sam 22 novembre 2025 - 12:11

I – Spiritualité versus Sécularité et Réalité

Nous vivons une époque où l’esprit humain oscille entre deux pôles aussi puissants qu’opposés : d’un côté, la spiritualité, quête millénaire de sens, de transcendance et de lien avec l’invisible ; de l’autre, la laïcité, rempart de la raison publique, garante de la neutralité et de la coexistence des croyances. Entre ces deux forces, la réalité – brute, mesurable, parfois cruelle – s’impose comme un arbitre implacable.

Ce sujet est à la fois intemporel et très actuel : Intemporel, le thème l’est au même titre que la Maçonnerie elle-même. Nous sommes une réunion d’hommes et de femmes recherchant la lumière par les voies de la spiritualité, tout en vivant pleinement au cœur de la société et du temps présent.
Actuel car chaque ouvrage, chaque article, chaque émission de télévision, au-delà des imprécations paranoïdes des uns et des défenses plus ou moins inspirées des autres, est une invitation à nous demander quel est la juste place du Franc-maçon ou de la Franc-maçonne dans la société contemporaine

Il est donc logique de commencer une réflexion sur le thème « Spiritualité versus Sécularité. »

Chacun de nous a une définition de la spiritualité. À la vérité, chacun de nous ressent plus ou moins confusément le registre dans lequel s’inscrit ce mot, et ce qu’il recouvre.

Les encyclopédies s’accordent à peu près à définir la spiritualité comme ce qui a trait à la vie spirituelle, ou au mysticisme ; C’est également le terme qui désigne un ensemble de croyances, de pratiques, qui caractérisent la vie spirituelle d’un groupe.

La spiritualité englobe donc ce qui a trait à la vie spirituelle. Mais qu’est-ce que la vie spirituelle ?

Le terme spirituel comporte au moins trois niveaux de signification.

Le spirituel est ce qui concerne l’esprit, l’âme, les relations avec le divin. En ce sens, spirituel s’oppose à matériel et spiritualité à matérialité.
Pour certains, précisément, la spiritualité est la qualité de ce qui est dégagé de toute matérialité. On sait que nombre de théologiens du XVIIe siècle, dits spiritualistes, ont défendu la position philosophique selon laquelle l’âme existe en tant que principe indépendant de la matière, et supérieur à elle. L’esprit se décrirait ainsi comme une réalité substantielle. Cette doctrine, illustrée par exemple par Victor Cousin, est connue sous le nom de spiritualisme. Elle s’oppose directement, bien entendu, au matérialisme défendu par les athées.

Mais le mot spirituel est aussi celui qui désigne ce qui concerne les églises, la religion. Ici, spirituel s’oppose à temporel, et spiritualité à temporalité, au sens de ce qui, ayant une durée limitée, fait partie des contingences, de ce qui, fugace, se limite aux intérêts d’ici et maintenant. Par parenthèse, notons que les papes ont à la fois un pouvoir spirituel et un pouvoir temporel en tant que souverains du territoire que constitue la Cité du Vatican et quelques enclaves territoriales.

Enfin, le terme spirituel s’applique à ce qui concerne les réalités et les convictions d’ordre moral. Les valeurs spirituelles sont bien les croyances, les principes moraux dans lesquels se reconnaissent les membres d’une collectivité. Il s’agit ici d’une construction immatérielle élaborée par l’esprit de l’homme pour servir de cadre, de référentiel, à ses pensées et, au-delà, à ses actions.

La spiritualité des Francs-maçons s’inscrit naturellement dans cette dernière acception, mais elle participe sans nul doute des deux précédentes. Notre spiritualité est tendue vers et fondée par la défense de valeurs morales. Elle s’efforce de s’attacher aux principes plutôt qu’aux contingences, et elle se place sous l’inspiration du Grand Architecte de l’Univers, « bien au-dessus des soucis de la vie matérielle », comme le rappelle le rituel lors de la chaîne d’union qui clôt chacune de nos tenues.

La spiritualité du Franc-maçon est une ouverture à une dimension plus intérieure de notre humanité que celle du monde et des choses qui nous entourent. Elle est en quelque sorte le cadre d’un retour en soi-même pour trouver ce qui, en nous, nous constitue et pourtant nous échappe, l’essence même, et le sens même de la Vie.

