mer 22 octobre 2025 - 22:10

Un infiltré au cœur de l’éducation : le collectif laïque national dévoile les menaces sur la laïcité scolaire

Du site officiel droithumain-france.org

À l’occasion du 120e anniversaire de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, un communiqué virulent du Collectif Laïque National (CLN) fait l’effet d’une bombe dans les cercles défendant la laïcité républicaine. Intitulé « Un infiltré au ministère du cléricalisme », ce texte, publié le 7 octobre 2025 et relayé par la Fédération Française du Droit Humain, accuse ouvertement le ministère de l’Éducation nationale d’être gangréné par des influences confessionnelles.

Sans annoncer une manifestation immédiate, ce document appelle à une mobilisation administrative et citoyenne pour contrer ce que le CLN qualifie de « remariage » entre l’Église et l’État, au détriment de l’école publique. Retour sur cette polémique qui ravive les débats sur la neutralité scolaire.

Le contexte : 120 ans de laïcité en péril ?

Adoptée le 9 décembre 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État reste un pilier de la République française, garantissant la neutralité des services publics, y compris l’éducation. Pourtant, dans son communiqué daté du 7 octobre 2025, le Collectif Laïque National alerte sur une « brèche institutionnelle » qui mine ces fondements. À l’approche de cette commémoration historique, le CLN dépeint un paysage éducatif où l’enseignement privé sous contrat – majoritairement catholique, avec 96 % des établissements concernés – concurrence ouvertement le service public. « L’Église n’a aucun droit de regard sur les dispositions législatives et réglementaires en matière de programmes, sauf à mettre en péril la laïcité scolaire« , martèle le texte, en référence à la loi Debré de 1959 qui finance ces établissements privés tout en les obligeant à suivre les programmes nationaux.

Ce n’est pas une simple critique théorique : le communiqué pointe du doigt des pratiques concrètes qui, selon le CLN, violent le Code de l’Éducation et l’obligation de neutralité des enseignants. Parmi elles, la promotion d’une « vision chrétienne de la sexualité » alignée sur les positions de la « Manif pour Tous », qui définit le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme, en vue de la procréation ». Cette doctrine entrerait en conflit direct avec l’Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle (Evars), pilier des programmes scolaires publics depuis 2021. Pire encore, des prières en début de cours au nom du « projet d’éducation catholique » sont dénoncées comme des actes « explicitement prosélytes« , illégaux sur le temps scolaire.

L’infiltré : Guillaume Prévost, symbole d’une stratégie d’influence ?

Au cœur de cette accusation figure Guillaume Prévost, nommé secrétaire général de l’enseignement catholique (SGEC) le 1er septembre 2025. Ce que le CLN qualifie d' »infiltré » ? Son parcours récent au ministère de l’Éducation nationale, où il a occupé pendant plusieurs années le poste de sous-directeur de la vie scolaire. Pour le Collectif, cette position stratégique lui aurait permis de « préparer son mandat auprès de l’Église et amplifier la concurrence avec le service public d’éducation ». Une passerelle entre l’État laïque et les réseaux confessionnels qui, selon les signataires, favorise une « conquête du marché éducatif » au détriment de la mixité sociale et de l’École de la République.

Le communiqué n’hésite pas à évoquer des scandales récents pour étayer ses griefs, comme « l’affaire Bétharram« , qui a révélé des violences physiques et sexuelles dans des établissements catholiques. Ces affaires, argue le CLN, soulignent l’urgence de renforcer les contrôles sur les établissements sous contrat, sans pour autant remettre en cause leur existence. Le ton est ferme : le ministère, rebaptisé ironiquement « Ministère du Clericalisme », doit cesser de tolérer ces dérapages sous peine de démanteler l’Éducation nationale.

Des revendications claires : contrôles et rappels à l’ordre

Loin d’une simple diatribe, le communiqué du CLN formule des demandes précises et opérationnelles. Il exhorte le ministère de l’Éducation nationale à :

  • Contrôler l’application des programmes Evars dans tous les établissements sous contrat, afin d’assurer une éducation uniforme et laïque.
  • Rappeler l’illégalité des prières sur le temps d’enseignement, en vertu de l’obligation de neutralité inscrite dans le Code de l’Éducation.

Ces appels à l’action visent à restaurer l’équilibre entre liberté religieuse et égalité républicaine. Bien que le texte ne mentionne pas explicitement une manifestation de rue – contrairement à d’autres mobilisations laïques récentes –, il s’inscrit dans une dynamique de vigilance citoyenne. La Fédération Française du Droit Humain, cosignataire, renforce cette portée en reliant l’initiative à ses combats plus larges pour les droits humains et la laïcité inclusive.

Perspectives : une mobilisation en marche ?

Ce communiqué intervient dans un climat tendu, où les débats sur la laïcité sont exacerbés par les élections législatives de 2024 et les tensions sociétales autour de l’éducation. Des associations comme la Libre Pensée ou la Fédération Nationale de la Libre Pensée ont déjà exprimé leur soutien au CLN sur les réseaux sociaux, évoquant une possible convergence pour des actions futures. Reste à voir si cette alerte institutionnelle se traduira par une manifestation nationale, comme celles qui ont marqué les 110 ans de la loi de 1905.

En attendant, ce texte rappelle avec force que la laïcité n’est pas un acquis figé, mais un combat quotidien.

