

Conférence publique

La vérité est brutale : ces salons sont devenus des autoportraits. On y invite des profanes, on se félicite d’« ouvrir au public », mais en réalité, on les enferme dans un cadre qui ne leur parle pas. Le langage maçonnique, avec ses termes comme « colonne » ou « chaîne d’union », reste un mystère pour ceux qui n’ont pas franchi les portes d’une loge. L’ambiance, même festive, exhale une aura de club privé, où l’on se congratule entre initiés sans jamais vraiment tendre la main dehors. À Bordeaux, les artistes et élus pourraient être une ouverture, mais si le débat reste confiné à des experts maçonniques, le public extérieur risque de n’y voir qu’un écho de ses propres préjugés.

Ce repli sur soi est un danger mortel. Plus nous nous rassurons dans notre bulle, plus nous nous coupons de la Cité, cette société vibrante qui pourrait pourtant enrichir notre réflexion. Les salons actuels ne sont plus des fenêtres sur le monde ; ce sont des miroirs où nous nous admirons, persuadés que notre reflet suffit à nous rendre visibles. Mais hors des murs de Villeurbanne ou de Pessac, le monde continue de tourner, indifférent à nos rituels figés.

Une rupture urgente : vers une Franc-maçonnerie vivante

Face à cet essoufflement, une révolution s’impose. Pas de simples réformes cosmétiques – ajouter une conférence ou un stand supplémentaire ne suffira pas. Il faut oser une rupture totale, un saut dans l’inconnu pour faire vivre la Franc-maçonnerie dans l’espace public, là où bat le pouls de la société. Voici cinq pistes qui pourraient ranimer la flamme :

  • Quitter les salles closes pour les lieux de vie : Imaginez des événements en plein air, sur les places de Lyon ou dans les friches industrielles de Bordeaux, où les symboles maçonniques s’animent sous un ciel ouvert, accessibles à tous.
  • Mélanger les arts et les rituels : Pourquoi ne pas fusionner les tenues avec des performances de musique live, du théâtre immersif, de la danse contemporaine ou du street art ? Une loge qui vibre au rythme d’un DJ set pourrait captiver une nouvelle génération.
  • Ouvrir le dialogue avec des voix extérieures : Inviter des poètes, des activistes, des scientifiques – pas seulement nos auteurs maçonniques – pour des échanges spontanés, où les idées fusent sans filet.
  • Créer des expériences interactives : Transformez les visiteurs en acteurs ! Des ateliers où l’on construit un symbole, des débats participatifs où chacun vote en temps réel, des jeux immersifs qui font ressentir les valeurs maçonniques.
  • Proposer des expériences fortes : Organiser des marches symboliques dans la ville, des méditations collectives en public, des performances qui traduisent l’initiation en émotions brutes, avant même les mots.
Oubliettes (Crédit : Laurent Ridel)

Avec trois siècles d’histoire derrière nous, la Franc-maçonnerie risque de n’avoir plus que trois décennies d’oubli devant elle si elle persiste sur cette voie. Le temps presse, et les salons actuels, aussi précieux soient-ils pour les initiés, ne sont qu’un pansement sur une blessure plus profonde. Le livre et la conférence ont encore leur place, mais ils doivent s’intégrer dans une dramaturgie plus vaste, un spectacle vivant qui attire, surprend et transforme.

Un appel à l’audace

La Franc-maçonnerie ne doit plus se contenter de se dire : elle doit se montrer, s’immerger dans la Cité, prendre des risques. L’ouverture ne se mesure pas au nombre de portes entrouvertes lors d’un salon, mais aux pas que nous faisons dehors, vers un public qui ne nous attend pas forcément. Sinon, nos salons continueront de tourner en rond, comme des carrousels déserts, jusqu’à ce que même les initiés les délaissent. Octobre 2025 pourrait être le moment de tout changer :

Lyon et Bordeaux, au lieu d’être des échos du passé, pourraient devenir les étincelles d’un renouveau.

À nous de jouer – ou de disparaître dans l’ombre de notre propre histoire !

10 Commentaires

  1. Bonjour mon frère,
    « Pitoyable », « médiocrité », etc…
    Si peu de bienveillance fraternelle dans ce commentaire qu’on croirait qu’elle vient d’une « caillasse »…
    À quoi bon cogiter sur la façon d’initier si c’est pour nous en prendre de cette manière à nos propres frères ? Serait-ce une forme de fanatisme qui amène à ce comportement ?

