lun 24 novembre 2025 - 11:11

La parole du Véné du lundi : « MasoniKéa, fais ton salon toi-même »

Un jour, il a bien fallu que quelqu’un pousse le jeu de mots jusqu’au bout.
Puisqu’il existe désormais une manière très « clef en main » d’organiser des salons maçonniques du livre et de la culture, avec logo, pack complet, images et films IA et tournée nationale, pourquoi ne pas proposer l’exact contraire :

« MasoniKéa, fais ton salon toi-même »

Le principe tient dans ce clin d’œil : pas de temple préfabriqué, pas de « concept » tombé du ciel, mais des pièces détachées, un plan, quelques bons outils… et la liberté pour chaque vallée, chaque ville, chaque territoire et même terroir, chaque région de monter son propre salon maçonnique à sa façon.

Quand la franchise rêve d’empire…

Il flotte dans l’air une tentation discrète : transformer le salon maçonnique en produit dérivé. Même recette, mêmes têtes d’affiche, mêmes formats, que l’on déplace de ville en ville comme un décor de théâtre : aujourd’hui ici, demain là, après-demain ailleurs, y compris à l’étranger…

La méthode est rodée : on annonce, on se réserve des dates, on se met en scène, on explique très sérieusement que « la référence », c’est désormais ce modèle-là. Le reste ? De sympathiques initiatives locales, bien sûr… mais tout de même un peu « amateurs ».

Face à cette pulsion d’uniformisation, MasoniKéa propose un antidote souriant : plutôt que d’étendre un label, multiplier des chantiers. Plutôt qu’un empire de logos, une constellation de salons singuliers.

MasoniKéa, c’est quoi ? Un kit, pas une chapelle

MasoniKéa, ce n’est pas une marque, ce n’est pas un label, encore moins une obédience bis. C’est une boîte à outils imaginaire pour celles et ceux qui se disent :

« Et si nous organisions, ici, chez nous, un salon maçonnique à notre image ? »

Dans ce kit, on trouve :

  • un plan d’ensemble modulable : une soirée, une journée, un week-end ;
  • des idées de formats : entretien à deux voix, grande table ronde, conversation croisée entre obédiences, focus symbolique, historique, sociétal ;
  • des pistes de programmation : combiner chercheurs, romanciers, essayistes, jeunes plumes et figures reconnues ;
  • un modèle de prix littéraire : composition d’un jury, critères, calendrier, délibération, charte déontologique ;
  • quelques fiches de lecture pour aider à choisir les ouvrages mis en lumière.

Et surtout, une clause non négociable : aucune franchise, aucun siège social, aucun « bureau central » ne vient tamponner l’initiative.
Le salon appartient à celles et ceux qui le créent. Point.

Le salon maçonnique n’est pas un fast-food culturel

À force de tout sigler pareil, on finit par croire que la culture maçonnique doit se consommer en menu unique : mêmes thèmes, mêmes intervenants, mêmes photos pour les réseaux sociaux – seule la ville change au bas de l’affiche.

Or la maçonnerie ne fonctionne pas ainsi.
Un atelier de Marseille ne ressemble pas à un atelier d’Orlénas, une loge de Cherbourg ne vit pas comme une loge de Toulouse. Pourquoi les salons se cloneraient-ils, eux ?

MasoniKéa rappelle une évidence, avec un petit sourire : si le Temple se construit pierre à pierre, un salon maçonnique mérite lui aussi son plan sur mesure, adapté :

  • à l’histoire locale,
  • aux enjeux du moment,
  • aux forces vives du territoire,
  • aux auteurs et autrices que l’on souhaite faire découvrir, pas seulement ceux qui font déjà la tournée des plateaux.

L’ironie comme hygiène maçonnique

Que des frères (surtout) et sœurs aient inventé un premier modèle de salon et aient envie de le reproduire ailleurs : très bien.
Qu’ils finissent par laisser entendre qu’en dehors de ce schéma, il n’existerait que des variantes approximatives : là, cela devient amusant… et un peu inquiétant.

D’où l’utilité de l’ironie.
MasoniKéa ne dit pas : « Faites la révolution ».
Il dit :

  • non, la vie du livre maçonnique ne se réduit pas à l’agenda de quelques organisateurs hyperactifs,
  • non, la valeur d’un salon ne dépend pas d’un tampon,
  • oui, des loges, des ateliers, des groupes de maçons et de maçonnes peuvent bâtir chez eux des salons magnifiques, sans baiser l’anneau d’aucune « structure centrale ».

En résumé : puisque certains rêvent d’un empire de salons labellisés, MasoniKéa propose un royaume de kits en libre-service, où chacun est invité à reprendre la main sur son chantier culturel.

À vous de jouer

Imaginons la scène.
Dans une loge, un frère ou une sœur se lève et dit :
« Et si nous faisions, ici, notre propre salon maçonnique ? »

MasoniKéa répond :

  • prenez ce qui vous parle,
  • jetez ce qui ne vous convient pas,
  • inventez le reste.

Composez vos tables rondes, choisissez vos auteurs, ouvrez la porte aux profanes, faites vibrer les questions de votre ville, de votre région, de votre temps.

Et, au moment de tirer le bilan, vous pourrez sourire :

« Nous n’avons pas acheté un concept. Nous avons construit un salon. Avec nos forces, nos doutes, nos livres, nos lumières. «

Bref, nous avons fait du maçonnique… version MasoniKéa.

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Alexandre Jones
Alexandre Jones
Passionné par l'Histoire, la Littérature, le Cinéma et, bien entendu, la Franc-maçonnerie, j'ai à cœur de partager mes passions. Mon objectif est de provoquer le débat, d'éveiller les esprits et de stimuler la curiosité intellectuelle. Je m'emploie à créer des espaces de discussion enrichissants où chacun peut explorer de nouvelles idées et perspectives, pour le plaisir et l'éducation de tous. À travers ces échanges, je cherche à développer une communauté où le savoir se transmet et se construit collectivement.

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