La spiritualité maçonnique est ainsi orientée vers l’accomplissement de soi, plutôt que vers le moyen d’assurer son emprise sur les autres. C’est une voie d’élévation où celui qui monte ne le fait pas au détriment ni aux dépens d’autrui, mais sans doute, in fine, à son profit.

La Franc-maçonnerie n’est pas une religion. Pourtant, elle est d’une certaine manière profondément religieuse. Nous ne limiterons pas ici le propos aux obédiences qui exigent du candidat à l’initiation qu’il soit un homme religieux, croyant en Dieu et en sa volonté révélée ainsi qu’en l’immortalité de l’âme.

Cependant, la Franc-maçonnerie telle que nous l’entendons ici, celle qui se place de manière plus ouverte, plus universelle et tolérante, sous l’invocation du principe créateur qu’est le G.A.D.L.U. , est profondément religieuse dans ses fondements historiques comme dans sa morale. Si le Volume de la loi sacrée qui figure obligatoirement sur nos autels est la Bible, c’est certes parce que s’y retrouvent l’ensemble des références aux mythes et symboles utilisés dans nos loges bleues. Mais ce référentiel lui-même n’a rien de fortuit, pas plus qu’il n’est indifférent au contenu même de notre démarche. Progresser le long d’un cheminement initiatique balisé de repères empruntés à une tradition religieuse, fussent-ils soigneusement déconnectés de toute pratique, n’est évidemment pas neutre.

Cela dit, la Franc-maçonnerie entend se situer au-dessus des religions, non pas en les surpassant, mais en les réunissant ou plutôt en fédérant ce qu’elles ont en commun et d’essentiel.

Contrairement à ce que peuvent imaginer ou craindre des profanes en mal de mystères, la Franc-maçonnerie ne révèle aux initiés aucune vérité supérieure à ce qu’enseignent les autres sources de morale et de sagesse. L’initiation est une invitation à se mettre sur la voie de la recherche de la vérité, telle qu’elle peut se réaliser en soi-même. Ici, dans le caractère personnel et intime de cette réalisation et de ses étapes successives, réside le seul secret que le maçon sera invité à partager avec ses Frères et ses Sœurs. 

Ce n’est qu’en lui-même que le Franc-maçon sera appelé, degré après degré, à découvrir la vérité, par le fruit de ses efforts et de sa persévérance. Nul enseignement dogmatique. Rien qui soit imposé ni qu’il faille s’engager à croire.

A l’inverse des religions, qui toutes imposent leur vérité à leurs adeptes sans qu’il leur faille encore la chercher, la maçonnerie considère que la vérité demeure à rechercher, et que cette recherche est précisément l’objet de l’engagement que souscrivent ceux qui s’en réclament.

Notre spiritualité est tournée vers la Lumière.

Depuis près de trois siècles, nos loges ont combattu l’ignorance, les préjugés, les superstitions. Ce n’est d’ailleurs pas le moindre des paradoxes que de relever que nombre de nos frères se passionnent pour l’occultisme et autres manifestations d’où un certain degré d’obscurantisme n’est jamais absent. Maçons éclairés et maçons obscurantistes cohabitent dans les Loges, parfois en une seule et même personne. Les facultés plastiques de l’esprit humain sont considérables !

On voit bien, en tous cas, à quel point la pensée maçonnique est plurielle, riche de multiples facettes, sans doute liée à ses multiples composantes historiques, aux apports divers dont elle s’est constituée et enrichie.

Regius

C’est ce que souligne par exemple Patrick Négrier dans la conclusion de son important panorama de la Pensée maçonnique du XIVe au XXe siècle.
Il relève que depuis le manuscrit Regius, première marque connue de la pensée maçonnique en 1390, celle-ci représente une quadruple chance herméneutique, au sens où elle permet l’interprétation des signes en tant qu’éléments symboliques d’une culture. L’herméneutique, science de l’explication, permet de déterminer tout à la fois le sens littéral des écrits ou des autres traductions de la pensée et leur sens universel dans l’histoire de l’humanité.

