mar 30 septembre 2025 - 08:09

La GLFF révolutionne la Franc-maçonnerie avec un concept marketing audacieux : 2 conférences, 2 visions sur l’euthanasie rigoureusement en même temps

Logo GLFF

Dans un paysage maçonnique souvent critiqué pour sa rigidité ou ses dépenses somptuaires en communication, la Grande Loge Féminine de France (GLFF) fait preuve d’une inventivité qui force l’admiration. Alors que certaines obédiences rivalisent d’imagination ou investissent des fortunes dans des agences de marketing pour attirer de nouveaux membres, la GLFF frappe un grand coup avec un concept inédit : organiser, à la même adresse, dans deux temples différents, sur un même thème d’actualité brûlante (sic) : l’euthanasie, deux conférences simultanées (le même jour et à la même heure !) avec des intervenants aux points de vue diamétralement opposés. Sinon, ce ne serait pas drôle…

Ce tour de force, prévu pour le 10 octobre prochain à la cité du Couvent, ne se contente pas de doubler l’auditoire : il incarne une approche moderne et inclusive qui pourrait redéfinir l’engagement maçonnique. Explorons cette initiative novatrice, son déroulement, ses implications philosophiques et son potentiel pour revitaliser l’Art Royal féminin.

Un concept marketing brillant : doubler l’audience avec une polémique contrôlée

L’idée est aussi simple qu’ingénieuse. En plaçant l’euthanasie – un sujet clivant qui divise les consciences entre défenseurs du droit à mourir dans la dignité et opposants au nom de la sacralité de la vie – au cœur de deux conférences simultanées, la GLFF jette-t-elle un pont entre les camps adverses ? Ou oblige-t-elle, par ce procédé, à choisir son camp, sans possibilité de dialogue ? Le 10 octobre, à la cité du Couvent, deux temples distincts, situés à deux étages différents, accueilleront des conférenciers profanes aux avis opposés. Les sympathisants de l’euthanasie se dirigeront vers l’un, les détracteurs vers l’autre, attirant ainsi un public varié – franc-maçonnes et invitées initiées – dans un même lieu et à la même heure.

Résultat : Deux salles à combler en nombre et en ardeur.

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Ce coup de génie marketing s’appuie sur une logique d’inclusion paradoxale : en offrant deux perspectives, la GLFF semble éviter de prendre parti, tout en captant l’attention de tous, à moins qu’il ne s’agisse de contrer l’initiative de la loge qui a fait la première annonce .

Contrairement aux obédiences qui dépensent des fortunes en campagnes publicitaires stéréotypées, la GLFF fait mine de miser sur l’intelligence collective et le débat, un choix qui pourrait résonner avec l’esprit maçonnique d’ouverture et de recherche de vérité, si un dilemme ne venait brouiller cette intention, en imposant à chaque participante de choisir son camp dès son arrivée, sans aucune possibilité de rattrapage pour écouter l’autre conférence. À défaut d’un débat argumenté, un débat cornélien pour certaines en leur for intérieur, une pointe de tension attisée par la dramaturgie de l’événement !

Une tenue blanche fermée au service du débat philosophique

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Ces conférences s’inscrivent dans le cadre d’une Tenue Blanche Fermée, un rituel maçonnique réservé aux initiées, où des profanes compétents sont invités à enrichir les réflexions. La GLFF a soigneusement sélectionné des conférenciers experts pour chaque point de vue : dans l’un des temples, un médecin ou un éthicien défendra l’euthanasie comme un acte de liberté et de compassion, citant des exemples comme la législation belge (2002) ou néerlandaise (2001). Dans l’autre, un philosophe ou un théologien arguera de la valeur intrinsèque de la vie, s’appuyant sur des références comme la Déclaration universelle des droits de l’homme ou des textes religieux adaptés.

Cette dualité reflète une tradition maçonnique ancienne : depuis les Lumières, les loges ont été des lieux de confrontation d’idées, où la vérité émerge du débat plutôt que de l’imposition. La GLFF, fondée en 1952 par des femmes cherchant une voix autonome dans un monde maçonnique dominé par les hommes, perpétue cette vocation avec une touche contemporaine. En invitant des profanes à s’exprimer, elle ouvre ses portes tout en préservant l’intimité rituelle, un équilibre délicat.

Implications philosophiques : transgression et harmonie

L’euthanasie, en tant que thème, incarne une transgression morale et sociale : elle défie les normes culturelles établies, qu’elles soient religieuses ou juridiques, pour poser la question ultime de la liberté individuelle face à la fin de vie. En franc-maçonnerie, où la transgression est souvent un moteur d’initiation – penser à Voltaire défiant l’Église ou Garibaldi brisant les chaînes féodales –, ce sujet est une invitation à dépasser les dogmes.