Comme l’écrit le Collectif : « Le renforcement des particularismes de l’enseignement catholique est une menace pour la laïcité. » À l’heure où l’État finance massivement l’enseignement privé, ces voix laïques appellent à une refondation du contrat républicain. Une brèche à refermer avant qu’elle ne devienne un gouffre.

Pour en savoir plus, consultez le communiqué intégral sur le site de la Fédération Française du Droit Humain. Cet article s’appuie sur les éléments publics du document et vise à informer sans parti pris.

10 Commentaires

  1. Bonjour ou bonsoir,
    J’ai fait le choix de scolariser ma dernière fille à partir de la 4eme dans un établissement privé hors contrat pour les raisons suivantes:
    Classes plus petites (12 à 15 élèves maximum)
    Rythme scolaire plus adapté avec les matières les plus difficiles le matin, et les mois exigeantes intellectuellement l’après-midi
    Début de journée 8h30, fin de journée 16h15, pause méridienne de 1h00, et aucune coupure dans la journée avec de grandes plages de libre.
    Ma fille se sent parfaitement épanouie, n’est soumise à aucun stress et est heureuse d’aller au collège tous les matins.
    Elle prépare activement son brevet qu’elle passera en candidate libre et envisage de poursuivre ensuite pour préparer un bac international et rejoindre Cambridge.
    Les raisons de ses choix sont simples, l’éducation nationale ne répond pas à ses attentes.
    Alors, je pense qu’au lieu de débattre de laïcité, qui est certes très importante, il faudrait avant tout se pencher sur le contenu pédagogique, la méthode pédagogique et les moyens qui sont alloués à l’école publique.

  2. C’est toujours là même chose … ahhh cette école catholique, vous avez raison p’us haut ! C’est plutôt à l’islam radicalisé, et islamiste qu’il faut interdire.
    Liberté égalité fraternité , et que vive la France éternelle.
    J’ai dit

  3. Il y a peut être des FM qui font la prière dans des obédiences marginales mais pas dans les grandes obédiences telles que GODF, GLF, DH… et pourquoi pas si certains veulent quoique la croyance, cad l’absence de doute me semble peu compatible avec le symbolisme qui laisse à chaque maçon sa totale liberté de conscience. Tu ne seras pas un athée stupide est une phrase clé au GODF
    La filiation aux « frères musulmans » me fait douter de la sincérité de la démarche, cette organisation est interdite là même où elle a été créée (Egypte, Arabie saoudite, Maroc…. ces deux pays étant les pays où leurs monarques sont considérés comme les directs descendants du Prophète sauf erreur de ma part).
    Le GODF demande que la constitution fige la « loi 1905 », ne faudrait il pas revoir le concordat et le régime de sécurité sociale accolé dans le grand est.
    Les grandes religions compteront toujours dans leurs rangs des opposants à l’avortement,au mariage pour tous,PMA,…et les FM seront leur cible et bouc émissaire à toutes les dérives sociétale et des mœurs, mais qui crée de fait ces abus et déviances sexuelle et violences aux plus faibles? That is the question!
    J’ai dit et j’attends des compléments, rectifications si je me trompe…

  4. Les Francs-maçons font aussi des prières !!!!
    Le collectif ferait bien de s’intéresser aussi (du moins de l’évoquer dans un texte comme celui-là)aux 2000 élèves (environ) scolarisés dans une école privée musulmane sous contrat, aux 70 établissements privés hors contrat scolarisant environ 10 000 élèves (en 2024) et aux projets d’établissement privé musulman quand on sait qui revendique de multiplier ces écoles privées :« Alors que l’islam constitue la deuxième religion de France, la communauté musulmane reste largement sous-dotée en écoles privées », a déploré dans un communiqué la FNEM, créée en 2014 pour structurer le réseau d’écoles, collèges et lycées musulmans, sous l’impulsion de l’ex-Union des organisations islamiques de France (UOIF, devenue Musulmans de France), issue des Frères musulmans.) « Alors que la DEMANDE D’ÉCOLES MUSULMANES N’A JAMAIS été AUSSI FORTE, l’offre n’a jamais été aussi réduite », poursuit la FNEM qui souligne « la situation problématique dans laquelle se trouve l’enseignement privé musulman en France ».

    • Vous avez entièrement raison. Par ailleurs, le Ministère de l’Education nationale dispose des moyens appropriés pour effectuer des contrôles au sein de tous les établissements scolaires associés à l’Etat par contrat. Et il n’a nullement besoin d’un « infiltré » pour savoir et examiner comme il se doit toute dérive éventuelle au sein d’un établissement scolaire. Par ailleurs, le simple fait d’intituler un communiqué de presse « un infiltré au ministère du cléricalisme » n’est pas sérieux et encore moins crédible. Que je sache, il n’existe aucun ministère du cléricalisme en France. Le ministère de l’Education nationale n’est nullement « grangréné » (selon le terme de ce communiqué) par l’Eglise. Tout ce qui est excessif est vraiment dérisoire.

    • Collèges catholiques vs musulmans 96% vs 4% – laicité ni les un ni les autres n’on droit de regard sur l’education nationale

    • Je partage entièrement l’avis de Solange et pourquoi pas faire un article qui se nommerait : « Un infiltré de l’anticléricalisme viscéral au DH » . L’enseignement sous contrat est parfaitement contrôlé et , faut-il hélas le rappeler , un élève y coute moins cher ; sa surpression , non seulement n’apporterait pas de moyen supplémentaires à l’Enseignement Public mais couterait plusieurs milliard d’euros en plus à l’Etat. On peut le regretter mais pas au point de déformer la réalité.

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