En effet, la pensée maçonnique éclaire les sources salomoniennes de l’art gothique, de par ses origines opératives et compagnonniques. Faisant largement référence aux sept arts libéraux hérités de Platon, elle éclaire la permanence de ces derniers dans la tradition architecturale. Prônant la religion naturelle dans une approche métaconfessionnelle, la Franc-maçonnerie ouvre une voie expérimentale à la compréhension des diverses religions. Enfin, pratiquant largement l’interprétation du symbolisme du temple de Salomon, la maçonnerie constitue un instrument privilégié de l’exégèse des symboles bibliques
Au-delà, elle est prédisposée à aborder l’étude comparée des diverses traditions spirituelles et symboliques, faisant sur ce registre comme ailleurs œuvre d’universalité.

René Guénon, photographie de 1925 (à 38 ans)
René Guénon, photographie de 1925 (à 38 ans)

il n’est donc pas étonnant que l’on retrouve ici la notion de « tradition primordiale » de René Guénon.

La pluralité de ses sources, comme l’universalité qu’elle revendique, fondent l’attachement des Francs-maçons pour la tolérance. Tolérance, une valeur fondatrice de la maçonnerie moderne, qui en avait fait une vertu primordiale dans un monde où le respect de l’autre et de sa différence, la vraie laïcité, était loin d’être la règle, si tant est qu’elle soit plus répandue aujourd’hui.

Peut-être la tolérance maçonnique est-elle aussi la conséquence de l’importance que le maçon attache à la personne. À sa propre personne, puisqu’il est attaché à découvrir et à réaliser en lui-même la vérité, et qu’il sait que ce cheminement ne peut se faire qu’en homme libre, sans assujettissement ni obligation.

Attention : libre et indépendant ne veut pas dire seul et isolé.

Aidé, guidé par ses frères, le maçon ne peut ni ne doit pour autant être sollicité ni contraint. Dès lors, ce qu’il revendique pour lui-même comme condition de sa progression, le maçon se doit de le reconnaître et de l’accorder à l’Autre.
Et du respect et de la valeur qu’il attache à sa propre personne, le Maçon passe naturellement, nécessairement, au respect et à la valeur accordés à la personne de l’Autre.

Rechercher ce qui a été perdu et rassembler ce qui est épars. Notre spiritualité toute entière est tendue vers cette ambition.

Une ambition somme toute simple, naturelle, logique et raisonnable pour qui préfère l’ordre au chaos. Une ambition qui pourtant constitue un objectif qu’une vie d’homme ne suffit pas à atteindre, peut-être pas même à approcher. Une ambition qui, cependant, justifie les inlassables efforts de ceux qui s’ engagent sur la voie initiatique, fortifiés par l’amour de leurs frères. Une ambition, enfin, qui n’a rien perdu de son actualité ni de sa pertinence, face aux questionnements qui, aujourd’hui comme au XVIIIe siècle, interpellent l’honnête homme.

« Sécularité ». C’est, selon le dictionnaire, le caractère de ce qui est séculier.

Séculier est un adjectif formé à partir du bas latin saeculari, qui renvoie à saeculum, le siècle. Est séculier ce qui est temporel, lié à ici et à maintenant.

On sait que le mot « séculier » s’emploie aussi pour désigner le clergé qui vit au contact des fidèles, formé de prêtres qui n’appartiennent à aucun ordre ou institut religieux.
Le clergé séculier s’oppose ainsi au clergé régulier, celui qui vit selon la règle d’un ordre monastique ou non, mais surtout, d’une certaine manière, hors des limites étroites et contingentes de l’espace et du temps

Le terme « séculier » s’employait également jadis pour désigner la justice laïque, temporelle. D’où l’expression « bras séculier » utilisée pour signifier la puissance ou l’exécuteur de cette justice laïque temporelle.
Une expression du vocabulaire ecclésial peut au passage retenir notre attention. L’Église appelle en effet Institut séculier une «association religieuse dont les membres tendent à l’état de perfection, mais ne sont pas dans la situation canonique des ordres religieux et des congrégations religieuses». Nous ne sommes manifestement pas seuls sur le chemin ardu qui conduit vers la Sagesse et vers l’état de perfection… 

On retiendra ici pour le mot « sécularité » un sens plus global, qui rende compte des préoccupations matérielles du moment, des interrogations et des fractures du monde profane, des engouements comme des frayeurs de l’époque, des questionnements citoyens, au sens premier du terme «politique»…, très éloigné du spectacle affligeant que nous impose le débat politicien.