La GLFF ne tranche pas, mais offre un espace où les sœurs peuvent, plutôt que confronter, conforter leurs convictions, sans accepter de soumettre, en un seul et même exercice, des points de vue mettant ensemble à l’épreuve les lois universelles de la raison et de la compassion.

Cette approche résonne, toutefois, avec l’idéal maçonnique, dans des registres quelque peu artificiellement séparés. Si elles avaient été à même de se nourrir concomitamment de visions opposées, les franc-maçonnes auraient été plus pleinement invitées à mourir à leurs préjugés pour renaître à une compréhension plus profonde. En conciliant les contraires ? Cependant, le choix imposé – écouter une seule conférence – peut aussi être vu comme un moindre risque : éviter toute discussion enflammée… En tout cas, la synthèse harmonieuse, chère à la franc-maçonnerie, reste, ce jour-là, hors de portée.

Un modèle pour l’avenir de la maçonnerie féminine ?

Grande Loge Féminine de France, Cité du Couvent
Grande Loge Féminine de France, Cité du Couvent

Cet événement n’est pas qu’une prouesse logistique : il pourrait aussi bien marquer un tournant pour la GLFF, qui compte aujourd’hui environ 13 000 membres dans plus de 400 loges en France et à l’international. En attirant un public diversifié – des franc-maçonnes curieuses aux invitées potentiellement initiables –, la GLFF renforce son rayonnement. De plus, en s’attaquant à un sujet aussi sensible que l’euthanasie, elle affirme son rôle de penseur social, à l’image de son engagement historique pour les droits des femmes et la laïcité… certes, petit point faible, en accueillant les camps dans des enceintes différentes.

D’autres obédiences pourraient s’inspirer de cette stratégie. Imaginez une loge mixte comme le Droit Humain organisant des débats sur l’intelligence artificielle, ou le Grand Orient de France explorant le revenu universel avec deux visions opposées, à chaque fois, en même temps, à des étages différents. Pourquoi ne pas imaginer des entrées et des sorties différentes, pour éviter les rencontres fâcheuses ? La GLFF ouvre ainsi une voie à une époque où les opinions se radicalisent et s’hystérisent : celle d’une maçonnerie active, qui ne se contente pas de préserver des rituels, mais en réoriente l’usage, pour faire face, chacun dans son couloir, aux défis du XXIe siècle. MDR (Mort de Rire), comme on écrit quand on échange encore par SMS.

Bref, la maçonnerie féminine sait encore nous surprendre : rendez-vous, le 10 octobre, à la cité du Couvent, si vous avez décidé à quelle tenue blanche fermée vous rendre…

Alors, mesdames, préparez vos tabliers et vos esprits : le débat… en salle humide, promet d’être incandescent !

(PS : Les Frères sont les bienvenus)

2 Commentaires

  1. Il est intéressant de noter que certains considèrent vraiment cette loi sur la fin de vie bioéthique comme une forme d’euthanasie subtile. Il m’est arrivé de côtoyer des francs-maçons chrétiens pour qui cette loi, qu’ils perçoivent plutôt comme une euthanasie déguisée, serait un moyen astucieux pour les pouvoirs publics de réduire les coûts de la Sécurité sociale liés à la prise en charge des personnes âgées, dépendantes ou non…
    Un sujet qui mériterait un vrai débat unifié, plutôt que des conférences cloisonnées !

  2. Notre sœur Alice pointe du doigt les « dépenses somptuaires » en communication au sein du paysage maçonnique français…
    Et elle a entièrement raison. Le « combien ça coûte » ne semble pas être un souci pour les grands maîtres et grandes maîtresses en exercice… Ni d’ailleurs l’aspect « c’est Nicolas qui paie ». Alice suggère que certaines obédiences gaspillent des fonds – provenant souvent des cotisations des membres – en campagnes publicitaires stéréotypées ou en agences externes, dans le but d’attirer de nouveaux membres face à un contexte de déclin ou de rigidité perçue.
    Nous verrons bien, à la fin des mandats des grands maîtres, si cela a fonctionné… Et combien de nouvelles sœurs et frères auront enrichi nos colonnes.

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Alice Dubois
Alice Dubois
Alice Dubois pratique depuis plus de 20 ans l’art royal en mixité. Elle est très engagée dans des œuvres philanthropiques et éducatives, promouvant les valeurs de fraternité, de charité et de recherche de la vérité. Elle participe activement aux activités de sa loge et contribue au dialogue et à l’échange d’idées sur des sujets philosophiques, éthiques et spirituels. En tant que membre d’une fraternité qui transcende les frontières culturelles et nationales, elle œuvre pour le progrès de l’humanité tout en poursuivant son propre développement personnel et spirituel.

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