    Bien fraternellement.

  2. Bonjour à toutes et tous,

    Un Grand Maître récemment élu disait, lors de son investiture :  » pour bâtir des ponts là où d’autres érigent des murs. »

    Ce discours n’est pas arrivé jusqu’à Bordeaux, ou les murs restent des forteresses imprenables ! en effet, les biennales refusent la présence sur les stands des loges et suprêmes conseils libres et indépendants !!!

    A moins de considérer que les obédiences sont plus importantes que les loges qui les composent …

  3. Donnes une pierre brute à un fou il montera dessus pour a haranguer la foule offre une pierre brute au sage il en pavera son chemin

  4. Ouch ! Encore un article pitoyable qui démontre une inculture maçonnique fascinante ! Dites-nous, qui est derrière le pseudo C.A.D. cette fois ? Un étudiant en marketing initié l’an dernier ?
    Ah et donc vers 1985 on invitait Jules Boucher (l’immortel auteur du « Manuel de magie pratique ») qui a publié son bouquin iconique en 1948 alors qu’il avait été initié en 1943 ? Je comprends que ce soit inspirant pour notre étudiant en marketing… mais de là à le qualifier de « penseur » … et puis, juste en passant… Jules Boucher est décédé en 1955…
    Quant à René Guenon (décédé en 1951), tous ceux qui ont un minimum étudié la vie d’Abdel Wahid Yahyah doivent s’étrangler de rire, ou d’indignation c’est selon, en l’imaginant participer à une de ces conférences en marge de « salons ». Bon, ok, je suis taquin, sans doute notre apprenti étudiant en marketing a t’il confondu « avec » et « sur » … une coquille certainement, mais comme les écoles de journalisme, celles de marketing n’enseignent t’elles pas à se relire ou à faire relire ? Et les articles sont-ils publiés sans vérifications ur 450.FM pour laisser passer de telles énormités ?
    En tout cas je garde précieusement ce passage « collector » !
    Sur le fond votre article n’est qu’une exacerbation de ce que l’on appelait « extériorisation » au GO dans les années 2000, la médiocrité médiacratique caricaturale en plus. Il démontre quand même l’existence d’un courant consciemment ou pas « contre-initiatique » contre lequel il va falloir à un moment ou à un autre entrer en résistance. Notamment en durcissant nos critères de sélection. Ce qui est bien c’est qu’avec ce genre d’articles 450.FM fait pour nous, en creux, une partie du travail.

    Je ne suis pas fan de JM Mathonnière mais quand il écrit que pour réaliser sa pierre le tailleur opératif ne pouvait pas prendre la première caillasse trouvée au bord du chemin, mais allait au contraire choisir soigneusement sa pierre brute dans la carrière…. diificile de lui donner tort…. ordo ab chaos d’accord mais ordo ab chienlit ça reste à démontrer !

    Après, si cela vous fait plaisir d’aller danser un version hip-hop du relèvement d’Hiram sur la place publique, personne ne vous empêchera. Mais je me permettrais juste de vous signaler que la maçonnerie US aligne maintenant depuis des décennies compromissions sur compromissions et que ses effectifs continuent de fondre… alors qu’en France la GLNF par exemple qui s’attache à perpétuer sa Tradition initiatique « désuète » est en pleine croissance.

  5. Bonjour,
    En 2016, après des mois de recherche personnelle je me rendais à la Biennale de Bordeaux. J’y rencontrais mon parrain et 9 ans plus tard, je sais que je n’aurais pas frappé à la porte du temple sans cette expérience de l’atmosphère fraternelle que j’ai ressenti alors.
    En 2018, j’étais sur la scène, témoignant avec 4 frères et sœurs des raisons pour lesquelles des jeunes pouvaient aimer la maçonnerie (j’avais 26 ans). À cette même biennale, je rencontrais un profane qui est désormais un frère, lui aussi en candidature spontanée.

    De fait, cet article m’interroge. Oui, pour un maçon, ces événements sentent parfois le réchauffé. Mais pour un profane qui s’y rend pour la première fois, c’est une magnifique vitrine.
    Ceci étant dit, j’adore chacune des 5 pistes proposées et je compléterai avec une part de l’histoire maçonnique qui semble aujourd’hui bien trop loin derrière nous.
    Il fut un temps où la franc-maçonnerie attirait parce qu’elle était un lieu de liberté où la démarche artistique était encouragée. C’est ainsi qu’elle a pu attirer des personnalités comme Mozart et bien d’autres.