En quoi le travail du maçon peut-il ou doit-il s’intéresser à ce qui concerne le monde profane, l’actualité d’ici et de maintenant ? Une réponse se présenterait en trois niveaux :

Premier niveau : Le rituel nous invite à laisser nos métaux à la porte de nos Temples. Cela vise surtout les préoccupations matérielles et les sentiments passionnels voire pulsionnels qui s’y rattachent, ainsi que les expressions violentes ou agressives qui n’ont naturellement pas leur place en Loge.

Mais peut-on croire que les interrogations du dehors, les questionnements qui interpellent chacun de nous ou les tensions qui divisent le corps social s’effacent de notre champ de conscience au moment où l’Expert déroule le tapis de Loge ?
Avons-nous un esprit capable à ce point de se compartimenter ou de créer un état de mise entre parenthèse le temps d’une tenue ?

Le rituel a bien entendu pour but, entre autres, de créer cet espace sacré. «Nous ne sommes plus dans le monde profane», assure le Vénérable Maître. Certes. Mais immanquablement, parce que nous ne sommes que des hommes, un peu du monde profane a sans doute pénétré dans le Temple avec chacun de nous.Ainsi, la question n’est pas de savoir si le Maçon peut s’intéresser dans son travail en Loge à ce qui concerne le monde profane, mais plutôt s’il peut ne pas s’y intéresser.

Tout dépend, dès lors, de l’effet qu’auront les relents de monde profane entrés par effraction dans le Temple sur le travail en Loge.

Certaines obédiences consacrent l’essentiel de leurs tenues à des planches consacrées à des sujets dits «de société», ou à des thèmes dits «citoyens», que d’autres qualifient de «politiques» quand ils ne sont pas franchement «politiciens».
D’autres obédiences ne souhaitent pas s’engager dans cette voie, qu’elles considèrent comme une dérive par rapport aux principes fondateurs de l’ordre maçonnique en général, et du R.E.A.A. en particulier.

Ici, les questions soulevées dans le monde profane ne trouvent que peu d’écho direct, et encore moins de réponses qui puisse servir de réservoir d’idées à un quelconque pouvoir temporel. Pour autant, ces interrogations ambiantes dans le monde du dehors sont, qu’on le veuille ou non, la toile de fond inamovible, quoique sans cesse changeante, du travail intellectuel et spirituel des Frères assemblés dans les Loges.

En d’autres termes, notre champ de conscience comporte comme en toile de fond un ensemble invariant commun à toutes les cultures et à toutes les époques, en quelque sorte le fond de conscience de l’humanité. Mais au-delà, notre champ intellectuel intègre en permanence, d’une part ce qui a trait à notre culture, à nos racines, à notre acquis personnel et collectif, et d’autre part ce qui vient émerger du monde ambiant, l’actualité immédiate telle qu’elle impacte notre esprit et notre sensibilité. Ainsi, la plus symbolique, la plus spirituelle, voire spiritualiste des interventions, la plus éthérée de nos pensées est ontologiquement conditionnée par le monde dont nous sommes issus et dans lequel nous baignons en dehors de l’espace-temps sacré que constitue la Loge.

Deuxième niveau de réponse : Le monde profane est, comme l’on dit, en quête de sens, en déficit de valeurs, en panne de morale. Les religions traditionnelles de nos contrées peinent à lui proposer des réponses appropriées, en tous cas répondant aux questions et aux attentes du plus grand nombre. Ces mêmes religions sécrètent des fondamentalismes qui, pour être minoritaires, n’en montrent pas moins les limites, d’aucuns disant les dangers.

Certains de nos contemporains se tournent vers des philosophies venues de lointaines civilisations, asiatiques voire amérindiennes. D’autres, déçus par les limites des religions ou rebelles à leur vision ou à leurs exigences pensent pouvoir se passer de tout élément de nature spirituelle pour fonder leur réflexion morale.
Dans ce contexte, comment ne pas envisager qu’une réponse soit proposée par la Franc-maçonnerie, creuset de spiritualité où se retrouvent les valeurs des religions et des philosophies fondatrices de notre civilisation, mais aussi fraternité fondée sur le respect et la tolérance mutuels, refusant les dogmes et leurs contraintes ?