    À notre époque, la chasse à l’Ego (souvent bien mal menée) et le maintien un peu trop féroce des traditions nuisent à la créativité. Il ne faudrait pas trop déranger ce qui est établi. Et les critiques sont souvent bien acides derrière une façade de bienveillance fraternelle autoproclamée.

    En conclusion, je suis moins critique que notre frère sur les évènements actuels mais je partage complètement l’appel à une libération de la créativité et de l’audace.

  6. J’aimerais, modestement, apporter ma pierre à l’édifice de cette discussion passionnante sur les dynamiques internes à notre fraternité.
    Il m’a été rapporté, par des sources dignes de confiance et au fil de conversations discrètes, que certaines obédiences – celles que l’on pourrait qualifier de « grandes » par leur envergure et leur influence historique – adoptent parfois une approche qui soulève des questions sur l’équilibre entre générosité et autorité.
    En effet, il semblerait qu’elles se présentent, non sans une certaine assurance, munies de leurs carnets de chèques, prêts à être déployés pour faciliter des arrangements qui, bien que louables en apparence, pourraient frôler l’imposition subtile de leurs préférences. Malgré l’intervention d’intermédiaires bien intentionnés, animés par un esprit de conciliation et de respect mutuel, ces obédiences parviennent souvent à orienter les choses selon leur vision.

    Par exemple, on entend des échos de demandes formulées avec une fermeté polie : « Nous préférerions éviter d’associer telle conférence à tel animateur, dont les perspectives pourraient diverger des nôtres. » Ou encore : « Il serait plus judicieux que notre stand ne soit pas adjacent à celui-ci, pour préserver une harmonie visuelle et thématique. »
    Et que dire de ces ajustements concernant les conférenciers eux-mêmes ?
    On se demande si ces derniers sont pleinement informés des tractations en coulisses : au lieu d’une table ronde ouverte au débat enrichissant, on insiste pour une intervention solitaire, comme si le format collectif risquait de diluer le message porté.
    Ajoutons à cela des interventions plus personnelles, où un président d’une structure affiliée ou d’une autre exprime un désir d’intégrer telle ou telle table ronde, arguant de son expertise ou de sa représentativité.
    Ces comportements, pour le moins surprenants au sein d’une communauté qui prône l’égalité et la fraternité, invitent à une réflexion plus profonde sur les mécanismes de pouvoir au sein des cercles organisateurs interobédientiels…
    N’y a-t-il pas là une forme de paradoxe, où l’idéal maçonnique de dialogue libre se heurte à des logiques plus pragmatiques, voire mercantiles ?
    Bien entendu, il est légitime que des contributions financières soutiennent nos événements et initiatives communes – après tout, elles permettent de réaliser de beaux projets.
    Pourtant, on ne peut s’empêcher de noter que ces chéquiers ne sortent pas des poches personnelles de ceux qui les brandissent, mais bien des cotisations collectives de leurs membres, ces frères et sœurs qui confient leur confiance et leurs ressources dans l’espoir d’une gouvernance juste et transparente.
    Ne serait-il pas opportun de veiller à ce que ces moyens servent l’intérêt général, plutôt que des agendas particuliers ? Cela mériterait, à mon sens, un débat serein et ouvert, dans l’esprit de tolérance qui nous unit tous. Qu’en pensez-vous ?

  7. Merci pour votre article incisif, mais ô combien pertinent, qui pointe du doigt les limites actuelles des salons maçonniques, en particulier à Lyon et Bordeaux.
    Effectivement, ces événements semblent tourner en vase clos, avec des thèmes récurrents qui peinent à attirer un public profane plus large dans un monde saturé de débats sociétaux. Il est d’ailleurs légitime de se demander si ces thèmes, bien que pertinents, ne sont pas surreprésentés dans les médias, au risque de lasser le public.
    Sur Bordeaux, il est juste de s’interroger sur le manque de communication concernant le nombre de visiteurs, symptomatique d’une opacité regrettable. Pourtant, en consultant les archives, on trouve des chiffres pour les éditions passées : en 2012, la Biennale avait rassemblé plus de 1000 visiteurs – il s’agit de déclarations, bien entendu –, selon un article de Bordeaux Gazette.
    De même, pour Lyon, le Salon du Livre Maçonnique en 2019 – rebaptisé RCML depuis – avait attiré plus de 1000 personnes – le même compteur, sans doute ? –, d’après certains médias spécialisés. Là encore, des chiffres déclaratifs, sans vérification indépendante. Notamment à Bordeaux, la 5e Biennale maçonnique de 2023 traitait déjà du social et sociétal avec « L’éthique, un enjeu pour demain », et en 2018 avec « Construire des ponts », incluant des conférences comme « Les Migrants », « Questions sur l’Europe » ou « Transhumanisme, homme augmenté, et après… » – des sujets fréquemment abordés, qui pourraient gagner à être renouvelés pour maintenir l’intérêt.
    Cela renforce d’autant plus votre appel au « grand remplacement » : pourquoi ces salons persistent-ils dans leur approche fermée au lieu de s’inspirer de festivals ouverts et dynamiques ?