Troisième niveau: Les Francs-maçons forment une société qui, sous nos climats, se veut non pas secrète mais discrète. Le secret fait partie de notre discipline interne, même s’il concerne l’impossible transmission d’un vécu initiatique bien davantage qu’une quelconque information confidentielle. Il est vrai que les coordonnées de nos obédiences figurent dans l’annuaire ou sur Internet, que nous sommes des associations régies par la loi de 1901, ce qui implique que les responsables sont connus des autorités. Il est vrai aussi que l’essentiel de nos rituels, légendes et symboles se trouve accessible aux profanes sur les rayonnages de librairies pas même spécialisées. Mais cela n’empêche pas l’opinion de nous considérer comme une société secrète, et donc inquiétante.

Cette méfiance est-elle fondée ? Que font et que veulent les Francs-maçons ? Peut-on être Franc-maçon et bon citoyen, fonctionnaire loyal, professionnel intègre ? Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas faire l’économie de la réponse. Cela ne veut pas dire qu’il faut se répandre dans les médias, ni faire de l’outing à outrance la preuve rédemptrice de notre bonne foi.

Mais il est clair que nous devrons, plus et surtout mieux que nos prédécesseurs, dire ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas, l’objectif qui est le nôtre, ce que nous prétendons faire, non pas tant entre nous que dans et pour la société à laquelle nous appartenons. Il en va de l’image de notre Ordre dans le monde profane, donc de sa crédibilité. Et notre crédibilité est bien entendu décisive dès lors que nous entendons avoir quelque influence auprès de la société profane, dans l’ordre spirituel et moral qui est celui de notre engagement, et à l’exclusion, naturellement, de toute implication matérielle directe. 

S’exprimer et communiquer est donc nécessaire autant qu’inévitable. Mais cela ne peut s’envisager que de manière ordonnée, réfléchie et mesurée. Il conviendrait de laisser nos instances obédientielles législatives et exécutives décider du mode et du degré d’ouverture et de transparence compatible à la fois avec le respect de nos règles et de nos traditions et avec les exigences d’un environnement profane en quête de transparence démocratique.

Enfin, il conviendrait de bien distinguer ce qui peut et devra être dit de la Franc-maçonnerie, en tant qu’institution à la fois une et plurielle, et ce qui pourrait être dit des Francs-maçons, ou des Franc-maçonnes personnes privées dont les engagements personnels sont précisément une affaire strictement personnelle et privée.

Nulle explication n’est donnée pour le terme du titre : « versus ». Au sens propre, cette préposition signifie « par opposition à ». Peut-être par abus, ou plutôt par dérive, « versus » s’utilise dans le sens un peu plus large de « par comparaison avec ». La nuance sémantique est mince, mais elle semble importante si l’on veut bien remarquer que « par opposition » pourrait signifier que les deux termes placés de part et d’autre de « versus » désignent des entités incompatibles. Opposées au sens d’adversaires. « Par comparaison » suggère une alternative, deux termes qui ne s’excluent pas nécessairement l’un l’autre.
C’est en tous cas le sens que nous choisissons de retenir ici.

En tous cas, retenons sur ce chapitre de la sécularité, que nous ne saurions sérieusement prétendre ne pas être affectés par les préoccupations du dehors, pas plus que nous ne saurions durablement nous réfugier derrière la tradition de secret maçonnique pour refuser de communiquer ce qu’impose la légitime exigence de transparence qui s’exprime à notre endroit.

La suite demain…

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Jean-Jacques Zambrowski
Jean-Jacques Zambrowski
Jean-Jacques Zambrowski, initié en 1984, a occupé divers plateaux, au GODF puis à la GLDF, dont il a été député puis Grand Chancelier, et Grand- Maître honoris causa. Membre de la Juridiction du Suprême Conseil de France, admis au 33ème degré en 2014, il a présidé divers ateliers, jusqu’au 31°, avant d’adhérer à la GLCS. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur le symbolisme, l’histoire, la spiritualité et la philosophie maçonniques. Médecin, spécialiste hospitalier en médecine interne, enseignant à l’Université Paris-Saclay après avoir complété ses formations en sciences politiques, en économie et en informatique, il est conseiller d’instances publiques et privées du secteur de la santé, tant françaises qu’européennes et internationales.

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