  8. Bonjour,
    Je ne sais pas ce que vous avez trouvé en étant initié, mais moi je me suis rencontré et j’ai rencontré mes frères.
    Peut-être, est-ce parce que je travaille au sein d’une obédience symbolique et initiatrice et non sociétaire.
    Trop souvent, nous sommes vus comme une société secrète qui fait des affaires.
    Cette image nous porte préjudice, il serait bon que nous présentions aux profanes non pas nos magnifiques apports sociétaux, mais notre long travail d’individuation et Fraternité.
    A l’heure où notre société manque de repère où les êtres humains sont en quête de spiritualité et d’identité, notre franc maçonnerie pourrait leur offrir une autre voix de quête de sens.

    • Un précédent commentaire disait : « le maintien un peu trop féroce des traditions nuisent à la créativité ».
      Mais qu’est-ce que la créativité qui ne se nourrit pas de sa culture et de sa tradition ? Là est la nuance des précédentes décennies où des artistes ont délaissé la recherche de la beauté pour la recherche de la modernité.

      Concernant l’avenir de ces salons – et de la FM – il convient de voir les faits. La société est en recherche de spiritualité, en témoigne l’explosion du nombre de baptisés adultes ces dernières années.
      Et le problème majeur de ces salons – et de la FM moderne – c’est bien le recours permanent aux sujets sociétaux emplis d’affirmations, où l’ont cite perpétuellement des « valeurs maçonniques » pour empêcher la moindre contradiction.

      De fait, le problème vient bien aujourd’hui de là. La FM devrait rester ce qu’elle a toujours été, à savoir une société initiatique, et non un thinkthank. Au risque de confondre, comme certains artistes, la recherche de la beauté avec la recherche de la modernité et ainsi finir avec des bananes scotchées au mur ou dans les loges (cf la banane scotchée de Maurizio Cattelan).

      PS : Quitte à parler de René Guenon, relisez « La crise du monde moderne », vous aurez les ingrédients pour des salons réussis.

  9. Article sans concession appelant à un sursaut, mais lequel ? Ces salons sont d’abord les miroirs et les révélateurs des obédiences qui les gèrent, aux pensées politiques à bout de souffle. L’intérêt des salons est de faire croire le contraire grâce à quelques couches de vernis ésotériques. Dans cet entre-soi, tout est encadré et planifié, à commencer par les prix littéraires décernés à des auteurs autorisés et recommandés longtemps avant l’ouverture des salons.
    Mais un sursaut avec plus d’ouverture sur le monde ne ferait qu’accentuer le désintérêt des visiteurs, maçons et profanes, par des recettes des années 80 qui ne fonctionnent plus. C’est plutôt à un basculement et à un retournement des esprits sur eux-mêmes qu’il faut appeler. Après cette extériorité omniprésente sous la houlette du GO, la seule alternative pleine de promesses de ces salons maçonniques est l’intériorité sous toutes ses formes en occident, à commencer par celle pratiquée individuellement par les Maçonnes et Maçons, toutes obédiences confondues.

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Charles-Albert Delatour
Charles-Albert Delatour
Ancien consultant dans le domaine de la santé, Charles-Albert Delatour, reconnu pour sa bienveillance et son dévouement envers les autres, exerce aujourd’hui en tant que cadre de santé au sein d'un grand hôpital régional. Passionné par l'histoire des organisations secrètes, il est juriste de formation et titulaire d’un Master en droit de l'Université de Bordeaux. Il a été initié dans une grande obédience il y a plus de trente ans et maçonne aujourd'hui au Rite Français philosophique, dernier Rite Français né au Grand Orient de France.

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